DIX PLANTES RÉSISTANTES AU VENT

Au mettre titre que le froid, la sécheresse ou un sol ingrat, le vent est parfois préjudiciable à un jardin. Plusieurs types de vents existent et il faut savoir s’adapter en plantant des espèces capables de s’en accommoder. On retrouve les vents salés de bord de mer, chauds et desséchant l’été, les vents dominants et quasi continu en plaine ou encore les vents glacials d’est l’hiver.

Les effets de ces vents peuvent être multiples : de la branche cassée à la déformation de la ramure en passant par des dessèchements de feuilles ou des brûlures.

Ces conditions sont d’autant plus accentuées par l’ouverture des paysages agricoles et la plantation insuffisante de haies ou d’arbres dans les régions rurales. Il faut savoir qu’une haie d’une hauteur de 1 m suffit à protéger 10 m au sol.

La forme des plantes capables de résister aux vents peut être complètement différente, de la vivace mousse à l’arbre solidement ancré. Voici une liste complète pouvant vous aider à vous orienter.

1. AMELANCHIER LAMARCKII

L’Amélanchier est un petit arbre couramment utilisé dans les haies bocagères  ou les haies coupe-vent entre les parcelles de culture. C’est dire son adaptabilité et sa rusticité. Il ne demande rien en particulier et s’adapte facilement aux milieux ouverts, associé à d’autres essences ou bien seul. Au printemps, il se recouvre presque intégralement de fleurs blanches au même moment que les feuilles débourrent. Ces fleurs donnent de délicieux petits fruits violacées pendant l’été, finement sucrés, comestibles et de ce fait appréciés des oiseaux. Une fois l’automne venu, son feuillage vire du vert au rouge écarlate en suivant de nombreuses nuances d’oranges. L’Amélanchier est à la fois un allié de taille en situation ventée à l’intérieur des terres mais également admirable en toutes saisons.

2. ARMERIA MARITIMA

Comme son nom l’indique, l’Armeria maritima (maritime) ou Gazon d’Espagne est une petite plante vivace qui aime le vent et n’est pas sensible aux embruns. Il n’est pas rare de le voir pousser naturellement sur les falaises de notre littoral normand ou breton. Il pousse en petite touffe de feuilles fines, vertes et persistantes. Ses fleurs roses sont érigées au printemps en petite boules portées par des tiges souples et frêles qui s’animent à la moindre brise. Le Gazon d’Espagne n’est pas exclusif aux littoraux, vous pourrez le planter à l’intérieur de terres dans des ambiances rocailleuses en compagnie d’autres vivaces mousses. Sa culture est aussi possible en pots.

3. CALLUNA VULGARIS

La Bruyère représente à elle seule le paysage typique vendéen. Elle pousse sans grandes exigence et supporte à merveille le vent même fort et chargé d’embruns. La Callune vulgaire est une Bruyère d’été qui débute sa floraison dès le mois d’août et se poursuit jusqu’en automne. Les fleurs se répartissent tout au long des tiges avec une très bonne floribondité. Plusieurs couleurs existent, blanches ou avec un camaïeu impressionnant de rose. Elle est persistante et pousse plutôt de façon érigée contrairement aux Erica d’hiver. Une taille d’après floraison est nécessaire pour la maintenir en forme surtout qu’avec le vent, elle peut avoir tendance à s’éclater rapidement à partir du cœur. Ceci ne lui porte pas préjudice car elle se marcotte naturellement mais l’effet visuel n’est pas des plus attractifs lorsque c’est le cas.

4. CYTISUS PRAECOX

Le Genêt à balais précoce est un arbuste pionnier, qui comme beaucoup de plantes de ce groupe est adapté aux conditions particulièrement rudes. En effet, les plantes pionnières colonisent en premier des endroits nus, pollués ou peu hospitaliers, ainsi le vent ne leur fait aucunement peur. Toutefois, ceci ne veux pas dire que c’est un simple Genêt piquant et peu attractif. Les Genêts précoces sont florifères à souhait et poussent très vite. Les fleurs en grand nombre ont la forme caractéristique des plantes de la famille des fabacées. Jaunes, blanches, roses, rouges, cuivrées … bref, il y en a pour tous les goûts. C’est à partir de mars et durant un bon mois qu’elles apparaissent, chargées d’effluves. Son feuillage tout fin vient en prolongement des tiges dressées et est caduc. Un peu à la façon des Bruyères ou des Lavandes, il a vite tendance à s’écarter du centre, c’est pourquoi une taille après chaque floraison lui assurera une meilleure durée de vie.

