PLANTES, Plantes pour le jardin

LA CITROUILLE D’HALLOWEEN

La citrouille d'Halloween

Symbole même de cette fête automnale, la Citrouille n’est pourtant pas le fruit d’origine de cette tradition maintenant millénaire. Elle s’est imposée pour diverses raisons et la pratique de la Citrouille creusée pour Halloween a su séduire les grands comme les petits. Plus largement, c’est une manière ludique d’aborder le jardinage et les activités manuelles avec les plus jeunes. De la plantation de la graine à la conception de la tête la plus grimaçante du quartier, revenons un peu sur l’histoire d’Halloween et de ses citrouilles.

1. UN PEU D’HISTOIRE

Le début de l’histoire d’Halloween se situe en Irlande et en Écosse il y a plus de 2000 ans, où une fête celtique était organisée par les druides le 31 octobre pour célébrer la fin de l’année. De fil en aiguille, l’église catholique remplace cette fête par la Toussaint (‘All hallows’ en anglais) le 1er novembre. Les deux célébrations finissent par se mélanger et naît l’expression ‘All hallows eve’ qui sera déformée avec le temps en ‘Halloween’ signifiant ‘Le soir de tous les saints’. Cette fête s’étend à travers le monde au fil des siècles, d’abord en Amérique puis beaucoup plus tard en Europe.

À l’origine, le légume creusé était un Navet, puis vient le Rutabaga et la Betterave fourragère. C’est en Amérique qu’ils utilisèrent la Citrouille pour sa facilité à la creuser et pour sa couleur plus vive, qui entra vite dans la tradition. De nos jours, il s’agit d’une fête plus commerciale que religieuse qui permet de relancer une certaine demande durant une période plus creuse. Elle regroupe tous les âges autour d’une ambiance mystérieuse, symbole de l’automne et où l’on aime se faire peur avec toujours un côté un peu mystique et magique qui ressort de ses origines profondes. En Lorraine, la tradition de la Betterave grimaçante perdure à cette même date. Les enfants y creusent des têtes  comme une symbolique de la fin des récoltes.

Il existe aussi une légende associée à Halloween et qui donna le nom à la célèbre Citrouille que l’on sculpte, ‘Jack O’Lantern’. Il s’agit d’un personnage légendaire associé à cette fête dont l’histoire est la suivante :

« Jack était un homme alcoolique et avare qui a tenté durant toute sa vie d’échapper aux tentations du diable, en vain. Une fois son jugement arrivé, ne voulant pas aller en enfer, il négocia avec ce dernier. Rejeté du paradis de par ses actions sur Terre, il se voit négocier une seconde fois avec le diable qui lui refusa à son tour les portes de l’enfer. Il fut donc condamné à l’errance éternelle avec une seule braise comme faveur reçue. Il creusa alors un Navet pour y abriter sa braise et pouvoir s’en servir comme une lanterne. Depuis ce jour, Jack réapparaîtrait chaque année le jour de sa mort le 31 octobre avec sa lanterne pour seule compagnie. »

2. LA CITROUILLE ‘JACK O’LANTERN’

Plusieurs variétés sont utilisées pour la fabrication des têtes d’Halloween comme le Potiron ‘rouge vif d’étamp’ ou le Potimarron. Toutefois, la variété typique et authentique qui se prête le mieux à cette exercice est ‘jack o’lantern’. Grâce à sa taille et ses proportions, elle est idéale pour çà, bien que gustativement elle est peu intéressante.

C’est une variété coureuse qui s’étale au sol et produit entre 2 et 5 fruits par pied, de 20 cm de largeur pour 25 cm de hauteur. Sa chair est épaisse, orange pâle que l’on utilise surtout en soupe ou en confiture pour en rehausser le goût.

2.1. La culture

La Citrouille est un légume qui demande un sol très riche pour prospérer, raison pour laquelle elles sont parfois cultivées directement sur le tas de compost. N’hésitez donc pas à prévoir un copieux amendement de compost et de fumier composté lorsque vous préparez le sol.

Le dégagement de la zone est aussi primordial, car elle se développe sur plusieurs mètres, pensez bien à çà lorsque vous ferez votre plan du potager pour la future saison.

En termes de luminosité, du soleil, du soleil et encore du soleil. C’est le second facteur clé à leur bon développement et à la formation de beaux fruits. La ventilation est aussi très importante pour éviter tout risque de maladies cryptogamiques en cours de culture.

2.2. Le semis

Les graines de Citrouilles sont grosses, ce qui facilite le semis même pour les débutants. Celui-ci débute en avril pour un semis en godet sous serre ou à l’intérieur de la maison avec une température minimum de 12°C. Le besoin de chaleur est important pour assurer une levée optimale.

Semez une graine par godet, préalablement garni de terreau spécial semis. Elle sera positionnée point vers le bas et enterrée pour affleurer le haut du pot. Humidifiez ensuite le substrat sans le détremper, le risque de pourriture est assez élevé, il faut donc maintenir le substrat simplement frais. Les godets seront bien sûre placés dans un endroit le plus lumineux possible.

