DIX ARBUSTES À FRUITS COMESTIBLES

On parle souvent des petits arbustes à fruits tels que les Groseilles, Cassis, Framboises, Mûres ou Myrtilles mais il existe bien d’autres espèces produisant des fruits comestibles. Leur moins grande popularité vient simplement d’une publicité moins agressive qui fait passer ces arbustes tout simplement au second plan ou bien relégués à leurs caractéristiques et intérêts ornementaux.

Voici une sélection d’originalités qui viendront à coup sûr vous séduire et enrichir la palette fruitière de votre jardin.

1. ARONIA MELANOCARPA

L’Aronie est un arbuste destiné dans la majeure partie des cas aux haies champêtres et bio diverses. Que ce soit pour sa floraison blanche, son feuillage vert ou son port buissonnant, il passe tout à fait inaperçu et n’a rien de vraiment spectaculaire. Ce côté classique ne lui enlève pourtant pas son utilité et surtout lorsque ses fruits arrivent. Mellifère et aux vertus médicinales, c’est un arbuste qui devrait être d’autant plus plébiscité. À partir d’octobre, il produit des bouquets de petits fruits noirs, acidulés et riches en vitamine C et antioxydants. On peut les consommer frais ou bien les faire sécher. Leur saveur se rapproche un peu du Cassis mais avec une note plus subtile. À essayer si vous devez planter une haie dans votre jardin.

2. CORNUS KOUSA

Le genre des Cornus est très vaste et parmi eux, on rencontre les Cornouillers chinois. Structurés sans avoir besoin d’être taillés, on les remarque surtout à leur floraison généreuse et particulièrement graphique. Les fleurs sont minuscules et entourées de grandes bractées blanches, ce qui leur donne une durée de floraison plus longue qu’une fleur aux gros pétales. Suit une fructification en forme de boule pendante à la peau irrégulière. D’abord verte, elle mûrit pour arborer des nuances tantôt rouges, tantôt rosées, orangées. Le fruit est garni de graines très dures mais la chair fine et fondante se consomme. Le goût se rapproche un peu de la mangue avec des nuances plus douces mais pour autant originales à souhait.

3. CORNUS MAS ‘KASANLAK’

Une seconde espèce de Cornus sans doute encore moins connue bien que courante dans nos haies bocagères. On le remarque facilement en sortie d’hiver lorsque sa floraison jaune or éclot. Il fleurit avant le célèbre Forsythia avec lequel on pourrait le confondre, de loin seulement. En seconde partie d’été, les fruits se forment, rouges et en forme de petites Poires. Cette variété est cultivée pour la grosseur ces derniers, pouvant atteindre jusqu’à 4 cm de longueur. Leur saveur est intéressante car finement acidulée. Avec une culture très simple, cette arbuste allie l’utile à l’agréable et vous pourriez par exemple l’associer à l’Aronie décrite avant dans une haie fruitière.

4. GAULTHERIA PROCUMBENS

La Gaulthérie est un petit arbuste rampant, d’apparence frêle et fragile mais assurant une bonne longévité et une excellente résistance à la pollution. Son feuillage persistant, sa floraison blanche et ses fructifications rouge écarlate font du Gaultheria une plante très appréciée dans les compositions automnales. Il résiste à des froids extrêmes qui ne portent même pas atteinte à ses fruits persistants en hiver. Leur saveur passe un peu en second plan même si les fruits sont toutefois plus gouteux après avoir gelé. La Gaulthérie est aussi connue pour ses vertus médicinales que l’on ne démontre plus. On l’utilise principalement en huile essentielle contre les douleurs articulaires et musculaires occasionnelles.

5. HIPPOPHAE RHAMNOIDES

Argousier, voilà sans doute ce qui vous évoque un peu plus que son nom scientifique. Même si ces fruits sont assez peu consommés, on leur prête des qualités en jus ou bien cuisinés en tartes. L’arbuste est assez volumineux et ses pousses sont épineuses. Son feuillage fin et gris est décoratif contrairement à sa floraison peu remarquée en avril. Il en est tout autre pour ces baies, car leur couleur orange vif ne passe pas inaperçu. Elles sont réparties par dizaines le long des branches principales et des ramifications. Elles restent ainsi collées aux branches de septembre à février bien que, tellement appréciées des oiseaux, elles ne durent pas aussi longtemps. Cet arbuste est dioïque, il existe donc des sujets mâles et d’autre femelles. Les deux sont donc obligatoires pour que les pieds femelles fructifient. Ils résistent enfin aux embruns, une aubaine pour les jardins de bord de mer.

