DIX CUCURBITACÉES ORIGINALES ET MÉCONNUES

L’automne sans Citrouilles et autres Courges au potager ne serait pas un automne authentique. Qu’elles soient cultivées à des fins alimentaires ou simplement décoratives dans l’esprit d’Halloween, la famille des cucurbitacées est pour le moins étonnante. Alors que la plante en elle-même est très similaire d’une variété à l’autre, la forme, la couleur, le goût ou la texture des fruits qui en résultent en est tout autre. Des plus petites ne dépassant pas quelques dizaines de grammes aux gigantesques des records de poids et leurs centaines de kilos, nous allons voir une sélection de courges inattendues, originales mais toutes aussi faciles à cultiver qu’un Potiron.

1. COURGE ÉPONGE

Cette première variété peut paraître tout à fait banale au stade jeune du fruit car elle ressemble à s’y méprendre à un Concombre. Avec une forme allongée de 30 à 50 cm, une peau d’un vert prononcé et une plante coureuse qui se palisse sur un grillage, nul ne pourrait penser à sa particularité. Son secret se révèle une fois à maturité. On la récolte en automne mais pas pour la consommer car elle est non comestible mais plutôt pour la faire sécher. C’est une fois l’enveloppe épaisse ôtée que l’on comprend mieux son originalité. L’intérieur de cette courge est composé d’un maillage abondant de fibres  similaires à celles d’un gant de crin. On l’utilise alors à ces fins pour sa robustesse et sa longue conservation.

Astuce : coupez l’extrémité lors de la récolte pour en ôter les pépins et la chair, l’éponge obtenue sera de bien meilleure qualité.

2. COURGE JACK O LANTERN

Peu originale car très connue, surtout aux États-Unis. Mais quelle aurait été cette liste sans la reine des Courges ? Jack o lantern est la variété phare d’Halloween puisqu’on l’utilise pour réaliser les fameuses têtes décoratives servant de lampions où chacun pourra laisser libre cours à son imagination en lui donnant des expressions tantôt joyeuses, tantôt tristes et parfois épouvantables. Il est possible de graver des inscriptions sur sa peau lorsque le fruit est jeune, elles apparaîtront ensuite avec évidence une fois le fruit arrivé à maturité. En France, on la cultive assez peu bien qu’elle soit en plus comestible. Une façon ludique et simple de faire découvrir cette grande famille aux plus petits et surtout de leur faire manger des légumes une fois Halloween passé.  Simple à cultiver, elle produit des fruits de toutes tailles qui se conservent de longues semaines en cave, au sec et si la peau n’est pas abîmée.

3. COURGE MUSQUÉE HEIPIJIANGBINGGUA

Bien qu’elle ait un nom imprononçable digne d’un mot de passe ultra sécurisé, voici une petite Courge fort sympathique. Originaire de Chine, on la cultive pour son goût car celle-ci est comestible. Très productive et vigoureuse, ses fruits d’environ 1 kilo arrivent à maturité après 80 à 130 jours faisant d’elle une variété tardive qui se récolte de septembre à novembre. En Chine, on consomme parfois les fruits jeunes car leur goût est plus prononcé qu’à maturité complète. Elle se remarque non seulement par sa forme boursouflée mais aussi par sa peau presque noire enveloppant une chair compacte et jaune intense.

4. COURGE SERPENT

Parfois connue sous le nom de Patole ou Fleurs dentelles, nous avons affaire ici à une Courge dont la forme est encore plus inédite. Bien que bizarroïde, elle est comestible de bien des façons. On la cultive comme une plante grimpante annuelle surtout si l’on veut profiter au mieux de ses fruits. Ces derniers se remarquent à leur longueur pouvant avoisiner les 2 m, tout cela avec un aspect ondulé et une forme fine faisant penser à un serpent suspendu dans le vide. Ses fleurs sont dentelées, une chose originale une fois de plus pour une plante de cette famille. Côté cuisine, on consomme cette Courge toujours cuite pour qu’elle exprime la douceur de ses saveurs. Avant leur maturité, ils peuvent se consommer comme les Haricots verts car leur chair et leur peau sont tendres. Une fois matures, seule la chaire reste appétissante et s’utilise comme de la chair de tomate, en gratin ou pour accompagner une purée de légumes.

