Nous allons nous intéresser ici aux méthodes de semis ainsi que la manière d’entretenir votre pelouse.
1. LES MÉTHODES DE SEMIS
Afin de calculer la quantité de semence que vous devrez acheter pour que votre gazon soit relativement dense et bien touffu, comptez entre 35 et 45g de semences par m².
Avant de commencer le semis, il est important de connaître les différents moyens de procéder. La qualité d’une pelouse dépendra bien entendu de la qualité de la semence mais aussi de la répartition égale des semences sur toute la surface.
1.1. Le semis à la volée
Avec cette méthode, nul besoin de matériel de professionnels, le semis se fait à la main. Pour cela prenez une poignée de graines et faites des mouvements d’avant en arrière et de gauche à droite en lâchant progressivement les semences.
Ne lancez pas d’un seul coup une poignée de graines, vous aurez sinon des zones en sous-dosage (avec des trous) et des zone en sur-dosage (trop dense) et par conséquent une pelouse très inégale et peu esthétique.
Commencez votre semis d’un angle de la surface à engazonner puis faite des allées et retours jusqu’à la fin. Faites le de nouveau en marchant non plus d’avant en arrière mais de gauche à droite afin de croiser votre semis et mieux répartir les graines sur toute la surface. Il est nécessaire d’avoir un semis le plus homogène possible.
Avantages de la méthode :
– rapidité de semis
– bien adaptée pour un semis de petite surface
– nul besoin d’investir dans un semoir
Inconvénients de la méthode :
– semis peu précis si vous n’avez pas le bon coup de main
– peu adapté aux grandes surfaces
– solution très difficile si le vent souffle même faiblement
On compte pour cette méthode environ 2 poignées de semences au m².
1.2. Le semis mécanique
Pour semer de façon mécanique, vous devrez vous munir d’un semoir de petite ou de grande taille selon la surface à engazonner. Il existe également des semoirs à installer derrière un petit tracteur comme utilisent les paysagistes pour semer de grandes surfaces rapidement.
Selon le semoir, vous disposerez d’un doseur intégré plus ou moins précis qui lâchera les graines progressivement au fur et à mesure que vous avancerez. Vous n’avez donc qu’à remplir votre semoir de semences et à procéder de la même façon que pour le semis à la volée. Sur la photo, on peut voir un semoir manuel à manivelle à gauche et un semoir à tirer à droite. Notons que le semoir à tirer est plus précis.
Commencez d’un angle puis faites des aller-retours. Quand vous aurez terminé, recommencez de nouveau en prenant un sens de marche perpendiculaire au précédent de façon à semer de manière croisée.
Avantages de la méthode :
– méthode moins fatigante
– facilité de semis
– uniformité de la répartition des graines sur toute la surface
– semis possible même par vent modéré
Inconvénients de la méthode :
– coût plus élevé si vous devez faire acquisition d’un semoir
– semis pas très précis avec un semoir premier prix si vous n’avancez pas assez vite
Si vous avez des semences très fines et pour éviter d’avoir un semis trop dense, vous pouvez ajouter du sable au mélange afin de facilité le semis et de diluer les graines. Le sable devra être parfaitement sec.
Même si le semis est possible par vent modéré, il reste déconseillé car les graines sont très légères. Elles risqueraient de s’envoler, de s’accumuler à certains endroits, la répartition ne serait plus homogène.
1.3. L’après semis
Une fois le semis terminé, 3 dernières étapes viendront finaliser votre engazonnement.
L’ENTERREMENT : C’est une étape non obligatoire mais plutôt conseillée car elle améliore la germination des graines. Pour cela, vous passerez un léger coup de râteau sur la surface du sol afin d’enfouir partiellement les graines. Elles pourront donc germer et s’enraciner plus rapidement en étant légèrement enterrées.
LE ROULAGE :
C’est la dernière étape du travail du sol. Pour cela, il suffira de passer un rouleau à gazon sur toute la surface engazonnée en long et en large. Ce rouleau relativement lourd permet de tasser légèrement la surface du sol afin de bien mettre les graines en contact avec la terre lorsqu’elles vont se mettre à germer. Il permettra aussi d’aplanir une dernière fois la surface du sol.
L’ARROSAGE : Un arrosage copieux en pluie fine facilitera une germination rapide des graines préalablement semées. Un arrosage grossier claquerait la surface du sol, ce qui formerait une croûte de terre très difficile à percer par les jeunes pousses.
Cette étape est absolument nécessaire pour optimiser le développement des graines et les hydrater dès leur germination.
Répétez les arrosages deux fois par semaine si le temps est sec.
2. L’ENTRETIEN DE VOTRE GAZON
Un fois le semis terminé, le plus gros du travail reste à faire. L’entretien d’un gazon, nécessite un peu plus qu’une simple tonte deux fois par mois.
