La Menthe est l’une des plantes aromatiques les plus populaires pour son parfum reconnaissable entre toutes. La Menthe australienne n’est en revanche pas une variété de Menthe, mais bel et bien un petit arbuste qui n’a de similaire que le parfum mentholé de ses feuilles. Voici une originalité du jardin sec que vous pourrez acclimater sous nos latitudes.
1. DESCRIPTION
Originaire d’Australie, la Menthe australienne est aussi connue sous son nom scientifique Prostanthera cuneata. Bien que difficile à retenir pour les jardiniers amateurs, vous ne pourrez pas vous si vous la cherchez en pépinière. Cette plante appartient à la famille des Lamiacées tout comme la Menthe, la Lavande ou les Thym, eux aussi odorants.
1.1. Caractéristiques
La Menthe australienne est un buisson de taille modeste et au port compact. A l’âge adulte, il se développe de 60 cm de hauteur pour 1 m d’envergure. Son aspect global est irrégulier et asymétrique, il ne pousse pas en boule ou dans une tout autre forme régulière. Cette croissance lui donne un côté champêtre bien de chez nous alors qu’il n’en est rien.
On la reconnaît aussi à ses petites feuilles rondes et puissamment parfumées lorsqu’on les froisse. Elle exhale alors un parfum camphré très puissant aux nuances inhabituelles, à mi-chemin entre la Menthe et la Sauge arbustive. Les branches en sont recouvertes en tous sens, tellement qu’on en distingue à peine les branches souples qui partent de tous les côtés. L’arbuste est persistant à semi-persistant en fonction du climat hivernal. Il peut perdre une partie du feuillage, mais repousser de plus bel le printemps suivant. On lui note une rusticité de -12 °C, ce qui permet de l’installer dans bon nombre de régions en la plantant dans les conditions les plus favorables possibles.
Sa croissance n’est ni rapide, ni lente, elle pousse à son rythme, mais vous n’aurez besoin d’attendre que quelques années pour découvrir sa forme adulte. Ce n’est pas un arbuste qui vivra des dizaines d’années, car avec le temps, le centre peut se dégarnir, ce qui lui enlève un peu de son attractivité.
La floraison est longue puisqu’elle s’étale de mai à septembre avec des fleurs solitaires qui se regroupent surtout aux extrémités des tiges. De couleur blanche, leur cœur et la base des pétales sont finement pourprés. L’ensemble de la touffe se voit alors animé par ces belles fleurs, qui ne laissent pas non plus indifférents les insectes pollinisateurs en raison de leur côté mellifère.
Toutes ces caractéristiques font du Prostanthera une plante parfaitement adaptée à la plantation en pots.
1.2. Les différentes variétés
Bien que la Menthe australienne soit décrite comme l’espèce cuneata, on compte 50 espèces, toutes originaires d’Australie. Une seconde peut se trouver assez facilement est Prostanthera ovalifolia ‘variegata’.
Elle n’a rien à voir avec cuneata au premier abord. C’est un buisson de plus de 2 m de hauteur, assez aéré, aux feuilles vertes bordées de crème et aux fleurs roses soutenues. Ces fleurs ont toutefois exactement la même forme et le feuillage est lui aussi persistant et parfumé au froissement.
Attention tout de même, car cette variété est plus frileuse. Une très belle alternative à la Sauge arbustive, dont le port et le feuillage sont ressemblants.
2. LA PLANTATION
2.1. Où ?
La Menthe australienne grâce à ses origines, apprécie la chaleur. Le soleil est donc un élément clé à sa bonne santé. N’ayez pas peur de lui offrir du soleil, même brûlant, devant un mur ou la façade d’une maison. La mi-ombre ne lui sera réservée que dans les régions les plus chaudes ou en bord de mer.
Côté sol, elle aime les sols riches, humifères, mais surtout drainant. L’humidité en excès ou stagnante peut provoquer sa perte. Il en est de même dans les sols trop lourds. N’ayez pas peur d’amender votre sol de sable graveleux si besoin. Pour ce qui est du pH, une tendance acide est recommandée. Elle peut toutefois supporter la neutralité, mais surtout pas le calcaire.
2.2. Quand ?
Plantez le Prostanthera au printemps à partir du mois d’avril. Ceci dans le but d’éviter tous les éventuels problèmes cités précédemment (humidité, froid…). À cette saison, le sol se réchauffe et sèche progressivement, le risque de gelées s’amoindrit et la floraison commencera à s’amorcer d’ici un mois. Toutes les conditions sont donc réunies pour un enracinement de qualité tout en pouvant profiter de l’abondante floraison dès la première année.
Au sud de la Loire ou en pot, la plantation peut s’envisager en automne. Dans le premier cas, le froid et l’humidité ne posent pas de soucis. Dans le second, vous pourrez déplacer votre plante si besoin.
