Très populaire au moment des fêtes de Noël pour sa floraison colorée et son parfum unique, la Jacinthe est simple à cultiver. Elle s’utilise de façon temporaire en intérieur avec une floraison contrôlée ou bien durable en extérieur où elle fleurira lorsque les conditions seront réunies.
1. DESCRIPTION
Originaire des régions méditerranéennes et plus précisément de Turquie et d’Asie centrale, la Jacinthe appartient au genre des Hyacinthus. Elle fait donc tout naturellement partie de la famille des hyacinthacées dont elle est la plus grande représentante. Auparavant, on la recensait parmi les lilacées, une famille de plantes souvent parfumées et aux fleurs plutôt charnues.
1.1. Caractéristiques
La Jacinthe est une plante bulbeuse vivace, c’est à dire qu’elle vit et se multiplie à l’aide d’un organe souterrain de réserve appelé « bulbe ». Ce bulbe est une sorte de grosse racine qui, chaque année, émet un bourgeon terminal à partir duquel se développe une hampe florale. Ce sont environ 4 à 8 feuilles qui sont émises par le bulbe et qui entourent la hampe florale. Le but de celles-ci, au-delà du fait d’entourer et de mettre en valeur la hampe florale est surtout de réaliser la photosynthèse indispensable à la survie d’une plante. Il s’agit d’un processus qui consiste à créer de la matière organique (croissance de la plante) à partir d’eau, de minéraux et de lumière, en présence de CO2. Le bulbe reconstitue à l’aide des feuilles, les réserves nécessaires pour pouvoir émettre une nouvelle fleur chaque année.
Les fleurs sont réparties tout autour d’une hampe florale qui sert de support. Elles sont étoilées et d’une taille de quelques centimètres. Elles s’épanouissent de bas en haut et peuvent perdurer quelques semaines si les températures sont fraîches. Elles exhalent alors un parfum tellement puissant qu’il peut en devenir entêtant et alors provoquer des maux de tête en cas de contact prolongé dans une ambiance confinée. Les coloris sont nombreux et surtout obtenus grâce à des hybridations. Il n’y a plus seulement la Jacinthe bleue, ce sont à présent quasiment toutes les teintes qui sont représentées. Du blanc au rouge en passant par une multitude de nuances roses, violacées et même parfois jaune orangé. Les variantes bicolores existent également pour des contrastes encore plus saisissants.
Sa taille est moyenne avec une dimension ne dépassant que rarement les 30 cm.
Son système racinaire, au-delà du bulbe est composé d’une multitude de petites racines blanches, à la fois épaisses et cassantes. Ce sont elles qui vont capter les éléments nécessaires à la vie de la plante durant sa phase active.
1.2. Les différentes variétés
L’espèce la plus représentée n’est autre que Hyacinthus orientalis, très largement hybridée, dont il existe le plus de nuances. Parmi les plus connues, nous pouvons citer « kronos », « perle blanche », « pink pearl » ou encore « yellow hammer ». Vous pourrez les choisir en bulbes à l’état de repos mais aussi forcées en godets. Dans ce second cas, les variétés ne sont pas nécessairement connues, il faut les choisir au coup de cœur !
On retrouve ensuite deux autres variantes, bien moins répandues en raison de leurs fleurs plus parsemées. Il s’agit de Hyacinthus provincialis et Hyacinthus albulus.
Attention, il ne faut pas confondre les Jacinthes avec d’autres genres que l’on appelle vulgairement ainsi. C’est le cas de la Jacinthe des bois (Hyacinthoides non scripta) et de la Jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) qui sont deux genres bien différents surtout que la seconde n’est même pas bulbeuse !
1.3. Le symbole de la Jacinthe
Selon les siècles, la symbolique de la Jacinthe n’est pas la même. Alors qu’auparavant, on l’associait au luxe et à la prudence, elle est considérée de nos jours comme une fleur de joie et de fidélité que l’on aime s’offrir pour le parfum qu’elle dégage.
