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La qualité de votre sol est indispensable pour la vie et la santé de vos plantations. Le fait d’apporter des matières organiques contribue à l’enrichissement de votre sol mais aussi à sa stabilité. On distingue plusieurs manières de fertiliser son sol. Nous allons ici nous intéresser de près aux amendements.
1. DÉFINITION
Les amendements ont un rôle assez différent des engrais même s’ils se rapprochent beaucoup des engrais composés de matières organiques. Les amendements ne visent pas dans un premiers temps à nourrir la plante mais à modifier ou améliorer la structure de votre sol (composition organique et chimique du sol). À ce titre, vous pourrez faire un amendement calcique si vous souhaitez baisser le pH de votre sol, ou à l’inverse, apporter de la terre de bruyère pour l’acidifier. L’enrichissement par un amendement pourra se faire par le biais d’un compost ou d’un fumier mais le processus de décomposition sera beaucoup plus long que dans le cas d’un engrais organique.
2. POURQUOI AMENDER SON SOL ?
Un sol se définit en plusieurs points essentiels qui sont sa texture, sa structure et son pH.
2.1. La texture
Un sol est composé de nombreux éléments minéraux et organiques. Les trois principaux éléments minéraux sont les argiles, les sables et les limons. Leur proportion varie d’un sol à l’autre et c’est ce qui fait leur caractéristique physique. C’est notamment grâce à ces proportions différentes qu’un sol sera plus lourd, plus drainant ou encore plus riche.
À titre informatif, vous pourrez définir votre sol une fois la proportion des éléments connus grâce au triangle de texture ci-dessous.
2.2. La structure
La structure définit la façon dont les éléments contenus dans le sol sont liés entre eux. On distinguera alors plusieurs structures : la grumeleuse, idéale et la lourde au fort taux d’argile. Ces éléments s’associent aussi avec les matières organiques et les ions tels que le calcium, fer, magnésium, etc. En termes plus technique, on parlera ici de complexe argilo humique. Il s’agit d’une association d’argile et d’humus permettant de retenir les différents ions résultants de la décomposition de matières organiques (ou d’apport d’engrais).
2.3 Le pH
La différenciation d’un sol acide ou basique se fait grâce au pH. Il varie de 0 à 14, en terme de mesure, mais ces taux de pH ne seront jamais présents dans un sol de jardin.
0 serait représenté par l’acide de batterie et 14 par les liquides déboucheurs de tuyauterie. Un sol idéal serait neutre soit entre 6 et 7.5. Les différences de pH jouent ainsi un rôle important sur l’assimilation par les plantes de certains éléments comme le fer en terre alcaline. Les plantes s’adaptant plus ou moins bien aux différents sols, d’où l’importance de bien se renseigner avant vos plantations.
3. LES DIFFÉRENTS AMENDEMENTS
La modification des éléments décrits ci-dessus est possible grâce aux amendements. À ce titre, un ajout d’une terre autre que celle présente dans votre jardin peut s’apparenter à un amendement puisqu’elle modifiera incontestablement la structure du sol.
Pour les modifications de pH ou les enrichissements en humus, voici les deux amendements les plus couramment utilisés.
3.1. Les amendements calciques
Les amendements calciques sont de fait, très riches en calcium. Ils augmentent le pH du sol, le leur étant alcalin. Ils ont aussi l’avantage de favoriser la légèreté du sol, l’aération, la fertilité ainsi que la vie microbiologique.
On les utilise surtout pour redresser le pH d’un sol acide ou améliorer la structure de sols argileux ou sableux.
Les amendements calciques les plus courants sont :
– La marne : c’est une roche sédimentaire plutôt molle lorsqu’elle est humide et constituée d’un mélange de calcaire et d’argile.
– La dolomie : il s’agit également d’une roche sédimentaire mais dure qui est principalement composée de calcium et de magnésium.
– La chaux : scientifiquement, la chaux est de l’oxyde de calcium. Elle est vendue sous forme de poudre et doit être utilisée avec précaution en raison de ses propriétés corrosives. On l’utilise pur assécher les sols et détruire les matières organiques riches en eau.
