Voici une plante vivace qui a longtemps été considérée comme fleur de bouquet en fleuristerie. En réalité, de nouveaux hybrides voient le jour et peuvent tout à fait se planter même dans nos jardins normands. Leurs atouts sont nombreux et elles répondent parfaitement aux demandes des jardiniers actuels. Découvrons ensemble ces si belles fleurs.
1. DESCRIPTION
Originaire d’Amérique du sud, on retrouve l’Alstroemère dans les prairies montagneuses et dans les zones sauvages où elles peuvent prospérer librement. On lui connait d’autres noms vernaculaires lui sont connus comme ‘Lys des Incas’ ou ‘Lys du Perou’. Quant à son nom scientifique, Altroemeria, il est très proche de la famille dont elle fait partie : Alstroemeriacées et dont elle est la plus grande représentante.
1.1. Caractéristiques
À première vue, l’Alstroemère semble à mi-chemin entre le Lys et l’Orchidée, pourtant il n’en est rien. Il ne s’agit ni d’un bulbe, ni d’une plante épiphyte mais bel et bien d’une plante vivace rhizomateuse. C’est à dire qu’elle dispose d’une souche compacte, composée de racines épaisses, fragiles mais gorgées de réserves. Sa rusticité, malgré une apparence fragile vient de cette caractéristique, la faculté à emmagasiner des nutriments dont elle dispose lors des périodes propices au stress (sécheresse et froids pour les 2 plus courants). Elle survit facilement jusqu’à -10 °C, en dessous, une taille de rabattage au pied et l’étalage d’une bonne couche de feuilles mortes sont recommandées.
Sa souche prospère d’année en année en devenant compacte et robuste après seulement quelques années à la manière des Hostas.
En ce qui concerne sa végétation, elle ne pousse pas très haut, les plus grandes pourront s’ériger à 1m quand les plus courtes ne dépasseront pas les 30 cm. Les feuilles vertes, pourpres ou même parfois panachées sont d’un aspect épais et gorgées d’eau à la façon des plantes succulentes avec une épaisseur toutefois plus faible. Là encore, sa ressemblance avec le Lys bulbeux peut se retrouver. Ces feuilles sont portées par des tiges fermes et droites qui sortent de terre du printemps à l’automne sans discontinuer. La plupart des tiges s’érigent en émettant des bourgeons floraux à leur sommet.
Les fleurs s’ouvrent alors les unes après les autres comme un bouquet déjà composé à l’extrémité de chaque tige. Elles sont symétriques en deux parties verticales, avec 3 sépales et 3 pétales, tantôt nuancées, tantôt mouchetées. Les couleurs sont des plus variées puisque toutes les nuances existent à l’exception du noir ou du bleu. Les plus courantes et rustiques seront jaune orangé, oranges, roses, rouges ou blanches. Au-delà d’une floraison très abondante qui débute en juin pour ne terminer qu’avec les premières gelées, cela fait de l’Alstroemère une plante vivace imbattable dans cette catégorie.
De plus, sa qualité de fleurs à bouquets n’est plus à démontrer. Sa tenue en vase va jusqu’à 15 jours en sachant que les premières fleurs à s’être ouvertes sont toujours fraîches lorsque les dernières s’épanouissent sur la hampe florale. Vous pourrez alors en profiter au-delà du jardin directement dans la maison.
1.2. Les différentes variétés
Environ 50 espèces existent mais toutes ne sont pas rustiques. De plus, beaucoup de producteurs les cultivent comme plantes fleuries saisonnières en privilégiant des variétés naines et poussées à la floraison. Cette méthode de culture a pour but de rendre la floraison plus précoce mais a pour inconvénient de diminuer la rusticité. Lors de vos achats, privilégiez les cultivars suivants, testés et approuvés pour une culture durable. Vous les trouverez dans le rayon vivaces toute l’année sauf en hiver.
Alstroemeria aurantiaca
Hauteur X Largeur : 80 cm x 50 cm
Caractéristiques : L’espèce botanique la plus utilisée et la plus ancienne dans nos jardins. De nos jours, ce n’est plus pour autant la plus appréciée car comme toutes les espèces botaniques, ses fleurs sont plus petites que les nouvelles hybridations. Elle forme un joli buisson agrémenté de petites fleurs oranges aux sépales arrondis. Elle fleurit longtemps mais de façon assez éparse.
Alstroemeria aurantiaca ‘lutea’
Hauteur X Largeur : 1 m x 50 cm
Caractéristiques : Variante un peu plus haute que l’espèce type mais avec une floraison jaune intense qui ne manque pas d’être remarquée. Mis à part cela, ses caractéristiques sont les mêmes.
