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Remarquables autant par leur conception que dans l’esprit qu’ils dégagent, les jardins japonais sont comme les jardins anglais : un véritable effet de mode ! Qui n’a jamais rêvé d’avoir un petit coin japonisant chez soi ? Les plantes caractéristiques de ces ambiances sont de plus en plus utilisées, par les jardiniers amateurs ou professionnels.
D’où vient ce style ?
Le style du jardin japonais est né il y a près de 15 siècles en Asie, lorsque le Japon a adopté la philosophie bouddhiste. L’art bouddhiste représentait alors le Paradis comme un lieu composé de montagnes, de lacs et d’îles, où l’eau est, comme l’abondance minérale, un élément indispensable. Toutes ces caractéristiques se retrouvent aujourd’hui dans les jardins japonais traditionnels dessinés par des professionnels, qui deviennent ensuite source d’inspiration pour les amateurs.
1. LES GRANDES LIGNES DU JARDIN JAPONAIS
1.1. Où créer un jardin japonais ?
L’un des plus gros avantage du jardin japonais au-delà de son esthétisme est qu’il s’adapte aux espaces plus ou moins grands. Il est vrai qu’il peut être compliqué de réunir tous ces éléments clés dans un tout petit endroit chez soi, mais cela n’empêche en aucun cas de laisser libre cours à des créations personnelles lorsqu’elle sont très bien inspirées.
Les mises en scène sont multiples et rien que l’installation d’un bonsaï sur un rebord de fenêtre créé déjà un esprit japonais. On représente souvent ses scènes comme des tableaux que l‘on peut contempler et où les évolutions au fil des saisons se font de manière assez discrète et contrôlée.
1.2. Un esprit à part
Peu de jardins sont capables d’évoquer autant de quiétude qu’un jardin japonais. À la fois reposant tout en donnant une sensation de liberté, ce jardin est un espace qui se découvre et se redécouvre selon les saisons. Le contrôle de l’espace et des plantations y est total et peu d’emplacements sont laissés à la nature. Chaque plante est méticuleusement choisie tout comme son positionnement précis. On pourrait croire que ce contrôle est proche de celui d’un jardin à la française mais il n’en est absolument rien, car le rendu final semble beaucoup plus naturel dans un jardin japonais.
1.3. Les éléments indispensables
L’eau est l’élément moteur du jardin japonais car elle représente le besoin primaire de toute vie. Sa présence est plus ou moins grande mais aussi plus ou moins contrôlée. Vous pourrez ainsi concevoir un bassin central de forme très symétrique, carrée, ronde ou rectangulaire, ou bien représenter l’eau sous une forme bien plus naturelle avec un bassin aux courbes douces et sans angles bruts.
Ces mises en scène différentes se conçoivent non seulement en fonction du rendu esthétique souhaité mais aussi de la place disponible.
Pour ce qui est des éléments décoratifs, vous pourrez utiliser les suivants :
– Les pierres à eau : ce sont des blocs de pierres naturelles creusées dans le but de créer une sorte de vasque où l’eau serait contenue en circuit fermé pour s’y abreuver ou s’y laver les mains.
– Le pont : si vous choisissez un bassin d’aspect naturel, le pont permet de le franchir en reliant deux parties du jardin ou passer par-dessus un ruisseau artificiel. Rarement laissé au naturel, il sera peint en rouge pour se faire remarquer et apporter une touche de couleur soutenue.
– Les clôtures : bien souvent conçues avec des tiges de bambous de grosseurs différentes, elles servent à délimiter l’espace comme le ferais une bordure ou bien elles font office de brise-vue.
– Les pas japonais : bien connus pour leur aspect décoratif unique sans pour autant être intégrés dans une scène japonaise, les pas ont autant un rôle décoratif qu’utile. Ils servent à guider les promeneurs vers un endroit précis tout en évitant de piétiner les plantations rases.
– Les lanternes : au départ, leur rôle était d’éclairer les temples bouddhistes mais dans nos jardins japonisants actuels, elles sont plutôt décoratives. Placées à des endroits stratégiques, comme en bordure d’allées ou près d’un bassin, les lanternes apporteront une douce lumière qui embellira votre jardin.
– Les gravillons : le jardin de gravier est un art typique du jardin japonais. De grosses pierres sont associées à un gravier de couleur pâle comme du gris ou du blanc. Les plantations sont très peu denses pour laisser une dominance de minéral. Ces graviers sont ratissés en suivant un dessin à la fois artistique et reposant. On ne peut pénétrer dans ce type de décor que pour refaire le ratissage des gravillons sans quoi les traces de pas gâcheraient le rendu.
– Les carpes koï : elles viennent apporter un peu de vie dans un jardin à grande majorité minérale et végétale.
