PLANTES, Plantes pour le jardin

BIEN ASSOCIER LES COULEURS AU JARDIN

Parterre de fleurs

Composer un jardin, savoir mélanger les espèces, les formes, les hauteurs, comprendre les notions de base d’agronomie pour ne pas planter n’importe comment… autant de notions qui peuvent paraître futiles mais qui ont bel et bien une importance primordiale dans la réussite de son jardin. Les couleurs viennent aussi naturellement dans le choix d’une plante par rapport à une autre tout comme dans la conception d’un massif. Certains n’y accordent que peu d’importance en préfèrant le coup de cœur et l’aléatoire comme on peut le trouver dans la nature.

Selon certains critères de goûts et d’harmonies, savoir trouver les couleurs complémentaires peut s’avérer intéressant pour un jardin bien accordé et agréable à contempler.

1. LES COULEURS PRIMAIRES

Palettes de couleurs

Revenons quelques années en arrière lorsque nous étions enfants et que l’instituteur nous apprenait les couleurs primaires, un point primordial pour la compréhension de la suite. Le rouge, le bleu et le jaune sont la base de toutes les autres couleurs qui apparaissent par mélange de ces trois couleurs primaires les unes avec les autres.

C’est par ces mélanges que viennent les autres couleurs comme le vert, le violet, le rose, le orange et les milliers de nuances qui peuvent en découler.

Les goûts étant propres à chacun, une base de couleur existe afin de déterminer les bonnes associations, ceci s’appelle le cercle chromatique.

Il représente les principales couleurs avec au centre les primaires, puis le mélange résultant de deux couleurs et enfin les nuances associées.

De par cette roue, il est possible de lire dessus les couleurs proches, synonymes d’harmonie, mais aussi les couleurs opposées, signes de contraste.

2. LES COULEURS FROIDES

Comme leur nom l’indique, les couleurs froides sont des couleurs claires évoquant la fraîcheur. On y retrouve naturellement le blanc, le bleu, le rose, le violet, l’argenté et toutes les nuances de pastels.

Ces couleurs permettent de créer de la profondeur aux espaces car elles n’arrêtent pas le regard. Elles ne sont pas « agressives » et évoquent la douceur, le romantisme et la sérénité. On les utilise donc principalement dans les petits jardins pour ne pas trop occuper l’espace chromatiquement parlant, mais aussi lorsque l’on souhaite créer des ambiances romantiques, classiques ou fraîches.

Que ce soit sur les floraisons ou les feuillages, vous pouvez les associer à loisir surtout en compagnie de feuillages argentées qui apaisent des verts parfois trop présents.

Les couleurs froides laissent place à l’imagination et à la détente de l’esprit, ce sont des scènes bien souvent apaisantes et très agréables à admirer.

3. LES COULEURS CHAUDES

Totalement l’inverse des précédentes, les couleurs chaudes sont soutenues, vives et évoquent la chaleur. On y retrouve donc le rouge, le jaune, l’orange ou encore le marron. Les camaïeux sont souvent plus compliqués car les couleurs chaudes sont relativement contrastantes les unes avec les autres.

Contrairement aux couleurs froides, elles attirent le regard, le pose et ont de ce fait tendance à rapetisser l’espace. Elles réchauffent les scènes et donnent des ambiances à la fois agréables mais vives où tous les sens sont aux aguets. C’est pour cette raison qu’elles sont à utiliser majoritairement dans les grands espaces afin de les structurer. Les feuillages dorés ou pourpres entrent dans la catégorie des couleurs chaudes mais prenez garde de ne pas en abuser surtout si vous les associez à des floraisons déjà éclatantes.

Ces couleurs doivent donc être utilisées avec réflexion car elles peuvent vite devenir lassantes en cas de contrastes trop oppressants.

