1. EN QUOI L’ARROSAGE EST-IL INDISPENSABLE AU JARDIN ?
L’eau est l’élément indispensable à la vie, nul être vivant n’est capable de s’en passer complètement. Certaines plantes sont plus ou moins résistantes à un manque d’eau ponctuel mais toutes n’ont pas cette faculté. Le climat tempéré rançais offre des saisons bien distinctes où le manque d’eau peut parfois se faire ressentir. Pour assurer le bien être de nos plantes, il est donc indispensable de connaître les principes de base d’un bon arrosage. En pot ou en pleine terre, une plante sera plus ou moins sujette au manque d’eau, le travail du jardinier sera donc de réguler cette carence.
2. FAUT-IL OBLIGATOIREMENT ARROSER UNE PLANTE FRAÎCHEMENT PLANTÉE ?
Avant toute chose, il est important de savoir que vous pourrez minimiser les arrosages en plantant aux bonnes saisons. Le début du printemps et l’automne sont les deux périodes les plus favorables. En effet, les pluies sont plus abondantes et les chaleurs beaucoup moins fortes qu’en été. A ces périodes, l’arrosage n’est qu’un complément de ce qu’apporte la nature. Il va donc de soi que si les pluies sont très abondantes, vous ne serez pas obligé d’arroser plusieurs fois par semaine.
Cependant, un arrosage sera toujours plus copieux qu’une pluie ponctuelle, c’est pourquoi vous devrez tout de même penser à arroser une plante récemment mise en terre, au moins durant les deux premiers mois. Pour une plantation printanière, il vous faudra veiller à arroser de nouveau durant l’été en cas de sécheresse, car les racines ne seront pas encore profondément enterrées.
En ce qui concerne l’été, mieux vaut vous abstenir de planter, sans quoi vous devrez arroser abondamment et de manière récurrente. Attendez plutôt la période propice en laissant vos plantes en pot dans un endroit peu ensoleillé et à l’abri des courants d’air desséchants.
3. COMMENT EFFECTUER UN BON ARROSAGE ?
L’arrosage de qualité est l’éternel problème pour le jardinier qui a toujours tendance à arroser en excès. La règle d’or est : « un arrosage abondant hebdomadaire est plus efficace qu’un léger arrosage quotidien ». Une plante en pleine terre tient sa résistance à la sécheresse par ses racines les plus profondes. En effet, entre deux arrosages abondant hebdomadaires, l’eau se trouve plus en profondeur et la plante doit se forcer à aller la chercher par l’intermédiaire de ses racines. A l’inverse, un arrosage quotidien maintien l’humidité en surface, le système racinaire se trouve ainsi dans de bonnes conditions et ne trouve pas l’utilité d’explorer en profondeur le sol.
Il est inutile d’arroser toute l’année, c’est lorsque les températures sont supérieures à 20°C qu’il peut devenir nécessaire d’accomplir cette tâche. Préférez donc les arrosages le soir ou tôt le matin qui seront plus bénéfiques.
Une plante au système racinaire peu enterré, par excès d’arrosage, sera plus fragile aux sécheresses ainsi qu’aux gelées.
4. ET POUR LES PLANTES EN POT ?
En ce qui concerne les plantes en pot, elles sont beaucoup plus sensibles au manque d’eau que celles en pleine terre. En effet, leurs racines ne peuvent s’enterrer profondément pour rechercher la fraîcheur. A l’inverse, le pot forme une sorte de serre ou la terre chauffe et dessèche ainsi plus rapidement. De plus le volume de terre accordé à la plante est très limité à cause de la taille du pot, la quantité d’eau disponible est quand à elle tout autant restreinte. Les arrosages réguliers et abondants sont donc indispensables pour garder en vie n’importe quelle plante en pot.
Néanmoins, n’apportez pas l’eau en excès, un bon arrosage se définit toujours par un arrosage abondant mais espacé, n’arrosez donc pas tous les jours car la plante sera d’autant plus affaiblie. De même, l’arrosage du soir ou tôt le matin est conseillé, les plantes sont plus réceptives à l’eau qui leur est apportée, ont plus le temps de l’assimiler car les températures sont moins élevées.
En cas d’absence, munissez-vous de diffuseurs d’eau longue durée ou d’un système de goutte à goutte qui délivrera la juste quantité d’eau nécessaire à la plante. Cependant, évitez les soucoupes toujours pleines qui entraînent l’asphyxie des racines.
