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Les systèmes de tuteurage permettent d’apporter un soutien nécessaire à l’enracinement d’un grand nombre de plantes, tout en étant parfois esthétique.
Il existe des systèmes adaptés pour toutes les plantes le nécessitant, vous devrez ainsi choisir le tuteurage le plus approprié pour chaque situation.
1. LES TUTEURS
Qu’ils soient métalliques, en plastique ou en bois, les tuteurs sont très utilisés au quotidien. Un tuteur permet de tenir une plante droite, de l’associer à plusieurs autres plantes et peut encercler une plante vivace en fleur pour ne pas qu’elle s’écroule sous son propre poids. Le tuteurage peut également permettre de soutenir une plante grimpante en fabriquant tout simplement une petite échelle ou un tipi.
- Le tuteurage simple
Dans la plupart des cas, le tuteur simple est utilisé lors de la plantation d’un arbre. En effet, une plante non enracinée en profondeur n’est pas en mesure de contrer la prise au vent que forme son branchage. En cas de coup de vent, l’arbre pourrait se trouver déraciné ou bien pencher du côté du vent dominant, si aucun soutien ne lui a été apporté à la plantation.
Le tuteur simple peut être mis en place de plusieurs façons, en fonction du conditionnement de l’arbre à l’achat :
En racines nues, plantez le tuteur à la verticale, une fois le trou creusé de manière à maintenir le tronc collé au tuteur qui le soutiendra. Enterrez si possible le tuteur d’au moins 50cm pour qu’il remplisse au mieux son rôle et ne soit pas déterré à son tour. Cette technique de tuteurage s’appelle aussi tuteurage monopode.
En mottes ou en conteneurs, le tuteur ne pourra être accolé au tronc, au risque de d’endommager la motte et les racines de l’arbre. C’est pourquoi vous devrez le planter en biais, positionné face au vent dominant : le vent d’ouest. Celui-ci formera une jambe de force qui maintiendra l’arbre en place dans toutes les conditions.
Dans les deux cas, vous devrez attacher l’arbre au tuteur avec des attaches spécialement conçues pour cela. Que vous choisissiez les fils de fer entourés de mousse ou le collier d’attache, il vous faudra former un 8, de manière à ce que l’écorce de l’arbre ne s’abime pas en frottant sur le tuteur.
ATTENTION : Pensez à vérifier tous les 6 mois l’attache afin de la desserrer au besoin pour ne pas que l’arbre se trouve étranglé.
– Le tuteurage multipode
Par un principe identique au tuteurage monopode, le tuteurage multipode se réalisera à l’aide de 2 à 4 tuteurs. Cette technique est bien souvent utilisée par les professionnels pour maintenir de grands arbres ou en ville et pour assurer une protection physique autour du tronc. Tout risque externe de chocs provenant bien souvent des véhicules est ainsi quasiment écarté.
Avec ces techniques, vous pourrez maintenir un arbre aussi bien en racines nues qu’en motte ou en conteneur. Malgré un coût plus élevé qu’un tuteurage simple et une installation plus longue, le résultat sera néanmoins plus esthétique et sûr pour votre arbre.
Les trois types de tuteurages multipodes sont les suivants :
– Tuteurage bipode
Comme son nom l’indique, il y aura deux tuteurs pour maintenir l’arbre. Positionnés à environ 30cm de part et d’autre du tronc, ils seront plantés à la verticale et attachés l’un avec l’autre à l’aide d’une petite planchette en demi-rondin. Faites en sorte de placer la face plate du côté de l’arbre dans le but d’attacher facilement le tronc à la planchette à l’aide d’une sangle flexible en plastique.
ATTENTION :
Ne mettez pas l’arbre en contact direct avec la planchette, faites un léger repli de la sangle de manière à entourer l’arbre tout en le fixant solidement à cette planchette de maintien.
– Tuteurage tripode
Dans ce cas, vous devrez utiliser trois tuteurs et trois planchettes, qu’elles soient demi rondes ou non, cela n’a pas une grande importance. Plantez les tuteurs à environ 30 cm du tronc de l’arbre avec un angle de 120° entre chacun d’eux.
Fixez les trois planchettes aux trois tuteurs de manière à obtenir un seul et même ouvrage. Pour maintenir l’arbre, attachez le tronc à chacun des tuteurs à l’aide de trois sangles flexibles en plastiques. Pensez enfin à vérifier régulièrement le serrage des sangles autour du tronc.
Avec cette méthode, les flottements de l’arbre créés par le vent s’en trouve d’autant plus réduits.
– Tuteurage quadripode
Cette dernière technique de tuteurage multipode se met en place à l’aide de quatre tuteurs et quatre planchettes (Dans ce cas, huit planchettes ont été utilisée mais 4 peuvent suffire). Plantez à nouveau chaque tuteur à environ 30 cm du tronc de l’arbre tout en les positionnant en carré et donc à égale distance les uns des autres. Une fois les tuteurs plantés et les planchettes clouées, attachez l’arbre à chaque tuteur à l’aide de sangles flexibles tout comme pour le tuteurage tripode.
