Pour fleurir un bord de fenêtre ou agrémenter une terrasse, la culture en pot est la solution facile pour laisser libre cours à votre imagination. Ainsi, vous pourrez opter pour une plantation sur plusieurs mois ou pour un changement de plantes au fil des saisons. Pour réussir toutes vos plantations, quelques règles de base sont à connaître.
1. LE CHOIX DU POT
En fonction de l’emplacement désiré, le pot pourra prendre des formes et des tailles différentes. Si à l’inverse, vous jetez votre dévolu sur un certain type de plante, veillez à lui offrir un emplacement adapté à ses besoins car vous ne pourrez pas planter tout et n’importe quoi dans le premier pot qui vous tombera sous la main.
N’oubliez jamais que la taille du pot est directement liée à l’endroit où vous pourrez l’installer ainsi qu’à la plante que vous choisirez.
La taille d’un pot répond à trois critères :
– La longueur, plus ou moins grande surtout dans le cas d’une jardinière. Elle permet l’utilisation de bon nombre de plantes qui offriront un décor varié tout en longueur.
– La largeur, détermine la densité de plantation et la possibilité de planter sur plusieurs rangées. Dans le cas d’un pot rond, on parle de diamètre.
– La profondeur, permet quant à elle de déterminer le type de plantes à utiliser dans le contenant. Par exemple, un arbuste aura besoin d’une profondeur plus importante et donc d’un plus grand volume de terre pour pousser correctement à l’inverse d’une plante herbacée au système racinaire moins développé, pouvant prospérer dans une plus faible profondeur (entre 20 et 40 cm).
En ce qui concerne la matière, vous disposerez d’un assez grand choix parmi :
1.1. La terre cuite
Ce matériau dont on ne vante plus les mérites est surtout intéressant pour son côté poreux (s’il n’est pas vernis) qui surchauffe moins le substrat en cas de chaleur comparé à un pot en plastique. Il aère également les racines des plantes ce qui leur permet d’absorber l’eau plus rapidement. Le gros inconvénient de sa porosité est qu’elle le rend fragile au gel même s’il est émaillé. De plus, les pots en terre cuite sont difficiles à nettoyer et peuvent enfermer des maladies qui risqueraient d’être transmises aux plantes.
1.2. Le plastique
Très à la mode, cette matière se décline dans un choix de formes et de couleurs illimité. Il résiste au gel tout en étant moins lourd qu’un contenant en terre cuite ou en matière minérale. L’inconvénient du plastique est son manque de porosité, ce qui empêche les racines de respirer correctement, notamment en cas d’excès d’eau.
1.3. Le bois
C’est sans aucun doute le matériau présentant la meilleure inertie thermique. Le bois réduit considérablement l’impact du froid sur les racines de la plante. Sa durée de vie est par contre directement liée à son entretien principal : la lasure. Le bois peut également renfermer des champignons puisque il est un matériau biodégradable qui pourrit plus ou moins lentement en fonction de son traitement et de sa densité. De plus, évitez les bois tendres comme les résineux qui se dégradent toujours beaucoup plus vite que des bois plus denses.
1.4. Le zinc ou l’aluminium
Ces deux matériaux sont assez rares en extérieur en raison de leur prix très élevé. C’est pourquoi vous les trouverez plus souvent en petite taille pour des plantes d’intérieur notamment. En extérieur, leur plus gros inconvénient est leur mauvaise inertie thermique, néfaste pour les plantes. En effet, durant l’hiver, le froid se transmet rapidement au substrat alors qu’en été, celui-ci se met à surchauffer, desséchant ainsi ce substrat très rapidement.
1.5. La résine
Elle se rapproche beaucoup de la matière plastique sauf que sa résistance à la déformation est plus grande. C’est pour cela que les formes très complexes comme les pots Médicis ou bien les pots de grands volumes seront bien souvent réalisés en résine. Sa résistance au gel et sa porosité seront les mêmes que pour un pot en plastique.
1.6. La pierre reconstituée
Cette matière se rapproche beaucoup de la terre cuite si ce n’est que les coloris sont bien souvent plus pâles et les formes plus complexes et originales. Elle présente tous les avantages et inconvénients de la terre cuite puisque la pierre reconstituée est elle aussi poreuse.
À savoir : le pot est aujourd’hui considéré comme un véritable objet de décoration, n’hésitez pas à utiliser des couleurs acidulées et des formes plus classiques, suivant le style de votre jardin.
2. LE CHOIX DE LA PLANTE
Lors du choix d’une plante en pot, plusieurs points sont à définir pour que le résultat soit au rendez-vous sans que vous ne soyez esclave de votre plante si le pot ne lui convient pas :
– La ou les plantes doivent vous plaire,
– Définissez votre souhait de départ qui pourra être en lien avec la couleur, la forme ou la floraison.
– Respectez les exigences des plantes utilisées en terme d’exposition et de sol. Vous aurez le total contrôle sur ce dernier mais l’exposition restera variable dans le jardin.
– Choisissez un pot de taille suffisante. Pour un arbuste, le pot doit mesurer au minimum 40 cm de largeur pour 40 cm de profondeur. À l’inverse, ne plantez jamais en pots un arbre qui pourrait atteindre plusieurs mètres à plusieurs dizaines de mètres s’il était en pleine terre, mis à part si vous souhaitez le former en bonsaï.
– Si vous désirez une jardinière ou une composition, associez des plantes ayant les mêmes besoins, tout en suivant une certaine harmonie et en créant des oppositions de feuillages pour que chacune d’elle soit mise en valeur.
