PLANTES, Plantes pour le jardin

CONNAÎTRE ET RECONNAÎTRE LES AUXILIAIRES AU JARDIN

Par définition, un auxiliaire au jardin est l’opposé du ravageur. Il se nourrit des animaux provoquant des dégâts sur nos cultures ou nos plantes ornementales. Les auxiliaires sont une aide précieuse pour le jardinier, car ils ont un rôle de régulation des populations de ravageurs, sans avoir besoin d’utiliser (ou presque) aucun produit phytosanitaire. Savoir les reconnaître, les attirer et les respecter est donc essentiel, d’autant que pour les insectes auxiliaires, la larve est parfois bien différente de l’adulte.

1. LE CARABE

À ne pas confondre avec la Lucane, le Carabe est un petit coléoptère noir très facilement identifiable avec ses 1,5 à 3 cm de longueur. Bien qu’il ait une attitude lente et paresseuse, il s’agit pourtant d’un véritable nettoyeur du jardin tant son régime alimentaire carnivore est large. Ses larves sont elles aussi allongées et noires. Elles se nourrissent de petits insectes, d’œufs, de vers et d’autres larves. Elles sont alors bien cachées dans le sol contrairement aux autres larves des auxiliaires de cette liste. Au stade adulte, le Carabe émerge du sol pour devenir terrestre. Il se nourrit alors de Limaces, d’Escargots, de Pucerons, de Cochenilles et de tout autres vers du jardin. Certaines espèces de Carabes se nourrissent même de graines de plantes adventices, faisant alors office aussi de désherbant.

Les attirer : Les Carabes passent l’hiver dans le sol, bien à l’abri des intempéries, le meilleur moyen de les attirer est donc de réunir des conditions propices à leur protection. Un coin de terre meuble, paillé d’un joli tas de feuilles mortes est l’idéal. Ils émergeront le printemps suivant, prêt à se reproduire pour commencer un autre cycle. Évitez de traiter à tout va, y compris avec des granulés anti-Limaces, vous lui retireriez ses proies du jardin.

2. LA CHAUVE-SOURIS

Il est rare d’observer cet animal nocturne, car il est en activité une fois la nuit tombée. Il n’est pas apprécié à cause de sa mauvaise réputation, faite par de fausses légendes. Dans la réalité, la Chauve-souris est un animal craintif qui se cache sous les toits des granges ou dans les vieux bâtiments sombres. Elle se nourrit de bon nombre d’insectes volants qui sont très présents au potager, mais plus globalement dans le jardin durant tout l’été. Elle régule alors les populations de Moustiques, Pucerons ou tout autre indésirable. Avec ces caractéristiques, sa présence passe inaperçue et son utilité est incontestable.

Les attirer : Il est compliqué de l’attirer chez soi, car son habitat de repos bien spécifique ne peut être installé au sein du jardin, mis à part si elles sont déjà présentes d’elles-mêmes.

3. LA CHRYSOPE VERTE

Voici un petit insecte tout en grâce, d’une taille de 2 cm et aux ailes translucides, largement plus grandes que son corps lui-même. Il est ainsi facilement reconnaissable en plus de sa couleur verte et de ses longues antennes. La Chrysope verte a un double rôle au jardin puisque ses larves sont de redoutables dévoreuses de Pucerons, Cochenilles, Thrips, Aleurodes ou Acariens tandis que les adultes se nourrissent du nectar et du pollen des fleurs, assurant alors un excellent rôle de pollinisation. Les larves n’ont pas du tout l’aspect gracieux des adultes, mais plutôt une beauté repoussante. Elles sont allongées, beige avec deux bandes brunes de part et d’autre de leur corps. Elles ont 6 pattes et de petits poils courts sur tout leur pourtour. Il est possible d’acheter en magasin ces larves de Chrysopes dans une logique de lutte biologique. Elles sont tellement voraces qu’elles n’ont pas besoin d’être présentes par centaines pour éliminer toute une colonie de ravageurs.

Les attirer : Il est aussi possible de les attirer au jardin en ayant les endroits nécessaires pour que les adultes se protègent durant l’hiver. Ils apprécient tout particulièrement les endroits au sec au sein des haies, sous des feuilles mortes ou dans les pommes de pin de l’hôtel à insectes du jardin. L’été, la présence de plantes nectarifères est aussi recommandée pour faciliter leur venue.

