Spathiphyllum, Fleur de lune ou Faux arum… autant de termes désignant une plante d’intérieur reconnue depuis des décennies pour sa facilité de culture et la place de choix qui lui est réservée dans nos intérieurs. Graphique, aux couleurs neutres et à l’aspect passe-partout, le Spathiphyllum est une plante idéale pour débutants comme confirmés.
1. DESCRIPTION
Le Spathiphyllum est une plante exotique de la famille des Aracées tout comme les célèbres Arum. On reconnaît cette famille à la forme si particulière de ses fleurs.
1.1. Origines
Tout droit venue des forêts tropicales d’Amérique du Sud, le Spathiphyllum apprécie chaleur et humidité. Son arrivée en France comme plante d’intérieur remonte aux années 1870. Étymologiquement parlant, son nom se décompose en deux parties « spathe » qui veut dire cuillère et « phyllon » pour la feuille. Cette description se vérifie d’un simple coup d’œil sur la forme de ses feuilles.
1.2. Caractéristiques
Le Spathiphyllum pousse en touffe de feuilles positionnées au sommets de tiges souples et fermes à la fois. Sa couleur vert foncé est mise en valeur par une pellicule brillante. Son développement est plutôt rapide et sa floraison généreuse.
Les fleurs en forme de spadice sont ornées d’une bractée souvent blanche à verdâtre selon les cultivars. Chaque fleur est portées par une tige droite venant surmonter la touffe de feuilles. Le gros avantage de ce type de floraison est la durée de vie de chaque inflorescence pouvant durer plusieurs semaines.
De manière générale, la floraison s’étale de la fin du printemps à la fin de l’été. Toutefois, lorsqu’elle se plaît, il est possible d’observer les fleurs quasiment toute l’année.
Côté dimensions, comptez environ 1 m en tous sens pour une plante adulte, en pot et en intérieur. Dans son milieux d’origine et en pleine terre, ses proportions deviennent alors plus importantes mais il est impossible de les observer sous nos latitudes.
2. CULTURE
2.1. Le choix du pot et du substrat
Le Spathiphyllum est une plante qui n’aime pas être à l’étroit. Sa vitesse de croissance est directement liée à ses besoins en minéraux et donc à l’expansion de son système racinaire. Un rempotage est ainsi indispensable dès l’achat que ce soit pour lui offrir un nouveau substrat mais aussi plus de place.
Choisissez un pot au moins deux fois plus gros que le pot d’origine. Privilégiez ceux à réserve d’eau car cette plante affectionne un bon niveau d’humidité même au niveau de ses racines. Si vous optez pour des pots traditionnels en céramique ou terre cuite qui ne sont pas percés, percez-les ou bien drainez-les suffisamment pour éviter toute stagnation.
En ce qui concerne le substrat, un terreau plantes d’intérieur ou plantes fleuries est l’idéal. Réalisez un surfaçage chaque année en sortie d’hiver et prévoyez un rempotage complet tous les 3 ans dans un pot d’un diamètre supérieur.
Lorsqu’il devient trop imposant, vous pouvez lors d’un rempotage diviser la touffe en plusieurs jeunes plants. Ceci permet de rajeunir la plante tout en conservant le même pot.
2.2. Le bon emplacement
Là est tout le secret d’une floraison assurée. Le Spathiphyllum a, en quelque sorte, besoin de savoir en quelle saison il est pour pouvoir dévoiler ses spatices.
Tout d’abord, il faut savoir qu’il redoute le soleil direct mais la luminosité est un facteur clé. En ce qui concerne l’humidité ambiante, ses origines tropicales font qu’elle en a besoin. Ne placez jamais un Spathiphyllum près d’une source de chaleur comme un radiateur qui assèche l’air. Elle peut donc se placer dans une salle de bain sans en souffrir.
Deux emplacements dans l’habitation sont recommandés en fonction des saisons. En effet, durant le printemps et l’été, une température de 20 / 22 °C est l’idéal. En revanche, de l’automne à la fin de l’hiver, préférez plutôt une pièce peu chauffée aux alentours des 16 / 17 °C. La source de lumière et l’humidité ne changent pas, variez simplement la température. Par exemple, une fenêtre au nord est une emplacement de choix.
