Besoin d’un peu de chaleur et d’exotisme dans vos massifs ? Pensez aux Montbrétias. Ces plantes vivaces sont les reines de l’été. Elles accompagnent le soleil avec leurs teintes chaudes et flamboyantes. Faciles à vivre et sans entretien, les Montbrétias s’intégreront dans tous les jardins, petits et grands.
1. DESCRIPTION
Originaires d’Afrique du sud, on les rencontre dans leur milieu d’origine au sein des prairies. De ce fait, ils peuvent sembler peu adapter au climat français et pourtant…
Ils appartiennent à la famille des Iridacées, au même titre que les Iris, les plus grands représentants du genre. Scientifiquement, Le Montbrétia est également très connu sous le nom de Crocosmia.
1.1. Caractéristiques
Le Montbrétia est une plante à corme et non à bulbe, comme trop souvent confondus. Cette caractéristique végétale est en effet très ressemblante. Tous deux sont des organes de réserve qui permettent à la plante d’hiverner sous cette forme et d’émettre un nouveau système foliaire chaque année. Le corme est une tige renflée entourée d’écailles. Il s’agit donc d’un organe encore différent du rhizome, du tubercule ou du bulbe. Vous retrouverez des cormes chez les crocus ou glaïeuls par exemple.
C’est en grande partie grâce à cet organe que le Montbrétia se multiplie. Il émet des stolons souterrains qui à leur tour donneront naissance à de petits cormes, grossissant au fil du temps. Au début, l’expansion de la touffe est relativement lente. Vous pourrez espérer à l’âge adulte une touffe de 50 cm².
La hauteur de ces plantes varie de 40 cm à 1 m selon les variétés. Caduc, le Montbrétia émet de nouvelles feuilles chaque année. Ce sont de grandes feuilles dressées proches de celles de l’Iris, mais plus fine en leur base. Elles sont la plupart du temps verte et poussent en forme évasée.
Au cœur de ces feuilles arrivent les inflorescences de juin à septembre. Les fleurs sont regroupées au sommet d’une tige florale en épis horizontaux. Chacune s’ouvre au fil des jours de la base vers l’extrémité. La tige, d’abord verticale, peut ployer sous le poids du bouquet floral. Les couleurs sont toujours chaudes, vous retrouverez des couleurs pures comme le jaune, le rouge ou l’orange ou parfois de plusieurs couleurs et nuances. La taille de chaque fleur et la quantité des hampes florales varie d’un cultivar à l’autre.
La plante en fleur donne une touche exotique non négligeable à votre jardin. Cette allure se poursuit avec l’apparition des fructifications en bouquets de trois petites boules par fleur. Elles ne sont alors plus colorées, mais tout aussi décoratives.
1.2. Les différentes variétés
Chez les Crocosmia, on compte 7 espèces et plusieurs centaines d’hybrides. Les sélectionneurs cherchent à obtenir des couleurs toujours plus soutenues, mais surtout des fleurs de plus en plus grosses. Les espèces types étant souvent représentées par des fleurs de petite taille. Ce genre est largement utilisé dans nos jardins français, mais ce sont les britanniques qui sont souvent à l’origine des hybridations pour cette plante qu’ils affectionnent tant.
– Crocosmia ‘emilie mckenzie’
Hauteur x Largeur : 60 cm x 40 cm
Premier hybride aux grosses fleurs de 4 cm, orange au cœur rouge. On l’apprécie pour la taille de ses fleurs qui laisse oublier la forme horizontale du bouquet. Celles-ci sont bien ouvertes et orientées sur le côté, ce qui permet d’entrevoir l’intégralité de sa beauté. Sa souche est peu dense et sensible à l’excès d’eau.
