PLANTES, Plantes pour le jardin

LA ROSE TRÉMIÈRE

Rose Trémière

Qui n’a jamais entendu parler de la Rose trémière ? Plantes typiques des jardins de nos grandes mères, elles sont annuelles ou vivaces selon leur mode de culture et se montrent impressionnantes lorsqu’elles débutent leur floraison. Au détour d’un trottoir, dans une cour abandonnée ou dans un jardin champêtre, il est très facile de croiser la Rose trémière qui se ressème même dans les endroits les plus ingrats.

1. DESCRIPTION

Originaire des régions tempérées d’Europe et d’Asie, la Rose trémière s’y naturalise en rocaille et sur les terrains vagues à la façon d’une plante pionnière. Elle appartient à la famille des malvacées comme la Mauve, aux caractéristiques similaires, mais d’une taille plus modeste. On la connaît également sous le nom scientifique d’Alcea rosea pour l’espèce la plus représentée.

1.1. Caractéristiques

Bien que vivace, la Rose trémière est une plante dont la durée de vie n’est pas très longue. C’est pour cette raison qu’on la cultive très souvent comme une plante annuelle ou bisannuelle. Si elle est laissée seule à se débrouiller, la souche va perdurer quelques années avant de dépérir. Sa force et son renouvellement viennent de sa faculté à se ressemer très facilement. C’est pour cette raison qu’elle peut former au fil des ans de belles petites colonies s’agrandissant au fur et à mesure.

Elle pousse d’abord sous forme de touffes ou chaque plant est composé de feuilles, poussant en rosette autour d’une seule et même base. Les feuilles, vertes et lobées, peuvent facilement atteindre 15 centimes de diamètre à la base. Au fur et à mesure de sa croissance, la tige s’élève et la taille des feuilles rétrécies. A partir d’une certaine hauteur, le bourgeon terminal laisse place à la formation d’une belle hampe florale qui, à terme, donnera une plante pouvant atteindre les 2,50 m de hauteur.

C’est bien évidemment sur la hampe florale que les nombreuses fleurs s’éclosent. Un somptueux mélange de petites feuilles à l’aisselle desquelles de grosses fleurs éclosent du bas vers le haut. Chacune d’elles sont composées de 5 pétales pour une dimension totale de la fleur de 5 à 8 cm. La floraison débute au mois de juin et durant tout l’été, lorsque le semis ou la plantation se sont faits au printemps.

Les couleurs de fleurs sont très larges, du noir au blanc en passant par de nombreuses nuances de roses, rouges ou jaunes. Elles peuvent être issues de sélections simples ou doubles selon les cultivars et hybrides.

Pour finir, cette plante dispose de vertus médicinales. En infusion, elle est utilisée pour lutter contre l’asthme et la toux.

1.2. Les différentes variétés

Il existe 60 espèces recensés d’Alcea, mais seule rosea est abondamment proposée à la vente. Les hybridations sont tellement nombreuses que vous ne les trouverez pas nécessairement sous le nom du cultivar qui leur a été initialement attribué. Certaines gammes sont vendues sous des appellations dans le but de réunir une même sélection pour ses caractéristiques initiales.

Il en est de même pour les formes doubles, souvent vendues à la couleur avec un nom générique parfois abstrait, idem, pour les graines que vous achetez, c’est bien souvent la couleur de la fleur et non le nom botanique de cette dernière d’autant qu’ils sont bien souvent proposés en mélange.

2. LA PLANTATION

2.1. Où ?

La Rose trémière est capable de pousser dans les endroits les plus inhabituels si elle s’y est ressemée d’elle-même, c’est pour cette raison qu’il est possible de la voir pousser dans les terrains vagues, au pied des maisons ou même dans les interstices de trottoirs.

Dans les conditions idéales de culture et sous le principe que vous allez la planter à partir d’un godet, le choix d’un sol correct est nécessaire. Il ne faut en aucun cas comparer un semis spontané qui peut être très surprenant à un jeune plant en godet déjà levé et enraciné.

Pour ce faire, choisissez un sol riche, mais bien drainé. La Rose trémière déteste l’excès d’eau surtout stagnante et sera moins sujette aux maladies en sol richement amendé. Le paillis au sol, lui aussi, conseillé, mais pas en couche trop épaisse qui pourrait renforcer les problèmes liés à l’humidité. Elles peuvent se planter en massifs dans le jardin, mais le rendu sera le plus beau à proximité de la maison où d’une structure comme une pergola ou une arche.

L’exposition a aussi son rôle à jouer, choisissez un emplacement très ensoleillé. Évitez absolument l’ombre, cette plante ne le tolère pas du tout.

2.2. Quand ?

Deux façons de planter la Rose trémière est possible :

– En semis

En février : il s’agit d’un semis précoce. Faites-le en godets en veillant à les placer à une température de 10 à 15 °C. Le but est d’obtenir des godets prêts à planter dès avril.

En avril : Si vous préférez, optez pour un semis directement en place, c’est à partir d’avril que ceci est possible pour une floraison l’été suivant. Ces deux solutions sont valables lors d’une culture pour une floraison la même année. Vous pourrez alors envisager vos futurs plants comme des annuels ou des vivaces s’ils sont laissés en place l’année suivante.

