À l’intérieur comme à l’extérieur, le Cycas est une plante graphique qui connaît un franc succès. La patience est le maître mot quand il s’agit de le voir pousser, car monsieur ou madame Cycas savent se faire désirer. Il est souvent apparenté aux palmiers, mais bien que proche de par son développement, il s’agit bel et bien d’un genre à part entière.
1. DESCRIPTION
Originaire d’Asie du sud-est, d’Afrique de l’est, d’Australie et de Madagascar, le Cycas est une plante peu rustique comme ses origines auront pu vous le laisser penser. Il appartient à la famille des Cycadacées dont ils sont l’unique représentant. On le surnomme à tort Palmier fougère. Il ne s’agit en réalité ni de l’un, ni de l’autre. Ce nom n’est qu’une représentation visuelle de la plante par sa ressemblance aux Palmiers et aux feuilles de Fougères. Nous allons voir ci-dessous en quoi il diffère de ces deux plantes.
1.1. Caractéristiques
Il existe plusieurs espèces de Cycas mais seulement une est commercialisée comme plante d’ornement, le Cycas revoluta.
Cette plante, vieille de plus de 250 millions d’année est un véritable fossile vivant qui s’avère être un mélange de plusieurs plantes que nous connaissons actuellement. Il ressemble à un Palmier ou à une fougère arborescente de par la coiffe de feuilles pennées qui poussent autour d’une rosace à l’extrémité d’une grosse tige. Cette tige, ou plutôt tronc, n’a rien d’un stipe comme celui d’un Palmier. En effet, il dispose d’une structure secondaire propre aux arbres. C’est pourquoi morphologiquement, le Cycas est beaucoup plus proche des conifères. Il a cependant conservé une façon de se reproduire très proche de celle des Fougères tout comme sa façon de se multiplier. Que ce soit par semis ou par bouturage, comme les Fougères arbustives, le Cycas peut être coupé au niveau du tronc puis positionné dans un mélange de terreau, sable et graviers. Il va alors émettre de nouvelles racines, chose inconcevable chez un arbre. Les éventuels rejets peuvent aussi être prélevés de cette manière.
Le Cycas est dioïque, c’est-à-dire qu’il existe des individus mâles et des individus femelles.
On ne peut les différencier que lors de la floraison, qui s’avère très originale. Tous deux émettent une grosse inflorescence au niveau de l’apex (bourgeon terminal). Le mâle prend la forme d’un gros cône dense et pointu à la manière d’un obélisque. La femelle déploie une fleur beaucoup plus arrondie, moins compacte et plus plumeuse.
Au cours de son développement, le Cycas émet une nouvelle couronne de feuille chaque année. Les feuilles de l’année précédente se mettent alors à sécher progressivement. SI elles ne sont pas taillées, elles restent alors accrochées à la tige, l’entourant et la protégeant. Bien qu’il ne forme le plus souvent qu’une seule tige, le Cycas peut voir son bourgeon apical se diviser, voire même rejeter de la base.
Alors que certaines espèces peuvent atteindre l’âge vénérable de 2 000 ans, revoluta devient adulte entre 50 et 100 ans. Ce n’est donc pas une plante à acquérir comme « jetable » mais bel et bien pour du long terme. En termes de hauteur, elle avoisine les 3 m dans son milieu naturel. Sous nos latitudes, que ce soit en intérieur ou dans les bonnes conditions au jardin, n’espérez pas atteindre de telles proportions !
Son ancrage racinaire est puissant, il reste donc debout dans toutes les situations.
2. LA PLANTATION
2.1. Où ?
A l’intérieur comme à l’extérieur, le Cycas a besoin de soleil et de chaleur. Il tolère la mi-ombre lorsqu’il est jeune mais vous devez absolument éviter l’excès d’humidité. Que ce soit ambiante ou racinaire, le Cycas est nettement plus adapté à la sécheresse qu’à l’humidité.
Dans la maison, placez-le dans la pièce la plus lumineuse, derrière une fenêtre ou même mieux, en véranda. Étant donné que sa résistance au froid est de l’ordre de -8 °C, elle ne devra pas obligatoirement être chauffée.
Dans le jardin, gardez votre Cycas en pot si vous n’habitez pas une région douce et peu humide. Il sera alors plus facile à déplacer si besoin. De plus, la culture en pot ne lui pose aucun souci du moment que le pot est relativement profond. En effet, cette plante aime naturellement les sols profonds et bien drainants.
Si la culture en pleine terre est possible, choisissez un emplacement ensoleillé, abrité des vents froids, en pente si possible mais surtout pas dans un point bas !