2.3. Comment ?
Une fois l’endroit sélectionné avec soin, le travail de préparation du sol est primordial surtout s’il semble peu propice au premier abord. Les amendements sont indispensables et doivent s’ajouter à la terre extraite lorsque vous faites le trou. Que ce soit le sable graveleux pour drainer, le terreau pour alléger, la terre de bruyère pour acidifier ou le compost pour enrichir, à vous de juger selon votre sol initial.
Une fois cette étape réalisée, le tour est joué. Terminez votre plantation en veillant à :
– Décompacter la motte en cas de chignon racinaire
– Ne pas enterrer le collet.
– Pailler le pied avec un paillis minéral de préférence (ardoise, gravillons, pouzzolane).
– Arroser abondamment pour chasser les bulles d’air du sol et que la terre soit bien en contact de la motte.
Pour une plantation en pot, il n’y a pas de préférence quant au choix du matériau. Choisissez simplement un pot d’au moins 30 cm de diamètre si vous voulez une présentation durable. N’utilisez jamais de soucoupe et veillez à ce qu’il soit percé. Le substrat doit être composé d’un quart de terreau agrumes, un quart de terre de bruyère, un quart de terre de jardin et un quart de sable graveleux.
3. L’ENTRETIEN
3.1. L’arrosage
Malgré le fait que la Menthe australienne n’aime pas l’excès d’eau, un arrosage suivi lors de la phase d’enracinement est indispensable. Adaptez l’apport en fonction des conditions météo. Des conditions sèches et il faudra arroser 2 à 3 fois par semaine. Des conditions humides et fraîches, 1 apport grand maximum par semaine. Ceci est valable durant les premiers mois qui suivent la plantation et jusqu’en septembre.
En pot, suivez la plante régulièrement. N’arrosez pas à l’excès, elle supporte mieux une période sèche qu’un excès.
3.2. La fertilisation
La Menthe australienne est assez gourmande, une fertilisation correcte permet d’encourager une floraison plus abondante et régulière tout en conservant un feuillage bien vert et dense. Elle est importante en pleine terre , mais d’autant plus en pot, car ses réserves sont plus restreintes.
Utilisez un fertilisant liquide, organique et complet une à deux fois au printemps. Choisissez ensuite un fertilisant de type fraisier ou tomate à partir de mai, à répartir 3 fois jusqu’en septembre. Le premier servira à la vigueur de l’arbuste, quand le second stimulera une floraison plus intense. Dans les deux cas, utilisez plutôt du liquide, car il n’occasionne pas de résidus sur le paillis minéral.
3.3. La taille
Le Prostanthera supporte très mal la taille et surtout lorsqu’elle est sévère. Ne rabattez donc jamais la touffe au risque de le voir dépérir. Le mieux est de ne rien faire, laissez sa forme naturelle et tout ira bien.
3.4. Les maladies et ravageurs
La Menthe australienne est peu sensible aux maladies. Elle peut en revanche se faire attaquer par toutes sortes d’espèces de Cochenilles, d’Aleurodes ou d’Acariens. N’ayez crainte, les attaques sont toutefois assez rares et interviennent surtout lorsque l’arbuste est affaibli ou dans des ambiances trop confinées.
En cas d’attaque, utiliser simplement une solution de savon noir ou un insecticide à base de pyrèthre.
Les autres problèmes visibles en cas de dépérissement inexpliqués seront toujours liés à de mauvaises conditions de plantation que ce soit dans la nature du sol ou l’emplacement.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
Les associations possibles sont très nombreuses étant donné que ce petit arbuste est relativement neutre et passe partout grâce à son aspect. Joignez-le à des scènes chaudes et d’ambiance plutôt méditerranéenne. Vous pourrez ainsi le planter aux côtés de plantes comme les Phormium, Cordyline, Pittosporum et autres Cistes.
Sachez également que la Menthe australienne supporte bien la concurrence racinaire, mais très peu la concurrence foliaire, qui peut lui nuire. En quelque sorte, cette plante a besoin de respirer pour rester dense et en bonne santé. C’est pourquoi vous pourrez aussi la planter aux côtés de plantes légères comme les graminées. Les Miscanthus, Carex, Panicum, Fétuques ou autres Stipa géants sera tout à fait adapté.
Côté fleurs, choisissez des plantes vivaces peu envahissantes et de tailles différentes. Parmi les meilleurs, vous pourrez l’accompagner de Sauges arbustives, Helianthemum, Arabis, Thym couvre sol, Santolines et autres Thalictrum.
Si vous aviez opté pour la plantation en pot, la Menthe australienne doit être plantée seule. Elle peut en revanche être accompagnée dans un jardin de pot, toujours en choisissant des compagnons comme cités précédemment dans la liste ci-dessus.
