De plus en plus à la mode, les plantes d’esprit méditerranéen s’invitent dans nos jardins. Qu’elles soient d’Afrique, d’Amérique du sud ou d’Australie, certaines sont bien plus rustiques qu’on pourrait le penser, si les bonnes conditions de culture sont réunies. Elles peuvent être faciles à vivre à condition de ne pas les planter dans le premier massif venu.
Vous devrez dans un premier temps, vous assurer de la bonne exposition, que ce soit sur le plan de l’ensoleillement ou de l’hygrométrie du vent.
Ensuite, il s’agit de recréer au mieux le sol qui leur convient afin d’adapter le vôtre aux besoins de telle ou telle plante. Vous allez voir que malgré leur provenance d’un même continent, les besoins peuvent être radicalement différents d’une plante à l’autre car les climats australiens sont vraiment diversifiés.
En pleine terre, les choses sont souvent possibles en bord de Seine ou bien sur le littoral, deux ambiances bénéficiant de la douceur de la mer durant l’hiver.
En cas de doute et pour les plus frileuses, une culture en pot est recommandée. Vous pourrez alors bénéficier de ces originalités avec quelques précautions de protection hivernale si nécessaire.
1. CLIANTHUS PUNICEUS
Hauteur x Largeur : 1,50 x 80 cm
Exposition : Soleil
Sol : Bien drainant sans excès d’eau
Couramment appelé pince de homard en raison de sa floraison si particulière, le Clianthus est une véritable originalité. Ses grosses fleurs rouge écarlate ou blanches de 7 cm de longueur se déploient au printemps, d’avril à juin. Son feuillage est similaire à celui d’un Gleditzia et proche de l’Acacia, vert foncé et brillant. A l’origine, il s’agit d’un arbuste de petite taille, il sera d’autant plus nanifié dans nos régions car il est tout de même assez frileux, mieux vaut donc l’utiliser en pot sur la terrasse afin de le garder en bonne santé plus facilement. Il se réserve aux jardiniers déjà un peu aguerris aux plantes exotiques.
2. COPROSMA PACIFIC
Hauteur x Largeur : 1 m x 1 m
Exposition : Plein soleil
Sol : Léger et drainant à frais
Le Coprosma est un petit arbuste tout à fait remarquable de par la couleur de son feuillage si « tape à l’œil ». Les cultivars sont nombreux et arborent fièrement de nombreuses nuances, du rose bonbon, vert et pourpre de ‘pacific dawn’, au pourpre presque noir du ‘pacific night’. Les couleurs flamboyantes ne s’arrêtent pas là car le Coprosma change sans cesse de couleurs au fil des saisons. La floraison estivale ne présente que peu d’intérêt car très peu visible. Comme le Coprosma est dioïque, il existe des pieds mâles et des pieds femelles. Ces derniers, lorsqu’ils sont pollinisés, se couvrent de petits fruits oranges assez jolis. Sa résistance au froid est de l’ordre de -5 °C, il doit donc être planté absolument au bord d’un mur orienté plein sud en situation protégée.
3. CORDYLINE AUSTRALIS
Hauteur x Largeur : 3 m x 1 m
Exposition : Plein soleil
Sol : Bien drainé surtout en présence de terre argileuse, pouvant être amendé
De plus en plus présente dans une bonne partie des régions de France, la Cordyline est une espèce très appréciée des jardiniers. Que ce soit pour la touche exotique qu’elle apporte mais aussi pour les belles dimensions qu’elle peut prendre, elle apporte une note de vacances aux abords de la terrasse. Assez similaire aux Yuccas, la Cordyline australe se démarque du Yucca gloriosa par son stipe (tronc) pouvant culminer à plusieurs mètres de hauteur. Il existe de nombreux cultivars aux colorie parfois flashi, rose, jaune ou vert tendre. Les plus rustiques sont évidemment l’espèce type ou encore les cultivars au feuillage pourpre.
4. DICKSONIA ANTARCTICA
Hauteur x Largeur : 1,50 x 1 m
Exposition : Très ombragée et humide
Sol : Peu importe, les racines du pied ne servent que d’ancrage, la fougère vie par absorption de l’humidité au niveau de sa tête
La Fougère arborescente est l’exception de toute cette sélection en ce qui concerne Les exigences de culture. Tout droit venue des forêts humides australiennes, la Dicksonia est sans aucun doute la fougère arborescence la plus rustique. Son feuillage meurt dès 0 °C mais la plante reste en vie sans protection jusqu’à -5 °C. Avec une bonne protection elle peut allègrement supporter les -10 °C. C’est son aspect préhistorique qui lui donne tout son intérêt mais sa culture nécessite d’être bien averti. L’installation d’une brumisation automatique du cœur est obligatoire puisque cette fougère ne peut survivre sans une forte humidité à cet endroit. Chaque année, de nouvelles frondes apparaissent au printemps puis en début d’été, c’est pour cette raison que la croissance est très lente. A essayer après s’être bien informé sur sa culture.
