[—ATOC—]
[—TAG:h2—]
Plus connu pour son côté envahissant que pour ses nombreux intérêts ornementaux et gustatifs, le sureau noir n’est que très peu planté dans nos jardins. Aujourd’hui, de nombreuses hybridations ont permis de créer des sureaux noirs aux formes et aux couleurs incroyables !
Le sureau noir, ou Sambucus nigra, est un arbuste naturellement présent en Europe, dans le nord de l’Afrique et jusque dans de nombreuses régions asiatiques. Il appartient à la famille des caprifoliacées tout comme les chèvrefeuilles, abélias ou weigelas.
1. CARACTÉRISTIQUES
Cet arbuste est très facile à reconnaître et presque toutes ses parties peuvent être utilisées par la faune du jardin comme par l’homme :
– Son feuillage est vert, doré, panaché ou encore pourpre. Chacune des feuilles est composée et pennée de 5 à 9 folioles, elles-mêmes dentelées. L’abondance de sève qui circule dans son feuillage attire fréquemment les pucerons. Elle peut donc être utilisée comme plante souffre-douleur au jardin en protégeant les autres mais aussi pour faire venir par exemple les coccinelles.
– Son tronc et ses tiges sont creux et odorants lorsqu’ils sont coupés. Le côté creux offre un gîte à bon nombre d’insectes auxiliaires durant l’hiver, comme c’est à nouveau le cas pour nos amis les coccinelles. De plus, une moelle blanche à l’intérieur des tiges leur offre, en plus, une isolation au froid.
– Ses inflorescences en ombelles composées ou en panicules, sont recouvertes de dizaines de petites fleurs blanches, odorantes et particulièrement mellifères. Elles se déploient vers la fin du mois de mai et au cours du mois de juin sur les pousses de l’année.
Une fois défleuries, suivront des fruits noirs ou rouges comestibles par l’homme, même s’ils seront rapidement dévorés par les oiseaux.
ATTENTION toutefois à ne pas les consommer crus car ils peuvent provoquer des troubles digestifs. Par précaution, faites les cuire.
À savoir : Les fleurs peuvent se cuisiner en vin de sureau, un apéritif assez doux. Utilisez les fruits en confitures, sirops ou tartes ! Le sureau peut aussi se consommer en infusions pour ses propriétés contre la toux en l’occurrence.
– Son système racinaire est plutôt en surface, ce qui offre un intérêt pour le maintien du sol et la limitation de l’érosion, principalement due au ruissellement.
La croissance du sureau noir est très rapide, c’est pour cela qu’il ne vit pas très longtemps. Une taille adaptée permet de rajeunir sans cesse la souche et augmenter significativement sa durée de vie. En terme de dimensions, comptez entre 2,50 m et 6 m en tous sens.
On peut donc dire que le sureau noir est un arbuste fantastique pour le maintien d’une bonne biodiversité dans votre jardin.
2. LES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS
Il faut le reconnaître, l’espèce type du sureau noir n’est pas spécialement extraordinaire, et elle a tendance à s’implanter naturellement dans nos jardins plutôt que d’y être volontairement conviée. En haie champêtre, il est toutefois fort utile.
Pour associer tous les bienfaits des sureaux avec une certaine touche d’esthétisme, vous pourrez vous tourner vers tous les autres cultivars originaux. Parmi les plus intéressants, nous retiendrons pour vous :
3. LA PLANTATION
Au-delà de tous les avantages déjà cités, le sureau noir s’avère très simple à cultiver. En effet, il s’adapte à presque tous les sols, du moment qu’ils ne sont pas inondés en permanence. Il en est de même pour l’exposition, car il résiste aux vents, au froid (-30 °C), au soleil, à l’ombre et même à la pollution.
On peut même considérer que le sureau noir est un arbuste pionnier, car il n’est pas rare qu’il s’installe rapidement sur des terrains vagues, ou tout simplement laissés en friches. Il n’en est pas pour autant invasif, il laisse tout à fait la place aux espèces herbacées ou ligneuses et ne les étouffe pas sans distinction.
Pour ce qui est du choix, vous pourrez les trouver en rayon quasiment toute l’année, du fait de leurs avantages, dépassant simplement la floraison. Leur mise en terre est aussi possible à toutes périodes, du moment qu’il ne gèle pas ou qu’il ne fait pas une chaleur torride.
Paillez systématiquement le pied à l’aide d’un paillis organique à dégradation rapide, comme les feuilles mortes ou la paillette de chanvre, car ils enrichiront plus rapidement le sol en humus, garant d’une croissance plus qualitative.