Nous allons commencer par un petit rappel des différentes étapes de l’entretien :
La tonte :
Tondre sa pelouse est une garantie de beauté et de densité de son gazon. C’est par cette action que le gazon conserve sa belle couleur verte jour après jour. Qu’elle soit tondue à 3mm pour un green de golf ou plusieurs centimètres pour une pelouse d’agrément, cette tonte devra être régulière et réalisée avec une tondeuse adaptée.
Les traitements anti-mousses et désherbants :
Les produits chimiques pesticides sont à utiliser le moins possible. Pour combler cela, de plus en plus de produits respectant davantage l’environnement ont été mis sur le marché afin d’effectuer ces traitements indispensables.
Ils permettent de réguler les plantes indésirables du gazon ainsi que les mousses qui l’étouffent et le dégrade à long terme.
Le désherbage se fait sur un gazon avec des produits herbicides systémiques. C’est-à-dire qu’ils élimineront les mauvaises herbes en épargnant les graminées de la pelouse. Les produits anti-mousses agissent de la même façon en neutralisant uniquement la mousse.
Une scarification ou le passage d’un râteau à gazon sera nécessaire 10 jours après un traitement anti mousse afin d’évacuer cette mousse brûlée et noire
Les produits herbicides sélectifs pour gazon doivent être utilisés tous les 2 à 3 mois pendant la belle saison. De plus, respectez bien les doses d’emploi et protégez-vous avec des équipements spécialisés car ce sont des produits dangereux.
Il existe aussi des produits complets qui permettent en une seule application d’apporter de l’engrais, de l’anti-mousses et un désherbant.
La scarification :
Cet entretien se fait à l’aide d’un scarificateur. Ce matériel doit être passé sur le gazon comme une tondeuse. Il viendra griffer le sol sur les premiers centimètres grâce à des petites lames verticales. Le premier rôle du scarificateur est d’enlever la mousse sans forcément utiliser de traitement anti-mousse. Cependant, la scarification permet également de rajeunir annuellement un gazon en aérant superficiellement le sol, grâce aux couteaux (photo ci-dessus).
Elle pourra se faire avant le semis d’un gazon de regarnissage et l’apport d’un fertilisant.
L’arrosage :
Il n’est pas obligatoire mais conseillé en été pour une raison purement esthétique. Un gazon pourra survivre sans arrosage mais jaunira en période de sécheresse.
A partir du mois de mai vous pouvez débuter les arrosages. Ils devront être espacés, mais abondants et réguliers. En période de forte sécheresse un arrosage tous les 2 à 3 jours sera recommandé.
Les arrosages du matin sont beaucoup plus bénéfiques que ceux du soir car les plantes y sont plus réceptives. Contrairement aux idées reçues, un arrosage du soir favorise les maladies et les pourritures car l’humidité sur le feuillage des graminées reste forte tout au long de la nuit.
Pour un gain de temps, pensez à installer un système d’arrosage automatique.
La fertilisation :
Elle est indispensable surtout si vous ramassez à chaque fois le produit de vos tontes, auquel cas, le sol finira par s’épuiser et votre gazon périra petit à petit. Si vous avez un sol relativement acide où la mousse s’installe facilement, vous pouvez faire un apport de Lithotamme ou de chaux en janvier afin de corriger cette acidité.
Vous pourrez apporter par exemple de la corne broyée (photo ci-dessus) ou torréfiée, du compost très fin et bien décomposé ou encore des fertilisants à base d’algues pour un gazon ayant besoin d’un coup de fouet.En complément, apportez des fertilisants à diffusion lente deux fois par ans sur tout votre gazon. Ils devront être fins afin d’intégrer rapidement le sol et ne pas être aspirés par la tondeuse après leur apport.
N’apportez pas d’engrais trop riche en azote sinon votre gazon poussera beaucoup plus vite, rendant ainsi les tontes plus régulières. Ces fertilisants seront apportés seulement pour les gazons les plus souffrants ou ayant subis une forte scarification.
L’aération : Une fois un gazon installé, il est impossible de travailler le sol afin de l’aérer. Certaines méthodes ont donc été mises au point afin de pouvoir apporter un peu d’oxygènes aux racines des graminées.
Entre autre, vous pourrez utiliser un rouleau aérateur pour gazon. Il s’agit d’un rouleau clouté qui sera passé sur toute la surface une fois par an. Pour de plus petites surfaces, des petits aérateurs cloutés attachés aux chaussures permettent d’aérer le gazon en marchant sur dessus.
