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Voici un genre d’arbuste assez méconnu et encore très rare dans les jardins. Les Clérodendrons n’en sont pas pour autant inintéressants, bien au contraire ! Parfumés et aux fructifications incroyablement colorées, ils représentent une valeur sûre pour intégrer une touche d’originalité dans vos jardins.
1. Caractéristiques
Appartenant à la famille des Lamiacées, tout comme les verveines, les Clérodendrons ou Clerodendrum sous leur nom scientifique, représentent un genre de plante extrêmement vaste ne comptant pas moins de 400 espèces. Seulement deux d’entre-elles sont des arbustes rustiques, originaires de Chine et du Japon : le Clerodendrum bungeii et le Clerodendrum trichotomum. Assez différentes l’une de l’autre, leur description se fera séparément.
– Clerodendrum bungeii :
Naturellement présente dans l’Himalaya, cette première espèce est parfois nommée Clérodendron fétide en raison de l’odeur de son feuillage lorsqu’il est froissé : une sorte d’odeur de caoutchouc brûlé, qui passe pourtant tout à fait inaperçue tant que l’on n’a pas le nez sur la plante.
Cette caractéristique particulière n’entrave en rien son esthétisme. Le feuillage assez grand, en forme de cœur et dentelé, n’a rien d’extraordinaire sauf le cultivar ‘pink diamond’, qui est vert marginé de crème.
Au bout de chaque tige apparaissent des inflorescences arrondies et odorantes d’un beau rose soutenu. Cette floraison se produit assez tardivement, vers les mois de septembre/octobre, ce qui est un atout de taille lorsque beaucoup d’arbustes terminent leur floraison estivale. Si les conditions le permettent, cette floraison est succédée de fruits de couleur bleue, entourés par des calices rouges plus présents.
Son port est intéressant car buissonnant, l’arbuste est drageonnant sans devenir envahissant. Il émet de nouvelles tiges au pied de la touffe, ce qui l’élargit avec le temps. A l’âge adulte, vous pourrez espérer le voir dans des proportions d’1,80m en tous sens. Pour ce qui est de sa résistance au froid, il tolère des températures entre -10 et -15°C.
– Clerodendrum trichotomum :
Parfois surnommé Arbre du Clergé, cette deuxième espèce dégage elle-aussi une odeur au froissement de ses feuilles. Néanmoins, elle est beaucoup plus appréciable que pour le bungei car elle ferait plutôt penser à du beurre de cacahuète. Ses feuilles sont aussi en forme de cœur allongé, mais elles sont nettement moins dentelées.
Il en existe d’autres cultivars similaires à l’espèce type, comme ‘fargesii’ qui est d’une meilleure rusticité, ou ‘variegata’ aux feuilles marginées de jaune mais malheureusement moins rustique que l’espèce type.
Sa floraison se déploie un peu plus précocement que le bungei, à partir d’août. Ses fleurs blanches et étoilées sont regroupées, mais nettement moins serrées les unes aux autres. Après la pollinisation, les fleurs donnent des fructifications d’aspect presque synthétique tant leurs couleurs sont prononcées. Chaque baie au centre est bleu vif et entourée de calices presque rose bonbon. L’ensemble perdurera une partie de l’hiver tant que les gelées ne sont pas trop fortes.
Le port du Clerodendrum trichotomum n’est pas buissonnant, même s’il peut toutefois émettre des drageons proches du pied mère. Avec une taille adaptée vous pourrez le conduire en petit arbre buissonnant, pour des proportions adultes de 3 à 6 mètres en tous sens. Sa résistance au froid est supérieure au bungei puisqu’un Clérodendron trichotomum résiste facilement entre -15 et -20°C.
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2. La plantation
Les conditions de plantation des Clérodendrons seront variables selon la région dans laquelle vous habitez. En terme d’exposition, ils réclament un ensoleillement correct mais pas brûlant surtout si vous résidez au sud de la Loire. Dans ce cas, placez-le plutôt à l’est, ce qui leur permettra d’obtenir la fraîcheur dont ils ont besoin pour pouvoir fleurir. Le vent est également à éviter, surtout les courants d’air frais permanent et ce, pour toute la France.
Le sol doit être fertile, donc assez riche en humus, ni asphyxiant, ni détrempé en permanence et si possible sans calcaire. N’hésitez donc pas à drainer votre sol si besoin. Sachez aussi que ces deux espèces de Clérodendron redoutent les conditions trop sèches, mais apprécient au contraire la fraîcheur du sol comme de l’air.