– Le lithothamne :
Il ne s’agit pas d’une roche mais d’une algue marine riche en calcium. À la différence des autres, celui-ci est composé de nombreux oligoéléments faisant de lui un amendement complet. Cependant cette ressource va rapidement s’épuiser et son extraction est un véritable désastre pour les fonds marins. Préférez donc plutôt la dolomie.
Pour ce qui est de l’épandage dans les différentes zones souhaitées, vous devrez éviter les enfouissements qui sont trop « agressifs » pour le sol (non natures). Épandez plutôt le dosage prévu sur la zone puis griffez légèrement le dessus du sol. Ainsi, le sol l’incorporera plus facilement et en profondeur, par un processus naturel de brassage et de décomposition. Il est préférable de le faire en automne ou en hiver, il y aura ainsi très peu de risque de lessivage pour les amendements, contrairement aux engrais.
Enfin, évitez d’en épandre de trop grosses quantités à la fois, faites-le progressivement sur plusieurs années. En terme de chiffres, vous ne devrez pas redresser le pH de plus d’1/2 ou 1 point par an au risque de perturber l’activité naturelle du sol.
3.2. Les amendements humiques
3.2.1. Qu’est-ce que l’humus ?
L’humus est une matière organique résultant de la décomposition de matières végétales et animales présentes à la surface du sol. La décomposition de ces matières forme ce que l’on appelle la litière, puis l’humus, lorsqu’il est incorporé par la vie biologique du sol. L’humus est indispensable au sol pour les raisons suivantes :
– meilleure structure, équilibre et stabilité du sol,
– favorise l’activité biologique,
– enrichissement du sol destiné à l’alimentation des plantes.
3.2.2. L’utilisation des amendements humiques
Les amendements humiques s’utilisent en quelque sorte pour alimenter votre sol et sa vie avant d’être disponible pour les plantes. L’humus contenu par les amendements suivra le même processus de dégradation évoqué précédemment. Au fur à mesure des cultures et cela est d’autant plus vrai pour le potager, le sol s’épuise car les plantes y puisent les ressources dont elles ont besoin pour pousser. Sans fertilisation ou amendement, votre sol deviendra moins riche et vos plantes auront une croissance plus lente et/ou seront plus sensibles aux maladies et d’attirer les ravageurs.
Le but premier de leur épandage est donc d’enrichir votre sol de manière progressive et complètement naturelle, à la différence de l’utilisation d’un engrais chimique. Il faudra comme pour les amendements calciques les épandre au sol sans les enfouir. Si vous ne souhaitez pas les utiliser en paillage, vous pourrez en revanche les épandre sur votre sol puis y ajouter le paillage de votre choix par-dessus, le résultat sera le même mais avec une touche esthétique plus intéressante.
Pour ce qui est de la saison, vous pourrez le faire de l’automne jusqu’en sortie d’hiver contrairement aux engrais même organiques, coup de fouet, qui s’utilisent en période végétative.
Intéressons-nous à présent aux différentes formes d’amendement organiques.
3.2.3. Le compost
Qu’il soit maison ou réalisé à plus grande échelle, le compost est une très bonne façon de recycler bon nombre de déchets verts plutôt qu’ils ne partent à l’incinération avec les déchets ménagers. Le compost se fabrique ainsi par l’action successive d’un grand nombre d’animaux, bactéries et champignons qui dégraderont progressivement les matières organiques grossières en une sorte de terreau fin au bout d’environ une année.
Vous pourrez donc grâce au compost vous fabriquer votre propre amendement utilisable de manière universelle. En effet, sa neutralité vous permettra de l’utiliser dans tous vos massifs, potées ou gazon et ce, quelles que soient les plantes choisies.
Le compost s’utilise de différentes façons en fonction de sa maturité. Un compost bien mûr (très fin) peu s’utiliser en période végétative car il apportera des substances nutritives à vos plantes très rapidement. En revanche, compost mi-mûr s’épand quant à lui plutôt en automne/hiver, comme paillage lui permettant de terminer sa dégradation.
Pour plus de renseignement sur le compost et sa réalisation, vous pouvez consulter notre fiche sur le compostage.