2.1. Exemple de semis et d’entretien pour des situations délicates
Deux expositions sont assez délicates pour les gazons :
– Le plein soleil dans un sol sec
– L’ombre dans un sol humide
Il est assez compliqué de s’adapter à ces situations, il faut choisir le bon mélange mais il faut aussi prendre en compte qu’il y aura un travail du sol plus important à réaliser. L’entretien aussi devra être fait avec davantage de vigilance.
Le plein soleil en sol sec
Si Vous avez un terrain qui est très souvent desséché, exposé au sud et où les températures peuvent être élevées en été, il ne faudra alors pas semer n’importe quel gazon.
Vous devrez apporter au moment du travail du sol dans votre terre un mélange de terreau et de compost bien décomposé afin d’augmenter la capacité du sol à retenir l’eau. Les proportions seront d’1/3 de terreau et du compost pour 2/3 de terre déjà présente.
Le mélange avec la terre pourra se faire au motoculteur si vous avez une grande surface.
Pour le choix de votre mélange de gazon, orientez-vous vers les espèces les plus résistantes à cette sécheresse. Vous pourrez choisir un mélange composé d’au moins 40% de fétuque élevée, fétuque ovine durette ou de fétuque rouge demi-traçante. Pour les 60% restant préférez le ray-grass ainsi que les variétés citées précédemment.
Le choix des variétés ne fait pas tout, vous devrez également apporter un entretien léger à votre gazon :
– Une coupe moins régulière pour laisser le gazon se développer à une hauteur d’au moins 5 à 7 cm surtout en été
– Un gros arrosage moins souvent vaut mieux qu’un petit arrosage régulier car les racines iront chercher l’eau plus en profondeur et seront plus résistantes
– Préférez les tondeuses mulcheuses qui broient la tonte sans la ramasser. Le ramassage épuise le sol et rend l’herbe plus fragile sur le long terme. Les déchets ainsi broyés enrichiront petit à petit le sol et joueront un rôle de paillage qui évitera l’évaporation de l’eau du sol.
– Apportez chaque année un fertilisant organique afin d’enrichir votre sol et améliorer sa capacité à retenir l’eau. Il pourra être sous l’aspect de granulées organiques, de cornes broyées ou de compost bien décomposé à raison de deux à trois poignets par m² deux fois par an (une fois en mars/avril et une fois en septembre/sctobre).
Dans tous les cas, un gazon de plein soleil en sol sec est une situation compliquée, il faudra donc admettre que sa pelouse jaunisse naturellement un peu en été. Dans ce cas, les graminées se mettent en dormance et ce régénèrent quand les pluies d’automne apparaissent.
Ombre et sol humide
Vous vous trouvez plutôt dans le cas où vous disposez d’un endroit où l’ensoleillement est faible et l’humidité importante. Cette situation est, elle aussi, hostile à l’implantation d’un gazon surtout si le sol est asphyxiant et si l’eau a tendance à stagner.
Vous devrez apporter au moment du travail du sol dans votre terre du compost bien décomposé afin d’enrichir celui-ci et le structurer davantage pour le rendre moins compact. Si le sol est trop humide, seul un drainage pour améliorer ses propriétés.
Choisir les bonnes variétés : Pour le choix de votre mélange de gazon, orientez-vous vers les espèces les plus résistantes à l’ombre et à l’humidité. Vous pourrez choisir un mélange composé d’au moins 60% de fétuque rouge demi-traçante ou gazonnante. Pour les 40% restant, le pâturin sera incontournable et le ray-grass pourra lui aussi venir en complément.
Vous devrez également apporter un entretien adapté à un gazon qui devra pousser dans des conditions relativement difficiles :
– Des tontes douces, assez espacées, afin de laisser au gazon le temps de se régénérer. La hauteur de coupe ne devra jamais être au-dessous de 5 cm.
– Préférez les tondeuses qui ramassent afin d’éviter aux déchets de se décomposer tout au long de l’année sur le sol. L’humidité et le risque de maladie seraient ainsi accrus. Il vaudra mieux faire des apports de fertilisants plutôt que de mulcher votre pelouse.
– Pour le choix du fertilisant, utilisez des engrais doux, secs et à dégradation lente comme la corne broyée. Evitez les composts ou fertilisants sous forme de terreau qui retiennent l’humidité. Faites un apport en mars/avril et un autre en septembre/octobre.
– Pensez à passer le scarificateur au moins une fois par an, cela permettra au gazon de se densifier et éviter à la mousse de s’installer.
– Stopper les tontes dès la fin septembre pour aider votre gazon à se fortifier avant les premières gelées.
– Ramasser les feuilles et tout autre déchet qui pourrait recouvrir le gazon pendant la période hivernale. Pendant cette période, n’hésitez pas à aérer votre gazon par le passage d’un rouleau aérateur. Cela favorisera la respiration de votre sol et le bien-être de la pelouse.