Les plantes grimpantes sont de plus en plus présentes au jardin. Le choix en terme de couleurs, de textures et de formes, mixé à la rapidité de croissance de ces plantes font d’elles des incontournables du jardin. Que ce soit sur une pergola, un grillage ou un mur, il existe nécessairement une plante grimpante qui pourra répondre à vos besoins de végétalisation.
1. LA PLANTE GRIMPANTE
1.1. Qu’est-ce qu’une plante grimpante ?
De manière générale, une plante grimpante est comme son nom l’indique, une plante dont la croissance verticale lui permet d’aller à l’assaut de surfaces les plus verticales, qu’elles soient lisses ou rugueuses, planes ou irrégulières. Ces plantes ont un besoin vital de support pour pouvoir exister, leurs tiges souples, peu ligneuse ou trop faibles, ne sont pas en mesure de supporter leur propre poids. Qu’elles soient simplement grimpantes ou sous forme de liane, ces plantes ont souvent une croissance très rapide dans le but d’aller chercher la lumière et de pouvoir tirer leur épingle du jeu. La concurrence entre plantes dans la nature est impitoyable, leur rapidité est donc clé.
Cette gamme de plante est multipliée, sélectionnée et plantée dans le but de répondre aux besoins des jardiniers. Grâce à leur aspect sauvage et incontrôlé, le jardinier utilise les plantes grimpantes pour déstructurer une surface lisse ou une structure très stricte, apporter une couleur, un parfum ou tout simplement faire entrer la nature au plus près de la maison.
1.2. Les différents systèmes d’accroche
Toutes les plantes grimpantes ne sont pas logées à la même enseigne en termes d’accroche. Toutes ont su développer différentes méthodes pour se hisser au sommet de leur objectif. Elles ne sont pas toutes adaptées aux mêmes supports, une plante grimpante ne se choisit donc pas seulement en fonction de sa beauté, mais bel et bien en fonction de la manière dont elle s’accroche. Avant toute plantation, il est donc important de définir en amont les caractéristiques de votre support, son exposition, le type de sol et toutes les caractéristiques qui entrent en compte dans le choix d’une plante.
Parmi les stratégies d’accrochage des plantes grimpantes, vous trouverez :
– Les tiges souples qui s’enroulent
Il s’agit de l’une des techniques les plus primaires, surtout utilisées par les grimpantes de type liane. Elles s’accrochent d’elles-mêmes en enroulant leurs tiges autour du support au fur et à mesure de leur croissance. Elle est très rapide, car elles ont besoin de s’accrocher solidement rapidement pour ne pas casser au moindre coup de vent.
Dans cette catégorie, vous retrouverez les Glycines, les Chèvrefeuilles pour les rustiques, les Ipomées, Thunbergia ou Hardenbergia pour les frileuses.
– Les crampons
Ici, le système d’accroche est très puissant et il permet à la plante de se fixer sur les surfaces les plus lisses et verticales. Il s’agit en quelques sortes de racines aériennes qui sont émises par les tiges tout le long de ces dernières. Ce système d’accroche est si fort qu’il peut causer des dommages à des structures poreuses ou friables en pénétrant dans les interstices.
Les genres les plus courants chez les grimpantes à crampons sont les Lierres et les Hydrangea grimpants. D’autres plantes comme les Campsis (Bignones) ou même certains arbustes comme Euonymus x fortunei en sont pourvues.
– Les coussinets
Très proches des crampons, les coussinets ramifiés sont émis par les tiges. Ils se fixent directement sur le support à mesure que la plante progresse. Ce système d’accroche permet aux plantes de se fixer sur les surfaces lisses avec une adhérence encore plus spécifique que le crampon. Les coussinets n’occasionnent pas de dégâts sur les surfaces qu’ils recouvrent, mais sont tout de même très compliqués à retirer si besoin.
La plante grimpante la plus représentée dans cette catégorie est le Parthenocissus ou Vigne vierge.
– Les vrilles
Les vrilles sont à mi-chemin entre la racine aérienne et la tige qui s’enroule. La plante émet sur sa tige ou directement à la base de ses feuilles des tiges qui viennent s’enrouler sur elles-mêmes pour prendre le support en étreinte. Elles apparaissent à mesure que la plante prospère pour s’attacher au fur et à mesure. Les vrilles peuvent s’attacher sur la moindre brindille qui passe, mais en est incapable sur un support lisse ou poreux vertical.
