Arbre assez peu connu de la plupart des jardiniers, voici une originalité asiatique, le Cédrèle de Chine. Bien que relativement insignifiant quand on le regarde rapidement, il cache de belles surprise, toutes plus étonnantes les unes que les autres.
1. DESCRIPTION
Originaire d’Amérique, de Chine et d’autres régions asiatiques, le Cédrèle est connu sous plusieurs autres noms vernaculaires ou scientifiques. Vous pourrez le rechercher en l’appelant Acajou de Chine, Cedrela sinensis ou encore Toona sinensis. Ces différents noms viennent du fait que le Genre Cédrela et le genre Toona ont été dissociés bien que similaires.
Cet arbre appartient à la famille des Meliacées. On compte une trentaine d’espèces différentes mais seule la sinensis est produite dans le but d’être commercialisée.
1.1. Caractéristiques
Le Cédrèle de Chine ou Acajou de Chine tire ses deux noms de ses caractéristiques physiologiques. En effet, l’acajou vient de la couleur de son bois, tout comme Cédrèle pour l’odeur de Cèdre qu’il dégage.
Visuellement, cet arbre à une silhouette plutôt élancée s’élargissant avec l’âge. Il pousse très rapidement lorsqu’il est jeune puis ralentit progressivement sa croissance après une vingtaine d’année. Ses feuilles sont pennées à la manière du Frêne ou de l’Ailanthus. Il remplace d’ailleurs souvent ce dernier car il n’a pas son caractère envahissant mais conserve sa rapidité de croissance. Son feuillage est plutôt passe partout et peu original de premier abord mais il n’en est rien lorsqu’il se dévoile au printemps. La variété ‘flamingo’ dévoile un feuillage rose bonbon très intense au débourrement. C’est pour cette raison supplémentaire que cet arbre est si fascinant.
Quand l’espèce type peut atteindre 15 à 20 m pour 5 à 10 m de diamètre, ‘flamingo’ garde des dimensions bien plus raisonnables car il atteint péniblement les 10 m de hauteur pour 1.50 m de diamètre. Vous l’aurez compris, son port est élancé, ce qui le rend plus facilement intégrable en petits jardins.
La floraison estivale se produit en longues panicules qui pendent sous les feuilles. De couleur blanche, elles sont délicieusement parfumées. Suivent des fruits similaires à de petites fleurs brunes qui renferment des graines ailées.
Son écorce gris brun est lisse lorsqu’il est jeune, puis devient rapidement rugueuse et s’exfolie enfin. Le cœur du bois et ses racines sont rougeâtres.
2. LA PLANTATION
2.1. Où ?
Comme nous l’avons vu, l’espèce type est réservée uniquement aux jardins suffisamment grands. Si ce n’est pas votre cas, privilégiez la variété ‘flamingo’. En termes d’emplacement, choisissez dans les deux cas une plantation en isolé ou sans trop de concurrence visuelle. Afin de profiter au mieux de son originalité, il doit vraiment se démarquer des autres arbustes qui l’accompagnent.
Niveau exposition, le soleil est la règle pour qu’il arbore un port dense tout en ayant une croissance homogène. Bien qu’il soit souvent planté dans les régions de climat doux, sa rusticité à -10 °C permet de le planter même au nord de la Loire tant que les conditions ne sont pas trop exposées, notamment aux vents d’est. Le vent dominant d’ouest n’est pas réellement un souci puisqu’on peut planter le Cédrèle sur les littoraux.
En termes de sol, il doit être profond, frais mais bien drainé. Une plantation en légère pente peut donc s’avérer être une bonne idée afin d’éviter tout risque de présence d’eau stagnante, surtout en hiver.
