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Le jardinage ne s’invente pas et la main verte n’est qu’une légende populaire. Tout cet art repose sur un savoir-faire que l’on acquiert à force de pratique. Néanmoins, les bases peuvent s’étudier dans les livres ou bien auprès d’un jardinier aguerri. Nous avons réuni pour vous les dix conseils qui « tordent le cou » aux idées reçues.
1. L’ARROSAGE
1.1. Arroser après la plantation
On entend trop souvent à tort qu’il faut tasser fortement la terre autour de la motte lorsque l’on vient de planter un arbre, un arbuste ou une plante herbacée. Le fait de tasser chasse l’air naturellement contenue dans le sol et provoque ainsi des difficultés d’enracinement suivies d‘asphyxie racinaires.
Lorsque vous avez terminé votre plantation, tassez très légèrement de façon à caller la motte puis arrosez copieusement. C’est grâce à cet arrosage que le sol se tassera naturellement et que l’eau occupera temporairement les petites zones qui enferment de l’air. De plus, l’eau permettra à la terre de bien se mettre en contact avec la motte et de l’aider à s’hydrater correctement en attendant qu’elle développe des racines plus profondes.
Cet arrosage post plantation est donc indispensable que ce soit pour une plantation en pot comme en pleine terre. N’oubliez pas cependant de poursuivre les arrosages copieux mais espacés durant les premiers mois qui suivent la plantation !
1.2. Enlever les soucoupes sous vos pots qui doivent aussi être percés
Dans le cas contraire, laisser les soucoupes ou ne pas percer les pots provoque un excès d’eau et une asphyxie racinaire. Nous l’avons vu, ce problème peut venir non seulement d’un sol trop tassé qui serait dépourvu d’air mais aussi d’un excès d’eau. On peut penser qu’une plante souffrira moins d’un excès que d’un manque d’eau mais ceci est complètement faux car elle dépérira beaucoup plus rapidement. Le substrat trop gorgé d’eau sera propice à l’apparition de champignons qui feront pourrir le système racinaire de la plante puis entraînera un jaunissement du feuillage qui se terminera par une mort certaine.
Lorsque vous arrosez, laissez donc la soucoupe sous le pot durant 30 minutes pour que le substrat s’hydrate correctement puis enlevez-la pour que le surplus s’écoule.
La seule exception à la règle vient pour les plantes aquatiques qui seraient plantées en pots et qui nécessitent une humidité permanente ! C’est notamment le cas pour les Prêles, Pontédéries, Thalia, etc.
1.3. Ne pas arroser les plantes acidophiles avec de l’eau du robinet
C’est le cas des plantes dites de terre de bruyère. Il s’agit de végétaux appréciant les sols au pH acide et qui redoutent par-dessus tout le calcaire. C’est le cas des Hydrangeas, Rhododendrons, Pieris, Azalées, Bruyères et autres Camélias.
L’eau du robinet est bien souvent chargée en minéraux, ce qui n’est pas un mauvais point, mais le calcaire qu’elle contient est un véritable poison pour vos plantes acidophiles. Si vous effectuez des arrosages à l’eau du robinet, vous verrez apparaitre rapidement un jaunissement des feuilles qui deviendront chlorosées. En faible quantité, cela ne tuera pas vos végétaux mais pourra provoquer des dépérissements sur le long terme.
Privilégiez toujours l’eau de pluie qui a l’avantage d’être neutre !
2. LA PLANTATION
2.1. Planter aéré
La plantation trop serrée est sans l’ombre d’un doute l’erreur la plus basique et la plus courante. Bon nombre d’émissions de jardinage vous montre des réalisations de massifs en une journée pour un effet immédiat. Néanmoins, il faut toujours prendre en compte, lors d’une plantation, la taille adulte de la plante et son comportement parmi les autres. Pour cela, vous devrez étudier dans un premier temps la surface que vous pourrez consacrer à votre massif puis vous documenter sur les plantes qui pourraient y être installées.
Lors d’une plantation trop dense, certaines plantes prendront le dessus sur d’autres au fil des années, votre rendu sera très compact et pas forcément agréable à regarder. De même, vos travaux de taille s’en ressentiront aussi, le jardinage pourra vite tourner au cauchemar !
