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Les plantes annuelles ou bisannuelles fleurissent toutes plus abondamment les unes que les autres. Les couleurs et les formes sont nombreuses et si vous alternez les genres d’hiver et ceux d’été, vous réussirez à garder un jardin fleuri pratiquement toute l’année.
1. QU’EST-CE QUE C’EST ?
Comme son nom l’indique une plante annuelle est une plante ayant une durée de vie d’un an. Durant cette année, la graine (ici, de la semence d’oeillet d’inde) dont elle est issue germe, puis la plante se développe, fleurit et enfin produit des graines qui germeront elles aussi l’année suivante.
Une plante bisannuelle vit quant à elle deux ans. Sa première année est consacrée à son développement foliaire et la seconde à la production des fleurs et des graines.
Toutes deux sont utilisées dans les jardins depuis des dizaines d’années pour leur floraison très abondante. Elles viennent compléter une gamme tout aussi grande de plantes d’une durée de vie bien plus longue : les vivaces.
2. COMMENT CHOISIR LE GENRE APPROPRIE ?
Utilisables en pot comme en pleine terre, le choix des genres se fait suivant plusieurs critères :
– l’emplacement disponible,
– l’époque de floraison,
– la couleur et les formes souhaitées.
Il existe des plantes annuelles de petite, de moyenne et de grande taille mais aussi des plantes annuelles grimpantes. De plus, par un effet de mode mais aussi un désir d’exotisme, vous pourrez aussi utiliser en extérieur et durant la période estivale (dans les régions fraîches), des plantes méditerranéennes qui seront ensuite rentrées l’hiver ou bien compostées.
Pour citer quelques exemples parmi l’extrême biodiversité des genres, les plus connues seront :
Annuelles de petit développement :
Pensée, begonia, Œillet d’inde, lobelia, agératum, diascia, nemophila, myosotis, etc…
Annuelles de moyen développement :
Impatiens, fuschias, verveine, rose d’inde, coleus, celosie, etc…
Annuelles de grand développement :
Ricin, amaranthe, bette, tabac, pennisetum, etc…
Annuelles grimpantes :
Ipomée, capucine, pois de senteur, etc…
Annuelles retombantes :
pelargonium, petunia, lysimaques, glechoma, etc…
Annuelles à floraison hivernales :
Pensées, primevères, cyclamen, etc…
Bisannuelles :
molène, digitale, violette, monnaie du pape, giroflées, etc…
Plantes méditerranéennes cultivées en annuelles :
Datura, suzanne aux yeux noirs, dipladenia, ostéospermum, etc…
Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive, le choix en terme de coloris, d’expositions et de formes se fera après avoir pris connaissance des caractéristiques des plantes qui attirent votre attention. Cependant, ne plantez pas n’importe quoi n’importe où car toutes ces plantes ont leurs propres caractéristiques et même pour une seule année, il doit y avoir une certaine cohérence dans votre choix.
3. LE SEMIS DE PLANTATION
Avant de vous lancer dans vos propre semis, sachez qu’il existe une grande partie des espèces disponibles en magasin déjà poussées en petits godets et prêts à planter. C’est une très bonne solution pour les jardiniers débutants, n’ayant pas la main verte ou bien souhaitant éviter un travail trop long.
Malgré cette solution de facilité, vous souhaitez tout de même semer vos plantes vous-même. Pour y parvenir, procurez-vous des sachets de graines ou bien les fruits de vos récoltes de l’année passée. Cependant, les plantes méditerranéennes devront forcément être achetées en jeune plant si vous souhaitez un résultat en une année.
Qu’elles soient annuelles ou bisannuelles, le semis à lieu en début de printemps sous serre (ou à la maison pour les plus pressés) mais aussi directement en pleine terre, une fois le risque de gelées passé. Utilisez dans le premier cas un substrat léger et riche. Dans le second cas, travaillez votre sol minutieusement tout en l’enrichissant de terreau et d’engrais organique, gage d’une floraison facile et abondante.
ATTENTION : Il existe à nouveau des exceptions pour certains genres frileux nécessitant obligatoirement un semis en pot suivi d’une plantation dès la fin des gelées. C’est notamment le cas des Bégonias, des Pélargonium ou des Pétunias.
Une fois ce premier travail réalisé, vous aurez le choix entre trois types de semis :
- En poquets :
Cette solution est valable autant en godet qu’en pleine terre. Elle consiste à disposer 3 graines dans chaque pot ou dans chaque trou pour ne conserver que le plus beau lorsqu’ils auront germés. Le semis en poquet permet d’intégrer facilement ses plantes annuelles dans des massifs d’arbustes et de plantes vivaces.
- En ligne :
On ne parle plus ici de semis en pots mais directement en terre. Il suffit de creuser un sillon droit ou en courbe de façon à effectuer un semis facile et rapide si vous choisissez de créer des massifs exclusivement de plantes annuelles et bisannuelles.