5. DELOSPERMA COOPERII

Que serait une liste de plantes résistantes au vent sans une plante succulente. Le Pourpier vivace est une petite plante grasse de plus en plus appréciée pour sa résistance hors norme. La seule chose qu’elle craint est l’excès d’humidité. Si ce n’est pas le cas, elle pousse n’importe où, même s’il n’y a que très peu de terre ou que le vent est violent et même salé. Sa croissance au ras du sol fait qu’elle s’enracine au fur et à mesure de sa croissance, lui donnant un solide ancrage. Son intérêt le plus remarquable est sa floraison qui s’étend sur tout l’été par des belles fleurs aux pétales d’une finesse absolue. Chaque fleurs s’ouvre en présence du soleil et se referme lorsque vient le soir. En pot ou en pleine terre, le Delosperma cooperi se naturalise sans aucun problème avec une touche de couleur qui ne manquera pas d’attirer l’œil.

6. GINKGO BILOBA

L’arbre aux 40 écus est célèbre pour plusieurs raisons mais surtout pour le fait d’être l’un des rares arbres à avoir survécu à l’explosion de Tchernobyl. Il a traversé les siècles en étant le seul arbre à ne faire partie ni des conifères ni des feuillus, les deux catégories qui regroupent l’ensemble du règne végétal. La résistance à la pollution, au froid extrême, au feu et aux vents sont à rajouter à son palmarès. Il résiste à ceci pour deux bonnes raisons :

– Un enracinement hors pair qui lui assure un ancrage à toute épreuve

– Un port très léger durant ses 20 premières années qui lui confère une faible prise au vent pendant lequel il met en place son système racinaire puissant et profond.

Ses feuilles en forme d’écus sont vertes et caduques. Elles prennent une couleur jaune d’or à l’automne avant de chuter, un vrai spectacle pour les yeux. Une véritable force de la nature qui se décline à présent en plusieurs cultivars nains pour les petits jardins.

7. OSMANTHUS BURKWOODII

Le genre des Osmanthes est lui aussi réputé pour sa résistance aux vents. Ses feuilles épaisses et drues lui permetent d’être à l’aise dans la plupart des conditions. De plus, il pousse relativement lentement, lui donnant tout le temps nécessaire à un enracinement ramifié et solide. L’Osmanthe burkwoodii a beau être persistant, il n’est pas très dense et ses branches sont souples surtout lorsqu’il est jeune. Il peut devenir compact s’il est taillé à la manière des Buis dont il est une alternative intéressante. Un de ses autres avantages est une floraison finement parfumée au mois d’avril. Ce sont de toutes petites fleurs blanches qui éclosent en bouquets à l’aisselle des feuilles sur l’ensemble des branches. Si discrètes soient elles, elles sont si nombreuses et contrastantes avec le feuillage vert foncé qu’on ne manque pas d’être admiratif.

8. PINUS MUGO ‘MOPS’

Les conifères originaires des zones montagneuses sont eux-aussi régulièrement exposés aux vents forts et surtout froids. Il est originaire des chaînes montagneuses européennes où le froid est monnaie courante. Cette forme naine est idéale en petit ou grand jardin, planté en rocaille ou en pot. C’est un bon choix si vous résidez en altitude ou bien sur un plateau exposé au vent dominant régulier. Il est très peu exigeant et pousse naturellement en une petite boule compacte sans nécessiter de tailles quelles qu’elles soient. Associez-le à d’autres conifères aux besoins similaires, il embellira votre jardin avec délicatesse et originalité.

9. STIPA TENUIFOLIA

La graminée se met en scène au moindre mouvement d’air. Telle une plume dans le vent, le Stipa ou cheveux d’ange est sans doute l’une des graminées les plus gracieuses. Ses feuilles toutes plus fines les unes que les autres sont densément groupées pour former une touffe à la fois compacte et légère. Sa floraison estivale survient en prolongement de ses feuilles comme un petit feu d’artifice blond. Il est apprécié pour cette finesse mais aussi sa facilité à se cultiver et se naturaliser au jardin. Il se ressème allègrement aux alentours de la touffe, idéal dans un jardin de style champêtre et naturel surtout lorsqu’on l’associe à des plantes vivaces à fleurs. Il résiste bien à la sécheresse et aux vents desséchants, vous pouvez le planter les yeux fermés.

10. TAMARIX RAMOCISSIMA

Le tamaris d’été est un arbuste qui se rencontre facilement dans les jardins littoraux. Il est reconnaissable entre tous à sa floraison abondante sur le bois de l’année précédente. Ce sont des centaines de petites fleurs rose bonbon qui recouvrent quasi la totalité de la jeune ramure. Le feuillage, proche de celui d’un Genêt et ressemblant de loin à un conifère lui procure un aspect léger mais par contre très disproportionné. En effet, le Tamarix n’est pas le roi de la symétrie, il pousse vite, n’importe comment et dans tous les sens. Pour toutes ces raisons, il est conseillé de le tailler même fortement après la floraison de manière à le maintenir en forme raisonnable. C’est un très bon brise vent capable de résister aux conditions les plus mauvaises autant en termes de sol qu’en atmosphère qu’elle soit très ventée, salée ou même polluée.