Alstroemeria psittacina ‘mona lisa’
Hauteur X Largeur : 70 cm x 50 cm
Caractéristiques : Une seconde espèce botanique d’une jolie teinte rouge avec des nuances vertes et blanches. Ses fleurs sont fines, aux pétales et sépales allongés. La floraison et le port général n’est pas des plus compact mais son attractivité est telle que ses fleurs font vraiment penser à des orchidées sauvages. Trop peu utilisé bien que rustique.
Après ces espèces botaniques, voici les hybridations modernes qui allient tous les avantages des espèces à floraison abondante et des espèces très rustiques. Toute la série des ‘summer’ porte des fleurs plus grosses avec des tiges plus fermes et droite. Elles bénéficient d’unn renouvellement floral rapide et important ainsi que d’une souche robuste.
Alstroemeria ‘indian summer’
Hauteur X Largeur : 1 m x 50 cm
Caractéristiques : Sans l’ombre d’un doute le cultivar le plus populaire ces dernières années. Il possède tous les avantages que l’on demande à une Alstroemère en termes de robustesse et de floraison. La couleur de ses fleurs est un judicieux mélange d’orange et de jaune avec un camaïeu complet largement moucheté. De plus, elle se pare d’un feuillage pourpre absolument fabuleux.
Alstroemeria ‘summer breeze’
Hauteur X Largeur : 1 m x 50 cm
Caractéristiques : Variante du précédent aux fleurs plus pâles avec une tendance accentuée sur la teinte jaune. Ses feuilles sont là encore éblouissantes, pourpre plus pâle et panachées de vert pourpré sur tout le pourtour. Un complément intéressant à ‘indian summer’
Alstroemeria ‘summer saint’
Hauteur X Largeur : 70 cm x 50 cm
Caractéristiques : Plus petit que les deux précédents, ce cultivar est une obtention récente plus petite mais là encore généreuse en floraison et compacte. Ses fleurs sont rose tendre à soutenu au cœur blanc moucheté de tâches plus sombres.
Alstroemeria ‘summer sky’
Hauteur X Largeur : 1 m x 50 cm
Caractéristiques : Une Alstroemère à feuilles vertes, et aux fleurs de couleur blanche, ce qui est assez peu répandu. Lorsqu’elles s’ouvrent, les fleurs sont d’un blanc nuancé de vert puis seul deux pétales possèdent une note de jaune citron embelli de petits trait pourprés. Idéal en jardin blanc, romantique ou pour adoucir une autre vivace à floraison chaude.
2. LA PLANTATION
L’Alstroemère a beau être rustique dès lors que l’on choisit les bonnes variétés, quelques consignes de plantation sont à respecter afin de pouvoir les entretenir dans les meilleures conditions possibles.
L’exposition : Elle doit être comme vous l’imaginez sans doute, ensoleillée. Au nord de la Loire, elles peuvent être plantées au plein soleil même devant un mur. Au sud, choisissez plutôt un endroit plus frais où le risque de déshydratation est moins important. Le principal est de ne pas les planter à l’ombre, ce qui réduirait de façon certaine leur floraison et leur rusticité hivernale.
Le sol : Comme pour beaucoup de plantes vivaces à souche rhizomateuse, privilégiez un sol riche en humus mais bien drainant. Elles redoutent les excès d’humidité au niveau des racines surtout en hiver.
La période : vous trouverez les Alstroemères vivaces en rayon du printemps, à l’automne mais la meilleure période pour les installer en pleine terre demeure le printemps avant la montée en fleur. Vous encouragez alors un enracinement complet tout en profitant de la floraison dès le premier été.
Lorsque vous plantez votre Alstroemère, faites un trou profond afin d’en ameublir le sol et favoriser l’enracinement en profondeur. Amendez et enrichissez à l’aide de compost et d’engrais organique en granulés. Au besoin si votre sol est lourd, complétez avec un peu de sable et de terreau universel.
À noter que la plantation en pot est tout à fait possible avec un résultat aussi éblouissant qu’en pleine terre. Choisissez alors un contenant d’au moins 30 cm de diamètre peu importe le matériau.
3. L’ENTRETIEN
La plantation a été couronnée de succès et vous lui avez choisi l’endroit le plus adapté à sa culture ? L’entretien ne se résume alors qu’à quelques petites tâches qui feront prospérer votre pied avec le plus de générosité possible.
