Synonyme de modernité, de pureté, d’équilibre et de sérénité, le minéral au jardin a de plus en plus le vent en poupe. Il s’inscrit dans un esprit zen, à mi-chemin entre les jardins japonais et les ambiances méditerranéennes pour les recherches d’évasion dans un esthétisme nouveau. Le minéral peut se retrouver de bien des manières au jardin, il peut être mis en scène dans tout le jardin avec des rôles totalement différents.
1. LE PAILLAGE
Pailler les massifs de son jardin est une chose qui devrait être automatique dans la tête de tous les jardiniers. Les avantages sont tellement nombreux et le choix vaste qu’il y en a vraiment pour toutes les bourses et tous les styles.
1.1. Les avantages du paillis minéral
Lorsque vous paillez votre jardin, vous participez directement à la bonne santé de votre jardin avec tous les avantages suivants :
– Éviter le désherbage.
– Limiter l’érosion du sol par les éléments.
– Réduire le travail du jardinier, car il n’est pas biodégradable.
– Réduire les arrosages.
– Améliorer les conditions de vie des végétaux avec un sol en meilleure santé.
– Offrir une finition décorative dans les massifs.
1.2. Les différents paillis
Lorsque l’on parle de paillis minéral, on fait évidemment référence à de la matière issue de roches. Elle est alors concassée ou issus de ‘déchets’ de carrière, trop petits pour leur utilisation initiale. Il existe autant de paillis minéraux que de type de roches. Pour citer les plus connus et les plus couramment utilisés, vous pourrez choisir :
– La Pouzzolane, qui est le paillis minéral incontournable. C’est une roche volcanique de couleur rougeâtre ou noire et qui dispose de deux gros avantages. Le premier est sa qualité isolante, atténuant les écarts de températures du sol. Le second est sa légèreté lui permettant d’être utilisé dans les endroits où le poids peut être un problème comme sur les toits terrasses notamment.
– L’Ardoise pilée, que l’on utilise pour son côté très contemporain en raison de sa couleur gris anthracite à noire. Plusieurs calibres existent, permettant de varier les textures et rendues.
– Les Billes d’argile, plus souvent utilisées en guise de drainage que de paillage. Elles sont légères, car composées de terre cuite expansée et ont une bonne capacité de rétention et de restitution de l’eau.
– Les Graviers ou Gravillons, pour des roches très dures, aux calibres, formes et couleurs très diverses et variées. Ils peuvent être en silex, en marbre ou en tout autre roche dure concassée, roulée ou non.
– Les Galets, avec leur forme arrondie du fait qu’ils sont roulés. Leur calibre est plus grand que les précédents et ont principalement un rôle décoratif.
– Le Schiste expansé, le basalte, le granit, la brique pilée et les sables de différentes granulométries sont également utilisables en guise de paillage.
1.3. L’installation d’un paillis minéral
Étaler un paillis minéral au sol peut se faire selon deux écoles, avec ou sans toile géotextile. Utiliser une toile entre le sol et le paillis a pour but d’éviter que le paillis ne s’incorpore dans le sol avec le temps. De plus, il permet d’en mettre moins épais, représentant un moindre coût pour le jardinier. Ceci est surtout valable pour les paillis minéraux de gros calibre ou de couleur clair qui vont ainsi rester propre plus longtemps.
Pour les plus petits calibres ou bien dans un but de drainage du sol, ne pas mettre de toile est également possible. Les avantages ne s’arrêtent pas là, l’absence de toile permet une meilleure respiration du sol et la possibilité de replanter plus facilement, si le besoin s’en fait sentir. Un complément de paillis peut être fait après quelques années si la couche inférieure est pénétrée dans le sol.
Mettre une toile géotextile est le choix du jardinier, rien n’y oblige. Quoi qu’il en soit, le paillis s’installe toujours en finition, une fois toute plantation terminée.
2. LES SURFACES PLANES
Le minéral au jardin ne s’arrête pas aux massifs paillés ou aux rocailles, il s’invite aussi tout autour de la maison dans les allées ou sur les terrasses. Le choix en termes de revêtement est plutôt large et ne se limite pas à une simple dalle béton.
