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LA PLUIE AU JARDIN EN 10 QUESTIONS

L’eau est une ressource indispensable à la vie, sans laquelle elle n’est pas possible. Le monde végétal est intimement lié et dépendant de cet élément. Mais selon les régions, nous ne sommes pas logés à la même enseigne en termes de quantité disponible par an. C’est pourquoi les végétaux ont su s’adapter selon les apports en mettant en place des stratégies pour s’adapter à tel ou tel milieu. Mais si le manque est un problème, l’excès peut lui aussi le devenir. Nous allons en apprendre un peu plus sur cet élément et comment s’adapter au jardin selon les situations.

1. COMMENT SE FORME LA PLUIE ?

L’eau présente sous forme gazeuse dans les nuages résulte de l’évaporation qui se forme dans la nature, principalement dans les étendues d’eau. Associée à l’air, l’eau se condense autour de noyaux de condensation au fur et à mesure qu’elle s’élève. Par accumulation se forment des nuages qui peuvent alors produire les précipitations.

Selon la chaleur du nuage, l’eau peut se déverser sous forme liquide (pluie) ou solide (grêle, neige). Les gouttes d’eau grossissent par condensation de la vapeur d’eau et par un effet appelé coalescence. C’est un phénomène qui permet la réunification de deux substances identiques, en l’occurrence l’eau pour la formation de gouttes, plus ou moins grosses de quelques dixièmes de millimètre à 2 millimètres.

Lorsque ces gouttes deviennent trop lourdes pour être supportées par le courant ascendant (qui monte du sol), elles retombent au sol formant la pluie.

2. UN ARROSAGE PEUT-IL REMPLACER LA PLUIE ?

Lors d’une averse, l’air est chargé d’humidité et les plantes ouvrent leurs stomates (pores sur les feuilles capables de capter eau et minéraux). Les bienfaits d’une pluie sont incontestables et l’hydratation se fait naturellement par les racines mais aussi l’ensemble du feuillage.

Lors d’un arrosage, les conditions sont tout autres. On recommande de n’arroser que la base de la plante et donc de l’hydrater par les racines. En effet, mouiller le feuillage n’est pas utile car l’hygrométrie est faible en situation sèche, ce qui veut dire que les stomates des plantes sont nettement moins ouverts. Vous risqueriez alors le développement de maladies cryptogamiques surtout en ce qui concerne les cultures du potager.

On peut donc dire qu’un arrosage est une solution alternative à une pluie mais en aucun cas qu’elle ne la remplace.

3. Y A-T-IL UN LIEN ENTRE LE SOL ET L’HUMIDITÉ DANS UNE CULTURE ?

Les sources de stress chez les plantes viennent bien souvent du sol et d’un écart subit d’humidité ou de minéraux, conduisant à des carences, des déshydrations ou pourritures racinaires pour ne citer qu’eux.

La texture du sol est intimement liée à sa capacité de rétention en eau. Par exemple, un sol argileux aura une meilleure rétention en eau qu’un sol sableux, qui sera beaucoup plus drainant et laissera filer l’eau vers les strates profondes du sol. De même, un sol argileux desséché deviendra beaucoup plus difficile a réhydrater qu’un limoneux en raison de leur perméabilité différente.

Ainsi, la pluie peut tomber, mais selon votre type de sol, l’efficacité de cette dernière sur une culture deviendra plus ou moins importante. Le rapport des deux n’est plus à prouver, d’où l’intérêt d’adapter ses plantations à la quantité d’eau qui tombe chaque année mais aussi et surtout à son sol.

4. QUELLE EST LA RELATION ENTRE LA PLUIE ET CERTAINES MALADIES VÉGÉTALES ?

Nous n’aborderons ici que les maladies ayant une relation directe avec l’humidité et ayant un impact sur le développement de maladies cryptogamiques. Elles proviennent toutes d’un champignon qui se reproduit à l’aide de spores. Eux-mêmes parviennent à contaminer une plante par le feuillage en s’aidant d’une blessure ou de toute autre entrée possible et ceci lorsque les conditions sont humides. La chaleur est aussi un facteur aggravant pour certaines.

Après une bonne pluie, les risques de voir apparaître Mildiou, Oïdium, Anthracnose sont bien plus nombreux. D’où les conseils de traitements fongicides préventifs  à l’aide de bouillie bordelaise. Même si la plupart de ces maladies ne sont pas mortelles, certaines sont plus virulentes et arrivent même à venir à bout de vieux arbres robustes.

5. LA PLUIE PEUT-ELLE DEVENIR PROBLÉMATIQUE ?

Outre les maladies, la pluie, lorsqu’elle tombe en trop grosse quantité, devient alors un véritable problème. Que ce soit par une accumulation trop importante et durable ou un fort orage, les dégâts peuvent être divers et variés.

De la simple accumulation d’eau en point bas pouvant provoquer des asphyxies racinaires, à la terre ‘claquée’ par une pluie battante, vous devrez là encore jouer l’anticipation pour éviter tous ces soucis. Étudier la topographie du terrain avant de planter, pailler le sol, le drainer, sont autant de solutions faciles à mettre en place.

Mais il faut tout de même savoir que la pluie n’a pas que des actions positives et peut parfois devenir problématique.

6. QUE FAIRE LORS D’UNE PÉRIODE DE SÉCHERESSE ?

Afin d’envisager avec plus de sérénité une sécheresse, la première chose à faire est l’anticipation !

L’arrosage devient plus important durant cette période, raison de plus pour stocker l’eau de pluie en amont. Avoir un récupérateur d’eau est donc une bonne solution. Que ce soit une cuve enterrée ou bien une colonne adossée à la gouttière, les solutions sont multiples et les capacités de stockage varient selon votre budget et vos besoins.