3.1. L’arrosage
L’Alstroemère n’est pas une plante très gourmande en eau, elle sait se satisfaire de peu et montre une bonne résistance à la sécheresse une fois enracinée. Suivez régulièrement, après la plantation, en apportant des arrosages généreux mais espacés. Deux fois par semaine le premier mois puis une fois par semaine durant le premier été est largement suffisant en conditions sèches. Mieux vaut forcer la plante à s’enraciner en profondeur en allant chercher elle-même la fraîcheur, elle deviendra d’autant plus résistante par la suite.
En pot, l’arrosage devra se poursuivre tout au long de la saison avec une fréquence de 2 à 3 fois par semaine.
Utilisez toujours de l’eau de pluie non calcaire lors de vos arrosages.
3.2. La fertilisation
C’est une étape souvent négligée ou bien mal négociée au jardin. Il faut savoir qu’une plante vivace à forte floraison demande beaucoup de nutriments et de minéraux pour ne pas s’épuiser et garder cette générosité. L’enrichissement du sol une à deux fois par an semble donc être une base pour une culture pérenne. Cette fertilisation vient en plus d’un paillis organique qui doit être étalé à son pied et qui en se décomposant, enrichit lui aussi le sol.
Choisissez des engrais organiques complets, avec une bonne concentration de Phosphore et de Potassium, minéraux indispensables aux plantes fleuries.
Qu’ils soient liquides ou en granulés, choisissez la solution qui vous convient le mieux.
3.3. La taille
Les travaux de taille sur l’Alstroemère sont utiles durant toute la saison de floraison en éliminant directement au sol les tiges ayant porté des fleurs. Cette taille permet un renouvellement rapide et continu de nouvelles tiges qui fleuriront à leur tour.
Vous pouvez évidemment prélever des tiges boutonnées pour vous faire un bouquet en prenant soin de ne jamais mettre la plante à nu.
En hiver, dès que les premières gelées sont arrivez, coupez les tiges qui auront fané et recouvrez la souche d’une bonne couche de paille ou de feuilles mortes.
3.4. La multiplication
La multiplication peut avoir deux effets :
– Produire de nouveaux plants dans le but d’en replanter.
La division de souche est la technique la plus simple et la plus rapide pour obtenir de nouveaux pieds. Sortez la souche de la terre avec précaution en prenant garde d’endommager le moins possible les racines fragiles. Choisissez alors une fourche à bêcher et non pas un louchet et émiettez le plus possible la terre afin de bien visualiser les racines et jeunes pousses.
Prélevez délicatement un ou plusieurs tronçons comportant tiges et racines et séparez-les du plant principal à la main.
Replantez-les dans un premier temps en pot le temps que l’enracinement se refasse correctement pendant environ un mois. La remise en terre suivra aux nouveaux emplacements choisis.
Replantez la souche principale à l’endroit initial après le prélèvement, tout en veillant à amender le sol pour la faire reprendre dans les meilleures conditions possibles.
– Rajeunir vos souches.
Le rajeunissement est une étape importante chez les plantes vivaces rhizomateuses. En effet, après plusieurs années, le pied devient compact et peut montrer des signes de vieillesse, même dans de bonnes conditions de culture. Cela se traduit par une floraison moins abondante et un affaiblissement général de la plante. Afin d’éviter ce problème, il est conseillé de rajeunir la souche tous les 5 à 7 ans.
Pour cela, déterrez-là complètement et prélevez les parties du pourtour plus jeunes, avec le même principe que pour le prélèvement de jeunes plants. Jetez les parties centrales, trop âgées.
3.5. Les maladies et ravageurs
Il n’existe pas réellement de maladies sur les Alstroemères. Les limaces et escargots peuvent éventuellement s’attaquer aux feuilles tendres durant le printemps en raison d’une végétation précoce mais ils s’en détournent rapidement au détriment d’autres vivaces plus appétissantes comme les Hostas.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
La floribondité de l’Alstroemère vous permet de l’associer avec un grand nombre de plantes. De plus, elle apprécie les sols ‘passe-partout’, chose importante lorsqu’on veut installer des vivaces plus spécifiques.
Elle peut donc rejoindre les massifs colorés d’été, aux côtés des plus populaires comme les Sauges, Geraniums vivaces, Pourpiers, Persicaires ou encore Penstemon. Les graminées s’invitent elles aussi dans la scène pour l’alléger avec brio.
À savoir : il faut toujours planter l’Alstroemère en milieu ou devant de massif. Si vous optez pour des arbustes, choisissez des genres de taille moyenne ou plus hautes mais en fond de massif.