L’avantage d’une surface en dur pour les allées et terrasses peut répondre à plusieurs besoins. Que ce soit un désir d’étanchéifier les pourtours de la maison ou bien au contraire de permettre une absorption des eaux pluviales, vous n’utilisez pas les mêmes finitions.
2.1. Le béton
Comme cité, la dalle béton est la solution la plus utilisée, car c’est l’une des plus simples et des moins onéreuses. Le type de finition est nombreux avec le béton. Du béton désactivé au béton emprunte, l’illusion est presque parfaite tant la technique est pointue. Une dalle béton peut aussi simplement être recouverte de carrelage spécialement conçu pour l’extérieur.
2.2. Le minéral concassé
La finition minérale à base de roches concassées se rapproche du paillis, sauf que le but ici n’est pas de protéger le sol, mais de devenir une surface où l’on peut marcher voir rouler. Privilégiez des matériaux comme les gravillons qui sont attractifs niveau prix et carrossables sans dommages. Évitez l’ardoise, la pouzzolane ou toutes autres roches friables qui finiront en poussière au fur et à mesure des passages. Contrairement au paillage où vous avez le choix d’utiliser ou non un géotextile, son utilisation en allée est fortement recommandée. Cette toile améliore la portance du sol et l’intégration des gravillons doit être impossible. Vous améliorerez aussi la durabilité de votre ouvrage.
2.3. Le pavage
Les allées et terrasses en pavés simples ou autobloquants sont aussi largement démocratisées pour une finition beaucoup plus aboutie et une perméabilité parfois souhaitée. Là encore, les formes, couleurs et tailles sont toutes plus variées les unes que les autres, vous n’aurez que l’embarras du choix. Ce type de surface se pose très souvent sur lit de sables ou sur mortier maigre. La pose par un professionnel est recommandée.
2.4. Les pas japonais
Dernière façon d’envisager le minéral dans vos allées, les pas japonais. Ils peuvent être en pierre naturelle comme le schiste, ou bien en béton moulé de diverses formes et couleurs. Avec les pas japonais, les allées deviennent des cheminements au milieu de vos massifs où le végétal est un peu plus mis en avant. Posez-les sur lit de sable de manière à leur assurer une bonne stabilité et qu’ils ne bougent pas au moindre passage.
3. LES ÉLÉMENTS DÉCORATIFS
La décoration au jardin est de plus en plus dans l’air du temps. Aménager son jardin ne se limite plus à le planter et y installer un salon de jardin. Cet endroit devient une pièce de la maison à part entière où l’on aime y flâner durant les belles journées. Le rendre agréable, le décorer à son image n’est donc plus une option pour beaucoup de jardiniers.
Quoi de mieux que les roches pour donner un côté naturel, mais attractif à un massif ? Le goût pour le minéral au jardin peut donc se prolonger jusqu’à l’intégration de ces finitions. Elles peuvent prendre différentes formes, que ce soit des blocs de roche naturelle, des blocs taillés ou bien même des sculptures.
Les plus courantes sont les piquets de schiste, qui, positionnés à la verticale, permettent de donner du corps et du volume à un massif. À l’horizontale, ils se transforment en pas utiles et décoratifs à la fois.
Vous pourrez aussi trouver des boules de toutes tailles en roche naturelle ou reconstituée pour une finition moderne. En matière de pierre reconstituée, il y en a pour tous les goûts, surtout lorsqu’on cherche une sculpture. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas faire tout et n’importe quoi, vous devez toujours avoir une cohérence dans vos réalisations. L’association des paillis, éléments décoratifs et surfaces planes doivent suivre une ligne directrice, si vous souhaitez obtenir un jardin homogène, admiré et admirable.
4. LES MURETS
Les surfaces planes sont une chose, mais les verticales, sont elles aussi très souvent minérales. On utilise les murets plus facilement dans les jardins en pente, car ils permettent de structurer et d’aplanir certaines zones du jardin de manière décorative. On peut aussi les utiliser en massifs et même sur terrains plats pour justement créer du volume, y ajouter un empierrement ou tout simplement délimiter plusieurs zones.