2.2. Quand ?
En intérieur, vous pourrez acquérir un Cycas à tout moment de l’année. Veillez simplement à respecter son cycle de développement si vous choisissez de le rempoter. Faîtes donc ceci en sortie d’hiver afin qu’il puisse déterminer de lui-même en quelle saison il se trouve.
En extérieur, que ce soit en pot ou en pleine terre, plantez votre Cycas à partir du mois de mai. Patienter jusqu’aux saints de glaces permet de lui donner un maximum de chance de reprise en écartant tout risque de gel tardif. Évitez absolument l’automne ou l’hiver car l’humidité y est trop présente pour favoriser un enracinement idéal.
2.3. Comment ?
La plantation d’un Cycas doit impérativement suivre les règles évoquées juste avant. En pot, choisissez plutôt un matériau non poreux de type plastique, résine ou céramique. Inutile de prendre un pot disproportionné, une taille d’une fois et demie plus grande que le pot de culture est suffisant. Vous augmenterez la taille au fur et à mesure des rempotages ; comptez tous les 5 à 6 ans environ. Pour le mélange de substrat, optez pour un quart de terreau, un quart de gravillons, un quart de sable et un quart de terre végétale. Le but est de créer un substrat complet, organique mais drainant.
Terminez toujours votre plantation par l’étalage d’un paillis minéral. Celui-ci permettra de garder les racines au chaud tout en diminuant le stress hydrique.
3. L’ENTRETIEN
3.1. L’arrosage
Comme vous l’aurez compris, l’arrosage du Cycas doit être mesuré. Il est important de suivre celui-ci durant sa période de croissance printanière en veillant à bien laisser sécher le substrat entre deux apports. Toute asphyxie racinaire doit être évitée pour ne pas risquer de le voir péricliter.
Choisissez de l’eau de pluie, non calcaire et évitez absolument les pots à réserve d’eau. De septembre à mars, n’arrosez qu’avec parcimonie en surveillant l’humidité du substrat.
3.2. La fertilisation
Un apport de fertilisant spécialisé peut se faire à raison d’une fois par mois d’avril à août. Précédez ces apports d’un arrosage sans engrais afin d’humecter la terre pour ne pas brûler les racines. Inutile de booster votre Cycas à l’engrais car il ne poussera pas plus vite pour autant. Vous risqueriez de faire l’effet inverse et de l’affaiblir.
Tout autre apport en dehors de la période conseillée est à proscrire.
3.3. La taille
Il n’est pas bien compliqué d’entretenir un Cycas au niveau de la taille. Coupez simplement la couronne d’anciennes feuilles lorsqu’elle prend une couleur brune. Patientez toujours que les nouvelles soient complètement épanouies afin d’éviter de le mettre à nu.
Coupez au plus près du tronc afin de conserver un tronc homogène.
3.4. Les maladies et ravageurs
Le Cycas est une plante très peu sensible aux maladies. Les principaux problèmes qui pourraient intervenir sur ses feuilles se traduisent par des carences ou un excès en eau. Que ce soit par une déformation des feuilles ou un jaunissement anormal, un bon respect des conditions de culture et d’entretien suffira à résoudre ces problèmes.
Côté parasites, les Cycas ne font pas partie des plantes les plus appétissantes. Les Cochenilles pourront toutefois s’installer sur ses feuilles. Vous les reconnaîtrez très facilement à leur couleur blanche et aux amas parfois denses qui se positionnent de part et d’autre de la feuille. Ces insectes piqueurs suceurs se nourrissent de la sève contenue dans les feuilles, ce qui provoque un jaunissement partiel et un aspect inesthétique.
Un traitement à l’aide d’une huile végétale est conseillé. Étant donné la faible surface potentiellement attaquable, il est très facile de les éliminer.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
En pot, plantez le Cycas seul car il n’aime pas être accompagné.
En pleine terre, utilisez-le dans des scènes de type méditerranéennes, planté aux côtés d’Agaves, de Graminées, de Palmiers ou autres plantes australes : Que ce soit les Phormium, Callistemon, Polygala, etc… Prenez toutefois garde à la rusticité de chacun afin de ne pas avoir de mauvaises surprises une fois le premier hiver passé.
N’optez pas pour des scènes trop foisonnantes, mais plutôt pour une dominance minérale qui lui rappellera son milieu d’origine. Il en va de même pour la croissance des espèces sélectionnées qui ne doivent pas avoir une expansion démesurée. Sa croissance lente le rend peu résistant à la concurrence d’autre plantes trop poussantes.