2. PLANTATION
La Jacinthe est une plante vivace rustique au froid qui, à l’origine, se plante en pleine terre en respectant bien ses conditions de culture. Mais elle est très souvent utilisée en intérieur pour ensuite être replantée au jardin : voici comment s’y prendre :
2.1. Quand ?
La plantation des bulbes de printemps dont fait partie la Jacinthe se déroule en automne. On les trouve durant cette période en vrac ou en sachets à l’état de repos. Il est conseillé de prendre des bulbes plutôt charnus, durs et dépourvus de moisissures superficielles.
Évitez les bulbes trop petits, rachitiques ou qui commencent à se développer au risque d’observer un défaut de croissance une fois plantés au jardin.
Durant l’hiver, vous les trouverez en godets, déjà forcés pour anticiper la floraison. Il vaut mieux utiliser ces bulbes durant leur premier cycle de vie complet en pot puis les replanter l’automne suivant au jardin. Ils ne fleuriront de toute façon pas deux fois car leur cycle de développement annuel sera déjà achevé.
2.2. Où ?
Plantez la Jacinthe en bordures de massifs ou en rocailles. Sa petite taille fait que vous devrez l’installer dans un endroit visible, si possible de passage afin de pouvoir profiter de ses fragrances. Choisissez une ambiance ensoleillée, elle donnera alors le meilleur d’elle-même.
La plantation en pot ou en jardinière est également envisageable en plante saisonnière.
2.3. Comment ?
Il est possible de planter les jacinthes de plusieurs façons :
– En pleine terre :
Un sol drainé, meuble et léger est une chose primordiale dans la réussite de leur culture. Ajoutez un terreau plantes fleuries à votre terre de jardin. Celui-ci apportera des éléments minéraux directement aux racines lorsqu’elles se développeront, pour une floraison compacte, parfumée et colorée.
Plantez ensuite votre bulbe, pointe vers le haut à 10 cm de profondeur, ni plus ni moins ! En cas de plantation en touffe et pour un rendu de plusieurs années, espacez les bulbes de 15 cm les uns des autres.
– En jardinière
Ils peuvent être plantés à fleur de terre puisque la profondeur disponible n’est pas aussi importante. Ces plantations sont de toute façon saisonnières, les bulbes seront stockés à l’abri lors de la phase de dormance puis replantés tous les ans. Vous pourrez également les planter les uns à côté des autres de façon beaucoup plus serrée.
– En vase à bulbe
La culture en vase à bulbe se fait sans substrat mais en hydroponie (dans l’eau). Il s’agit là d’une culture en intérieur qui peut se faire de septembre à janvier. En respectant certaines phases, on peut obtenir une floraison à une date souhaitée. Pour ce faire, vous devrez respecter les étapes suivantes :
– enfermez vos bulbes dans un sac percé, de préférence en papier et placez l’ensemble 6 semaines dans le bac à légumes de votre réfrigérateur. Ce temps au froid va permettre d’induire la floraison comme le ferait l’hiver au jardin. On trompe en quelque sorte le bulbe sur la période.
– placez ensuite chacun de vos bulbes dans un vase à bulbe, reconnaissable à son col rétréci. Remplissez-le jusqu’à 1 ou 2 cm sous la base inférieure du bulbe. Il ne doit jamais tremper dans l’eau au risque de pourrir.
Astuces : placez dans l’eau un petit morceau de charbon, ce dernier évitera à l’eau de croupir. Quelques gouttes d’engrais à plantes fleuries vont permettre aussi de donner à la plante les minéraux nécessaires qui ne sont pas forcément présents dans l’eau.
– Installez l’ensemble dans un endroit frais jusqu’à l’apparition des premières racines.
– Lorsque celle-ci apparaissent et que la pointe commence à percer, installer votre vase dans une pièce lumineuse et chauffée. Au bout de seulement 2 à 3 semaines, votre fleur s’épanouira.
