PLANTES, Plantes pour le jardin

LE MÛRIER PLATANE

Arbre avec une grande prestance, le Mûrier platane a de plus en plus le vent en poupe ces dernières années. Rustique, majestueux, de taille moyenne et aux feuilles spectaculaires, voici quelques-uns des nombreux atouts de cet arbre. Découvrons ensemble cette espèce tout à fait originale.

1. DESCRIPTION

Originaire d’Asie et notamment du Japon, le Mûrier platane est un arbre qui a été importé dans bon nombre de régions d’Europe, il y a moins d’un siècle. Son nom vernaculaire vient de la forme de ses feuilles très semblables à celle du platane. Il répond sous le nom scientifique de Morus bombycis, Morus platanifolia ou Morus kagayamae. Tous ces noms sont synonymes, il ne s’agit là que d’une seule et même espèce.

Il appartient à la famille des Moracées dont le genre des Morus est le plus grand représentant.

1.1. Caractéristiques

L’un des premières choses qui fait que le Mûrier platane est si apprécié est d’abord pour son port arrondi puis s’étalant. Il se développe en parasol, c’est à dire avec un houppier plus large que haut. Ses dimensions avoisinent alors les 5 à 8 m de hauteur pour 7 à 15 m d’envergure selon la région dans laquelle il est planté. Au nord de la Loire, ses proportions sont plus modestes, ce qui lui permet de s’adapter aux jardins de taille moyenne voir même certaines cours intérieures en ville. On l’utilise donc comme arbre d’ombrage, près d’une terrasse ou d’un parking. Son système racinaire traçant peut causer des dommages aux maçonneries et terrasses, respectez une distance de plantation suffisante d’au moins 5 m du tronc.

Ce côté parasol et ombrage, est accentué par un feuillage large, épais et vigoureux. Ce sont des grandes et belles feuilles vertes foncées, brillantes qui recouvrent les branches au bois souple. Elles ne sont pas persistantes, l’arbre est à nu l’hiver, mais c’est peut être aussi pour cela qu’il démontre une bonne résistance au froid lorsque son bois est aoûté. En fonction de l’âge de l’arbre et du positionnement des feuilles sur les branches, elles peuvent être plus ou moins dentelées. À l’automne, elles prennent une couleur jaune doré avant de chuter.

La floraison est insignifiante et secondaire, son second atout vient plutôt des fruits qu’il produit. Similaires aux Mûres de la Ronce, les petits fruits apparaissent partout sur l’arbre dès le début de l’été. Bien que délicieux gustativement parlant, ces fruits juteux sont très tâchant pour les surfaces. Ils sont tellement nombreux et sensibles au mouvement des branches lorsqu’ils sont mûrs, qu’ils tombent d’un rien. Cette caractéristique est à prendre en compte lorsque vous choisirez son emplacement. Sachez toutefois que si vous voulez éviter ce désagrément, il existe une sélection stérile ne produisant pas de fruits.

La durée de vie du Mûrier platane est longue et sa forme passe partout fait de lui un partenaire de choix au jardin, même si vous ne deviez planter qu’un seul arbre.

Point de vue croissance, elle peut sembler lente les premières années car c’est un arbre qui a besoin de développer un système racinaire fort et vigoureux pour ensuite développer sa ramure. Cette croissance s’accélère ensuite au fur et à mesure des années.

À savoir : La production de soie est faite par des chenilles qui émettent une sécrétion en un très long et fin fil lorsqu’elles produisent leur cocon. Ces chenilles se nourrissent des feuilles du Mûrier platane. L’arbre entre donc directement en jeu dans le processus de production de cette matière légère et douce.

1.2 Les différentes variétés

Il existe deux variétés de Mûrier platane, le type fertile et l’espèce stérile (Morus bombycis ‘fruitless’). Toutes deux répondent au descriptif précédent avec pour seule différence la production ou non de fruits.

Le genre des Morus est quant à lui plus diversifié en terme d’espèces. Parmi les plus connues vous trouverez en magasin :

Morus alba

Il s’agit du Mûrier blanc aux feuilles lobées mais arrondies, nettement plus petites que le Mûrier platane. Le cultivar le plus original de cette espèce est ‘pendula’ avec un port pleureur compact très graphique. Il s’adapte d’autant plus aux petits jardins mais n’aura plus du tout une forme de parasol. Sa production de fruits est abondante.

Morus nigra

Il s’agit du Mûrier noir qui arbore un port arrondi un peu à la manière du Tilleul. Il a plus sa place dans les jardins de grande taille pour son côté un peu moins citadin. Il produit lui aussi des fruits de façon abondante.

