INSPIRATIONS & ASTUCES, PLANTES

LES ACARIENS

acarien sur une feuille verte

Fléaux des jardins, les Acariens occasionnent des dégâts parfois irréversibles lorsqu’ils ont décidé de s’attaquer à une plante. Le problème majeur de ces ravageurs est qu’ils sont très difficilement visibles en raison de leur petite taille et qu’une attaque ne se remarque que lorsqu’ils sont déjà bien installés.

Nous allons voir comment gérer au mieux une attaque potentielle, les solutions pour y remédier et les plantes les plus sensibles.

1. DESCRIPTION

1.1. Morphologie et mode de vie

Les Acariens ne sont pas des insectes mais des arachnides, de minuscules araignées. À la différence de celles de nos maisons, les Acariens des plantes sont phytophages. C’est à dire que ce ne sont pas des prédateurs carnivores mais bel et bien des mangeurs de matières végétales.

Ils ne dépassent guère plus d’un millimètre, autant dire qu’il est compliqué de les voir à l’œil nu. Les colonies doivent déjà être importantes pour ne plus passer inaperçues. Leur corps est composé de 4 paires de pattes et d’une tête accolée au thorax, comme une minuscule boule garnie de pattes.

Ils se réunissent le plus souvent sur le revers de feuilles, le long des nervures principales. Ils sont capables de produire des toiles comme n’importe quelle araignée, non pas dans le but de servir de piège mais plutôt de se protéger et faciliter leur déplacement sur les feuilles.

Les plus courants sont les Tétranyque tisserand, aussi les plus petits. Les Araignées rouges sont quant à elles plus visibles car plus grosses.

Pour se nourrir, les Acariens se servent de leur « trompe » qui transperce l’épiderme des feuilles pour se nourrir de la sève contenue, appelée cytoplasme. En transperçant l’épiderme, ils injectent par la même occasion leur salive toxique, responsable des dégâts sur les feuilles. De plus, les blessures occasionnées par les piqûres deviennent autant de portes ouvertes à d’autres maladies comme les maladies cryptogamiques.

1.2. Les facteurs de développement

Les attaques d’Acariens se rencontrent très souvent l’été ou l’automne et ceci pour deux raisons principales :

– La chaleur est le premier facteur de leur développement. Au-delà de 20 °C, leur reproduction s’en trouve décuplée pouvant très rapidement augmenter une colonie. Les ravages des micros blessures suivent donc cette logique et c’est après plusieurs semaines d’assauts répétés que les premières nécroses apparaissent.

– La faible hygrométrie est le second facteur aggravant, les deux étant le plus souvent combinés durant ces saisons. En bref, ils demandent des conditions chaudes et sèches pour se propager.

Quant à la propagation d’un sujet à l’autre, ceci peut se faire par le vent, les oiseaux ou l’homme. Leur petite taille les rend tellement discrets qu’ils peuvent se déplacer le plus simplement possible.

Un facteur moins souvent cité mais qui encourage les attaques est la fertilisation azotée rendant les feuillages tendres et plus sujettes aux attaques.

2. LES ESSENCES SENSIBLES

Les Acariens s’attaquent à un très grand nombre d’essences. Que ce soit des cultures potagères, comme les cucurbitacées, ou les arbres et arbustes ligneux comme la Vigne, la Glycine, le Tilleul ou l’Erable. Les plantes herbacées d’ornement n’y échappent guère comme les Gunnera mais aussi et surtout les conifères. C’est particulièrement le cas des formes taillées en haies ou selon d’autres formes compactes.

L’exemple récurrent vient des haies de Thuyas ou de Cyprès de Leyland taillées au carré. Au fur et à mesure des années, une véritable carapace verte se forme rendant l’intérieur presque étanche à la pluie. Le cocon ainsi formé devient un endroit de prédilection pour les attaques d’acariens qui y trouveront un gîte douillet par la même occasion et ceci même en hiver.

Une fois une attaque amorcée, les chances pour que l’arbuste dépérisse complètement sont élevées. Ceci est d’autant plus vrai pour les essences persistantes qui ne seront pas en mesure de régénérer l’ensemble de leur feuillage.

