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Les viornes représentent un genre regroupant d’innombrables arbustes et tous différents les uns des autres. Parmi les plus jolis, ceux à port étagé sont particulièrement intéressant. Lorsque la floraison se produit, elle révèle toute la splendeur architecturale de l’arbuste : un spectacle à lui seul ! Pratiquement tous originaires de l’hémisphère nord, le genre des Viornes de Chine, ou Viburnum sous leur nom latin, regroupe près de 150 espèces d’arbustes caducs, semi-persistants ou persistants. Ils appartiennent à la famille des Caprifoliacées ou Adoxacées tout comme les sureaux.
1. CARACTÉRISTIQUES
Plusieurs points importants caractérisent les viornes à port étagé :
– Un feuillage vert, caduc pouvant prendre de belles colorations automnales dans des teintes rougeâtres. Chacune de ses feuilles est largement nervurée et finement dentelée tout en étant allongée. Elles ont souvent tendance à se recourber vers le sol surtout lors de la floraison ou en automne avant leur chute.
– Des branches disposées quasiment à l’horizontale et agencées en étages. C’est avec cette forme si atypique que l’on reconnaît facilement les Viburnum plicatum qui appartiennent à cette liste. Leur végétation est donc dense et compacte.
La floraison est blanche dans la plupart des cas, voire rosée pour quelques cultivars moins connus. Ces inflorescences en corymbes sont plates et composée de 2 formes de fleurs bien distinctes :
– une multitude de petites fleurs au centre, fertiles et pouvant ensuite produire des graines
– des fleurs plus grosses sur les pourtours de l’inflorescence, stériles et destinées à attirer les insectes pollinisateurs en étant plus visibles.
Cette belle floraison s’étale de mai jusqu’à octobre, pour certains cultivars particulièrement florifères. Ensuite, il existe aussi des cultivars comme ‘Shasta’, ‘Mariesii Great Star’ ou ‘Lanarth’ qui arborent à la suite de cette floraison de magnifiques fructifications rouge vif augmentant un peu plus l’attrait de l’arbuste.
– Une taille modeste en hauteur, mais bien plus grande en largeur puisque leurs dimensions sont en règle générale de 2,50 m de hauteur pour 3,50 m d’étalement. Le tout est associé à une croissance modérée se faisant principalement en largeur puis, de temps à autre en hauteur, en émettant des branches verticales donnant ensuite naissances à de nouveau étages.
2. LES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS
Même si nous ne nous intéressons ici qu’à une seule espèce, le choix au sein même de cette espèce est déjà très grand puisqu’il compte à lui seul une dizaine de cultivars aux caractéristiques plus ou moins différentes, car certains se ressemblent vraiment beaucoup.
3. LA CULTURE
Au jardin, les viornes de Chine ne sont pas très compliquées à implanter. Tout d’abord, vous devrez veiller à leur offrir une situation ensoleillée voire légèrement mi-ombragée mais surtout pas ombragée car leur port si joli pourrait ne pas donner le même résultat qu’au soleil. Abritez-les aussi des vents forts ou desséchants qui pourraient nuire à leur croissance voire même les déformer. Un jardin coupé des vents, mais pas pour autant complètement confiné, est l’idéal.
Au niveau du sol, choisissez-leur une bonne terre de jardin, consistante et riche. Le calcaire est toutefois à proscrire, c’est pour cela qu’un apport de tourbe pourra s’avérer nécessaire dans ce cas. Le drainage est en revanche inutile, à part si votre sol retient beaucoup trop l’eau.
Pour les installer dans votre jardin, attelez-vous à la tâche au printemps ou en automne mais évitez l’été où vous devrez arroser sans cesse en cas de sécheresse car l’arbuste ne sera pas encore enraciné. L’hiver, le gel pourra aussi avoir raison de leur système racinaire qui n’est pas encore en profondeur.
4. L’ENTRETIEN
Une fois plantés, les Viornes à port étagé ne demandent pas de soins très complexes. L’arrosage se limite aux premiers mois qui suivent leur plantation avec une eau de pluie et non une eau du robinet qui pourrait être calcaire. Un bon arrosage par semaine durant 3 à 4 mois est à une bonne fréquence.
Pour la fertilisation, procédez à deux apports par an avec 1 à 2 poignées de fertilisant organique en sortie d’hiver puis en fin de floraison. Ces deux apports auront pour but d’encourager l’arbuste à offrir une floraison plus abondante mais aussi à reconstituer de bonnes réserves une fois cette floraison terminée.
La taille est à éviter pour ce type d’arbuste. Contentez-vous d’éliminer les branches mortes, abîmées ou malades. Une taille trop forte peut avoir un double effet :
– Une croissance rapide en hauteur formant ainsi de nouveaux plateaux de branches
– Une déformation complète de l’arbuste par la formation de nombreux gourmands çà et là sur l’arbuste. C’est pour cela qu’il vaut mieux le laisser tranquille, et bien sûr choisir le cultivar qui pourrait correspondre à l’emplacement maximum qui lui sera consacré au jardin.
5. LA MISE EN SCÈNE
La plantation, et surtout l’association, des Viburnum plicatum peut se faire de plusieurs façons :
En isolé : dans ce cas, plantez le seul au milieu d’un gazon. Son port si particulier se démarquera d’autant plus que le gazon permet d’offrir une surface lisse à son pied.
En massif : il donne une structure large qui démarquera un point de référence au regard. Bien évidemment, l’association avec des arbres plus volumineux, et surtout plus hauts en arrière, créera différentes hauteurs pour offrir un rendu différent d’une haie. Utilisez aussi des arbustes fins comme les berberis, mahonia, perovskia, Miscanthus ou encore amélanchier ‘obelisk’. Complétez par des plantes vivaces de toutes tailles si votre massif est suffisamment grand, sinon privilégiez les couvre-sol comme les persicaria, phlox, saponaria ou encore Carex.
En haie libre : dans ce type de haie, les arbustes ne sont pas taillés strictement au carré. En revanche, chacun exprime librement son port et son volume naturel, d’où l’importance de bien sélectionner les espèces que vous choisirez. L’idéal étant d’alterner différents ports afin que chaque arbuste soit mis en valeur. Vous pourrez les planter au côté de Physocarpus, Syringa, Hibiscus, Stachyurus, Ribes ou encore Osmanthus. Dans ce cas, prévoyez des espacements entre chaque plante d’au moins 1,50 m à 2 m pour que les espèces puissent tout de même se rejoindre facilement, former une haie mais ne pas être trop tassés.