La bonne méthode est de toujours planter du plus grand sujet au plus petit en terminant par les plantes annuelles de saisons qui, elles, pourront combler les trous puisqu’elles dépériront de toute façon une fois la saison terminée. Si vous n’avez pas envie de passer quelques heures à vous documenter, vous pouvez aussi recourir au plan de plantation qui vous sera fait sur mesure par notre équipe de spécialistes. Vous n’aurez plus qu’à mettre les plantes en terre et le tour est joué.
2.2. Faire des rotations de culture au potager
La rotation des cultures est une chose absolument indispensable lorsque l’on parle de potager. Certains jardiniers choisissent pour une question pratique de planter toujours les mêmes légumes aux mêmes endroits, il s’agit là d’une très grossière erreur. Vous vous rendrez vite compte que les maladies afflueront de plus en plus et que les rendements seront de moins en moins élevés.
En effet, une espèce de plantes dispose de besoins propres à elle-même en minéraux contenus dans le sol. La fertilisation permet de ne pas épuiser son sol mais une culture identique et répétée dans un endroit donné ne pourra se combler par une simple fertilisation.
Pour être plus concret, prenons l’exemple de la pomme de terre qui est un tubercule très sensible au mildiou. Admettons que la maladie se soit déclarée une année, elle se conservera d’une année sur l’autre dans le sol et sera donc plus à même de réapparaitre sur les plants de pomme de terre l’année suivante. Vous serez donc obligé de traiter de plus en plus à l’aide de cuivre (élément principal de la bouillie bordelaise), qui est un métal lourd qui ne se décompose pas dans le sol et le polluera de plus en plus chaque année.
Dans tous les cas, vous rentrerez dans un cercle vicieux qu’il vaut mieux éviter en utilisant la rotation des cultures qui gardera un sol plus sain et de biens meilleurs rendements.
2.3. Pailler votre sol
Les parterres impeccablement binés étaient très à la mode il y a encore quelques années. Ils portaient des combinaisons de plantes annuelles durant quelques mois dans l’année puis la terre restait à nue le reste du temps. Le phénomène d’érosion du sol était alors immanquable, lessivant ainsi une bonne partie des minéraux du sol dans les eaux de ruissellement. Ce même sol devenait aussi de plus en plus caillouteux, friable, avec une mauvaise rétention d’eau l’été et un risque de gelées plus en profondeur l’hiver. Les adventices viendront elles aussi se ressemer facilement et très rapidement puisque le sol à nu n’est absolument pas quelque chose de naturel. Le paillage enraye à lui seul tous ces problèmes et enrichit même le sol au fur et à mesure notamment dans le cas d’un paillis organique qui se décomposerait.
Les paillages sont de plus en plus variés et diversifiés, vous n’aurez donc que l’embarras du choix.
Attention toutefois à ne pas trop abuser des écorces de pin qui acidifient la terre. Ne les utilisez que pour les massifs de plantes de terre de bruyère dont nous avons vu une brève liste précédemment.
2.4. Opter pour une flore adaptée à la région
L’effet de mode pour les plantes méditerranéennes est encore bien présent. C’est grâce au désir de se démarquer des autres et d’apporter le soleil dans son jardin que ces plantes se sont de plus en plus démocratisées au fil des ans. Les pionniers de cette mode ont été les palmiers puis les oliviers, eux même suivis par une flotte impressionnante de plantes de climats doux et secs.
Inutile de vous dire que le climat normand n’est en aucun cas en adéquation avec leurs besoins. En pleine terre, la durée de vie des Dipladenia, Polygala, Calistemon ou autre Lauriers rose est fortement réduite. Ces plantes peuvent donc être soit considérées comme plantes annuelles ou bien vous devrez les planter en pot qu’il faudra protéger ou rentrer une fois l’hiver arrivé.