5. GREVILLEA JUNEPIRINA
Hauteur x Largeur : 1,50 m X 2 m
Exposition : Plein soleil
Sol : Très drainant et pauvre
Le Grevillea est l’un des arbustes de cette liste parmi les plus rustiques puisqu’il affiche fièrement une tenue à -10 °C -12 °C. Idéale en bord de mer, il résiste aux embruns lui donnant un atout de plus quant à sa polyvalence. Vous pourrez toutefois l’installer aussi dans les terres, devant un mur au plein soleil ou aux abords d’une terrasse. Sa floraison se déploie sur l’extrémité des tiges durant le printemps et le début de l’été. Ce sont d’originales petites araignées rouge écarlate rappelant un peu la Monarde. Ses feuilles fermes et vert foncé sont portées sur des tiges robustes et horizontales, le tout avec une forme globale étalée.
6. GRISELINIA LITTORALIS ‘bantry bay’
Hauteur x Largeur : 1,50 m x 1,20 m
Exposition : Soleil, mi-ombre
Sol : frais à sec
Le Griselinia est un arbuste de littoral néo-zélandais, il est nettement plus rustique qu’on ne pourrait l’imaginer avec ses -12 °C et c’est pourquoi il peut tout à fait être planté en bord de Manche. Ce cultivar au feuillage largement panaché de vert tendre et de jaune est tout à fait décoratif et lumineux. Il fera office de plante de haie brise vue et brise vent. A l’intérieur des terres, vous pourrez aussi le planter si le sol est bien drainé au préalable. Il supporte en revanche moins bien la taille, elle doit être faite en sortie d’hiver en coupant au maximum un quart de la ramure. Un peu plus original et surtout moins connu que les célèbres Fusains du Japon, le Griselinia va certainement être de plus en plus présent au fur et à mesure des années.
7. HARDENBERGIA VIOLACEA
Hauteur x Largeur : 2 m x 2 m
Exposition : Plein soleil
Sol : Non calcaire, filtrant mais tout de même frais
Voilà à présent une plante grimpante parfois appelée Glycine australienne en raison de la couleur de ses fleurs mauves et de leur forme rappelant un peu la Glycine asiatique. Nettement moins rustique que cette dernière l’Hardenbergie supporte néanmoins -5 °C. Sa croissance est rapide et elle doit être obligatoirement palissée le long d’un mur plein sud. Ses feuilles allongées sont persistantes et sa végétation dense, une petite grimpante tout à fait remarquable et encore très méconnue en France.
8. HEBE WIRI CHARM
Hauteur x Largeur : 90 cm x 1 m
Exposition : Soleil, mi-ombre
Sol : Peu exigeante tant qu’il est drainé
Le monde des Véroniques arbustives est des plus vaste, les formes et les couleurs de feuillages y sont toutes plus originales les unes que les autres. Ce sont de petits buissons compacts persistants qui tolèrent très mal la taille. Plutôt assez rustiques lorsque l’on connaît leurs origines, elles se plantent sans protection particulière en Normandie jusqu’à -15 °C. L’Hebe wiri charm se démarque des autres espèces de par son abondante floraison rose bonbon sous forme de grandes grappes pour le genre durant tout l’été. Elle peut être plantée en pot, en pleine terre, en bord de mer ou dans les terres, une originalité polyvalente.
9. LOPHOMYRTHUS X RALPHII ‘magic dragon’
Hauteur x Largeur : 1m x 80 cm
Exposition : Soleil, mi-ombre
Sol : Profond, riche, drainé et de préférence acide
Le lophomyrthus est assez proche visuellement du Coprosma mais les différences sont nombreuses. Ses feuilles largement rosées sont fines et tendres, portées par des tiges frêles et pourprées. L’arbuste allie avec brio légèreté et port compact, mettant d’autant plus en valeur sa floraison blanc crème durant l’été. Il est assez frileux mais tolère tout de même les -6°, une résistance honorable pour une plante unique en son genre. Avec sa taille modeste, vous pourrez tout à fait le cultiver en pot où il déploiera toute sa splendeur hiver,comme été, en raison de ses feuilles persistantes. Il supporte enfin très bien la taille, une alternative aux buis en pots beaucoup plus fantaisiste.
10. PHORMIUM TENAXP
Hauteur x Largeur : 2 m x 2 m
Exposition : Plein soleil
Sol : Tout type de sols sauf gorgés d’eau. Sa tolérance à l’humidité hivernale est plus importante que beaucoup d’autres plantes australiennes.
Plus communément appelé Lin de Nouvelle-Zélande, le Phormium se démocratise de plus en plus au nord de la Loire. Avec les étés de plus en plus chauds et les hivers doux, sa culture devient possible sans trop de contraintes. Il résiste assez aisément à -10 °C pour l’espèce type ou les cultivars pourpres. Sa floraison arrive en été avec de grandes hampes florales qui dépassent le feuillage. Cette hampe est ornée d’épis violacés mais la floraison demeure peu généreuse dans notre région. Il existe de nombreux cultivars dont la culture en pot est recommandée avec des nuances panachées de rose, jaune ou fuchsia. Il tolère enfin très bien le vent même desséchant.