DIX CONIFÈRES MÉCONNUS ET ORIGINAUX

Le monde des résineux est malheureusement de plus en plus délaissé par les jardiniers amateurs. Ils ne connaissent aujourd’hui plus le succès d’avant, alors que le choix ne se limite pourtant pas au célèbres Thuyas, Cyprès ou autres Ifs. Cette catégorie de plantes est très vaste et certains sont particulièrement décoratifs, le tout avec un entretien plus que réduit. Tandis que certains supportent l’altitude et les sols très pauvres, d’autres pousseront dans des zones humides, polluées ou bien en présence d’embruns. Des sujets peuvent dépasser dans leur milieux d’origine les 100 m de hauteur et d’autres être nanifiés à quelques centimètres… il y en a pour toutes les circonstances !

Parmi toute la gamme, voici notre sélection de dix espèces dont, pour certains, vous ne soupçonniez même pas l’existence !

1. ABIES KOREANA

Source Wikipedia MPF

Les Abies, ou plus vulgairement appelés Sapins, sont un genre très vaste comprenant nos célèbres Sapins de Noël, les nordmann. Cette espèce originale qui nous intéresse ici est un peu différente, il s’agit du Sapin de Corée. Il se démarque par une croissance bien plus lente et surtout naturellement compacte. Comme les autres espèces de ce genre, ses aiguilles sont souples, le rendant agréable à toucher. Son originalité qui le démarque de tous les autres n’est pas l’une de ces caractéristiques mais plutôt le fait qu’il produise des cônes dressés verticalement de couleur bleue. Ces cônes, faisant office d’inflorescences chez les conifères, renferment les graines. Sa forme bien que compacte est plutôt classique, il a donc là un bon moyen de différenciation et une attraction toute particulière.

2. ARAUCARIA HETEROPHYLLA

Les Araucaria sont des arbres appréciés pour leur originalité et la symétrie de leur branches surtout lorsqu’ils sont jeunes. Nous plantons dans nos jardins français Araucaria araucana (désespoir du singe) mais il existe une autre espèce de climat chaud encore plus originale. Il arbore des rameaux de branches très doux au touché, un peu comme s’il était en caoutchouc, on pourrait même penser à une plante artificielle. La symétrie dans la croissance accentue cet effet, cet arbre semble tout droit sorti d’un conte imaginaire. Il est donc gélif et vous pourrez éventuellement le cultiver en intérieur mais il y sera vite à l’étroit puisqu’il ne faut jamais l’étêter… un plaisir des yeux lors des vacances au soleil !

3. CALOCEDRUS DECURRENS ‘AUREOVARIEGATA’

Voilà un conifère qui au premier abord s’apparente à un vulgaire Cyprès utilisé en haie, mais il n’en est rien. Le Calocedrus ne se plante pas en haie mais bel et bien en isolé pour profiter au mieux de sa plus belle caractéristique : la panachure. En effet certains de ses rameaux sont composés d’écailles jaune vif. Le tout, presque également réparti sur tout l’arbre avec des rameaux vert, offre un contraste saisissant et particulièrement lumineux. Il ne nécessite pas de taille particulière puisqu’il prend à terme une forme érigée relativement symétrique. Un autre cultivar ‘berrima gold’ pousse même la luminosité encore plus loin en étant complètement doré !

4. CEDRUS DEODARA ‘FEELING BLUE’

Parmi la large gamme de conifère, les rois des couvre-sols sont les Genévriers rampants. Avec ce cultivar méconnus de Cèdre bleu, vous vous démarquerez à coup sûr des anciennes normes botaniques. Contrairement à ses cousins du Liban qui poussent à plusieurs dizaines de mètres, ‘feeling blue’ reste toujours de petite taille et prospère en forme de vagues. Ses aiguilles d’un beau bleu gris lui donnent une place de choix dans une rocaille de plein soleil. Sa croissance est lente et irrégulière, il n’a donc rien à envier aux autres couvre-sols d’autant qu’il ne se dégarnit pas de la base et peut vivre de nombreuses années comme tous les autres arbres de son genre.