4. LA COCCINELLE

Il existe beaucoup d’espèces de Coccinelles et contrairement à la légende urbaine, le nombre de point sur leur dos n’indique pas leur âge. Les occidentales sont rouges et au nombre de points noirs variable selon les espèces, la plus courante est la Coccinelle à 7 points. Les tailles varient, elles aussi, de 1 mm à 1 cm. Les espèces asiatiques, plus colorées et qui se regroupent l’hiver autour des fenêtres ne sont pas du tout les bienvenues au jardin, car elles perturbent l’équilibre et la subsistance de nos espèces bien de chez nous. La Coccinelle est donc un auxiliaire précieux puisqu’elle est l’une des plus grosses mangeuses de Pucerons. Que ce soit les larves ou les adultes, elles s’affairent toutes deux à la tâche, bien que sous la forme adulte, la Coccinelle se nourrit aussi du pollen de fleurs. La larve est tout comme la Chrysope, bien différente de l’adulte, noire et grise, allongée, avec 6 pattes, de petites épines sur le dos ainsi que des taches ou des lignes jaunes de part et d’autre. Il est possible d’acheter en magasin des œufs de Coccinelles à placer directement sur les plantes attaquées par les Pucerons.

Les attirer : Pour apercevoir la Coccinelle au jardin, la présence de sa nourriture est indispensable, tout comme un habitat propice. Elle se retrouve souvent dans les conifères taillés qui lui offre un abri au sec pour l’hiver. Un muret de pierres sèches ou un tas de feuilles mortes peuvent aussi jouer ce rôle. Enfin, évitez tout traitement insecticide dans votre jardin, il s’agit de la meilleure façon de les faire fuir.

5. LE FORFICULE

Plus connu sous le nom de ‘perce-oreilles’, le Forficule est pourtant un petit insecte tout à fait inoffensif. Avec son corps long d’un à deux centimètres, sa petite tête, ses longues antennes, sa couleur rougeâtre et ses pinces à l’extrémité arrière, il est très facilement reconnaissable. Ces dernières ne lui servent qu’à se défendre d’éventuels prédateurs, n’ayez crainte, elles ne vous feront absolument rien. Cet insecte déteste la lumière et la sécheresse, il s’affaire quand vient la nuit pour partir en chasse. Son régime alimentaire est composé en grande partie de Pucerons et de Psylles, il pourra grignoter de jeunes pousses et des fruits si son menu principal n’est plus présent. Les œufs ne sont pas pondus directement sur la plante attaquée comme c’est le cas pour la Coccinelle, le Forficule pond au sol, sous des feuilles, à l’abri de la lumière, mais avec une bonne hygrométrie, indispensable à leur développement. Les jeunes sont des modèles réduits des adultes, d’abord blanchâtres, ils brunissent ensuite et grossissent au fur et à mesure de leur développement.

Les attirer : Les Forficules se cachent toujours dans les anfractuosités, sous les feuilles ou au cœur des grosses fleurs pour y chercher de l’obscurité. Pour les attirer, vous pouvez concevoir des nids à Forficules avec un simple pot de terre cuite retourné et rempli de foin ou de feuilles mortes. Il peut être attaché et suspendu, toujours à l’envers sur les branches des arbres ou arbustes attaqués. Déplacez ensuite ces nichoirs si besoin.

6. LA GRENOUILLE ET LE CRAPAUD

Les Batraciens sont aussi de la partie pour éliminer certains ravageurs du jardin. Ils ont également mauvaise réputation, surtout le Crapaud. Ces animaux ne sont pas ‘sales’, l’apparence de leur épiderme est ainsi faite, car ce sont des espèces semi aquatiques. Bien que le Crapaud soit plus terrestre que la Grenouille lorsqu’il est adulte, il se retrouve toujours dans des endroits où l’humidité est présente. Tous deux ont besoin d’un point d’eau pour pouvoir se reproduire, c’est donc une condition indispensable à leur présence. Il existe des dizaines d’espèces, de tailles et de formes différentes. La forme juvénile, appelée têtard, est extrêmement vorace et s’attaquera aux larves d’insectes qui vivent dans l’eau, comme les moustiques notamment. Une fois adulte, ils se transforment en de redoutables chasseurs de Limaces. Les avoir dans votre jardin, si vous disposez d’un bassin, est donc une bénédiction.

Les attirer : Il est très simple d’attirer les Grenouilles surtout si vous disposez d’un point d’eau, et qui plus est, sans poissons. Ces derniers s’attaquent à leurs œufs, c’est pourquoi la Grenouille préfère les eaux stagnantes dépourvues de poissons. Les Carpes koï dans un bassin sonneront l’absence de Grenouilles à coup sûr ! Lorsque ces conditions sont réunies, les Grenouilles viennent d’elles-mêmes, surtout les rousses qui sont de grandes voyageuses. Les Crapauds se font un peu plus discrets, car ils se cachent en permanence dans le jardin et sorte une fois la nuit tombée. Offrez-leur des coins sauvages avec de grosses pierres, des tas de feuilles mortes ou des souches en décomposition.