3. ENTRETIEN
3.1. L’Arrosage
Vous l’aurez compris, le Spathiphyllum apprécie l’humidité, l’arrosage est donc un élément clé dans sa culture. Contrairement à beaucoup de plantes, préférez un arrosage régulier mais en petite quantité. Le but est de conserver le substrat frais à humide en permanence, il déteste la sécheresse qu’elle soit racinaire ou aérienne. À l’inverse, ne remplissez pas non plus le pot d’eau, il ne s’agit pas d’une plante aquatique. Même s’il peut tolérer un excès de temps en temps, la répétition pourrait lui nuire.
En hiver, les besoins diminuent, arrosez donc un peu moins et laissez sécher la surface de la terre entre deux apports. Utilisez de l’eau de pluie plutôt que de l’eau du robinet.
Le feuillage ne doit pas non plus être en reste, brumisez-le régulièrement afin de recréer l’ambiance humide qu’il aime tant. En été, sortez-le sous une bonne averse de temps en temps pour nettoyer ses feuilles naturellement.
Astuce : Placez le pot de votre Spathiphyllum sur une soucoupe remplie de billes d’argiles et d’eau. Cette eau, en s’évaporant, formera une hygrométrie plus élevée autour du feuillage et votre plante s’en portera d’autant mieux.
3.2. La fertilisation
Comme pour beaucoup de plantes d’intérieur et d’autant plus pour le Spathiphyllum qui est gourmand, la fertilisation n’est pas à prendre à la légère. En effet, des apports réguliers permettent au substrat de ne pas trop s’appauvrir vite et surtout d’éviter d’éventuelles carences.
Comptez un apport mensuel d’avril à octobre puis stoppez le reste du temps. Choisissez de préférence un engrais liquide spécial plantes d’intérieur fleuries. L’organique est conseillé au contraire du chimique qui aura un effet trop « boostant »
3.3. La taille
Aucune taille n’est nécessaire sur le Spathiphyllum mis à part le fait d’ôter les feuilles qui jaunissent. Si elles se trouvent au centre ou à la base, c’est tout à fait normal, il s’agit d’un renouvellement du feuillage.
Coupez également les tiges florales lorsqu’elles sont fanées.
3.4. Les problèmes les plus courants
Le Spathiphyllum est une plante résistante qui n’a pas vraiment de maladies connues, seules de mauvaises techniques culturales peuvent nuire à sa fraîcheur.
– Le feuillage est recouvert de petits amas blancs : Il s’agit de Cochenilles, des insectes qui se nourrissent de la sève des plantes qu’elles convoitent. Elles pullulent rapidement si rien n’est fait et peuvent même conduire à la mort de la plante. Leur présence se remarquent lorsque l’hygrométrie est insuffisante et que la plante stresse. Le traitement est simple, une simple pulvérisation à l’aide d’une solution à base de savon noir ou d’huile végétale. Une fois mortes, rincez le feuillage à l’eau pour nettoyez-les restes de cochenilles ainsi que les éventuelles traces d’huiles de traitement. Régulez aussi ce soucis d’humidité.
– Les feuilles pâlissent et se pigmentent d’orange : Ce sont à présent des Acariens, de minuscules Araignées parasites ayant la même action que les Cochenilles. Là encore, une ambiance sèche favorise leur venue. Traitez également avec une solutions d’huiles végétales puis nettoyez les feuilles quelques jours après.
– La base de mon Spathiphyllum se ramollit et noircit : C’est le signe d’une asphyxie racinaire due à un excès d’eau trop prolongé. Si une mauvaise odeur se dégage du substrat et que la plante se déracine, il est déjà trop tard.
– Les feuilles brunissent et sèchent sur leur extrémité : Nous sommes dans le cas d’une exposition non adaptée avec un soleil direct qui brûle le feuillage. Le tout sans doute associé à une trop faible hygrométrie. Rien de bien grave si le problème est pris à temps, trouvez simplement un emplacement plus favorable.