2. LE VÉGÉTAL
Même si le minéral est largement dominant, il n’empêche que le végétal tient tout de même une place très importante dans la symbolique de pureté du jardin japonais. Des arbres aux plantes vivaces naines, bien des espèces peuvent y trouver une place.
2.1. Les plantes préférées du jardin japonais
– Les arbres : bien que peut présents dans les jardins japonais, vous pourrez cependant planter des érables du Japon, un davidia ou des conifères. D’autres essences peuvent rejoindre cette liste comme les houx, les magnolias, les cerisiers du Japon ou n’importe qu’elle espèce taillée en nuage.
Le cornus controversa ‘variegata’ est lui aussi très apprécié pour son port naturellement graphique et étagé.
– Les arbustes : les arbustes à fleurs sont assez courants dans les jardins japonais puisqu’ils apportent une touche de couleur à certaines périodes de l’année. On remarque souvent les cornouillers à fleurs, rhododendrons, pieris, nandinas, leucothoe, cotoneasters, viornes, cognassiers du Japon ou des conifères nains comme les pins mugo ou autres cyprès nanifiés.
Certains sont taillés en moutonnement mais fleurissent tout autant comme c’est le cas pour les azalées japonaises.
– Les bambous : que serait un jardin japonais sans bambous ? Les formes et les hauteurs sont assez variées, des pleioblastus nains utilisés en couvre-sol au phyllostachys dépassant souvent les 10 mètres en passant par les hibanobambusa au feuillage panaché ou les sasa aux feuilles très larges.
– Les plantes vivaces : la liste des plantes vivaces utilisable dans des ambiances japonaises pourrait être très longue mais si l’on se réfère aux plus utilisées, vous aurez les pivoines, hostas, épimedium, fougères caduques ou persistantes, pulmonaires ainsi qu’une gamme très large de graminées.
– Les plantes aquatiques : les lotus semblent être eux aussi un symbole reconnu des jardins japonais. N’étant malheureusement pas adaptés à notre climat français en raison de leur grand besoin en chaleur, les nénuphars sont alors un bon compromis. Gardez le bassin le plus épuré possible si vous choisissez les formes géométriques ou bien garnissez-le en berge de plantes citées dans ce paragraphe, avec encore une fois une dominance de minéral dans l’eau et hors de l’eau. Une cascade ou un ruisseau garni d’acore, de menthe aquatique ou d’iris est aussi une bonne idée.
– Les grimpantes : dans cette catégorie, vous pourrez opter pour les jasmins, clématites ou glycines, incontournables lors de leur floraison de début de printemps.
N’oubliez pas que l’attractivité d’un jardin japonais réside aussi dans les couleurs et c’est pour cela que vous devrez jouer avec des cultivars aux feuilles pourpres, dorés ou panachées pour que chaque plante ressorte et mette en valeur les autres plantes à leur côté.
3.2. Les Bonsaïs
L’art du Bonsaï est très apprécié au Japon. Le but est de récréer une scène miniature avec des arbres plantés dans de petits contenants larges mais très peu profonds. Ils sont régulièrement taillés pour les miniaturiser et même parfois leur donner un aspect le plus vieilli possible même s’ils sont en réalité très jeunes.
Les branches sont parfois attachées à l’aide de fils de fer plastifiés pour les guider vers le bas ou leur donner des formes très crochues encore une fois dans l’idée de donner à l’arbre un aspect vieilli.
Des mini forêts peuvent aussi être constituées en plantant plusieurs sujets dans le même pot.
3.3. La taille en nuage
Un jardin japonais n’en serait pas un sans la présence d’arbres ou d’arbustes taillés en nuage. Cette taille permet de donner une forme complètement artificielle mais unique en son genre à des végétaux comme les pins, ifs, buis, houx ou genévriers pour les plus courants.
Il n’y a pas de schéma type pour les tailler, conservez simplement les branches les plus belles en les terminant par des plateaux taillés. Les formes peuvent donc être assez classiques avec un aspect pyramidal et un dernier plateau en haut pour terminer. On peut aussi en voir aux formes complètement excentrées en cascade, magnifique aux abords d’un bassin. Le tronc et les branches principales sont donc conservés à nu, et les branches des extrémités sont maintenues avec leur feuillage.
Le dessous des plateaux doit être le plus plat possible alors que le dessus doit avoir une forme légèrement bombée et arrondie. Ces plateaux ne doivent pas être à tout prix horizontaux mais peuvent être dirigés en inclinaison vers le sol.
Le temps pour former un arbre en nuage est très conséquent et un minimum d’expérience est requis. Si vous n’êtes pas patient ou que n’avez tout simplement pas l’envie de le faire, vous pourrez en acheter déjà formés mais avec un coût assez élevé en raison du temps nécessaire pour les produire.