Assez peu étudié chez les jardiniers, le Gui est une plante qui n’est pas désirée au premier abord puisque jamais elle n’aura été plantée. Contrairement aux végétaux traditionnels, il s’agit là d’une plante parasite, c’est à dire qu’elle vit par le biais d’une plante hôte. Le Gui est surtout visible en hiver au sein des branches de certaines espèces lorsqu’elles sont dépourvues de feuilles. Il est aussi présent lors des fêtes de Noël pour toute la symbolique qui l’entoure depuis des siècles.
1. L’HISTOIRE ET LA SYMBOLIQUE DU GUI
Comme nous nous en souvenons tous, dans les aventures d’Astérix qui aide son druide à cueillir du Gui, cette plante était utilisée à l’époque des Gaulois dans plusieurs cérémonials. Il était prélevé avec une faucille d’or car inoxydable et dans un linge blanc. Symbole d’éternité et d’immortalité spirituelle, bon nombre de vertus lui étaient attribuées.
De nos jours, il est toujours coutume, dans certaines familles de s’embrasser sous du Gui le 31 décembre. La symbolique de prospérité et bonheur est toujours la même. Qu’il soit attaché d’un ruban rouge au-dessus de la porte d’entrée ou en compagnie de branches de Houx sur la table, il saura apporter décoration et fraîcheur.
2. DESCRIPTION
Bien qu’il n’ait pas de racines qui se développent dans le sol, le Gui est bel et bien un végétal. Il appartient à la famille des santalacées et répond au nom scientifique de Viscum album. Son aire géographique se situe dans les régions tempérées d’Europe, d’Asie et jusqu’en Afrique du nord.
Parasite, le Gui ne l’est que partiellement, on appelle ce genre de plantes les hémiparasites. C’est à dire qu’elles pénètrent les tissus de leur hôte afin d’en prélever l’eau et les minéraux nécessaires à leur développement. Leur capacité à réaliser la photosynthèse leur reste propre.
Les hôtes de prédilection su gui sont souvent des arbres à bois tendre comme les Pommiers, Aubépines, Saules, Tilleuls ou encore Peupliers.
Il se reconnaît aux boules vertes qu’il forme çà et là au sein des branches qu’il occupe. Sa croissance est lente, c’est pourquoi il lui faut au moins 10 ans pour former une boule pouvant aller jusqu’à 1 m de diamètre.
Les feuilles sont persistantes, ce qui le rend d’autant plus visible en hiver puisqu’il s’installe dans des arbres à feuilles caduques. Elles sont vertes voir jaunâtres et articulées autour de tiges ramifiées à la fois souples et cassantes.
La floraison a lieu au printemps et suivent durant l’automne des baies blanches, translucides qui arrivent à maturité en toute fin d’année. Ces baies sont particulièrement appréciées des oiseaux et c’est grâce à eux qu’à lieu la dissémination des graines. Puisqu’elles ne sont pas assimilable par leur organisme, les graines se retrouvent dans leurs déjections qui elles-mêmes atterrissent parfois sur les branches des arbres où ils se posent. La graine germe alors et c’est ainsi qu’un arbre qui commence à être infesté se retrouve petit à petit de plus en plus recouvert de Gui.
Si au début, ce dernier n’a que peu d’influence sur l’hôte, les choses en deviennent tout autre lorsque plusieurs boules de forment un peu partout. Elles peuvent évoluer jusqu’à la mort de l’arbre hôte. A savoir que l’on remarque surtout les plus grandes infestations sur des arbres affaiblis ou en fin de vie. Il est assez rare que de jeunes arbres en fassent les frais.
3. VERTUS
Bien qu’il s’agisse d’un parasite, le Gui est pour autant une plante aux différentes vertus médicinales. Ils ont servi par le passé de traitements pour bon nombre de maux. De la toux à la stérilité en passant par l’hypertension et même la coqueluche. Il disposerait même de vertus sédatives et aurait été utilisé contre l’épilepsie.
De nos jours, on utilise toujours le Gui pour soigner l’hypertension car il permet de réguler le rythme cardiaque. Les vertus sédatives trouvées durant l’antiquité permettent aujourd’hui de l’utiliser contre les migraines, l’hyperactivité ou les crises d’angoisses.
Bien évidemment, tout traitement demande l’avis d’un médecin au préalable, ne faites pas n’importe quoi car il faut savoir que ses baies sont toxiques pour les humains. Ce sont ses feuilles que l’on utilise en soin, en infusion ou en cataplasme contre les sciatiques. La posologie et les quantités doivent être données sous contrôle médical.
Vous l’aurez donc compris, malgré le fait qu’au premier abord le Gui soit considéré comme nuisible puisque parasite, il en est pour autant une plante bourrée de vertus qui a su prouver son utilité médicinale depuis des siècles. Sa place dans la chaîne alimentaire n’est pas non plus négligeable puisqu’il apporte une source de nourriture pour les oiseaux à une saison ou elle se fait plus rare.
4. QUE FAIRE D’UN ARBRE AVEC DU GUI ?
Comme nous l’avons vu, une faible présence du Gui dans un arbre n’est pas un problème en soi dans un premier temps. De plus, l’éradiquer systématiquement sur tout arbre pourrait conduire à l’extinction de cette plante. Bien qu’en arboriculture, il soit néfaste sur le long terme car il participe à l’affaiblissement de l’arbre et à la diminution des rendements, il en est tout autre au jardin d’ornement. Il faut alors agir avec réflexion et bon sens, ne l’éliminer qu’en cas d’excès selon la taille de l’arbre hôte.
A savoir, qu’il se développe souvent à la cime du houppier et qu’il est difficile d’accès. Pour le tuer, il faudra couper la branche dans la zone située avant la boule de Gui. Le simple fait de le décoller de la branche n’aura qu’un impact temporaire, sa repousse reprendra dans la foulée. Dans un arbre sain et peu contaminé, laissez-le, il apportera de la nourriture aux oiseaux, un côté décoratif en hiver et surtout la possibilité d’en avoir à disposition pour agrémenter les fêtes de fin d’année.