– Crocosmia ‘georges davidson’
Hauteur x Largeur : 40 cm x 40 cm
Voici un hybride bien différent du premier. Il se définit par une touffe compacte, à croissance rapide et dense. Ses inflorescences sont nettement plus nombreuses, mais de plus petite taille. Tout comme ses fleurs, jaune intense, qui s’ouvrent avec plus de discrétion, car orientées vers le sol.
– Crocosmia ‘hellfire’
Hauteur x Largeur : 1 m x 50 cm
Un Crocosmia qui se trouve en pépinière qu’occasionnellement et pourtant… Il n’y a pas beaucoup de fleurs sur chaque extrémité des hampes florales, mais ceci est compensé par la taille de 6 cm et la couleur rouge cramoisi très peu répandue. Elles s’ouvrent sur le côté comme ‘emilie mckenzie’, pour profiter d’un spectacle éblouissant.
– Crocosmia ‘lucifer’
Hauteur x Largeur : 1 m x 60 cm
Tout comme la précédente, ‘lucifer’ est un grand cultivar à floraison rouge. Un peu moins sombre que ‘hellfire’, le rouge est intense et prononcé. Chaque hampe florale est ramifiée en plusieurs bouquets floraux et ces derniers montrent une forme horizontale ou chaque fleur est répartie régulièrement de part et d’autre de la tige.
– Crocosmia masoniorum
Hauteur x Largeur : 80 cm x 50 cm
Une espèce type très vigoureuse, avec moins de fantaisie que les hybrides, mais une densité de fleurs exceptionnelle. Chaque fleur est d’un bel orange nuancé, de forme symétrique et portée par une tige souple et gracieuse. Une bonne idée pour commencer dans le genre des Crocosmia avec une espèce facile à vivre.
– Crocosmia paniculta
Hauteur x Largeur : 1 m x 50 cm
Espèce type ressemblante à ‘lucifer’ de par la forme et la ramification des hampes florales. La différence principale vient de la forme de chaque fleur. Tubulaires et érigées vers le haut, elles ne s’ouvrent qu’à peine en prenant un peu une forme de trompette orangée, plus foncée que masoniorum. La densité des tiges florales est importante sur cette espèce, aux allures plus champêtre.
2. LA PLANTATION
2.1. Où ?
Le Montbrétia est une plante facile à vivre si l’on respecte deux critères :
– Lui donner un environnement favorable
– Lui laisser le temps de s’installer
En ce qui concerne l’environnement favorable, cette plante demande avant toute chose du soleil et encore du soleil. Bien que le Montbrétia puisse tolérer la mi-ombre au sud de la Loire, privilégiez toujours une exposition la plus chaude possible, en raccord à ses origines. N’ayez crainte pour le froid, il résiste aisément une fois installé à des températures de -10 °C à -15 °C.
Cette rusticité est possible, si et seulement si, le sol est adapté ou travaillé pour sa culture. Le Montbrétia demande un sol drainant, surtout l’hiver et frais en été, garant de la force de sa floraison.
2.2. Quand ?
Le Montbrétia se trouve presque toute l’année au sein des plantes vivaces des pépinières. Les conditions changent selon les saisons. En godets en automne et au printemps, en potées fleuries durant l’été, en cormes, en sachets du milieu de l’hiver au début du printemps.
Ceci ne veut pas nécessairement dire que vous pourrez les planter les yeux fermés peu importe la saison.
– En corme, la plantation se fait de mi-février à fin mars
– En godets, plantez de mars à mai au nord de la Loire et de septembre à avril au sud de la Loire.
– En potées fleuries, elles sont destinées à une plantation en pots pour les compositions d’été, dans le but de les remettre ensuite en pleine terre durant la saison qui convient à votre région.
2.3. Comment ?
Selon le conditionnement que vous choisissez, la marche à suivre pourra être différente. Si vous optez pour les cormes, enterrez chacun d’entre eux en groupes de 3, espacé de 15 cm les uns des autres. La pointe sera toujours vers le haut et la profondeur de plantation de 3 fois la hauteur du corme.