6. LEYCESTERIA FORMOSA

Plus connu sous le nom d’arbre aux caramels, le Leycesteria est un arbuste facile d’entretien. Il pousse sans forcément nécessiter de taille en raison de son port naturellement attractif. Semi-persistant, plusieurs cultivars existent aux nuances de feuilles plus ou moins claires. La floraison s’étale de juin à octobre sous la forme de grappes rougeâtres. Chaque petite fleur blanche s’épanouit sous les calices. S’en suit une fructification en boules presque noires. Ces baies, comestibles, ont un goût de caramel et sont particulièrement appréciées des oiseaux. La saveur est intéressante mais pas pour en déguster un bol entier. Une originalité pour allier l’utile à l’agréable. La grappe persiste ainsi une bonne partie de l’automne, prolongeant l’attractivité générale du buisson.

7. LONICERA KAMTSCHATICA

La baie de mai est un petit fruit qui commence à apparaître en rayon en compagnie des plus célèbres. Il s’agit en fait d’une espèce de Chèvrefeuille, dont les proches cousins sont grimpants et produisent des fleurs au parfum connu de tous. Celui-ci est arbustif et fleurit en sortie d’hiver avec de petites fleurs blanches dépourvues de parfum. C’est après pollinisation que viennent les baies allongées et cylindrique, couleur Myrtille et à la peau couverte de pruine. C’est leur récolte au mois de mai qui leur a value leur nom vernaculaire. La saveur des fruits est, là encore, proche de la Myrtille. Ils sont très riches en vitamines B et C. Plantez au moins deux pieds afin d’encourager une meilleure pollinisation et donc une meilleure récolte.

8. LYCIUM BARBARUM

Plus connu sous le nom de Goji, voici un arbuste qui a été plébiscité pour ses nombreuses vertus antioxydantes. On l’utilise d’ailleurs en Asie pour ces mêmes caractéristiques connues et reconnues depuis des siècles. Ses baies sont consommées essentiellement déshydratées car leur saveur lorsqu’elles sont fraiches est peu ragoutante. L’arbuste en lui-même pousse très vite et de façon plus que désordonnée. Il ne faut pas le choisir pour ses attributs esthétiques mais bel et bien pour sa productivité. Une mention honorable tout de même pour sa floraison violette printanière très décorative.

9. MORUS ROTUNDILOBA ‘MOJO BERRY’

Le Murier des montagnes est une variante du célèbre Mûrier platane mais aux dimensions bien plus modestes. Il possède alors les avantages de son cousin en termes de fructification mais en étant plus adapté aux petits jardins ou à la culture en pot. Cette sélection récente est autofertile, un seul pied suffit donc pour assurer une récolte. Le tout donne un petit buisson compact et remontant, ce qui veut dire que les fruits se forment puis murissent sans discontinuer de juin à septembre. Les fruits se forment sur les jeunes branches comme les plus anciennes. Leur forme granuleuse et leur couleur noire est très similaire aux Mûres des Ronces, nettement plus connues. Leur goût s’en rapproche également avec toutefois une note plus douce et moins acidulée.

10. TAXUS BACCATA

L’If est sans doute l’arbre de cette liste dont vous vous demander sans doute ce qu’il fait là. En effet, la quasi-totalité de ce qu’il produit (aiguilles, branches, racines, graines) est très toxique voire mortel en raison de la production d’une toxine appelée taxol. Souvent utilisé en haies pour sa facilité d’entretien, l’If est bonzaïfiable et se rencontre dans de nombreuses formes taillées selon l’art topiaire. Pour en revenir à ses fruits, seule la drupe (enveloppe molle et pulpeuse autour de la graine) est comestible. En automne, les fruits apparaissent, distinguable à leur couleur rouge écarlate. Cette drupe est sucrée et avec une texture gluante très originale. Il est important de ne surtout pas consommer la graine. Une ‘dangereuse’ expérience mais qui vaut le détour pour son goût et sa texture sans pareil.