Le type de muret varie aussi selon la finition recherchée. La solution la plus simple et la moins technique est le muret de parpaings avec une finition enduite. Il ne s’agit pas de la seule finition, le collage de pierres de parement assure un résultat bien plus naturel et esthétique, mais est également beaucoup plus coûteuse.
Plus typique et naturel, le muret en pierre sèche n’est pas souvent utilisé bien qu’il est une durée de vie illimitée s’il est correctement fait et bien entretenu. Ce type d’ouvrage se rencontre beaucoup dans le sud de la France, une tradition de longue date utilisée initialement pour séparer les parcelles agricoles. Les pierres sont soigneusement choisies et assemblées les unes par-dessus les autres sans aucun mortier. Les plus petites aident à caler les plus grosses, ceci est d’autant plus simple que l’on utilise des pierres plates. Le muret de pierre sèche sert de soutènement, mais offre aussi le gîte à tout une faune utile pour le jardin.
5. LES VÉGÉTAUX D’AMBIANCE MINÉRALE
La gamme végétale entre un jardin champêtre et un jardin d’esprit minéral n’est pas du tout la même. Dans le second choix, on remarque deux grands styles de jardin minéral avec des essences de plantes radicalement différentes.
5.1. Le jardin japonais
Le minéral dans ce type de jardin a une part importante, mais n’est pas pour autant l’élément clé. On lui laisse de belles zones dégagées sans aucune plantation pour justement qu’elle soit elle-même mise en valeur. Les roches utilisées sont souvent d’aspects naturels ou au contraire très travaillées sous forme de sculptures soigneusement réalisées. Les gravillons fins et clairs servent de bassin sec ou les rainures du passage du râteau y sont impeccables.
Le jardin japonais est un jardin plutôt frais et humide où la nature est luxuriante mais maîtrisée. Chez les arbres, on retrouve les incontournables Érables du Japon, Houx, Magnolias, Cerisiers du Japon ainsi qu’une belle gamme de conifères, souvent taillés en nuages. Les arbustes sont symbolisés par une belle collection de plantes acidophiles comme les Hydrangea, Cornouillers à fleurs, Pieris, Nandina, Rhododendron. Certains sont taillés en moutonnement comme les Azalées japonaises. Les bambous sont, eux aussi, largement présents pour leur verticalité. Chez les plantes herbacées et vivaces, ce sont les Pivoines, Hostas, Fougères et tout un tas de graminées qui sont maîtres des lieux. Les plantes aquatiques ont enfin une place importante dans les zones aquatiques de ces jardins.
5.2. Le jardin sec ou rocailleux
Avec un esprit très contemporain ou plus aride et naturel, le jardin sec se remarque par une dominance de minéral. Les plantations en pleine terre sont plutôt limitées, on laisse de nombreux espaces libres, où le minéral est mis sur un piédestal. Dans les deux cas, le but est de sélectionner une gamme végétale précise qui pourra aussi supporter ce genre de conditions lors des chaudes journées d’été.
Ce type de jardin est à l’opposé du jardin japonais puisqu’il se traduit par la chaleur et l’aridité de la scène. Il se doit donc d’être composé de plantes dont les besoins en eau sont plus limités tout en ayant une très bonne résistance à la chaleur.
Chez les arbres et arbustes, on rencontre bon nombre de Conifères, Albizia, Oliviers et autres Agrumes. Chez les plantes frileuses, les jardiniers se tourneront vers toutes sortes de Palmiers, Cordyline, Phormium, Cycas, Yuccas et bon nombre de plantes néo-zélandaises ou sud-africaines. Les plantes herbacées et vivaces seront des plantes rocailleuses comme les Lavandes, Arabettes, Saxifrages, Santolines, Joubarbe voir une gamme de Cactées rustiques. Des plantes structurantes peuvent aussi se joindre à la ronde avec toute la gamme topiaire.