Ensuite, il faut arroser de façon logique en respectant les bonnes techniques. C’est à dire de préférence le soir ou tôt le matin. C’est aux heures les plus fraîches que les plantes peuvent capter au mieux l’eau et éviter les futures déshydratations. Rappelons que l’eau d’arrosage ne remplace jamais les bienfaits d’une pluie mais elle permet d’éviter des dégâts qui pourraient être irréversibles.

Le paillage en amont doit aussi être pris en compte pour éviter à la terre de trop sécher en surface, une source de stress supplémentaire pour vos plantations.

7. EN QUOI LE DRAINAGE JOUE-T-IL UN RÔLE IMPORTANT ?

La sécheresse apporte son lot de soucis pour le jardin mais l’excès d’eau au niveau des racines, et notamment l’hiver est tout aussi (voire plus) compliqué à résoudre. En effet, une fois un massif planté, il devient délicat de trouver une solution par drainer et assécher la zone. Le discours est le même pour une plante en pot surtout si ce dernier n’a pas été percé.

De plus, certaines plantes sont disponible à la vente mais pas toujours adaptées aux conditions d’humidité des jardins du nord de la Loire. Elles tolèrent parfaitement les étés de plus en plus secs mais ont beaucoup plus de mal avec l’humidité stagnante hivernale.

C’est à ce moment qu’entre en jeu le drainage. Cette technique consiste en 2 possibilités :

– Alléger la terre par l’apport de matières drainantes minérales et/ou d’amendements organiques mélangés à la terre végétale.

– Créer une couche drainante minérale (gravillons, billes d’argiles, etc.) au fond du trou de plantation ou d’un pot servant d’évacuation naturelle de l’eau située au-dessus.

L’association de ces deux techniques permet d’ajuster la texture d’un sol et de rendre un sol même à forte rétention d’eau, beaucoup plus perméable.

8. QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES D’UN MANQUE DE PRÉCIPITATIONS ?

Le manque de précipitations a des conséquences différentes en fonction de la durée :

– Si le manque ne dure que quelques jours, un bon paillage arrive tout à fait à contrebalancer l’humidité du sol sans incidence sur les plantes. Au contraire, des pauses dans les précipitations sont tout à fait naturelles et préservent l’air naturellement présent dans le sol. L’équilibre eau/air est parfait.

– Après une à deux semaines, les plantes puisent l’eau présente et disponible dans le sol pour subvenir à leurs besoins tout en continuant aussi à s’hydrater par le feuillage durant les nuits, plus fraîche et avec une hygrométrie plus forte. Là encore, le paillage du sol joue son rôle de protection en limitant l’évaporation de l’humidité de surface.

– Après plusieurs semaines sans eau et surtout si cela se produit l’été, les risques de sécheresse deviennent importants même après un hiver pluvieux. Le tout s’aggrave s’il y a du vent et de fortes chaleurs car les plantes boivent beaucoup plus lors de ces conditions.

9. COMMENT SOIGNER UNE PLANTE QUI A EU SOIF ?

Soigner une plante qui a eu soif va de nouveau dépendre de la gravité du manque.

Les premiers signes de déshydratation sont le passage des cellules végétales à un état plasmolysé. Cet état donne un aspect ramolli aux feuilles et aux branches non lignifiées. Lorsqu’une plante est ainsi et s’il n’y a pas de taches brunes sur les feuilles, rien de grave. Un bon arrosage suffit à résoudre le problème et la remettre sur pied.

Si l’état de déshydratation a duré plus longtemps, les extrémités des tiges brunissent partiellement puis de plus en plus en s’étendant vers le bas. Lorsque ceci se produit, la plante protège avant tout les feuilles plus basses et les tiges pour repousser lorsque l’humidité revient. Toutefois, l’arrosage ne suffit pas à faire reverdir les parties atteintes qui ont séchées. Il faudra procéder à une taille de ces parties l’automne suivant.

En conditions plus extrêmes et si rien n’a été fait, la plante peut perdre toutes ses feuilles et concentrer le peu d’eau qui lui reste dans sa souche et ses racines en dernier recours. La mort suit rapidement ce stade si rien n’est fait.

10. ET POUR UN EXCÈS D’EAU ?

L’excès d’eau est bien plus problématique d’autant que les signes sont les mêmes que pour le début d’un manque. L’excès se traduit par une trop grande quantité d’eau dans le sol, empêchant l’air de s’y trouver, ce qui provoque une asphyxie racinaire. En effet, le jardinier ne le sait que trop peu mais des échanges gazeux se font aussi au niveau des racines et à l’exception des plantes aquatiques adaptées à cela, aucune plante n’est faite pour avoir les racines asphyxiées.

La plante sacrifie donc l’extrémité de ses tiges comme lors d’un manque mais revenir à un état normal est bien plus compliqué. Les sujets atteints sont souvent ceux qui ont été trop arrosés ou bien des espèces d’origine méditerranéenne plantées dans les régions aux hivers humides.

Il faut assécher le sol mais progressivement et pas subitement car le stress sera trop brutal. En pot, le mieux est de rempoter pour changer le substrat et repartir sur une base saine après avoir rabattu les parties atteintes dans le cas d’une plante caduque.

En pleine terre, si la cause est l’arrosage, stoppez-le pendant quelques jours pour laisser le sol se ressuyer. Si la cause vient des précipitations, déterrez votre plante pour la replanter en pot provisoirement ou bien dans un endroit au sol plus drainant.