5. GOURDE AMPHORE

Dans la famille des cucurbitacées, il existe une catégorie appelée Gourde. Ce sont des variétés nommées ainsi en raison de l’enveloppe dure et épaisse qu’elles forment et que l’on utilise une fois vidée de leur pulpe comme objet décoratif. L’intérieur est étanche après séchage, d’où son nom. Ces Courges ne se consomment pas. Elles prennent une forme d’amphore avec une taille d’environ 60 cm de long pour 20 cm de diamètre. Elles se travaillent parfois en photophores avec la conception d’objets uniques, écologiques et originaux.

6. MELON D’HIVER XIAODONGGUA

Les variétés de Melon ne se limitent pas seulement à ceux que l’on consomme l’été avec leur chair orangée délicieusement sucrée. Le Melon d’hiver se consomme cuit à la vapeur, en soupe ou bien dans des préparations comme la ratatouille. Les chinois l’utilisent aussi parfois confit ou dans des boissons. La forme de cette variété est cylindrique pour un fruit d’environ 5 kg qui se conserve à merveille, un autre point de différence avec le Melon habituel. Sa peau se recouvre d’une pruine blanche comme garnie de minuscules poils blancs. Une variété des plus intrigantes pour les amateurs de nouvelles saveurs.

7. POTIRON ATLANTIC GIANT

Voici le poids lourd de cette liste d’originalités. Connu pour être cultivé surtout à des fins de record de poids, ce Potiron pourrait servir à la confection de centaines de litres de soupes. Cette variété fait l’objet d’une sélection génétique accrue chez les personnes la cultivant dans le but de créer le fruit le plus gros possible. Les records du monde s’établissent à plus de 500 kilos. Pour arriver à de telles proportions, des conditions de culture bien particulières sont recommandées. Au-delà de cette taille gargantuesque, le fruit est comestible mais aux saveurs plus que basiques. En raison de sa productivité, elle peut aussi s’utiliser pour nourrir les animaux comme les poules ou les moutons à moindre coup.

8. POTIRON BLEU DE HONGRIE

Puisqu’il y en a de presque toutes les couleurs, que diriez-vous d’un Potiron bleu ? Votre vœu est exaucé avec la variété ‘bleu de Hongrie’. Elle apporte un brin d’inattendu dans le potager. Il est aussi décoratif que délicieux. L’épiderme bleu clair enferme une chaire dense, sucrée et savoureuse. Le bleu de sa peau ne se retrouve malheureusement pas dans les plats que l’on peut faire avec cette variété. Utilisez-la en purées, tartes, soupes ou autres gratins, seule ou accompagnée d’autres légumes. Sa conservation est excellente, vous pourrez alors la consommer tout au long de l’hiver en gardant les fruits propres et sans les éplucher. Gardez aussi le pédoncule au moment de la récolte pour optimiser encore un peu plus cette conservation.

9. POTIRON GALEUSE D’EYSINES

Il existe beaucoup de variétés de Potiron galeux. On les surnomme ainsi en raison des boursouflures beiges et calleuses qui se forment sur une bonne partie de la peau des fruits. Bien qu’il ne s’agisse aucunement d’une maladie ou de la présence d’un ravageur, elles en deviennent peu ragoutantes, et pourtant ! Ce Potiron n’est pas exclusivement cultivé à des fins décoratives pour les amateurs de bizarreries, il est bel et bien excellent. Son goût est intense, tendre et très sucré pour des fruits compris entre 5 et 10 kg. Il se consomme de bien des manières, tant dans des recettes sucrées que salées. N’ayez plus crainte quant à son aspect inquiétant.

10. POTIRON PETIT BONNET TURC

Le dernier Potiron de notre sélection regroupe à la fois le côté décoratif et le côté comestible. Avec sa forme asymétrique, on remarque une excroissance semblant sortir du haut du fruit. Sa teinte orange vif marbrée de vert et de blanc le rend fort sympathique visuellement parlant. Ses fruits d’environ 15 cm de diamètre pour 500 g peuvent rejoindre une décoration automnale en compagnie de Coloquintes. Côté goût, on le réserve aux soupes ou associé à d’autres légumes en gratin car ses saveurs sont assez banales. Sa conservation est excellente, c’est pourquoi il aura toute sa place au jardin comme à la maison pour allier l’utile à l’agréable.