Afin de limiter la quantité d’eau à apporter à ces plantes, différentes astuces existes :
– plantez des variétés résistantes à la sécheresse comme les plantes grasses qui peuvent vivres dans les sols les plus secs. Les formes et les couleurs offrent un large choix pour de belles compositions,
– achetez uniquement des pots de grande épaisseur afin d’augmenter l’isolation naturelle de la chaleur extérieure,
– préférez également les pots en terre cuite ou en roche reconstituée qui sont beaucoup plus frais que les matières plastiques.
5. MON GAZON PEUT-IL SUBSISTER SANS ARROSAGE COMPLÉMENTAIRE ?
En France, certaines régions sont sensibles aux étés chauds. L’arrosage automatique n’est pas forcement la solution miracle car une pelouse est très gourmande en eau lors de fortes chaleurs. Certes le gazon restera toujours bien vert mais cette pratique n’a rien d’économique ni d’écologique. En revanche, un arrosage plus ponctuel en cas de sécheresse permettra de maintenir un gazon en vie sans toutefois obtenir un green de golf.
Une autre solution visant à limiter les arrosages estivaux est de semer du trèfle blanc mélangé à votre gazon. Cette plante à la capacité de fixer l’azote de l’air dans le sol facilitant donc la vie du gazon tout en le conservant vert plus longtemps. Même si le trèfle peut sembler envahissant, la tonte permet de limiter son expansion et sa floraison.
Pensez également à relever votre plateau de coupe durant l’été pour permettre au gazon d’ombrager naturellement ses racines et donc de se dessécher moins rapidement. De même réduisez également les fréquences de tonte, mieux vaut un gazon vert mais plus haut que ras et bruni.
6. QUEL MATÉRIEL EST LE PLUS ADAPTÉ À UN ARROSAGE DE QUALITÉ ?
Aujourd’hui, les systèmes d’arrosages se sont multipliés afin de faciliter au mieux la tâche du jardinier. Vous devez tout d’abord le choisir en fonction de votre utilité et de la surface à arroser. Pour cela, on distingue 3 grands modes d’arrosage.
L’arrosoir ; c’est sans doute le moyen le plus connu et le plus utilisé pour arroser les plantes de son jardin. Cependant, la taille de l’arrosoir a ses limites et ne pourra être utilisé que pour de petites surfaces ou pour les plantes en pots. L’arrosoir est aussi le meilleur moyen d’économiser l’eau car vous saurez ce que vous consommer au fur et à mesure.
Le tuyau flexible ; très souvent raccordé à une douchette multi-jets, c’est un moyen d’arroser beaucoup plus rapidement. Il est adapté aux pots comme au jardin de plus grande taille et bien sûr aux carrés de potager. Un simple raccordement à un robinet suffit pour apporter l’eau où vous le souhaitez.
Le tuyau flexible est un peu moins économique en eau mais il assure tout de même beaucoup plus de confort.
Les systèmes automatiques ; plus rarement utilisé, ce système est utilisé pour les grandes à très grandes surfaces. Ils peuvent être très économiques comme très gourmands en eau. En effet, si vous choisissez le système goutte à goutte, la juste quantité d’eau sera apportée à la plante en fonction de ses besoins et du réglage du débit. En revanche, les systèmes de tuyaux enterrés et raccordés à des buses expulsent l’eau de façon très abondante telle une pluie fine. Ce système est lui aussi réglable et très souvent utilisé pour les gazons. Les systèmes automatiques sont donc très avantageux au point de vue du temps à accorder à l’arrosage mais ils sont souvent assez onéreux à l’achat.
A savoir : un système de goutte à goutte peut aussi être utilisé pour des plantes en pots.
7. COMMENT COLLECTER FACILEMENT CETTE RESSOURCE ?
L’eau disponible est de plus en plus rare et de plus en plus cher, c’est pourquoi vous devrez trouver des astuces pour collecter cette ressource. De plus en plus de modèles de cuves à eau de pluie sont mises sur le marché, il y en a de toutes les formes, de tous les volumes et donc pour tous les goûts. Certaines peuvent être enterrées, d’autres peuvent être adossées contre un mur.
C’est sans aucun doute le meilleur moyen de collecter des eaux de pluies. Seule l’acquisition d’une cuve et d’un robinet détournant l’eau des gouttières est nécessaire.
Vous n’aurez ensuite plus qu’à vous servir au moment où l’eau sera plus rare au jardin.
Pour une maison de 100 m² au sol, vous pouvez récolter plus de 20 m3 d’eau par an.