4. L’ENTRETIEN
LA TAILLE :
Nous l’avons vu précédemment, le sureau noir est un arbuste à croissance rapide, mais, de ce fait, à durée de vie plutôt courte. Son bois n’est pas très ligneux et peut rapidement dépérir. Pour contrer ce vieillissement, n’hésitez pas à tailler sévèrement votre sureau chaque année en sortie d’hiver. Si vous ne souhaitez pas le receper, contentez-vous d’éliminer les branches les plus anciennes, de manière à en reformer de plus jeunes au niveau de la base. L’astuce sera de toujours garder un port gracieux et agréable au regard.
Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, conduire certains cultivars en petit arbre. Pour cela, garder toujours les branches charpentières les plus fortes et taillez en transparence de manière à aérer la ramure.
L’ARROSAGE :
Cet arbuste se déshydrate facilement par temps chaud, et surtout lorsqu’il n’est pas encore suffisamment enraciné. Veillez donc à l’arroser régulièrement les premiers mois qui suivent sa plantation. Ensuite, il se débrouillera seul !
LA FERTILISATION :
Elle a plus un but esthétique qu’autre chose. Privilégiez les fertilisants de fond organiques et équilibrés en azote, phosphore et potasse pour les garder frais et en bonne santé. Son feuillage peut rapidement connaître des brûlures ou nécroses, c’est pourquoi un sol de qualité retardera ce phénomène plus récurrent chez les cultivars panachés de jaune.
LES MALADIES ET RAVAGEURS :
Le sureau noir peut être considérer comme un souffre-douleur au jardin, de par son attractivité, autant pour les ravageurs que pour les insectes auxiliaires. Les pucerons seront donc monnaie courante sur ces arbustes, ils s’agglutineront rapidement, et par centaines, pour sucer leur sève. Ne vous embêtez pas à le traiter sans arrêt, laissez plutôt faire la nature, les coccinelles, chrysopes et autres syrphes viendront s’en nourrir goulument.
En cas d’excès d’eau dans le sol, il pourra aussi être sujet à certains champignons toutefois plus problématiques pour sa santé. Seule une taille des parties malades sur une partie saine, et des traitements préventifs à base d’aliette, pourront leur venir en aide. Encore une fois, ne traitez pas sans distinction, laissez-le vivre et intervenez si besoin est. De plus, brûlez automatiquement tous les déchets « malades » de la taille effectuée.
5. L’UTILISATION AU JARDIN
Après avoir pris connaissance des caractéristiques du sureau noir, vous aurez sans doute compris qu’il vous est possible de l’utiliser pratiquement partout, du moment qu’il est en pleine terre. En pot, la taille doit être très régulière et le résultat sur la fraîcheur de son feuillage n’est pas optimal.
LE BOSQUET ‘SAUVAGE’ :
Si votre jardin vous le permet, et que vous souhaitez créer un lieu destiné à la biodiversité, utilisez l’espèce type comme arbuste champêtre sans vous en occuper. Laissez aussi pousser les plantes endémiques, et vous verrez arriver par dizaines toute une faune utile, qui se déploiera en cas de besoin sur les plantes de votre jardin pouvant être attaquées par des ravageurs.
LA HAIE CHAMPÊTRE :
La création d’une haie champêtre peut aussi être envisagée si vous la plantez en compagnie d’érables champêtres, d’aubépines, de sorbiers ou autres cornouillers mâles. Laissez-la prendre de l’ampleur, autant en hauteur qu’en largeur, de manière à ce qu’elle puisse offrir le gîte à de plus gros animaux (hérissons, oiseaux, etc…).
LE MASSIF :
C’est dans ce domaine qu’il est possible de créer des scènes plus variées les unes que les autres. Choisissez l’espèce qui vous convient le mieux, sachant tout de même que c’est le soleil qui donne aux cultivars les plus foncés, leurs teintes si particulières.. Trop à l’ombre, ils pourront tendre vers le vert pourpré !
Associez donc votre sureau à une gamme extrêmement grande d’autres arbustes et plantes vivaces. Sur l’illustration précédente, le Sambucus ‘madonna’ est planté aux côtés d’une acanthe, d’un Cimicifuga, d’une Heucherella, d’un Hydrangea et le tout sous un Davidia.
Ici, le choix d’un thème pourpre, vert et rose est très attractif. Le jeu des feuillages foncés (ophiopogon, heuchère) contraste à merveille avec les plantes vivaces fleuries que sont les echinacées. Une scène inattendue mais sublime !