Les plantes caduques ne meurent que très rarement d’une attaque d’Acariens puisque leurs feuilles chutent en hiver. De nouvelles voient le jour le printemps suivant et les Acariens auront été éliminés par les conditions météo durant cette période.

3. LES SYMPTÔMES

Une attaque d’Acariens se remarque surtout aux impacts causés sur les feuilles et sur la plante de manière globale. Très souvent, il s’agit d’un jaunissement puis un dessèchement. Une décoloration mate de l’ensemble du feuillage s’observe sur les espèces caduques. Les dégâts sont souvent partout sur la plantes avec les mêmes symptômes, aucune zone ne semble épargnée.

Du côté de la production de fruits, les avortements sont plus nombreux réduisant le rendement.

Chez les conifères, des zones entières rougissent et meurent.

4. LES MOYENS DE LUTTE

La lutte chimique étant interdite aux jardiniers amateurs depuis janvier 2019, les outils pour lutter contre ces attaques doivent être utilisés avec plus d’anticipation. Une culture appropriée et des méthodes de jardinage respectueuses des écosystèmes suffisent à garder un jardin sain ou les populations de nuisibles se trouvent naturellement régulées.

Une attaque d’Acariens vient toujours parce que les conditions sont réunies à son installation. Déstabiliser ceci avec des méthodes préventives est toujours préférable que d’en venir à l’arrachage de la plante.

4.1. La lutte culturale

La lutte la plus efficace est celle que l’on ne met pas en place. Avoir les bons gestes de culture pour éviter une attaque est simple et se limite à quelques techniques :

– Limitez les apports d’azote

– Apportez des fumiers ou composts, amendements riches et complets pour des plantes plus fortes

– Limitez le stress par le paillage

– Évitez de tailler trop densément mais toujours de manière à avoir une ramure aérée

– Supprimez les bois morts et les plantes ayant été fortement infestées. Une destruction par le feu est recommandée

– Utilisez des insecticides de manières raisonnés. N’étant pas sélectifs ils tuent aussi les auxiliaires et donc les prédateurs naturels des Acariens qui réguleront leur population avant même que vous ne les ayez vus.

4.2. La lutte mécanique

Agir sans produits phytopharmaceutiques n’est pas toujours chose aisée mais une technique simple est efficace sur les Acariens, surtout sur ceux qui sont présents dans les conifères. Passez régulièrement en été un jet d’eau à bonne pression à l’intérieur de leur ramure. L’humidité qu’ils redoutent associée à la pression en tuera une bonne partie et en délogera une autre. Leur mener la vie dure en rendant leur gîte moins confortable est la meilleure solution.

De même, évacuez l’ensemble des épines et feuilles mortes à l’intérieur des rameaux car elles leur offre à nouveau un moyen de se protéger pendant l’hiver.

4.3. La lutte biologique

Tournez-vous dans un premier temps vers les préparations naturelles qui offriront de bons résultats.

L’infusion d’Ail additionnée d’autres ingrédients est une recette miracle anti-acariens. Pour ce faire :

– Mixez une gousse d’Ail, un bouquet de feuilles de Menthe poivrée avec un grand verre d’eau

– Versez le liquide obtenu dans une casserole et chauffez le mélange pendant une minute

– Ajoutez une petite cuillère à café de piment de Cayenne moulu

– Portez l’ensemble à ébullition et laissez reposer toute la nuit

– Au matin, ajoutez une cuillère à café de savon noir puis mélangez

– Votre préparation est prête à être pulvérisée sur les plantes atteintes.

Favoriser la présence ou l’introduction de leurs prédateurs doit être aussi envisagé. Coccinelles, punaises, Thrips, Syrphes ou Typholodromus sont les plus courants pour ne citer qu’eux.

Le Pyrèthre, insecticide végétal est aussi efficace mais il tuera également les auxiliaires et prédateurs naturels de ces ravageurs, une lutte alors controversée.

Surtout dans le cas des conifères, lorsqu’aucune lutte n’est venue à bout d’une attaque, l’arrachage ne demeure malheureusement que la seule issue.