3.2.4. Les fumiers
Contrairement au compost qui est principalement constitué de déchets verts ou bruns, les fumiers eux, sont issus de déjections animales que l’on mélange à de la paille afin d’obtenir un produit solide et stable une fois épandu au sol (moins lessivable que dans le cas d’un lisier : déjections sans paille).
La règle absolue pour l’utilisation des fumiers qu’ils soient Ovins, Bovins ou Equins est de ne jamais les utiliser frais et ceux pour les raisons suivantes :
– Ils contiennent parfois des germes, parasites ou virus qui disparaitront après quelques semaines de maturation,
– Ils dégagent des gaz et substances toxiques pour les racines des plantes lors de leur fermentation naturelle,
– Les matières nutritives pour les plantes ne sont pas encore dégradées dans le cas d’un fumier frais.
L’idéal étant donc de les utiliser comme un compost en veillant à choisir des fumiers compostés qui auront de ce fait plusieurs mois de maturation (au moins 6 mois). Ils ont aussi l’avantage d’être encore plus riche que des composts exclusivement végétaux et surtout avec beaucoup d’oligo-éléments.
3.2.5. Les engrais vert
Il ne s’agit pas là de matières organiques que l’on apporte en épandage sur le sol. Ce sont des plantes de la famille des fabacées, que l’on utilise en inter-cultures dans les potagers, et ayant la particularité d’enrichir le sol en azote au fur et à mesure de leur croissance. En effet, ces plantes possèdent des sortes d’excroissances racinaires appelées nodosités dans lesquelles elles fixent l’azote atmosphérique. Lors du fauchage de ces plantes pour y installer d’autres cultures, ces nodosités libèrent l’azote recueillit.
C’est pour cette raison que l’on peut considérer les engrais vert comme des amendements naturels.
3.2.6. Les terreaux
Souvent utilisés à la plantation, les terreaux sont formulés pour répondre à plusieurs types de plantes en fonction de leurs besoins. Leur matière première étant la tourbe, plus ou moins concentrée en fonction du prix du terreau choisi, est issue des tourbières ayant la particularité d’aérer le sol. Cependant elle n’apporte que peu de matières minérales en se décomposant.
C’est pourquoi, les terreaux sont bien souvent enrichit de compost, fumiers ou algues pour les rendre plus riche. Vous pourrez donc les utiliser en effet à chaque plantation mais aussi en entretien en épandant une petite couche comme les autres amendements sur le sol chaque année.
En ce qui concerne la terre de bruyère, elle est bien plus acide que les autres terreaux, c’est pourquoi vous ne la réserverez qu’aux plantes acidophiles. Si dans le même objectif vous souhaitez acidifier votre sol à un endroit précis, l’utilisation de la terre de bruyère en amendement s’avère une bonne solution. Épandez-en un peu chaque année de façon à le faire progressivement.
3.2.7. Les Paillis
Nous ne le dirons jamais assez mais les paillages sont absolument incontournables au jardin pour leurs bienfaits sur le sol et plantes. Ils protègent le sol des trop grands écarts de chaleur, d’humidité, l’enrichissent en se dégradant, limite l’érosion, le ruissellement, le lessivage et évite aux plantes des stress qu’elles pourraient rencontrer sur une terre laissée à nue.
Les paillis organiques permettent de finaliser vos massifs en les rendant plus attractifs visuellement et surtout, font office d’amendement de qualité comme tous les autres évoqués jusqu’à présent.
3.2.8. Les Cendres de bois
Très utiles au jardin, les cendres de bois (non traitées) représentent elles aussi un bon amendement. Leur grande teneur en potasse fait qu’elles jouent un grand rôle dans la qualité de floraison des plantes et leur durabilité. Saupoudrez-les de place en place ou bien mélangez-les à votre compost pour un amendement encore plus complet !
Pour conclure, ne vous ruez pas sur le premier amendement venu. Vous devrez avant tout combler les éventuelles carences qui pourraient être détectées à la suite d’une analyse de sol. Les carences sont de toute façon assez visibles lorsque certaines plantes développent un quelconque problème comme la chlorose ferrique par exemple.
Seuls les amendements humiques pourront être faits chaque année afin de garder une bonne activité microbiologique du sol.