7. LE HÉRISSON

Quoi de plus mignon que d’avoir une famille Hérisson dans son jardin ? Il est nettement plus plaisant de les voir à l’œuvre comme un justicier anti limaces du jardin que victimes des véhicules sur nos routes… Lui aussi nocturne, il commence à s’activer à la tombée du jour pour aller débusquer sa nourriture. Ses repas de prédilection sont les Limaces et les Escargots, sa présence est une bénédiction au potager. Il se nourrit également de vers, de petits rongeurs, de Serpents et parfois de baies. C’est une espèce protégée qui affectionne tout particulièrement les jardins pas trop stricts ou nettoyés à l’excès. Un fagot de bois, une grosse haie ou un tas de déchets verts au fond du jardin sont autant de lieux qu’il apprécie pour y passer la journée ou même l’hiver. Le Hérisson est un grand voyageur, mais qui saura toujours rester à proximité de son lieu de repas et de repos.

Les attirer : Si votre jardin est bien rangé, faites en sorte de laisser un coin un peu plus sauvage en y entreposant vos déchets de tailles sans forcément les emporter à la déchetterie. En cas de manque de nourriture, ils adorent les croquettes pour chats, ceci peut être une bonne idée pour les appâter. Toutefois, ils redoutent les chiens dont ils sont parfois victimes, éloignez toute idée d’avoir ce petit être dans votre jardin, si vous avez cet animal de compagnie. Il ne fera qu’au mieux un passage furtif durant la nuit. Il existe aussi des cabanes à hérissons qu’il suffit de positionner dans un endroit reculé du jardin et que l’on recouvrira de feuilles mortes.

8. LES OISEAUX (MÉSANGE, MERLE ET ROUGE GORGE)

Avoir des oiseaux au jardin est déjà une excellente chose en soi, rien que pour les voir voler en toute liberté. La diversité d’espèces qu’il est possible de croiser au jardin est tellement grande que vous n’aurez même pas conscience que l’on peut les apercevoir. Selon ces espèces, tous ne sont pas carnivores, granivores et frugivores. Pour parler d’auxiliaires et de lutte contre des ravageurs, la Mésange, le Merle ou le Rouge gorge sont des exemples parfaits de la chasse qu’ils font à leur proie. Ils se nourrissent en majorité de vers, mais aussi et surtout de Limaces et tout autre Larve ou Pucerons bien dodus. Ils sont capables de chasser, même à la cime des arbres et de repérer leur déjeuner de très loin. Ce sont de véritables nettoyeurs du jardin lorsque le cycle de vie de ces ravageurs reprend au printemps.

Les attirer : Il arrive très souvent que ces oiseaux soient présents en hiver au jardin pour y nicher une fois le printemps venu. Ils retournent ensuite dans les sous-bois en été pour revenir à l’automne. Le meilleur moyen de les attirer est tout d’abord de leur offrir un nid où ils pourront y pondre leurs œufs. Chaque espèce demande un modèle et un emplacement différents. La seconde chose à faire est de leur donner un complément alimentaire en hiver lorsque la nourriture se fait plus rare pour eux. Que ce soit des graines, des boules de graisse ou tout autre mélange, cette source d’énergie à proximité les feront rester au sein de votre jardin. Stoppez une fois le printemps revenu, ils retourneront en chasse aux Chenilles pour nourrir leurs petits.

9. LA SYRPHE

Très proche de l’Abeille physiquement parlant, la Syrphe fait partie de la famille des Mouches. Certains pourraient même la confondre avec une Guêpe, mais il n’en est rien, la Syrphe est totalement inoffensive et dépourvue de dard. On l’identifie aussi très facilement aux vols stationnaires qu’elle effectue en été, chose impossible pour l’Abeille et la Guêpe. Cet insecte d’environ 1 cm est amateur de Puceron lorsqu’il est sous sa forme larvaire. Cette forme n’a rien à voir avec l’adulte, c’est un vers translucide à la manière d’un asticot. La femelle repère les colonies de Pucerons et pond ses œufs directement sur la plante infectée. Chaque larve pourra engloutir 500 Pucerons durant les 15 jours qu’elle passe sous cette forme. Vient ensuite un adulte qui sera alors pollinisateur des fleurs du jardin. Chaque femelle est capable de pondre entre 500 et 1000 œufs à raison de  5 cycles maximum par an, décuplant ainsi la régulation des colonies de Pucerons par ses larves. Cet insecte passe l’hiver sous forme de larve ou de pupe, caché sous des feuilles sèches, dans les interstices d’un muret ou d’une écorce par exemple.

Les attirer : Rien de plus simple que d’attirer les Syrphes au jardin. Donnez-leur tout simplement un habitat qui saura contenter les larves comme les adultes, à savoir des fleurs à pollen et des plantes couramment attaquées par les Pucerons. Ces plantes ‘souffre-douleur’ auront aussi pour but d’attirer ces ravageurs pour les éloignées d’autres espèces plus ornementales. L’installation d’un hôtel à insectes aux pieds des plantes couramment attaquées avec différents étages et remplissages saura contenter ces petites bêtes pour le passage de l’hiver.