- LES TUTEURS SPÉCIAUX
Il existe aussi des tuteurs spéciaux pour certaines plantes plus petites comme les vivaces mais aussi pour des plantes grimpantes nécessitant un support d’accroche. Vous pouvez aussi bien les acheter prémontés en kit mais aussi les concevoir maison à l’aide de tiges de bambou ou tout autre bois.
– Tuteur parapluie ou colonnaires
Bien souvent en fer forgé ou fer plastifié, ils sont prêts à monter directement au jardin. Leur forme peut être évasée sur le haut comme un parapluie ou bien former une petite colonne où des plantes pourront se maintenir. Bien souvent utilisés pour des rosiers grimpants, vous pouvez également y palisser d’autres plantes grimpantes comme les glycines, clématites, chèvrefeuilles, etc.
– Tuteur tipi
Ces petits tuteurs sont bien souvent proposés à la vente en petit bois pour y faire grimper des plantes grimpantes de petit développement. Leur forme conique, tel un tipi peut-être plus ou moins large et vous pourrez également les fabriquer vous-même à l’aide de tiges de bambou attachées entre elles à leur sommet. Ces tuteurs peuvent convenir à des plantes en pots comme à des plantes en pleine terre.
– Tuteur échelle
Les caractéristiques de ces tuteurs sont identiques au tipi si ce n’est que la forme carrée, rectangulaire ou évasée vers le haut, permet un développement plus large de la plante. Adaptés aux plantes grimpantes, les tuteurs en échelle peuvent aussi être fixés le long d’un mur pour permettre aux plantes grimpantes de s’y accrocher sans problème. Pour une utilisation en pot ou en pleine terre, la taille du tuteur sera différente mais toutefois possible, comme dans ce cas avec un magnifique jasmin étoilé en feuillage d’automne.
– Tuteur spécial vivaces
Les tuteurs spécialement conçus pour les plantes vivaces ne sont bien sûr pas à utiliser toute l’année. Leur but est de maintenir à un instant précis, une vivace de grand développement pour ne pas qu’elle ne se couche par le vent ou même par son propre poids. C’est souvent le cas pour celles à grandes hampes florales ou tiges frêles (delphinium, crocosmia, achillea, etc..) mais encore pour certaines graminées hautes comme les panicums dans l’objectif de garder leur touffe droite et compacte.
Si vous souhaitez les acheter tout prêts en magasin, ils prendront la forme de piquets en fer plastifié droit auxquelx seront attachés des cercles, toujours en fer plastifié, dans lesquels la végétation sera conditionnée. Pour en fabriquer soit même, prenez à nouveau des tiges de bambou que vous placerez tout autour de la plante à maintenir et qui seront reliées les unes aux autres à l’aide de petites cordelettes fixées à différentes hauteurs.
– Tuteurage en clôture
Dans le cas de la conception d’une haie linéaire avec des plantes à grande prise au vent ou d’une taille le nécessitant, préférez l’installation d’un tuteurage en clôture qui évitera de tuteurer plante par plante.
Pour ce faire, vous devrez réaliser une petite clôture à l’aide de piquets en bois reliés entre eux par trois ou quatre hauteurs de fils de fer en fonction de la hauteur de la haie. Ceux-ci seront tendus à l’aide de tendeurs pour clôtures.
Pensez également à placer une jambe de force sur les deux piquets des extrémités. Attachez enfin, chacune des plantes sur les fils tendus, dans le but de maintenir tout ce petit monde avec un résultat à la fois soigné et efficace.
A savoir : Dans le cas d’un arbre, ne conservez pas un système de tuteurage plus de 3 à 4 ans. En effet, l’arbre risquerait de s’habituer à être maintenu et deviendrait ainsi moins résistant au vent. Il doit au contraire, se forcer à s’enraciner en profondeur pour ne plus être assisté.
2. LE HAUBANAGE
Le haubanage est une technique de tuteurage bien souvent réservée aux paysagistes lors de la plantation d’arbres de grandes tailles (3 mètres et plus) ou d’arbres plus petits (1,50 mètres à 3 mètres) mais situés dans des zones très ventées. La conception est relativement simple mais le travail doit être bien fait pour être réellement efficace.
Pour ce faire, il vous faudra suivre les étapes suivantes :
– Munissez-vous de trois câbles d’acier ou trois cordes très solides d’une longueur suffisante pour relier le sol jusqu’aux 2/3 supérieur de l’arbre, avec si possible, un angle de 45° à 60°.
