Détournement d’un matériau n’ayant, de base, rien à faire au jardin, le fer à béton entre dans une logique d’éco-jardinage où l’art de la récup’ se démocratise de plus en plus. Avec un côté un peu urbain et recyclé, il semble étonnant de pouvoir s’en servir en compagnie de nos belles plantations mais les utilisations sont bel et bien nombreuses, originales et surtout très pratiques !
1. LE FER À BÉTON
Le fer à béton est purement et simplement un tige de fer d’un diamètre plus ou moins important qui est à l’origine utilisé dans le bâtiment pour consolider les dalles, murs ou chapes en béton. Solide, malléable et fin, il apporte toutes les solutions nécessaires à son utilisation primaire.
Toutefois, le jardinier a su détourner ce matériau de son utilisation première en exploitant ses qualités pour s’adapter à certaines exigences du jardin. De plus en plus largement utilisé pour des objets de décoration extérieure, il en devient esthétique, structurant, durable, avec un aspect plus ou moins vieillis et surtout économique.
1.1. Les différentes formes
On le retrouve sous plusieurs formes :
– En tiges droites : torsadées d’un diamètre de 6 à 20 mm. Les longueurs disponibles sont comprises entre 3 et 6 m si vous opter pour un achat neuf. Il est évidemment possible de s’en procurer d’occasion pour un coût encore plus faible, avec un aspect déjà rouillé.
– En treillis soudé : destiné à être intégré dans les dalles en béton comme liant. Les dimensions sont globalement de 2,40 m X 1,20 m.
– En rouleau : là aussi soudé, pour une utilisation similaire mais plus simple à transporter.
1.2. L’utiliser et le modifier
Une fois acheté brut, le fer à béton peut être utilisé tel quel, sans aucun traitement ou aucune modification si elles ne sont pas souhaitées. En revanche, pour les modeler à votre façon, quelques petites astuces sont à connaître.
Couper
La découpe des fers à béton peut se faire de plusieurs façons en fonction du diamètre. Un pince coupe boulon semble être la technique la plus simple et rapide pour les diamètres petits ou moyens. Les plus gros devront être coupés à la scie à métaux, à la scie sauteuse avec une lame pour métaux ou encore au lapidaire.
Plier
Le fer à béton se plie facilement, bien entendu selon son diamètre. Pour les plus petits, le pliage à la main seul ou à deux est tout à fait concevable sans avoir une force herculéenne. Pour les plus gros diamètres, il existe des outils adaptés plus ou moins onéreux comme les griffes, les pinces à cintrer ou les cintreuses.
Pour des formes arrondies régulières ou symétriques, vous pouvez vous aider d’un guide conçu maison avec de simples planches et des goujons métalliques positionnés dans les planches de la forme finale souhaitée. Aidez-vous à nouveau de la griffe à cintrer afin de travailler avec plus de facilité et de sécurité. Portez toujours des gants et des lunettes de protection, un accident est vite arrivé !
Assembler
Créer ses propres formes en fer à béton après avoir coupé et plié n’est pas tellement sorcier si vous optez pour la ligature en fil de fer. Cette solution vise simplement à maintenir plusieurs barres entre elles mais n’assure pas une grosse résistance sur le long terme si la structure doit supporter du poids.
Dans ce cas, tournez-vous vers la soudure, le moyen le plus efficace pour solidifier la forme et éviter tout risque d’écroulement. Là encore, quelques moyens, équipements et techniques s’imposent pour ne pas risquer l’accident.
2. LES DIFFÉRENTES UTILISATIONS
Au-delà de l’objet décoratif que chacun pourra concevoir à sa guise et selon ses envies, vous l’aurez compris, le fer à béton peut surtout servir en exploitant son côté à la fois dur, souple et droit.
Seul, vous pourrez alors l’utiliser comme une base structurante efficace ou bien tout simplement en tuteur. Assemblé, il devient alors plus solide et décoratif.