- A la volée :
Cette dernière catégorie est elle aussi valable uniquement en pleine terre. On l’utilisera pour créer des jachères fleuries ou bien des massifs semés aléatoirement. Mélangez dans un premier temps vos graines puis semez-les dans un second temps à la main ou avec un semoir. Evitez de le faire en cas de vent car toutes les graines risquent de se regrouper au même endroit et le semis ne serait pas égal partout.
Une fois le semis réalisé, veillez à suivre l’arrosage de prêt sans pour autant humidifier à l’excès (ce qui risquerait d’asphyxier les graines). En pleine terre, procédez, une fois les plantes levées, à un éclaircissage en supprimant les plus chétives de façon à faire de la place aux plus vigoureuses comme dans le cas du poquet. Cet éclaircissage permettra de respecter une distance de 20 cm entre deux plantes à petit développement et 30 cm pour les autres.
Plantez les plantes en godets au ras de la motte en creusant un trou plus grand que le diamètre du godet. Inutile de démêler les racines qui trouveront facilement leur chemin dans la terre fraîchement ameublie.
A savoir : Les bisannuelles à floraison hivernale et printanière seront de préférence achetées en godets à l’automne, ce qui ne vous obligera pas à les planter dans vos massif la première année où elles ne produiront de toute façon que des feuilles parmi les autres plantes fleuries.
4. L’ENTRETIEN
Entretenir des plantes annuelles ou bisannuelles est bien entendu plus long que pour une plante vivace puisque vous devrez les planter, les arroser, les fertiliser, les tailler puis les déterrer en l’espace d’un an.
4.1. L’arrosage
L’arrosage est l’élément le plus important pour maintenir vos plantations en bonne santé. Ces plantes n’ayant pas un système racinaire qui peut s’enfoncer en profondeur, elles sont d’autant plus dépendantes de cette ressource. En pots, vous devrez être plus vigilants puisque certains genres demandent un arrosage quotidien. C’est par exemple le cas des Pétunias, Bégonias ou encore Fuchsias. A l’inverse ne le faites pas à l’excès, la terre doit rester humide mais pas détrempée, ce ne sont pas des plantes aquatiques !
4.2. La fertilisation
Une fertilisation d’appoint peut aussi se faire en plus de celle à la plantation, notamment si vos plantations semblent chétives ou si elles mettent du temps à sortir leurs premières fleurs.
Utilisez pour cela un engrais liquide spécial plantes fleuries à raison de 2 ou 3 apports à 15 jours d’intervalle.
4.3. La taille
La taille permet enfin de prolonger la floraison tout en la maintenant toujours la plus esthétique possible. En effet, la suppression des fleurs fanées permet d’éviter une montée en graine inutile qui épuise la plante à l’excès. Cette production de graines sera toujours favorisée par la plante à l’encontre de la production d’autres fleurs. De plus, pour les plantes ayant un développement moyen ou importants, vous pourrez effectuer des pincements (suppression de l’extrémité des tiges) qui les feront se ramifier et produire rapidement de nouvelles fleurs jusqu’en arrière-saison.
5. L’INTEGRATION AU JARDIN
Il est vrai que les plantes vivaces ont le vent en poupe depuis quelques années en raison de leur côté plus économique, associé à un travail d’entretien bien moins important. Inutile pour autant de mettre aux oubliettes nos plantes annuelles et bisannuelles puisqu’aujourd’hui, leur association avec les vivaces assure un résultat autant biodiversifié que magnifique.
N’hésitez donc plus à garder au sein de vos massifs permanents, quelques petites places où pourront se glisser des plantes annuelles et bisannuelles.
Ces associations de vivaces annuelles voire même d’arbustes, peuvent se reproduire jusqu’en jardinières ou en bacs. Dans ces conditions, ne vous préoccupez plus forcément des distances de plantations puisque le résultat ne sera probant que si les plantes sont serrées et remplissent allègrement les compositions pour l’été. Jouez sur des thèmes de couleurs ou non, mais faites toujours en sorte d’avoir des contrastes opposés pour que chaque plante puisse s’affirmer. A titre d’exemple, les graminées jouent un rôle de plus en plus important dans ce domaine puisque leur feuillage fin s’associe quasiment avec n’importe quelle plante quelque soit sa forme.
A l’inverse, d’autres préfèreront les méthodes plus anciennes en conservant des massifs, seulement pour les plantes annuelles, qui les fleuriront de mai à novembre. Là encore, les associations se feront en fonction de vos envies.
Dans le cas des plantations de jachères fleuries, il est préférable de les installer dans un coin du jardin où elles ne seront pas taillées et pourront se ressemer chaque année sans être obligé de les renouveler. Vérifiez tout de même l’évolution des semis d’une année sur l’autre car certaines espèces prennent toujours le pas sur d’autres. Un semis « neuf » pourra donc s’envisager tous les 3 ou 4 ans en fonction de l’évolution des choses.