On trouve ce système d’accroche sur les Clématites, Passiflores ou la Vigne.
– Les épines
Bien qu’il ne s’agisse en soi pas d’une méthode d’accroche à part entière, certaines plantes se servent tout de même de leurs épines comme moyen d’ancrage et de maintien. Avec leurs épines recourbées à la manière d’un hameçon, les tiges peuvent s’appuyer et s’accrocher à ce qui passe autour d’elles.
On remarque ce phénomène surtout chez les Rosiers grimpants ou lianes, mais aussi chez les Ronces qui peuvent aller à l’assaut d’un arbre juste par le biais de leurs épines.
2. LE PALISSAGE
Palisser une plante grimpante est avant toute chose, lui donner un support adapté à son type d’accroche. Une fois que la caractéristique de la plante est connue, il est très simple de savoir quel type de plante grimpante peu convenir à tel type de support.
L’objectif premier du palissage est de guider et d’accompagner la plante dans sa croissance afin qu’elle puisse s’épanouir de la meilleure des façons et avec le plus de prestance possible.
Le palissage doit toujours être solidement fixé de façon à pouvoir supporter le poids de la plante qu’il maintient. Choisissez toujours des matériaux durables et de qualité, car il sera très difficile à impossible de le changer une fois la plante installée dessus.
En plus du support de palissage, il peut être nécessaire d’attacher certaines variétés au support à l’aide de liens souples et extensibles. Le but est d’accompagner la plante et de l’aider en cas de besoin.
2.1. Le grillage
Sans doute l’une des techniques les plus simples à mettre en place, utiliser un grillage pour y palisser une plante grimpante est un idée très répandue. Elle offre bon nombre de points positifs :
– Effet brise-vue rapide
– Pas ou peu de taille
– Pas de normes contraignantes vis à vis de la mitoyenneté
Pour une meilleure durabilité de l’ensemble, choisissez un grillage simple torsion ou mieux, des panneaux métalliques soudés. Évitez les grillages à poules ou moutons galvanisés qui n’ont qu’une faible durée de vie et peu de rigidité.
Quelles plantes choisir ? Clématite, Jasmin, Passiflore, Lierre, Muehlenbeckia. Les grillages n’étant que rarement très hauts, il faut sélectionner des plantes à petits et moyens développement qui ne se dégarnissent que peu de la base pour un rendu esthétique.
2.2. Le treillage
L’idée du treillage rejoint un peu le principe du grillage, mais en adaptant le treillis à un ouvrage peu propice au palissage. Il permet de faire grimper des plantes qui ne se fixent pas sur des verticalités lisses. Bien souvent, les treillages sont en bois ou métalliques s’ils sont fixes, en bambou ou en pvc pour les formes ajustables en accordéon.
Dans ce cas du bois, pensez à peindre ou lasurer en amont afin d’augmenter la durée de vie du matériau. Pour le métal, la peinture ou l’utilisation d’un métal galvanisé aura le même but.
Ces treillages doivent toujours être solidement fixés à leur support. Des chevilles à béton dans le cas d’un palissage contre un mur en veillant à laisser un jour entre le support et la treille. Un ancrage en plot béton pour un treillis autoportant dans un massif.
Si vous êtes friand de bricolage, de fait maison et de récupération, optez pour les treilles maisons avec des cannes de Bambous du jardin, du treillis soudé ou encore des branches de Noisetier tressées par vos soins.
Quelles plantes choisir ? Toutes les plantes grimpantes à accroche en tiges souples, épines ou vrilles. Actinidia, Clématites, Jasmins, Chèvrefeuille, Houblon, Rosiers, etc… Il faudra simplement ajuster la taille de la treille au volume requis par la plante sélectionnée.
2.3. Les fils tendus
Il s’agit de la troisième technique de palissage vertical sur plan large. Le but peut être d’obtenir un brise-vue, mais aussi tout simplement de pouvoir maintenir certaines plantes au fur et à mesure de leur croissance. La manœuvre est simple, vous devrez tendre des fils de tension de clôture horizontalement en les espaçant de 20 à 40 cm les uns des autres. N’hésitez pas à utiliser des tendeurs à clôture pour rigidifier votre conception.
Avec cette méthode, vous pourrez palisser des plantes grimpantes sans support d’origine ou bien donner une accroche à un mur lisse plus discret qu’un treillage. Fixez solidement dans le mur le support ou bien à l’aide de poteaux de clôture dans le sol pour une installation en massif.