– Une fois la floraison terminée, le bulbe se trouve souvent épuisé d’un tel forçage, soit vous le jetez ou bien vous pouvez le replanter au jardin mais il ne fleurira certainement pas avant quelques années, le temps de retrouver un cycle de vie et de culture normal.
3. L’ENTRETIEN
En raison du cycle de vie particulier des plantes bulbeuses, il faut un entretien lui aussi spécifique.
3.1. L’arrosage
Un arrosage à la plantation est utile pour tasser la terre autour du bulbe et ainsi éviter la présence de trous d’air. Ensuite, il suffit de garder le sol frais mais pas détrempé, surtout avant que les racines et les feuilles n’aient commencé à se développer. En période de floraison, gardez le substrat humide pour que votre Jacinthe conserve force et vigueur.
Arrosez à l’eau de pluie de préférence et pas sur la fleur ou les feuilles.
3.2. La fertilisation
Veiller à ce que le substrat soit suffisamment riche est une chose qui doit être faite en amont. Ainsi, dès que les premières racines vont se développer, elles seront en mesure de pouvoir capter les minéraux indispensables. Un apport de fertilisant riche en potasse est alors conseillé durant l’hiver en pleine terre et dès la levée de dormance en pot.
3.3. La taille
La règle fondamentale en termes de taille est de ne surtout pas couper les feuilles si elles sont encore vertes. Comme nous l’avons vu, ce sont elles qui vont reconstituer, par le biais de la photosynthèse, les réserves du bulbe pour l’année suivante. Patientez jusqu’à ce qu’elles deviennent brunes, signe d’une mise en dormance du bulbe qui pourra alors être déterré.
3.4. La conservation
Conserver un bulbe dès qu’il s’est mis en dormance est chose facile dans le cas d’une culture en pot. Déterrez, nettoyez et séchez quelques jours vos bulbes à l’air libre dans un endroit ombragé mais ventilé. Ceci va assainir le bulbe de toute pourriture potentielle. Placez-les ensuite en cave dans de la tourbe bien sèche jusqu’à l’automne où ils seront replantés. La tourbe va permettre d’éviter au bulbe de se dessécher complètement et de garder ses réserves nutritives et de rester suffisamment hydraté.
En pleine terre, il suffit de le laisser vivre sa vie, il régulera lui-même ses différents cycles végétatifs selon les saisons.
4. LES MALADIES ET RAVAGEURS
La Jacinthe est une plante peu attaquée. Les seuls dommages sont la pourriture grise qui vient en raison d’une humidité trop importante et les limaces qui peuvent venir grignoter les jeunes pousses.
Une meilleure gestion de l’arrosage et l’épandage de granulés appâts suffisent à écarter tout risque.
5. LES BONNES ASSOCIATIONS
Associer les Jacinthes est un jeu d’enfant à partir du moment où vous ne les mettez pas aux cotés de plantes envahissantes qui risqueraient de leur porter préjudice.
En pleine terre, elles font des merveilles aux côtés d’autres bulbes de printemps comme les perce neige, muscari ou narcisse. Mais aussi des plantes vivaces rocailleuses comme les arabettes, iberis, Saxifrages et bien d’autres. On peut aussi les planter sous des arbustes caducs à végétation tardive pour que les fleurs de Jacinthe puissent s’épanouir avec autant de lumière que possible. C‘est le cas des hibiscus, caryopteris ou encore physocarpus.
En pot, le choix se tourne plus vers des plantes annuelles dont la floraison intervient à la même époque comme les pensées, primevères, cyclamen mais aussi des plantes à feuillage fin qui contrasteront avec brio comme les carex par exemple.
Enfin, une coupe de Jacinthe peut aussi tout à fait s’envisager pour un effet plus éphémère mais très intéressant.
Le petit plus : sachez que la Jacinthe est une très bonne fleur coupée en composition florale, elle se maintient à merveille et vous pourrez alors profiter de ses effluves d’une autre manière.