Pour semer directement en place dans le potager, vous devrez patienter la mi-mai afin que le risque de gelées soit totalement écarté. Semez dans un sol bien ameubli et amendé par poquets de 3 graines. Chaque poquet devra être distancé de 1 m et de 2 m entre chaque rang afin de leur laisser une place suffisante pour grandir. Au stade de 2 feuilles les deux plants les plus faibles du poquet seront éliminés au profit du plus fort.

2.3. Le repiquage

Tout comme pour le semis en place, le repiquage débute à la mi-mai en pleine terre. Le sol est suffisamment réchauffé et plus de problèmes de gelées. Le distance reste la même et les consignes de travail du sol aussi. Le plus souvent vous repiquerez vos jeunes plants au stade deux feuilles en faisant une petite cuvette pour retenir l’eau d’arrosage, car oui, les Citrouilles sont très gourmandes en eau.

Un dernier conseil consiste à pailler chaque pied à l’aide de paille de blé ou de tout autre paillis organique non acide. Ceux-là permettront de conserver la fraîcheur au pied plus longtemps et que la plante résiste mieux aux stress hydriques récurrents en été.

2.4. L’entretien

Si tout a bien été respecté en termes de distanciation de la plantation, les travaux d’entretien sont peu nombreux.

– La fertilisation est inutile puisque l’amendement initial doit être suffisant pour tout le cycle de culture.

– L’arrosage, lui,  est primordial et doit être bien suivi, surtout en été. Celui-ci sera garant d’une bonne production et de fruits de bonne taille. Arrosez de préférence le soir ou tôt le matin en veillant à ne pas mouiller les feuilles pour éviter toutes maladies.

– La taille peut se faire au stade 5 feuilles pour forcer la plante à se ramifier et augmenter potentiellement la production, tout en la rendant plus compacte. Ceci permet d’éviter qu’une seule et même tige ne s’allonge sur des mètres et des mètres.

– Le sarclage n’est pas utile à son pied à partir du moment où le paillage a été bien effectué. Si quelques adventices récalcitrants venaient à pousser tout de même, désherbez manuellement et le tour est joué !

2.5. Les maladies

La Citrouille est surtout sensible à l’Oïdium. Il s’agit d’une maladie cryptogamique provoquée par un champignon reconnaissable à la poudre blanche qu’il forme sur les feuilles. Ce champignon est favorisé aussi par les expositions trop confinées, lorsque les nuits sont fraîches et humides durant la saison printanière et estivale. Il réduit la durée de vie de la plante, car la contamination s’étend au fil des jours.

Traitez de manière curative avec une solution de soufre micronisé. Les feuilles atteintes ne guériront pas des plaies et déformations produites par le champignon, mais la contamination s’en trouvera stoppée.

2.6. La récolte

Elle peut s’échelonner de septembre à novembre, mais il est important de le faire avant les premières gelées. Le dépérissement du feuillage et le brunissement du pédoncule sur le fruit est bien souvent signe qu’il est temps d’agir. Il est d’ailleurs très important de conserver ce pédoncule sur le fruit lors de la récolte, afin d’assurer une meilleure conservation par la suite.

Laissez sécher les fruits récoltés au sec et au soleil durant quelques jours avant de les mettre en cave. Le lieu de remise doit toujours être bien ventilé et avec une température supérieure à 12 °C.

À savoir qu’une fois le fruit creusé pour la conception des têtes lumineuses, il devra être cuisiné dans la foulée. La conservation durant tout l’hiver n’est possible que si le fruit n’a subi aucune blessure.

3. LA FABRICATION DE LANTERNES LUMINEUSES

Avant de vous atteler à cet atelier familial, un peu de préparation s’impose, vous devrez vous munir :

– De Citrouilles

– D’un saladier

– D’une cuillère à soupe robuste

– D’un couteau

– De bougies chauffe-plat

Une fois le tout réuni, place aux différentes étapes. Vous devrez bien entendu assister les plus jeunes lors des phases de découpe, car un peu de poigne s’impose.

  1. Tout commence par la découpe du chapeau en coupant en rond tout autour du pédoncule à l’aide du couteau. Ne le faites pas tomber à l’intérieur du fruit, sortez-le de manière à pouvoir atteindre l’intérieur.
  2. Ensuite, videz tout l’intérieur dans le saladier à l’aide de la cuillère à soupe. Vous y récoltez une pulpe mousseuse et filamenteuse ainsi qu’une grande quantité de graines.
  3. Une fois vidée, gravez avec la pointe du couteau la forme des yeux, du nez et de la bouche selon vos envies. C’est le moment de mettre sa créativité en jeu et sans aucune limite !
  4. Découpez tous ces pourtours tracés jusqu’à l’intérieur du fruit pour laisser passer la lumière.
  5. Une fois la découpe terminée placez votre bougie chauffe-plat à l’intérieur de la Citrouille, remettez-lui le chapeau découpé à la première étape et votre lanterne est prête à rejoindre le bord de la fenêtre.

Lorsque la fête d’Halloween s’achèvera, vous pourrez récupérer vos têtes lumineuses pour la fabrication de soupes ou de confitures, toujours en présence des plus petits pour une seconde activité ludique beaucoup plus culinaire.