Créer un potager doit suivre quelques règles de base pour bien commencer. D’abord, il faut connaître la nature de son sol, sans quoi certaines récoltes qui ne seront pas au rendez-vous. Chaque plante est plus ou moins adaptée à un type de sol, sa croissance et sa production en seront donc directement liées. Nul besoin d’être un expert en agronomie pour identifier la nature de son sol, vous pouvez le faire d’un simple coup d’œil et avec l’aide de certains indicateurs.
1. SAVOIR IDENTIFIER LA NATURE DE SON SOL
1.1. Le sol argileux
Très facile à reconnaître, le sol argileux est souvent synonyme de sol lourd. C’est-à-dire une terre qui retient très bien l’eau, devenant rapidement boueuse en cas d’excès. Ce sol est dur, compact et se crevasse en cas de sécheresse. La couleur dominante est le brun à orangé en fonction de la teneur en argile. Il peut rapidement devenir asphyxiant puisqu’il draine mal l’eau et se réchauffe plus difficilement au printemps. A l’inverse, il est souvent fertile puisqu’il retient très bien les limons et les nutriments au sein d’un complexe appelé « complexe argilo humique »
Il peut devenir plus léger en le travaillant, en l’enrichissant et en préservant la riche faune qu’il contient et qui joue un rôle prépondérant dans le maintien de sa stabilité. L’apport d’humus est conseillé dans ce sol qui est parmi les meilleurs pour accueillir un large panel de cultures.
1.2. Le sol calcaire
Ce sol se définit surtout par son pH basique ou alcalin que l’on identifie par un indice supérieur à 7 dans une analyse de pH. Il se distingue par une couleur claire, parfois la présence de blocs de craies blanche plus ou moins importants. Contrairement au sol argileux, il dispose du précieux avantage de se réchauffer rapidement au printemps, ce qui est idéal pour certaines cultures.
En revanche, c’est un sol relativement pauvre car il fixe mal les éléments nutritifs qui se trouvent lessivés par les pluies. C’est pour cette raison que les chloroses sont courantes dans les sols calcaires, elles se traduisent par un jaunissement des feuilles dû à une mauvaise assimilation des minéraux comme le fer par exemple. On peut améliorer ce sol avec l’apport de matières organiques compostées.
1.3. Le sol sableux
Il s’agit du sol le plus drainant en raison de sa forte teneur en sable. Ce matériau résulte de roches non poreuses réduites à une très faible granulométrie. C’est grâce ou à cause de ce sable que l’eau a énormément de mal à être retenue dans ce type de sol. La pauvreté en minéraux va également de pair car tout comme dans le sol calcaire, le sableux ne retient que très peu les matières minérales et organiques.
Toutefois, le gros avantage du sol sableux vient de sa bonne pénétrabilité et de la profondeur qui en résulte. Il se travaille facilement et n’est pas asphyxiant. Il se réchauffe aussi très vite au printemps, ce qui est idéal pour les cultures les plus précoces. Côté pH, il est souvent neutre, c’est donc un excellent support de culture pour toutes les plantations qui n’aiment pas les asphyxies racinaires. On peut améliorer ce sol par l’apport de compost et de terre plus argileuse.
1.4. Le sol humifère
C’est l’un des sols les plus passe-partout et idéal dans les cultures potagères. On le reconnaît à sa couleur foncée, sa structure légère et sa bonne profondeur. Il est souvent visible en bord de rivières et dispose de tous les besoins qu’ont les fruits et légumes du potager. Il retient l’eau sans pour autant n’être asphyxiant, il se réchauffe vite en sortie d’hiver et se travaille très bien.