En tuteur simple
Rien de mieux que le fer à béton pour tuteurer une plante haute ou avec une hampe florale fragile comme un tournesol, une rose trémière, un Pied d’alouette ou encore une Digitale. Le gros avantage est qu’il est à la fois résistant et souple, ce qui permet tout de même à la plante de bouger en cas de vent, mais sans jamais rompre.
Il est aussi possible de l’utiliser de cette manière avec un fer d’un plus gros diamètre pour tuteurer un arbuste ou un rosier sur tige.
En cintrage
Comme pour le tuteur simple, le cintrage est un assemblage de fers simples piqués en cercle tout autour d’une plante ample qui a du mal à se maintenir seule. C’est le cas des pivoines herbacées notamment. Reliez tous les fers à l’aide d’une tige d’un petit diamètre en haut de la structure, elle assurera un maintien optimal, le tout lié avec du fil de fer.
En tipi
Il s’agit de la technique la plus simple et esthétique pour les plantes grimpantes. Réunissez plusieurs fers à leur extrémité haute pour former un tipi. Là encore, pas besoin de soudure, un lien ferme en fil de fer suffit amplement à solidifier votre structure. Pensez à planter les fers dans le sol de manière inclinée afin de réduire l’effet de levier. Toutes les plantes grimpantes de petite tailles ou même potagères pourront être guidées sur cet assemblage.
Assemblés en arche ou en pergola
La technicité de ces structures est un peu plus délicate. De même, il est conseillé d’avoir recours à la soudure pour un rendu plus propre et surtout durable. En effet, les fers prennent place comme un véritable objet décoratif à même de porter des plantes bien plus imposantes que sur le tipi. De grandes grimpantes ligneuses comme les Rosiers, Kiwiers ou Glycines peuvent s’installer et pour longtemps. Assurez-vous de travailler sur des diamètres de fers suffisant et pourquoi pas les barder avec des treillis déjà soudés que vous découperez à la demande afin d’augmenter les points d’accroche pour les plantes.
En treillis soudé pour un mur lisse
Que ce soit pour orner une façade trop grande, y fixer une fenêtre ou un objet déco factice ou encore servir de support pour une plante grimpante, le treillis soudé est idéal et simple à fixer directement au mur. Un encadrement en bois peut aussi apporter un rendu un peu plus esthétique en donnant une finition avec un second matériau.
En piquet pour châssis
Beaucoup de jardiniers n’ayant pas les moyens ou l’envie d’investir dans une serre utilisent les châssis tunnel pour forcer certaines cultures potagères. Des arches rigides et un plastique transparent suffisent amplement. Ces arches, souvent souples et en plastiques peuvent aussi être faites maison en fer à béton d’un diamètre fin pour s’adapter à la largeur du châssis ou d’un diamètre plus gros avec une largeur fixe mais un meilleur ancrage.
En piquet pour les plessis ou carrés potagers
La plupart du temps, que ce soit pour les plessis ou les carrés potagers, voire même les composteurs maison, les armatures verticales servant d’ancrage sont faites en bois. Ce dernier, non traité, pourrit rapidement après seulement 2 ou 3 ans. C’est en sachant cela qu’il est possible de voir les choses autrement. Le fer à béton apporte toutes les solutions à ce soucis et vous permet de réaliser une de ces trois créations avec une meilleure solidité et surtout une bonne durabilité. Plantez simplement les verticales et tressez ensuite vos branches ou planches qui demeureront toujours hors sol.
Pour une conception encore plus durable et à l’aspect moderne et authentique à la fois, pourquoi ne pas le faire tout en fer ? Dans ce cas, choisissez un diamètre plus important pour les verticales et plus fin pour le tressage horizontal.
Il ne vous reste plus qu’à faire preuve d’imagination pour créer votre structure en fer à béton et lui trouver l’utilité qui comblera vos besoins !