2. LA PLANTATION

2.1. Où ?

Le Mûrier platane est un arbre peu exigeant en termes de sol bien qu’il ait une préférence notable pour les sols riches, fertiles et bien drainés. Il redoute l’excès d’eau qui peut lui nuire à le long terme. Qu’il soit acide ou calcaire, il résiste assez bien aux deux types de pH, à condition qu’ils ne soient pas extrêmes.

Côté luminosité, il demande du soleil direct, même les expositions très chaudes et encaissées lui conviennent. Le seul souci que pourrait provoquer une ambiance chaude et peu ventilé pourrait provenir du fait que ces conditions sont également idéales pour le développement des cochenilles, son principal ravageur.

2.2. Quand ?

Selon les régions, la plantation n’est pas forcément conseillée à la même période. Au sud de la Loire, une plantation automnale est recommandée. Au nord, privilégiez le printemps, entre mars et mai.

2.3. Comment ?

La plantation du Mûrier platane doit être réalisée avec minutie, surtout en raison de son système racinaire sensible, avec des racines relativement cassantes. Il est recommandé de le planter lorsqu’il n’a pas de feuilles pour limiter le stress lors de la transplantation.

Pour la plantation, réalisez un trou de plantation de 2 à 3 fois le volume de la motte afin d’ameublir et d’amender votre terre si besoin. À ce titre, un apport de fumier composté est recommandé, ainsi qu’un mélange de sable graveleux dans le cas d’un sol lourd.

Tuteurez systématiquement afin d’éviter que l’arbre penche par la suite, mais aussi pour assurer un enracinement fiable et stable.

Arrosez abondamment une fois la plantation terminée et recouvrez son pied à l’aide d’un paillis organique qui conservera la fraîcheur le temps de l’enracinement.

3. L’ENTRETIEN

3.1. L’arrosage

Comme pour toute plantation d’arbres, vous devrez assurer un contrôle suivi de l’arrosage durant la première année. Arrosez en bonne quantité mais de manière espacée et seulement si c’est nécessaire. Le signe principal de soif est un ramollissement des feuilles qui pendent légèrement vers le bas. Il est important de ne pas attendre trop pour un apport à ce moment.

Il n’y a pas vraiment de fréquence, puisque ceci dépend de plusieurs critères (vent, sol, exposition…), vous devrez simplement faire preuve de plus de vigilance durant le premier été.

3.2. La fertilisation

La fertilisation devient vite compliquée pour un arbre après quelques années. Paillez simplement son pied chaque année en sortie d’hiver avec un compost ou un fumier composté. En paillage, il apportera de nombreux éléments minéraux et organiques indispensables à sa croissance et à un enracinement de qualité.

3.3. La taille

Le Mûrier platane est un arbre qui supporte relativement bien la taille. Elle n’est toutefois pas nécessaire au premier abord en raison de sa croissance durable et très bien proportionnée. Dans un souci de perfection, limitez-vous à la coupe des branches mortes ou de celles qui se croisent en fin d’automne.

Notons tout de même que c’est un arbre sui supporte très bien la taille à partir du moment où elle est faite soit en dormance soit en sève descendante. Les outils de coupe doivent toujours être propres, désinfectés et faire des coupes nettes. Utilisez si besoin du mastic cicatrisant sur les plaies plus grosses que le diamètre d’un pouce.

3.4. Les maladies et ravageurs

Côté maladie, pas grand-chose à signaler, c’est un arbre très résistant qui n’aura que peu de problèmes si les conditions de culture lui sont favorables. D’éventuels problèmes de dessèchement peuvent survenir en cas de stress hydrique trop important. À l’excès, l’eau stagnante peut favoriser l’apparition de champignons. Ils seront éliminés en coupant les branches qui se dessèchent et en les brûlant.

Côté ravageurs, ce sont les Cochenilles et Pucerons qui sont les plus présents sur ces arbres, seulement en conditions d’atmosphère confinée, combiné à une ambiance chaude et sèche. Leurs populations s’autorégulent bien généralement, pas de panique de ce côté-ci.

4. LES BONNES ASSOCIATIONS

Vous l’aurez sans doute compris, le Mûrier platane est un arbre qui se plante en solitaire. Si on l’utilise comme ombrage ou arbre principal du jardin, il doit toujours être positionné en isolé. De plus, son système racinaire peu profond et imposant rend toute survie de plantes à son pied vain.