Plantes pour le jardin

LE TETRAPANAX : UNE PLANTE EXUBÉRANTE

[—ATOC—]
[—TAG:h2—]

Peu nombreuses sont les plantes qu’on penserait tout droit sorties de la préhistoire tant leurs feuillages sont disproportionnés. Le tetrapanax, au même titre que la rhubarbe géante ou gunnera, sait se faire remarquer en s’imposant au cœur du jardin.

1. DESCRIPTION

Originaire de Chine, le tetrapanax est bien souvent associé au genre des aralias dont il est très proche. Il appartient donc à la famille des araliacées et on peut aussi le trouver sous le nom vernaculaire d’arbre à papier de riz puisque c’est ainsi qu’on l’utilisait jadis.

1.1. Caractéristiques

Le tetrapanax est un arbre capable de croître jusqu’à 9 m de hauteur dans son milieu naturel. Ses proportions, en culture sous nos latitudes, sont bien plus modestes car les sujets s’érigeront bien souvent jusqu’à 3 m mais rarement plus. Il est composé de plusieurs troncs d’une faible circonférence au vu de sa taille. Vous pourrez en compter plusieurs dizaines sur de vieux sujets car cette plante a tendance à beaucoup drageonner. C’est-à-dire que ses racines de surface affleurent parfois le sol puis émettent des feuilles puis des tiges faisant naître ainsi un nouvel individu pouvant se dissocier de la plante mère. En climat très propice à leur culture, comme dans la Manche, veillez à ne pas vous faire envahir. Même si le contrôle des drageons est très facile.

À savoir : la multiplication des tetrapanax est très simple puisqu’il suffit de prélever ces fameux drageons !

Son atout premier n’est pas nécessairement sa hauteur mais bel et bien son feuillage très impressionnant. Les feuilles sont vertes, palmées et elles se disposent en éventail autour de la tige principale, au bout de longs pétioles raides. Une feuille seule peut facilement atteindre 50 cm de diamètre ou plus. De plus, elles sont persistantes ce qui ajoute à son exubérante beauté lorsque les autres plantes du jardin se retrouvent dénudées. Certes, les proportions d’une feuille n’égalent pas la gunnera mais le tetrapanax, lui, est persistant !

Sa floraison s’épanouit en hiver grâce à de longues panicules de couleur crème en forme de pompons. Même si celle-ci n’est pas époustouflante en couleur en d’originalité, elle s’associe à merveille avec le feuillage en un joli contraste. À titre comparatif, elle ressemble beaucoup à celle du fatsia japonica.

Venons-en à sa rusticité, il s’agit là encore d’un atout car ce n’est en aucun cas une plante d’intérieur. Le tetrapanax survit à -15° C, la partie aérienne pourrait disparaitre mais repousserait donc au pied. On estime que son feuillage demeure persistant en France et dans les bonnes expositions jusqu’à -10 °C, tout réside donc dans le choix de son emplacement.

2. LA PLANTATION

Comme nous l’avons vu, le principal ennemi du tetrapanax est le froid intense et par la même occasion les courants d’air froid. Dans son milieu d’origine, il apprécie les ambiances plutôt confinées et non balayées par des vents permanents qui abîment son imposant feuillage.

Au jardin, vous devrez reproduire ces conditions pour qu’il puisse se développer aisément. En termes d’ensoleillement, le tetrapanax aime les expositions ensoleillées mais assez fraîches surtout en été. La mi- ombre lui convient tout à fait mais évitez l’ombre intense.

Pour le sol, celui-ci doit-être drainant, surtout pour une plantation au nord de la Loire car l’humidité hivernale, associée aux sols potentiellement lourds, pourrait faire pourrir le système racinaire et ainsi affaiblir la plante. S’il n’est pas naturellement présent, confectionnez un drainage de gravillons d’environ 10 à 15 cm au fond du trou de plantation tout en amendant abondamment votre sol. En effet, ses feuilles seront beaucoup plus imposantes dans un sol riche. Utilisez pour cela du compost mûr ou des fumiers compostés.

Avant d’envisager sa plantation vous devrez veiller à prendre en compte la période adéquate, facteur déterminant pour la reprise du sujet. Faites cela en sortie d’hiver vers les mois d’avril/mai car c’est à partir de ce moment que le sol commencera à bien se réchauffer et que l’enracinement sera optimal.

3. L’ENTRETIEN

Une fois l’emplacement idéal trouvé et si votre tetrapanax bénéficie des meilleures conditions pour s’épanouir, son entretien sera limité.

Sa bonne capacité à émettre des drageons fait que la touffe se densifie d’elle-même. L’entretien consiste à tailler les feuilles qui fanent au fur et à mesure du renouvellement foliaire. Hormis cette taille vous n’aurez jamais besoin de couper sauf en cas de gelée. Sachez que les inflorescences apparaissent au sommet des tiges, ce qui veut dire qu’en cas de taille vous éliminez non seulement le feuillage sain mais aussi les potentielles fleurs.

Réalisez un amendement régulier de votre sol au moins une fois par an de manière à maintenir un sol riche et de qualité, pour que le tetrapanax reste épanouit à l’endroit où il se situe. Paillez également le sol avec un paillis organique clair de type paillette de lin ou de chanvre. Ces derniers éclaireront avec brio le dessous de la plante tout en protégeant les racines des écarts de température et d’humidité du sol trop importants. Épandez une nouvelle couche de paillis chaque année en fin d’automne.

4. LA MISE EN SCÈNE

Une fois réunies toutes les conditions pour bien planter le tetrapanax en fonction de toutes ses exigences, la mise en scène ira de pair. Nous distinguerons alors deux manières de procéder en fonction de la région dans laquelle vous vous trouvez :

– Au nord de la Loire ou en régions aux hivers frais à froids,

Le tetrapanax se développera beaucoup mieux s’il est associé à d’autres plantes lui faisant office de brise vent. Ce seront nécessairement des plantes plus hautes que lui pour un effet optimal. Tournez-vous de préférence vers des plantes ou arbustes persistants car c’est principalement en hiver que le rôle de brise vent est nécessaire. Les bambous sont une bonne solution dans la mesure où ils aiment les sols riches et humides. Ils auront alors un effet asséchant rendant alors le sol mieux drainé pour le tetrapanax qui ne souffre de toute façon pas de la concurrence racinaire importante. Pour les arbustes, optez pour les photinias, elaeganus, mahonias ou osmanthes. Choisissez alors des sujets déjà bien développés car ils pousseront nettement moins vite que le tetrapanax.

– Au sud de la Loire ou en régions douces,

Le tetrapanax peut être mis en valeur en étant planté seul au milieu d’un espace dégagé. Néanmoins, vous serez sur une plantation en isolé et il reste tout de même plus joli associé à d’autres plantes n’ayant pas besoin de tenir le rôle de brise vent. Placez-le donc en massif avec d’autres plantes plus petites qui habilleront son pied. Choisissez des graminées basses ou des plantes de rocailles comme les saxifrages, gazons d’Espagne, arabettes, aster, etc.