1.5. Le sol acide
Contrairement au sol calcaire, le sol acide se reconnaît à son pH inférieur à 7. Sa couleur presque noire est facilement reconnaissable en raison de sa forte teneur en humus. Il est de nature tourbeuse et légère, faisant de lui un sol aussi bon que l’humifère. Ses caractéristiques sont elles aussi très proches. Néanmoins, il s’adapte assez peu aux cultures potagères si les pH sont en dessous de 6,5. Dans ce cas, seules certaines cultures comme les Myrtilles y trouveront leur aise. Un travail de régulation du pH sera à envisager par des amendements calciques (chaux, lithothame, magnésie) ainsi que des apports de potasse comme les cendres de bois. Plus le sol n’est acide et plus sa teneur en minéraux baisse, le rendant pauvre pour des cultures de nature gourmandes.
2. PLANTER LES BON FRUITS ET LÉGUMES
2.1. Cultures en sol argileux
Les sols argileux sont propices aux plantations qui aiment l’eau et les sols consistants. La gamme des possibles est large puisqu’elle va de la rhubarbe aux tomates en passant par les salades, les choux, les haricots et bon nombre de plantes aromatiques comme la menthe, la ciboulette, le persil ou encore l’oseille. Les Cucurbitacées y trouvent aussi leur compte, surtout si vous avez enrichi généreusement votre potager auparavant.
Vous remarquerez que l’on préfère majoritairement les légumes feuilles ou fruits en sols argileux.
2.2. Cultures en sol calcaire
Le sol calcaire, contrairement à ce que l’on pourrait penser, offre lui aussi une large gamme cultivable. Selon le pH et la teneur en calcaire, vous devrez toutefois adapter vos cultures.
La plupart des légumes racines trouveront leur bonheur en terre modérément alcaline, comme les carottes, les radis, les betteraves, mais aussi les légumes comme les pois, les haricots et autres fèves. La salade et la tomate peuvent aussi rejoindre la ronde tout comme l’ail.
Avec un pH plus faible, vous devrez vous orienter vers la large famille des choux, les poireaux, les artichauts ainsi qu’une panoplie de plantes aromatiques appréciant les sols plus pauvres comme le thym, le romarin, l’hysope, la sarriette ou le basilic.
2.3. Cultures en sol sableux
Avec sa perméabilité et sa profondeur, le sol sableux est un rêve pour les légumes racines qui peuvent descendre sous la surface du sol sans encombre. Vous réussirez donc avec brio les carottes, les navets, les betteraves, les panais mais aussi les céleris raves et les yacon. Les légumes tubercules ou bulbes seront aussi à leur aise comme les pommes de terre, l’échalote, l’ail, l’oignon sans oublier les asperges. Du côté des classiques, les salades, fraises et tomates trouveront également leur bonheur en sol sableux.
L’estragon, la ciboulette, le persil ou la coriandre viendront accompagner tous les légumes précédents.
2.4. Cultures en sol humifère
Comme vu précédemment, en cas de sol humifère léger, riche et profond, vous disposez du Saint Graal pour la culture potagère. Toutes sortes de légumes pourront y être plantées mis à part peut-être les cultures n’aimant pas les sols riches comme l’échalote ou l’ail. Tout le reste est permis et surtout les cultures gourmandes comme les citrouilles, les concombres, les courgettes et autres courges, mais aussi la gamme des légumes du soleil comme les aubergines, les poivrons, les tomates ou les melons.
2.5. Cultures en sol acide
Dans le cadre d’un sol modérément acide, certaines cultures y trouvent leur compte comme c’est le cas des légumes racines comme les carottes ou radis. Les poireaux, les épinards, les topinambours ou les pommes de terre apprécieront également la richesse de ce sol et sa perméabilité.
Lorsque celui-ci est plus acide, les cultures potagères sont nettement plus compliquées car elles demandent beaucoup d’efforts au jardinier pour assurer une stabilité de structure et une richesse suffisante. Les carences peuvent être nombreuses et les récoltes s’en trouveraient ainsi fortement atténuées. La Myrtille évoquée précédemment trouvera, en revanche, son bonheur en terre plus acide. Associez-les par plusieurs afin d’optimiser les récoltes.