Quelles plantes choisir ? Ronces sans épines, Rosiers, Bignone, Glycines. Cette méthode s’utilise souvent pour les plantes grimpantes de gros développement et aux branches lourdes, car c’est la technique la plus solide lorsque les ancrages sont correctement faits.
2.4. Le mur et la façade
Aucune construction n’est à envisager dans ce cas, le simple fait de vouloir végétaliser un mur ou une façade de maison suffit à offrir un support pour deux catégories de plantes grimpantes, celles à crampons et celles à coussinets.
Le rendu après quelques années est une végétalisation complète et homogène de la surface déterminée. Une taille de suivi doit être faite pour cadrer la croissance de ces plantes qui n’ont de frein que la surface du support à couvrir.
Réfléchissez tout de même en amont avant de vous aventurer dans cette plantation, car il est très compliqué de retrouver le mur dans son état d’origine, si un jour vous voulez revenir en arrière. Les crampons et coussinets sont très difficiles à retirer même lorsque la plante a été arrachée.
Quelles plantes choisir ? Vigne vierge, Lierre et Hydrangea grimpants sont les trois plus utilisées dans ce type de palissage.
2.5. La pergola
L’utilisation des pergolas au jardin est de plus en plus à la mode ces dernières années avec l’apparition de modèles toujours plus perfectionnés. Il n’y a plus seulement la structure en bois, les modèles sont à présent en aluminium, électriques et bioclimatiques.
Dans tout cela, la plante grimpante demeure présente sur les pergolas classiques au toit ajouré. Il faut adapter les plantes en fonction de la surface pouvant être couverte et de la portance de l’ouvrage. S’il s’agit de l’intégralité de la structure, des gros développements sont possibles, mais il en sera tout autre, si vous souhaitez simplement végétaliser les pieds.
Dans le cas d’une végétalisation complète, le but recherché est d’offrir un espace ombragé et naturel colonisé par dame nature, dans une ambiance sauvage et d’aspect incontrôlé. La fraîcheur est présente et vous pourrez ainsi apporter du végétal et de l’ombre même dans les plus petits espaces.
Quelles plantes choisir ? Pour une végétalisation des pieds, Clématites, Jasmins ou Suzanne aux yeux noirs. Pour une végétalisation complète, Glycines, Rosiers, Chèvrefeuilles, Kiwiers, Clematis montana, Vigne à raisin.
2.6. L’arche
L’arche rejoint le principe de la pergola, mais pas dans le but de se reposer ou dîner en dessous. On l’utilise pour délimiter différentes zones du jardin, créer un porte virtuelle, un point de vue ou bien donner une verticalité. Si vous souhaitez y planter une grimpante, la végétalisation sera obligatoirement complète.
Le choix des matériaux est le bois ou le métal. Du côté des bricoleurs, le fer à béton donne d’excellents résultats pour une arche simple ou bien avec un esprit tunnel. Choisissez une section suffisamment rigide pour pouvoir supporter le poids des plantes et le temps. Du fer à béton de 8 ou 10 mm est conseillé.
Quelles plantes choisir ? Toutes les plantes grimpantes à petit ou moyen développement, comme le Jasmin étoilé, les Clématites, Passiflores ou toutes autres grimpantes gélives ou annuelles. Les gros développements vont se dégarnir à la base et moutonner au sommet, déstructurant complètement la forme de base de votre arche.
2.7. Le câble vertical
Voilà enfin la solution la plus contemporaine de palisser une plante grimpante. Le câble vertical tendu donne un côté moderne et graphique à l’architecture sur lequel on l’utilise. Que ce soit sur un car-port, dans un patio ou sur les poutres métalliques d’un bâtiment industriel, les possibilités sont nombreuses. Deux principes sont indispensables pour mettre en place le câble tendu : un point d’attache à au moins 3 m de hauteur et un solide ancrage au sol pour pouvoir le tendre.
Le matériau utilisé pour le câble est souvent de l’acier inoxydable qui ne se dégradera pas sous les effets de la météo.
Quelles plantes choisir ? Ici, le choix se tourne exclusivement sur les plantes capables de s’enrouler seules autour du câble. Le point d’accroche est simplement linéaire, la plante peut donc progresser vers le haut, mais difficilement se ramifier, du moins les premières années. Glycine, Chèvrefeuille, Thunbergia, Ipomée sont quelques exemples de possibilités.