En juillet : le semis tardif ne permet pas à la plante d’être prête à fleurir durant la saison en cours. Il s’agit là d’une culture en bisannuel. La plante va germer, pousser en feuillage durant le reste de l’été, de l’automne, du printemps puis fleurir l’été suivant.

– En godets

Le semis n’est pas pour vous ? Pas de panique, vous pourrez tout à fait acquérir les Roses trémières directement en godets au sein du rayon plantes vivaces. Dans ce cas, la plantation peut se faire au printemps ou à l’automne avec tout de même une préférence printanière, là encore vis à vis des potentiels problèmes liés à l’humidité.

2.3. Comment ?

Une fois votre godet en main après votre semis ou l’achat de votre jeune plant, la plantation est un véritable jeu d’enfants. L’endroit aura été sélectionné au préalable. Il ne vous reste plus qu’à enrichir et drainer votre sol, si besoin. L’enrichissement pourra se faire par le biais d’un compost bien décomposé, un fertilisant organique sous forme de terreau ou de granulés organiques. Quant au drainage, un apport de sable graveleux et de terreau sera judicieux dans les terres lourdes et asphyxiantes.

Une fois ceci réalisé, plantez votre ou vos godets en groupes espacés de 20 cm les uns des autres pour un résultat plus compact. N’hésitez pas aussi à positionner les groupes en mélangeant les couleurs et en les espaçant aléatoirement pour accentuer le côté champêtre de la scène.

Pour terminer, arrosez la plantation puis paillez légèrement avec un paillis organique de type bois broyé ou paillettes végétales.

3. L’ENTRETIEN

3.1. L’arrosage

Il se fait bien évidemment après le semis, mais aussi durant les semaines qui suivent la plantation en pleine terre. N’arrosez jamais à l’excès, préférez plutôt attendre un début de signe de soif (flétrissement des feuilles qui se recourbent vers le sol) pour effectuer un bon apport.

N’arrosez jamais tous les jours ou en quantité excessive, ce qui pourrait nuire à leur reprise et provoquer des pourrissements.

3.2. La fertilisation

Inutile de fertiliser la Rose trémière au-delà de l’enrichissement du sol qui aurait été fait en amont de sa plantation. Préférez plutôt des pulvérisations régulières de décoction de Prêle sur son feuillage. Cette action va permettre à la fois d’encourager un feuillage bien vert, mais aussi de renforcer les défenses immunitaires de la plante qui sera alors nettement plus résistantes aux maladies.

3.3. La taille

Avant d’envisager toute taille, il peut être judicieux de penser au tuteurage. Bien que la plante soit suffisamment ligneuse pour rester dressée solidement, une exposition ventée pourrait venir briser la hampe florale. Vous pouvez donc y placer un tuteur de manière préventive afin d’accompagner la croissance de cette dernière.

La taille vient dans un second temps, en fin de saison lorsque la plante est fanée. Si vous ne souhaitez pas voir des semis spontanés dans votre jardin, coupez les hampes florales ou seulement les fleurs fanées dès la floraison achevée. Laissez la partie basse ainsi que les feuilles, afin que la plante puisse se régénérer, si vous envisager sa culture sur plusieurs années sans renouvellement. En annuel, vous pouvez la déterrer complètement.

3.4. Les maladies et ravageurs

Maladies

La rouille de la Rose trémière est la principale maladie de cette plante. Tellement principale qu’il est compliqué, voir presque impossible de passer au travers. Les semis spontanés y sont un peu moins sensibles, car la plante ne connaît aucun stress lié à la transplantation.

Cette maladie provoque des taches rouilleuses qui se propagent au fil des semaines sur l’ensemble des feuilles. Bien que cette infection n’empêche pas la plante de fleurir, son aspect visuel s’en trouve très dégradé. En cas de forte attaque, la plante peut sécher et mourir en fin de saison. Pour la combattre, les seules armes en votre possession seront la décoction de prêle évoquée précédemment ou bien des traitements préventifs à base de bouillie bordelaise.

Cultiver la plante en annuelle permet aussi de ne pas amplifier le problème année après année. Dans ce cas, déterrez et brûlez la plante pour couper une éventuelle contamination par les parties infectées qui seraient laissées au sol.

Ravageurs

En termes d’insectes, la Rose trémière a aussi son lot de prédateurs, que ce soit les Limaces et Escargots qui viennent grignoter les jeunes pousses ou les Pucerons se nourrir de la sève. Les deux affaibliront la plante, mais peuvent facilement s’éliminer avec des granulés appâts ou une pulvérisation de savon noir ou d’huile végétale sur les feuilles.

4. LES BONNES ASSOCIATIONS

Comme nous l’avons brièvement évoqué, la Rose trémière est la reine des scènes champêtres. Préférez donc les abords de la maison, d’un garage, d’une arche ou d’une pergola. Elle sait tirer son épingle du jeu lorsqu’on l’associe à des Graminées, de Rosiers, Arbres aux papillons et tout un tas de vivaces comme les Geranium, Erigeron, Hemerocalles, Thalictrum, Verveines et autres Gaura.

Que ce soit dans des massifs entretenus ou dans une surface gravillonnée que vous voulez sauvage, le résultat obtenu restera agréable, coloré et évolutif à partir du moment où ces associations sont respectées.

A l’inverse, ne la plantez pas en pot, le résultat en serait très décevant.