Le Noisetier est un arbre plutôt commun au nord de la Loire. Il est plus souvent utilisé pour son port touffu et sa production de fruits à coque appelés ‘noisettes’, que pour ses vertus ornementales. Vous le connaissez sans doute mais connaissez-vous le noisetier tortueux ?
1. DESCRIPTION
Beaucoup plus attractif et surtout original, le noisetier tortueux est un petit arbre qui attirera la curiosité de plus d’un amateur de jardin. Au-delà de son côté ornemental intéressant, son branchage est également utilisé par les fleuristes pour la conception de bouquets en association avec des fleurs coupées.
Cet arbuste est originaire d’Asie, d’Afrique du nord et d’Europe, il appartient à la famille des bétulacées, il est donc très proche des bouleaux.
1.1. Caractéristiques
La première chose que l’on remarque lorsqu’on le regarde c’est bien sûr son branchage tortueux. Ce dernier se forme au fur et à mesure de la croissance de l’arbuste en tourbillonnant d’une façon très esthétique.
Il est aussi tomenteux (poilu) tout comme ses jeunes feuilles.
Celles-ci sont vertes ou pourpres et de forme presque identique à celles du noisetier traditionnel, c’est-à-dire qu’elles sont plutôt rondes et dentelées. La différence vient du fait qu’elles ont tendance à s’enrouler sur elles-mêmes sans pour autant être atteintes par une maladie ou un ravageur ! En automne, elles deviendront jaunes avant de tomber.
Sa floraison s’élabore en hiver sur l’ensemble du branchage par l’intermédiaire de longs chatons jaune pâle et très lisses lorsqu’ils se forment. Les fleurs s’ouvrent ensuite donnant un aspect plus rugueux aux chatons. Même s’ils s’épanouissent en hiver, leur tolérance au froid est très bonne soit -7°C en pleine floraison et -15°C lorsque les fleurs sont en boutons.
Comme chez les Bouleaux, il y a des fleurs mâles et des fleurs femelles. Les grands chatons sont les mâles et les femelles sont moins visibles, beaucoup plus petites et érigées au-dessus des chatons mâles. La production de fruits (noisettes) est assez aléatoire sur les variétés tortueuses et les quantités produites resteront faibles.
Leur port global est plutôt buissonnant et il prend des dimensions adultes d’environ 4 m en tous sens. Pour atteindre cette taille, vous devrez patienter tout de même quelques années car sa croissance n’est pas aussi rapide qu’un noisetier à branches droites.
1.2. Les différentes variétés
Vous pourrez obtenir trois variantes du noisetier tortueux en magasin, à vous de choisir celle qui sera la mieux adaptée à la situation.
2. LA PLANTATION
Choisissez de préférence l’automne ou le printemps pour acquérir un noisetier tortueux. Non seulement vous disposerez d’un plus grand choix mais les conditions climatiques seront plus propices à un bon enracinement.
2.1. Le sol
Les Noisetiers en général et c’est bien sûr le cas pour le tortueux, poussent en tout sol du moment qu’il est suffisamment fertile, frais, pas trop acide et pas inondé. À l’inverse, ils ont plutôt une préférence pour les sols calcaires et alcalins, ce qui est un atout intéressant car peu de plantes sont adaptées à ces conditions.
Astuce : Pour savoir si votre terre est calcaire, prenez en une poignée et versez y quelques gouttes de vinaigre blanc. Si une réaction se produit avec l’apparition d’un petit bouillonnement, il est calcaire. Si rien ne se passe, il est argileux.
Encore une fois, nul besoin de vous compliquer la tâche en apportant de la craie à votre sol. Une simple fertilisation magnésienne sera suffisante puisque le noisetier peut prospérer sans soucis en sol neutre.
2.2. L’exposition
Elle peut être aussi très variée. Le noisetier tortueux pourra pousser au soleil comme à l’ombre mais son développement à l’ombre sera indéniablement plus étiolé par le manque de lumière. Le vent n’est pas non plus un problème mais évitez toutefois les courants d’air froid qui, associés à de fortes gelées pourraient nuire à leur floraison hivernale.
2.3. La mise en terre
Une fois l’emplacement déterminé, attelez-vous au trou de plantation qui sera au moins 3 fois plus gros que le volume de la motte du Noisetier. Utilisez un mélange composé de 50 % de votre terre de jardin et 50 % de terreau de plantation. Ajoutez aussi 1 ou 2 poignées de magnésie pour enrichir votre sol tout en gardant son côté alcalin.
3. L’ENTRETIEN
Dans un premier temps, vous devrez veiller à l’arrosage si les conditions ne sont pas ou peu pluvieuses. Une fois enraciné, son entretien est quasi nul !
Seule une taille spécifique est obligatoire : l’élimination des rejets. En effet, comme les noisetiers tortueux sont la plupart du temps greffés, il peut arriver qu’ils se mettent à rejeter, directement du porte greffe, des tiges droites. Il est important de supprimer toutes tiges droites pouvant se former, car l’espèce greffée pourrait en subir ensuite les conséquences et le rendu ne serait de toute façon que peu esthétique voire sans intérêt.
Les tailles trop sévères ou suivant l’art topiaire sont fortement déconseillées, mieux vaut laisser l’arbuste en port libre et pousser comme bon lui semble. Il n’y aura de toute façon pas de surprises si vous avez pris le soin dès le départ de lui offrir un emplacement suffisamment grand.
La suppression du bois mort ou de quelques petites branches intérieures dans le but d’aérer la ramure est toutefois possible.
3.1. Les maladies et ravageurs
Le problème le plus préoccupant vient d’un petit charançon qui s’attaque aux fruits des noisetiers. Cependant, nos cultivars tortueux n’en produisant que peu, on peut considérer que ce genre d’attaque n’est que très rare.
Ensuite, certains pucerons, chenilles ou acariens peuvent aussi venir s’installer. Le pourridié, qui est un champignon, n’apparaît que très rarement et principalement sur des sujets déjà d’un certain âge et dans un sol trop humide.
Enfin, les maladies les plus courantes seront l’oïdium et l’anthracnose même, si encore une fois, elles ne seront pas récurrentes.
4. LA MISE EN SCENE
Le principal intérêt du noisetier tortueux est sans aucun doute sa forme sa particulière. Utilisé seul ou associé à d’autres plantes, le résultat sera toujours au rendez-vous si vous faite en sorte de le mettre sur un piédestal.
La création de scènes hivernales au jardin peut être intéressante d’autant qu’on ne porte pas un intérêt aussi grand pour le jardin en cette saison. Pour le rendre plus vivant malgré le froid, associez le noisetier tortueux à des daphné, cornouillers à bois décoratifs, hellébores, hamamélis et quelques autres bulbes d’hiver comme les crocus ou les perce-neige.
Vous pourrez également faire des contrastes de formes et de textures en associant ce noisetier à d’autres arbustes taillés suivant des formes topiaires. Choisissez aussi des plantes à gros feuillage, d’une couleur plus ou moins claire comme les hostas par exemples qui profiteront de l’ombre que leur procurera le noisetier. Utilisez aussi des arbustes ou plantes vivaces à fleurs qui donneront une certaine chaleur à la scène par de belles couleurs.
Enfin, il entre de plus en plus dans la conception de bouquets secs, artificiels ou bien naturels. Ses branches sont un véritable objet de décoration à part entière.