4. LA MONOCHROMIE

Cette solution est souvent rencontrée dans les jardins de châteaux ou même dans les massifs communaux. Le choix d’une couleur dominantes déclinée sous un même camaïeu permet de créer une scène sans aucune faute de goût possible. Mis à part si vous avez une couleur préférée, le seul point négatif d’un massif monochrome est que vous obtiendrez une scène similaire chaque année. En revanche, dans le cas de massifs évolutifs, vous pouvez alors varier votre thème de couleur d’une année à l’autre. Composez alors avec un vaste choix de bulbes, plantes annuelles ou même vivaces.

Notez que nous parlons ici de monochromie tout en sachant que vous aurez tout de même 2 couleurs dominantes puisque le vert fait partie intégrante du monde végétal.

Contrastez bien sûr en jouant sur les formes de feuillage, les hauteurs globales et la grandeur des floraisons. Monochromie ne veut pas dire uni-spécifique comme une culture de plein champ par exemple.

5. LES CONTRASTES

Afin de créer de jolis contrastes sans se tromper, nous l’avons vu, il suffit d’interpréter le cercle chromatique. Prenez les couleurs qui sont face à face et associez-les. C’est notamment le cas du bleu associé à l’orange, du jaune et du violet, du rouge et du vert, etc. Tout en sachant que dans le cas du vert, il va de soi qu’il peut s’associer à n’importe qu’elle couleur tout en sachant que c’est, quoi qu’il en soit, la couleur dominante des feuillages.

Les contrastes, contrairement à la monochromie permet de donner une dynamique en associant couleurs froides et couleurs chaudes. Tantôt pour donner de la profondeur, tantôt pour stopper le regard. Tantôt pour réchauffer l’ambiance, tantôt pour l’adoucir.

Évidemment, il ne faut pas prendre le cercle chromatique au pied de la lettre. Nous avons cité le bleu et l’orange mais notez par exemple que le bleu s’associe aussi à merveille avec le jaune.

Le blanc et le noir dans cette histoire… qu’en est-il ?

– Le blanc : Il peut être ajouté à une scène sans retenue mis à part dans le cas de la monochromie. Cette couleur, représentative du spectre lumineux composé de l’ensemble des couleurs, est neutre. Elle met en valeur les autres tout en posant le regard et en rafraîchissant l’ensemble.

– Le noir : Cette couleur résume justement l’absence de couleur. Elle est plutôt rare dans le monde végétal et se résume à quelques espèces qui tendent souvent plus vers le pourpre foncé qu’un réel noir profond. On connaît parmi les exceptions l’Ophiopogon plansicapus ‘nigrescens’ comme une vivace à feuillage noir intense. Au même titre que le blanc, le noir peut rejoindre facilement les autres couleurs car il ne sera jamais dominant et servira justement à mettre en valeurs les autres couleurs.

6. LES ERREURS À ÉVITER

L’harmonie à toute son importance lorsque l’on veut créer des ambiances cohérentes. Nous l’avons vu, les goûts sont propres à chacun et certains préfèrent mélanger toutes les couleurs sans retenue.

Toutefois, dans cette idée d’harmonie globale, voici quelques conseils de choses à éviter :

– Planter une dominance de couleurs chaudes dans des petits espaces. Elles rendront l’endroit visuellement un peu plus exigu et assez peu propice à l’apaisement.

– Ne surtout pas vouloir ajouter une touche de couleur différente dans un massif monochrome, vous gâcheriez alors tout le travail en amont. Un Camaïeu doit toujours rester dans la déclinaison d’une même teinte.

– Évitez les différents contrastes au sein d’une même zone de plantation. Gardez toujours un seul et même effet au risque de rendre le tout trop disparate.

– Restez sobre sur le rouge mis à part en monochromie rouge. Cette couleur est puissante, il ne faut donc pas l’associer avec d’autres couleurs de ce type en trop grande quantité. Gardez toujours la notion de nuances en tête car mieux vaut privilégier ceci que des contrastes excessifs.

Vous savez à présent tout sur la façon d’envisager la gestion des couleurs au jardin. Sachez donc mettre ceci en place tout en sélectionnant scrupuleusement les variétés aux besoins similaires au sein d’un même espace.