Pour les godets, plantez-les de manière à ce que le haut du godet affleure le niveau final du sol. La distance d’un godet à l’autre correspond également à 15 cm, si vous souhaitez obtenir une belle touffe.
Bien évidemment, le travail de la terre à l’endroit de plantation doit se faire en amont. Désherbage, binage, drainage et amendement sont indispensables pour optimiser la reprise.
Terminez toujours vos plantations par un bon arrosage et l’apport d’un paillis organique non acide (pas d’écorce de Pin ou tout autre paillis à base de résineux).
3. L’ENTRETIEN
3.1. L’arrosage
Méfiez-vous de l’arrosage chez les Montbrétias, il doit être fait intelligemment et surtout pas en excès. Ce sont des plantes qui sont capables de résister à des périodes peu intense de sécheresse sans perdre de leur éclat. En cas de sécheresse prolongée, les feuilles viendraient à se coucher au sol, puis fanées pour que l’énergie qu’il leur reste retourne prématurément dans le corme, sans que la plante ne meurt.
Suivez un éventuel impact dû au manque d’eau pour arroser abondamment. Soyez d’autant plus vigilant les semaines qui suivent la plantation.
3.2. La fertilisation
Ces plantes vivent en sol ordinaire et peuvent fleurir abondamment même en sol pauvre. Envisager plutôt le fertilisant pour votre massif global que pour eux. Un apport d’engrais organique en granulés à la volée chaque année en sortie d’hiver et le tour est joué.
Pensez également à compléter la couche de paillage à leur pied tous les ans avant l’hiver. Au-delà d’un but d’enrichissement en matière organique, il permettra une meilleure protection des cormes durant le froid hivernal.
3.3. La taille
Une seule taille annuelle est à faire sur les Montbrétias. Cette taille arrive en fin d’automne lorsque l’ensemble des feuilles ont brunies. Ne les coupez jamais avant, ce sont les feuilles qui permettent, lorsqu’elles sont vertes, de recharger les réserves de la souche et des cormes. C’est ainsi que vos pieds reprendront avec vigueur l’année suivante.
Il vous sera parfois conseillé de déterrer les cormes en hiver avec les risques de gelée. Les premières années sont les plus compliquées, le temps qu’ils soient bien installés. Préférez plutôt l’apport d’une bonne couche de paillage avant l’hiver comme conseillé juste avant.
Côté multiplication, ne touchez pas la souche durant les 3 premières années au risque de l’affaiblir. Vous pourrez par la suite diviser la souche pour en planter ailleurs ou tout simplement pour la rajeunir.
3.4. Les maladies et ravageurs
Les Montbrétias ne sont sensibles à aucune maladie et aucun ravageur.
Les seules choses pouvant leur porter préjudice sont de mauvaises conditions de plantation. Ceci pourrait être un excès d’eau, un sol trop lourd, trop dur ou encore des cormes plantées trop profondément.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
Avec ses allures exotiques et champêtres à la fois, il est très simple d’associer le Montbrétia. Le plus bel effet est au sein d’un mixed border ou d’un massif de plantes vivaces. Une fois implanté, il tolère bien la concurrence de plante plus basse.
Plantez-les à côté de toute une panoplie de plantes vivaces hautes de soleil comme les Aster, Phlox paniculés, Iris, Knautia, Kniphofia, Macleaya, Sauges arbustives ou autres Gaura. Choisissez aussi des espèces plus basses pour être plantées à son pied comme les Stachys, Geranium vivaces, Origans dorés, Helianthemum, Arabis et autres Phlox mousses.
Les graminées peuvent aussi rejoindre la ronde, en apportant de la légèreté. Qu’elles soient hautes comme les Miscanthus et Panicum, moyennes comme les Pennisetum et Stipa ou petites comme les Carex et Ophiopogon.
Évitez toujours la proximité d’arbustes qui pourraient les étouffer ou les priver de soleil.