Toutefois, même en pot, leur durée de vie s’écourte et vous devrez augmenter le volume du pot régulièrement pour ne pas entraver leur beauté et souvent leur floraison abondante. Notre conseil est donc d’éviter de se laisser tenter par ce genre de plante pour ne pas avoir de mauvaises surprises. D’autant que si vous souhaitez vous démarquer des autres jardins, les plantes originales, très fleuries ou rares tout en étant bel et bien rustique à notre climat ne sont pas ce qui manque !`
3. LA TAILLE ET LA PROTECTION
3.1. Proscrire la trop célèbre taille en boule
Beaucoup de jardiniers ne sachant pas tailler adoptent la taille en boule pour tous leurs arbustes. Cette forme arrondie représente la facilité mais ne met absolument pas vos arbustes en valeur excepté lors d’une mise en scène d’art topiaire. Lorsque c’est le cas, le choix des arbustes est prédéfini pour supporter ce genre de taille.
Tous les autres arbustes caducs ou persistants se déploient selon un port propre à eux-mêmes. Il est donc contre nature de les restreindre à une forme de boule compacte. De plus, au fur et à mesure des années, cette taille formera une sorte de croute de taille composée de vieilles branches réduisant ainsi fortement la quantité de fleurs. En effet, certains arbustes fleurissent sur le bois de l’année, d’autres sur celui de 2 ans voire plus. Le fait de couper un arbuste toujours au même endroit dans une forme donnée empêche un bon renouvellement des branches, ce qui conduit à cette absence ou forte réduction de floraison.
Gardez toujours en tête que pour ne pas se tromper, il vous faudra tailler après leur floraison en suivant le port naturel et coupant environ 2/3 de la pousse de l’année pour que l’arbuste puisse continuer à prospérer tout en étant maintenu.
3.2. Ne pas couper le feuillage des bulbes dès la fin de floraison
Les plantes bulbeuses disposent d’un bulbe comme organe de réserve. En effet, il s’agit de plantes qui ne sont en végétation que durant quelques mois de l’année. Elles poussent puis fleurissent très rapidement et enfin reconstituent leurs réserves pour l’année suivante. Elles sont donc la plupart du temps en dormance dans le sol et peuvent y arriver grâce aux réserves qu’elles accumulent dans leur bulbe après la floraison.
Leur capacité d’effectuer des réserves énergétiques se fait par le biais de leur feuillage qui perdure encore quelques semaines après la floraison. Toujours en activité, il contribue au renforcement du bulbe pour l’année suivante et ce jusqu’à ce qu’il brunisse. C’est pourquoi couper l’ensemble des feuilles tout juste après la floraison affaiblira votre bulbe de plus en plus chaque année, jusqu’à ce qu’il ne fleurisse plus puis disparaisse complètement.
Pour tailler les feuilles, attendez donc impérativement qu’elles aient séché complètement.
3.3. Protéger ses plantes du froid uniquement lorsque c’est nécessaire
Pour certaines plantes et de surcroît en pot, la protection hivernale peut s’avérer nécessaire en cas de froid. Néanmoins, des protections non adaptées peuvent conduire à des conséquences plus graves que l’absence de protection.
En effet, la rusticité d’une plante n’est pas seulement due au facteur froid. L’humidité entre également en compte et plus celle-ci est forte, plus la sensation de froid se fait sentir. Si ce fait est valable pour nous, il l’est tout autant pour les végétaux !
Notez qu’un voile d’hivernage coupera le vent et sa réelle protection vient de là. En termes de température, on compte environ 2 degrés de plus sous un voile d’hivernage, ce qui peut sembler un peu dérisoire en cas de grand froid.
De plus, le second problème d’une protection hivernale vient de l’effet de serre qu’elle peut procurer sur la plante en cas de soleil et de l’excès d’humidité sous la protection en cas de pluie. La meilleure protection hivernale n’est donc pas de laisser le voile en permanence sur la plante mais au contraire de le placer durant les nuits ou les journées les plus froides et de l’enlever en cas de soleil ou de dégel.
Les conséquences inverses seraient la chute du feuillage de la plante (puisque les frileuses sont bien souvent persistantes) voire même le pourrissement de certains rameaux ou de l’ensemble de la plante. En hiver, suivez donc attentivement la météo et si possible rapprochez vos pots de la façade Sud de la maison pour avoir à protéger vos plantes le moins possible.
À savoir : la protection des branches et du feuillage n’est pas la seule à prendre en compte pour une plante en pot. Les racines étant plus exposées au froid qu’en pleine terre, n’oubliez pas d’emmitoufler chaudement le pot pour les protéger car si elles gèlent entièrement, la plantes pourrira à coup sûr.