8. A QUOI SERVENT DRAINAGE ET PAILLAGE ?
Tous deux ont un but radicalement opposés mais entrent en jeu dans la régulation de l’eau dans le sol et donc indirectement sur l’arrosage.
Le drainage consiste à mettre des éléments grossiers comme des gravillons ou des billes d’argile au fond d’un trou de plantation ou d’un pot dans le but d’évacuer l’eau excédentaire pouvant nuire au système racinaire de certaines plantes. Cette méthode est donc très conseillée pour les plantes résistantes à la sécheresse ou celles dont les besoins en eau sont faibles. Nous pouvons citer notamment les plantes méditerranéennes, certaines graminées ou plantes vivaces. Le drainage est d’autant plus conseillé lorsque votre terre de jardin est lourde, argileuse et a tendance à retenir l’eau.
Le paillage quant à lui consiste à recouvrir le sol de matériaux organiques (copeaux, éclats de bois ou paillettes de chanvre …), minéraux (pouzzolane, ardoises pillées ou gravillons …), ou synthétiques (toiles tissées). Le but de cette manœuvre est d’éviter à la terre d’être laissée à nue sans quoi l’évaporation de l’eau contenue à l’intérieur du sol serait beaucoup plus rapide et les arrosages ainsi plus récurrents. Le principal but du paillage est donc de diminuer les arrosages tout en optimisant au mieux l’eau contenue naturellement dans le sol.
9. PEUT-ON SE PASSER D’ARROSER UN POTAGER ?
Malheureusement, il est très difficile de faire pousser des légumes de qualités sans effectuer un arrosage complémentaire et ceci surtout durant la période estivale. L’arrosage au potager est souvent gage de croissance et de qualité des récoltes. Seulement, il existe certaines techniques visant à limiter l’arrosage en réduisant l’évaporation de l’eau du sol.
Le paillage au potager peut être facilement mis en place pour les cultures à long cycle de vie (cucurbitacées, tomates, topinambours ou encore artichauts). Etalez tout simplement vos tontes de pelouse sur quelques centimètres aux pieds de vos courgettes et potirons. Ces déchets préserveront l’humidité du sol tout en nourrissant rapidement ces plantes si gourmandes. D’autre part, pour les cultures plus éphémères, n’hésitez pas à rapprocher vos lignes de culture en prenant le soin d’alterner celles étalées (fraise, courgettes, pommes de terres) et celles érigées (tournesols, poireaux, haricots vert, petits pois).
Ensuite, privilégiez les semis directement en place moins gourmands en eau que les micros mottes à repiquer.
Enfin, jardinez de préférence sur de petites surfaces. De petits carrés entourés d’arbres fruitiers en cordon offriront un léger ombrage naturel aux cultures tout en rafraîchissant sensiblement l’ambiance.
10. À QUOI RECONNAÎT ON UNE PLANTE CAPABLE DE RÉSISTER À LA SÉCHERESSE ?
Aussi appelées plantes chameaux pour leur résistance plus ou moins grande à la sécheresse, elles prennent souvent des aspects très différents.
Les plantes grasses
On les connaît également sous leur nom de plantes succulentes. Pour elle, l’adaptation s’est faite dans leurs feuilles qui se sont épaissis au fil des siècles afin de se gorger d’eau. Elles forment ainsi des réservoirs disponibles à chacun de leurs besoins même pendant les sécheresses les plus longues. Beaucoup sont des plantes cultivées comme plantes d’intérieur mais il existe cependant bon nombre de variétés de Sedum ou Sempervivum cultivables dans nos jardins français.
Les plantes à feuillages gris plus ou moins duveteux
Toutes les plantes de cette catégorie ne sont pas forcément championnes de la résistance aux sécheresses prolongée mais plutôt résistantes aux rayons intenses du soleil et aux vents desséchants.
Les plantes à feuillage très fins
Le fait d’avoir de petites feuilles limite ainsi l’évapotranspiration (évaporation de l’eau contenue dans les feuilles sous l’effet de la chaleur). Chez les arbres, l’exemple le plus récurrent est chez certaines variétés d’Acacia capables de résister dans les déserts les plus secs. Il va de même pour les graminées, la majeure partie des variétés disposent d’un feuillage fin, rêche et long ayant le même effet fasse à l’évapotranspiration.
Il va de soi qu’une plante ne peut être totalement résistante à la sécheresse qu’une fois enracinée. Les racines les plus profondes assurent une meilleure régulation de l’eau dans la plante. Une plante totalement enracinée sera donc mieux armée qu’une en motte venant d’être plantée.