La Myrtille est une baie issue de Myrtillier, un petit arbuste qui se cultive facilement mais pourtant très peu utilisé dans les jardins parce qu’il demande des conditions bien différentes de la plupart des plantes à fruits que l’on cultive au potager.
1. DESCRIPTIF
Il est originaire des sous-bois européens et asiatiques pour la forme présente dans nos forêts montagneuses et nos landes de terre de bruyère. On trouve les espèces cultivées et sélectionnées pour le jardin aux États-Unis. Elles appartiennent à la famille des Ericacées, tout comme les Bruyères ou les Andromède du Japon. C’est cette appartenance qui justifiera ensuite leur besoin d’acidité du sol.
Pour parler scientifique, la Myrtille répond au le nom latin de Vaccinium myrtillus pour la forme européenne et Vaccinium corymbosum pour la forme américaine. Ici, nous ne nous intéresserons qu’à la seconde puisque ce sont les cultivars de cette espèce que vous pourrez acquérir en magasin.
1.1. Caractéristiques
Le Myrtillier est un petit arbuste qui peut atteindre une taille comprise entre 1m et 1.50m dans nos jardins. À l’état naturel, celui-ci peut atteindre 2 m de hauteur. Cet arbuste est joli et très productif.
Il forme une petite touffe de feuilles assez simples, charnues et vertes. L’espèce corymbosum est caduque et arbore des couleurs automnales absolument époustouflantes. Bien souvent, les feuilles deviennent d’un rouge écarlate très intense durant plusieurs semaines avant de chuter. L’espèce sauvage myrtillus est quant à elle persistante.
Les fleurs sont de petites clochettes blanches ou rose pâle regroupées en belles grappes durant tout le mois de mai. Ensuite, elles laissent place à de nombreux fruits bleu violacé et finement pruiné. Elles arrivent à maturité entre juin et septembre selon les variétés et doivent être cueillis à terme et surtout à la main. La Myrtille de jardin ne peut pas être récoltée au peigne contrairement à l’espèce myrtillus.
Sa croissance est relativement lente, c’est pourquoi vous ne serez jamais envahi par ce petit arbuste. Sa culture en pot est possible si vous réunissez bien les conditions nécessaires à sa culture. L’arrosage et la fertilisation devront juste être plus suivis.
Enfin, au niveau rusticité, il supporte très bien le froid et donc les hivers français c’est pourquoi leur plantation en pleine terre ne risque rien !
1.2. Les différentes variétés
Le nombre de variétés ne cesse d’augmenter, offrant des caractéristiques différentes de l’une à l’autre : des fruits plus gros, plus juteux, une meilleure conservation ou tout simplement une couleur différente, il y en a pour tous les goûts.
2. LA PLANTATION
Myrtillier ne doit pas obligatoirement être planté au potager comme c’est le cas pour les framboisiers, groseillier, cassissiers, etc.
Il affectionne particulièrement les sols acides, tourbeux et légers. Vous pourrez alors les planter par plusieurs dans un sol acidifié ou bien directement dans vos massifs de plantes acidophiles (Rhododendron, Pieris, Bruyères, Hortentias, etc.
Ajoutez toujours un apport de terre de bruyère à la plantation et une fertilisation à parts égales entre un engrais spécial plantes à fruits et un engrais Rhododendrons. Ameublissez au maximum votre terre lorsque vous ferez votre trou de plantation et incorporez bien le mélange terre de bruyère/engrais.
Quoi qu’il en soit, vous devez savoir qu’il est important de ne pas planter le Myrtillier seul. Mélangez toujours les variétés et plantez-en au moins 2 ensemble avec un espacement minimum de 80 cm. En effet, cet arbuste a besoin d’un croisement de son pollen d’un sujet à l’autre pour pouvoir être polonisé et donc fructifié.
En termes d’exposition, évitez un soleil direct et brûlant, le Myrtillier préfère plutôt les ambiances feutrées mi-ombragées.
Terminez votre plantation par un bon arrosage en évitant l’eau du robinet puisqu’elle contient souvent du calcaire, très mauvais pour les plantes acidophiles. Puis épandez une bonne couche de paillage de votre choix y compris de l’écorce de pin qui permettra de conserver une certaine acidité.
3. L’ENTRETIEN
Concentrez-vous principalement sur la plantation lorsque vous souhaitez acquérir des Myrtilliers. Si le travail est correctement fait, l’entretien en sera très limité puisque c’est un arbuste qui n’aime pas trop être chamboulé.
3.1. La fertilisation
Tout comme la plantation, la fertilisation du Myrtillier doit être faite intelligemment. Cet arbuste n’aime pas les sols riches à l’extrême.
Contentez-vous de deux apports :
– Un de terre de bruyère chaque fin d’automne au pied de chaque arbuste complété d’une bonne couche de paillage pour l’hiver
– Un autre de fertilisant organique spécial plantes de terre de bruyère en sortie d’hiver. Il se diffusera durant le printemps pour une meilleure récolte l’été suivant.
3.2. La taille et l’arrosage
Chez le Myrtillier, nul besoin d’être un professionnel de la taille pour y arriver. Il n’y a effectivement rien à faire à part supprimer le bois mort en début de printemps. Patientez que les feuilles soient sorties et vous repèrerez très facilement celles à éliminer.
Ne taillez surtout jamais vos Myrtilliers à la cisaille ou au taille haie car vous risqueriez tout simplement de les détruire !
Pour ce qui est de l’arrosage, il est surtout nécessaire en période sèche puisque les Myrtilliers ne s’enracinent pas profondément. De même si vous l’aviez planté au printemps, le faire au moins les 4 à 6 premiers mois, le temps de l’enracinement. N’oubliez surtout pas qu’il est indispensable d’utiliser de l’eau de pluie et non de l’eau du robinet !
3.3. La multiplication
Il est malheureusement compliqué de multiplier les Myrtilliers et surtout impossible de les rajeunir puisqu’ils supportent difficilement la taille.
Vous pourrez, si vous souhaitez tout de même essayer, bouturer des tiges semi aoutées à la manière des Hortensias vers la fin août. Choisissez des tiges de l’année dépourvues de fruits et bouturez-les à l’étouffée.
Le marcottage est aussi possible et offrira même un meilleur taux de reprise. Si vos tiges sont suffisamment longues et souples, marcottez directement en terre au niveau du sol. Si ce n’est pas le cas, optez pour un marcottage aérien en pochon plastique, un peu plus délicat mais avec un bon taux de réussite s’il est correctement fait.