5. CHAMAECYPAERIS OBTUSA ‘GOLDEN FERN’

Ce petit conifère appartenant aux Cyprès est bien différent de tous les autres que nous pourrions décrire. Il n’a pour une fois rien de symétrique, pousse lentement et dans tous les sens sans suivre une logique particulière. Il supporte également très mal la taille qui le déforme et le rend disgracieux. Son aspect est proche d’une petite fougère lorsqu’il est encore jeune. A l’âge adulte, ses rameaux peu ramifiés laissent toujours penser à de grandes frondes jaunes et il n’y a que lorsque le tronc se dégage que l’aspect de fougère s’estompe pour une forme beaucoup plus atypique. Il prend peu de place et est très simple à cultiver du moment qu’on le laisse tranquille.

6. CRYPTOMERIA JAPONICA ‘ELEGANS’

Source Wikipedia Tonysds

Voici un conifère « en plastique », c’est ce que l’on remarque le plus lorsqu’on le touche. En effet, il déploie des rameaux denses composé d’une multitudes d’aiguilles courbées complètement molles et très douces au toucher faisant penser à ce matériau. Les branches ploient facilement sous leur propre poids assurant un aspect gracieux et mollasson à la fois. Elles prennent, une fois l’hiver et les premiers froids venus, une belle couleur brun rougeâtre, un changement de couleur rare chez les conifères. Son écorce, lorsqu’elle est visible, est elle aussi très jolie puisqu’elle est fibreuse et presque rouge, vous la remarquerez plus sur des sujets déjà d’un certain âge. Le port de l’arbre et cylindrique, il n’est pas très encombrant et vraiment intéressant au jardin. Pensez toutefois à le secouer en cas de neige qui pourrait casser ses branches souples déjà naturellement lourdes.

7. PODOCARPUS ALPINUS ‘CHOCOLATE BOX’

Rares sont les conifères de couleur pourpre, ce cultivar de Podocarpus, un genre méconnu, arbore cette caractéristique. Cette couleur chocolat aux nuances feu le rend donc très original mais ses avantages ne s’arrêtent pas là. Il est aussi relativement petit et de croissance lente pour un aspect bien compact et surtout un port élancé voire parfois fastigié. On lui donne parfois une rusticité moyenne mais il n’en est rien, il tolère tout à fait -10° C s’il est planté dans un endroit peu venté. Les Podocarpus sont un genre de conifère qui est majoritairement présent dans les régions plus chaudes, profitez-en pour pouvoir accueillir celui-ci dans votre jardin.

8. SEQUOIADENDRON GIGANTEUM ‘PENDULUM’

Qui n’a jamais entendu parler des Sequoia géants d’Amérique dans le parc national de Californie ? Ces arbres géants, dont le plus connu « Général Sherman » et ses 83 m pour un diamètre de tronc de près de 8 m. Le cultivar qui nous intéresse ici est de port pleureur. Contrairement aux arbres habituellement pleureurs, le Sequoiadendron a certes des branches qui retombent mais aussi un aspect général complètement tordu. Cet aspect lugubre est particulièrement accentué avec l’âge, ce qui le place vraiment comme un conifère hors norme. Il peut se planter dans tous les jardins puisqu’il est peu large et pousse majoritairement en hauteur, ce qui lui confère une faible emprise au sol.

9. THUJA PLICATA ‘WHIPCORD’

Même s’il fait partie de la même espèce que le Thuja, massivement planté en haies il y a quelques années, ce cultivar en est bien loin. Il n’a pas la taille et encore moins l’aspect de son espèce type. En effet, il pousse en une petite touffe à la fois compacte et aérée avec de long rameaux filiformes très fins pour un conifère, on ne se douterait même pas qu’il entre dans cette catégorie. De loin, il ressemble plus à une graminée persistante qu’un conifère. Nain et original, il peut se planter en petit jardin où il y poussera tout aussi bien que l’espèce plantée en haie, c’est bel et bien une espèce peu exigeante très simple à cultiver.

10. WOLLEMIA NOBILIS

Source Wikipedia El Funcionario

Aussi appelé Pin de Wollemi, ce conifère d’apparence simple est très rare. Il ne fut identifié qu’en 1994 en Australie et sa population naturelle comprend seulement une centaine de sujets. On le pensait même disparu depuis des millions d’années, il a donc traversé les âges et ceci depuis le temps des Dinosaures. Il est compliqué de le trouver à la vente et n’est visible que dans certains jardins botaniques où l’on essaye de le préserver. Ornementalement parlant, ce n’est pas un arbre époustouflant de beauté mais auquel on doit un certain respect pour sa faculté d’adaptation à travers les âges. Son aspect primitif, proche de certaines fougères, se rapporte aussi au plus célèbre Araucaria, appartenant à la même famille que le Wollemia.