– Avant de planter l’arbre à l’endroit souhaité, attachez ces trois fixations aux 2/3 supérieurs de l’arbre en veillant à les entourer d’une protection souple sans étrangler le tronc et abîmer l’écorce.
– Plantez ensuite l’arbre en respectant toutes les conditions nécessaires en termes de volume du trou de plantation et d’amendement, si nécessaire, de la terre. Laissez les câbles pendre au sol jusqu’à ce que la plantation soit terminée.
– Repérez l’emplacement de fixation au sol des trois câbles en respectant l’angle de 45° à 60° entre le tronc et le câble et un angle de 120° entre les trois câbles au niveau du sol.
– Plantez trois piquets en bois ou en fer au niveau des trois points d’attache du sol en veillant à les enfoncer assez profondément pour qu’ils résistent à une pression très forte en cas de tempête. Ne les laissez pas trop dépasser du sol afin que le futur point d’attache soit le plus bas possible et que les piquets ne soient pas dangereux pour le jardinier.
– Attachez enfin solidement les câbles d’acier ou les cordes aux piquets plantés au sol, tout en les tendant le plus possible pour que l’arbre soit harnaché solidement. Pour ce faire, vous pouvez utiliser des tendeurs à clôtures dans le cas de l’utilisation d’un câble d’acier.
A savoir : il existe des systèmes spécialement conçus pour une haute résistance à la tension. Ceux-ci en forme de petits grappins, sont à enfoncer directement dans le sol.
Pour les mettre en place, il vous suffira de les enfoncer dans le sol à la verticale puis le câble relié aux extrémités fera remonter leur base au fur et à mesure que les câbles se tendent. Avec leur forme applatie, ils ne pourront jamais sortir de terre et la pression exercée sur les câbles pourra être ainsi extrêmement grande, rendant le haubanage très efficace.
3. L’ANCRAGE DE MOTTE
Cette dernière technique est rarement utilisée par les jardiniers amateurs. Sa complexité d’installation par rapport à un tuteur est plus importante mais elle présente tout de même beaucoup d’avantages :
– Maintien solide d’un arbre en motte ou en conteneurs mais pas en racines nues,
– Sécurité anti-arrachement. Cette solution est surtout valable en ville lorsque le risque de vol des végétaux est plus important après la plantation,
– Esthétisme irréprochable, du fait qu’aucun système de tuteurage n’est visible hors du sol.
Pour réaliser un ancrage de motte, la solution la plus efficace, et la plus simple, reste la technique à manilles et treillis soudé. Avant toute chose, vous devrez vous procurer le matériel suivant :
– 3 manilles de fixation,
– 3 anneaux passe sangle,
– 3 câbles de 20 à 30cm en acier galvanisé,
– 1 sangle de 2m de longueur en polyester imputrescible,
– Un morceau de treillis soudé de 50 X 50cm à mailles de 100 X 100mm,
– Un tendeur à cliquet.
Une fois tout ce matériel réuni, il ne reste plus qu’à mettre l’ancrage en pratique. Pour cela :
– Creusez le trou de plantation pour un arbre en motte d’au moins 50 cm de diamètre et 60 cm de profondeur. Celui-ci pourra être plus ou moins volumineux suivant la taille de l’arbre à ancrer,
– Placez le morceau de treillis soudé au fond du trou de plantation,
– Attachez ensuite les 3 câbles d’acier avec les 3 manilles sur le treillis en les espaçant au moins de 20 cm les unes des autres pour répartir la future force exercée sur le treillis. Ce dernier ayant pour but d’empêcher les point d’attaches dans le sol de remonter lorsque l’ancrage sera serré,
– Rebouchez le fond du trou avec de la terre végétale en veillant à garder les extrémités des trois sangles hors de terre,
– Installez l’arbre dans le trou en veillant à ce que le collet (zone entre la tige et les raines) reste hors du sol,
– Positionnez ensuite le cliquet sur un des anneaux et attachez l’extrémité de la sangle sur un autre. Entourez la motte en passant la sangle dans le troisième anneau puis jusqu’au cliquet qui serrera le tout,
– Serrez à l’aide du cliquet de façon à ce que l’ancrage exerce une grande force de la motte vers le sol et ainsi empêcher l’arbre de vaciller,
– Rebouchez enfin le trou de plantation avec la terre pour finaliser la plantation de l’arbre.
L’ancrage de motte avec manilles et treillis est accessible aux particuliers du fait que l’installation peut être artisanale et chaque matériau se trouver dans n’importe quel magasin de bricolage.
A savoir : Tout comme pour le haubanage, il existe des systèmes de grappins à enterrer évitant l’utilisation de treillis soudé. Ces grappins devront à l’inverse du haubanage être enterrés plus profondément sous la motte. Cette technique est bien souvent utilisée par les professionnels car elle assure un gain de temps non négligeable par rapport aux manilles et treillis.