Une fois l’emplacement idéal trouvé, vous pourrez vous atteler à la tâche dès le printemps revenu. Veillez bien à ce que le risque de gelées soit écarté, cela pourrait endommager les jeunes bourgeons sortis de serre.
Pour la plantation en elle-même, incorporez à votre terre du terreau et du compost. Si vous ne disposez pas de compost maison, choisissez de la corne broyée. Paillez toujours le sol à l’aide d’un paillis organique qu’il soit en massif ou en isolé.
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3. L’entretien
Le principal est que la plantation ai été faite correctement. Si tel est le cas, l’entretien en sera d’autant plus facile en suivant les règles suivantes :
– L’arrosage : Les Clérodendrons apprécient la fraîcheur mais pas l’humidité en excès, c’est pourquoi vous devrez suivre l’arrosage durant les premières semaines qui suivent sa plantation. Faites de même par temps très chaud ou en cas de sécheresse si vous vous apercevez que le feuillage commence à se ramollir anormalement.
– La fertilisation : Pour maintenir un bon taux d’humus dans votre sol, qui sera de meilleure qualité pour votre plante, apportez chaque année en automne du compost à son pied. Celui-ci se décomposera et s’infiltrera dans le sol durant l’hiver et sera ainsi disponible pour lui dès le printemps suivant. Encore une fois, le compost peut être remplacé par de la corne broyée.
– La taille : Elle se détermine en fonction de l’aspect que vous voudrez donner à votre Clérodendron et dépend surtout de son espèce.
Pour le Clerodendrum trichotomum, si vous souhaitez conserver le port le plus naturel possible, vous n’interviendrez que pour éliminer le bois mort ou les rameaux qui s’entrecroisent. En revanche, pour qu’il soit plus joli, plus aéré et prenne l’aspect d’un petit arbre, dégagez la base du tronc des branches inutiles afin de n’en garder que 3 ou 5 puis aérez l’intérieur en éliminant toujours les branches les plus faibles ou celles qui sont mal réparties. Le bois mort devra être supprimé. Faites cela en sortie d’hiver, vers le mois de mars.
Pour le Clerodendrum bungei, deux tailles s’offrent à vous. La première consiste à rabattre chaque année en sortie d’hiver l’ensemble des branches de façon à recéper la touffe et réduire ses dimensions à 1 m. La floraison n’en sera de toute façon pas impactée puisqu’elle s’épanouit sur le bois de l’année. La seconde consiste à ne tailler que les branches les plus vieilles pour favoriser la repousse de nouvelles, mais en conservant toujours ses dimensions adultes. Cette taille est surtout valable lorsque les branches n’ont absolument pas souffert du gel durant l’hiver.
A noter, la première technique permet de faire repartir la souche si les branches avaient éventuellement gelé.
– La multiplication : Le moyen le plus efficace pour multiplier un Clérodendron est de prélever les rejets qui apparaissent au niveau du sol. Aidez-vous d’une bêche et effectuez cette opération à nouveau en sortie d’hiver. Un bouturage classique des extrémités des rameaux peut aussi s’envisager.
En ce qui concerne les ravageurs, les attaques sont très rares et se produisent plus souvent sur les espèces tropicales cultivées sous serre. Parmi les éventuels contrevenants, il y aurait les Aleurodes, Araignées rouges ou Cochenilles. Les maladies sont quant à elles absentes.
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4. La mise en scène
Les Clérodendrons, en raison de leur port assez large et trapu, ne sont pas des arbustes à placer en premier plan. Offrez-leur un second plan en massifs où ils seront mis en avant par des plantes vivaces plus basses sur les avants et des arbres ou arbustes plus hauts en dernier plan.
Prévoyez-leur également un espace suffisant pour qu’ils puissent s’installer librement sans être étriqués par d’autres plantes. Si tel était le cas, ils ne pourraient pas donner le résultat escompté et la scène aurait beaucoup moins d’intérêt.
Au niveau du choix des plantes à associer à leurs côtés, vous n’aurez que l’embarras du choix. Par exemple, plantez-les avec des Hydrangeas, Orangers du Mexique, Deutzias, Viornes, Sureaux, etc… Pour les vivaces, le choix se fera au niveau des couleurs que vous souhaitez mettre en avant, des hauteurs, de l’ensoleillement et tout simplement du coup de cœur.
Evitez de les planter en pots, ils seront toujours plus jolis en pleine terre.