Un nombre infini d’association sera possible après étude des exigences des plantes qui vous auront séduit. Si vous ne les connaissez pas, tournez-vous vers un vendeur qui saura répondre à toutes vos interrogations.
3. LA PLANTATION
Une fois votre pot et vos plantes acquises, ne vous précipitez en le remplissant de terre pour y installer vos plantes. Des travaux préalables seront nécessaires, assurant ainsi un meilleur bien-être pour vos végétaux.
3.1. Le drainage
Absolument indispensable dans 99% des cas, le drainage consiste en l’incorporation de matériaux grossiers (bien souvent des billes d’argile) au fond du pot, de sorte à évacuer l’eau excédentaire contenue dans le substrat. L’épaisseur de ce drainage sera directement liée aux dimensions du pot.
La plante déploie son système racinaire jusqu’au fond du pot et c’est pourquoi sans aucun drainage, les racines risquent de pourrir suite à une stagnation d’humidité.
En complément du drainage, vous devrez aussi percer le fond du pot de façon à ce que l’eau s’écoule naturellement, sans quoi, le drainage n’aurait qu’un bref effet.
Une fois les matériaux de drainage ajoutés dans le pot, recouvrez-les d’un feutre géotextile de façon à ce que le substrat du dessus ne se mélange pas au billes d’argiles qui ne rempliraient plus leur rôle initial.
Astuce : Pour des plantes nécessitant une réserve d’eau au fond du pot, vous pourrez aussi bien placer une soucoupe percée à 10 cm de la base afin de créer une sorte de trop plein.
3.2. Le substrat
En réalité, il existe plusieurs sortes de substrats, plus ou moins riches, drainants, compact, aéré, etc.
Comme pour le choix de la plante, le substrat devra s’adapter à celle-ci. Vous trouverez, une large gamme de terreau plus ou moins spécifique à certaines plantes.
Quoi qu’il en soit, un mélange doit toujours être réalisé car un terreau seul, agira comme une éponge en raison de sa proportion en tourbe relativement importante. C’est-à-dire qu’il aura tendance à se gorger d’eau ou à l’inverse se dessécher à l’excès.
Ce mélange doit donc se faire avec de la terre végétale à raison de 50 % additionnée au terreau. Si vous ne disposez pas de terre végétale, n’ayez crainte, vous en trouverez facilement en sacs. Une exception vient tout de même pour les plantes préférant les terres bien drainées et desséchantes. Pour cela, pour pourrez additionner un peu de gravillons au mélange terre/terreau pour augmenter la légèreté de l’ensemble.
3.3. L’installation de la ou des plantes
Lorsque votre système de drainage et votre mélange de substrat sont prêts, l’installation de la ou des plantes est un jeu d’enfant :
– Pour commencer, percez votre pot s’il ne l’est pas déjà, puis remplissez le volume de drainage souhaité,
– Positionnez votre toile géotextile sur le dessus,
– Ajoutez votre substrat de manière à ce que vos plantes reposent dessus lors de leur positionnement,
– Installez-les dans le pot de façon à ce que la base de la motte se trouve environ à 5 ou 7 cm en dessous du bord du pot,
– Comblez de substrat jusqu’à ce que celui-ci affleure le dessus de la motte puis tassez,
– Arrosez abondamment jusqu’à ce que l’eau commence à s’écouler sous le pot,
– Recouvrez pour terminer le dessus du substrat d’une couche de paillis de votre choix sur 3 à 5 cm. Grâce à cela, vous disposerez toujours d’une petite marge pour arroser l’ensemble sans que le paillis ou le substrat ne débordent du pot.
À savoir : si vous souhaitez composer une association de plantes de saison, n’hésitez pas à les grouper de façon à ce que l’effet de masse soit présent dès la plantation.
4. L’ENTRETIEN
4.1. Arrosage, fertilisation et taille
D’une manière générale, l’arrosage et la fertilisation sont les deux éléments les plus importants pour le bien être de vos plantes en pot. La fréquence d’apport varie en fonction de vos plantes. Évitez tout de même les apports trop importants, ou à l’inverse quasi inexistants, défavorables à vos plantations.
Quelques travaux de taille pourront aussi se faire, là encore, en fonction des plantes utilisées.
À titre d’exemples :
– Des vivaces ou graminées caduques seront rasées en fin d’automne ou sortie d’hiver,
– De petits arbustes taillés en forme topiaire devront l’être aussi pour garder cette forme,
– D’autres plantes comme des vivaces persistantes ne seront nettoyées que de leurs feuilles mortes mais attention, ne les rasez jamais complètement.
– Des plantes annuelles, une fois mortes, seront retirées de la composition.
4.2. Le rempotage
Nous vous conseillons pour un arbuste, une vivace ou une graminée d’augmenter le volume du pot tous les 3 ans. Dans le cas de très grands pots et d’impossibilité de rempotage, procédez à un surfaçage chaque année en sortie d’hiver. Cette opération consiste à enlever les premiers centimètres de substrat pour le remplacer par du plus récent, plus riche. La fertilisation devra aussi être régulièrement suivie.
Les compositions de saison n’auront quant à elles un intérêt que sur une période donnée, c’est pourquoi elles devront être remplacées au moins 2 fois par an. Vous pourrez alors choisir des plantes vivaces de manière à les replanter ensuite au jardin une fois leur séjour en pot terminée.