2.2. Quand ?
Une plantation automnale est recommandée. Celle-ci permet de favoriser un enracinement précoce, assurant une meilleure résistance à une sécheresse potentielle l’été suivant. Il est évidemment possible de le faire aussi au printemps mais en veillant à le faire avant le débourrement de son feuillage. Ce conseil est surtout valable si vous choisissez d’acquérir un sujet qui a débourré sous serre. En effet, son feuillage tendre non soumis au vent pourrait brûler partiellement, voire totalement, s’il est brutalement soumis aux vents ou aux éventuels gels tardifs. Sa résistance sera nettement supérieure s’il débourre de lui-même en extérieur.
2.3. Comment ?
Une fois l’emplacement sélectionné, la réussite de plantation du Cédrèle résulte dans la bonne confection du trou de plantation. Ce dernier doit être large et profond dans le but d’ameublir la terre le plus possible. Amendez-la aussi à ce moment si les conditions nécessaires du sol ne sont pas de premier abord, réunis. Sable, gravillon pour le drainage, compost, diverses fumures pour l’enrichissement. Plantez dans le mélange réalisé, arrosez abondamment pour tasser le substrat puis paillez d’un paillis organique non acide. Choisissez par exemple le BRF ou des paillettes de Lin ou de Miscanthus par exemple.
À savoir : Si la motte est compacte au moment de le sortir de son pot, démêlez minutieusement les racines afin de les libérer de leur substrat de culture.
3. L’ENTRETIEN
3.1. L’arrosage
L’arrosage est un entretien crucial pour un enracinement complet et homogène durant la première année. Celui-ci doit d’autant plus être soigné si la plantation a été printanière. Arrosez avec un suivit mais pas à l’excès. Votre arbre pourrait souffrir d’une asphyxie racinaire ou bien ne développer son chevelu racinaire qu’en surface. Le but premier d’un arrosage est de permettre à la plante de subvenir à ses besoins tout en l’obligeant à s’enraciner en profondeur pour aller chercher l’humidité par elle-même à l’avenir. Préférez donc un arrosage abondant lorsqu’il est nécessaire mais espacé.
3.2. La fertilisation
Avec un bon amendement du sol à la plantation, le Cédrèle trouvera tous les minéraux dont il a besoin dans un premier temps. Les années suivantes, vous pouvez faire un apport global dans vos massifs avec un fertilisant organique complet en granulés. Cet apport annuel comblera toutes les plantations et maintiendra un sol riche. Complétez d’un apport nouveau de paillage puisqu’il se décomposera d’année en année. Le but est de maintenir un sol le plus équilibré possible.
Si vous avez un composteur, un apport de compost au pied de votre arbre en fin d’automne peut aussi être une bonne idée.
3.3. La taille
Aucune taille esthétique n’est à réaliser sur cet arbre. Il pousse de lui-même avec un joli port et ne présente aucun danger à partir du moment où il a été planté en bonne et due forme. Pour ceux qui souhaitent garder la variété ‘flamingo’ nanifiée, il supporte bien le recépage. Dans ce cas, pratiquez-le en sortie d’hiver, votre Cédrèle prendra alors une forme de touffe moins érigée.
3.4. Les maladies et ravageurs
Aucune maladie et aucun ravageur ne s’attaque au Cédrèle. Seules de mauvaises conditions de culture pourront lui être néfastes si toutefois vous constatez un quelconque problème.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
Planté en isolé oui mais pas nécessairement seul. Alors que l’espèce type peut être un arbre d’arboretum, ‘flamingo’ est nettement plus joli lorsqu’il est associé. Mettez-le sur un piédestal en utilisant uniquement des essences à plus petit développement. Les persistants à port bas et compacts comme les Pittosporum ‘silver ball’, Ilex ‘little rascal’, Lavandes, etc. D’autres arbustes peuvent aussi mettre en avant son feuillage estival comme les Physocarpus, Lavatères ou Abelia. Les graminées et plantes vivaces peuvent aussi être de la partie avec des Miscanthus, Carex, Ophiopogon, Sauges arbustives, Geranium, etc. Tout est vraisemblablement possible à partir du moment où les distances de plantation sont bien respectées.