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Il existe plusieurs dizaines d’espèces de bouleaux réparties sur tout l’hémisphère Nord du globe jusqu’à environ 2000 m d’altitude. Ces arbres, communément plantés en France, présentent pour la majeure partie une écorce plus ou moins blanche responsable de leur succès.
1. CARACTERISTIQUES DES BOULEAUX
De la famille des Bétulacées, le Bouleau est aussi connu sous le nom scientifique : Betula. Il fait partie des plantes pionnières, c’est l’un des premiers à s’être installé sur les sols nus, ravagés ou en friches. Majestueux, populaire et très rustique, il possède tous les avantages lui permettant de s’épanouir dans n’importe quel jardin.
Il existe beaucoup de caractéristiques communes à tous les Bouleaux même si leurs formes, couleurs et feuillages varient sensiblement d’une espèce à l’autre.
Le feuillage, caduc, est de forme arrondie au bout légèrement pointu, plus ou moins denté. Celui-ci peut varier selon les spécimens.
La floraison se développe toujours sous la même forme avec des fleurs mâles et des fleurs femelles. Les fleurs mâles sont porteuses de pollen utile à la fécondation, elles prennent la forme de longs chatons pendants verts puis bruns, très visibles sur les sujets en fleurs. Les femelles sont, quant à elles, dressées au-dessus et de plus petite taille. Ces dernières émettront les graines nécessaires à la reproduction.
L’écorce est très variable d’une espèce à l’autre, certains bouleaux sont blancs presque pure alors que d’autres se desquament (écorce qui s’exfolie en lambeaux autour du tronc) et présentent une couleur ambrée voire noire. Pour ce qui est de la texture, il existe des écorces lisses, rugueuses et même crevassées.
La taille est elle aussi très variable, allant de 50 cm à près de 30 m. La majeure partie des espèces sont des arbres de moyen à grand développement, les nains ne représentent qu’un faible pourcentage.
Le port du branchage est souvent dressé et relativement aéré. Les variétés « pleureurs » ont les branches qui se dirigent vers le sol et un port plus compact.
Ces arbres ne vivent jamais plus de 30 à 40 ans sous nos climats tempérés. Ils ont une croissance assez rapide, devenant rapidement adultes. Les Bouleaux sont des plantes pionnières, elles recouvrent le terrain rapidement dans le but de créer un couvert végétal, qui sera ensuite remplacé par une végétation plus riche et durable avec le temps. En revanche, plus au Nord dans les climats froids de Sibérie ou de Finlande, la croissance des Bouleaux est plus lente mais ils sont capables de vivre plus de 100 ans.
1.2. Les différentes variétés de Bouleaux
Il existe 4 variétés de Bouleaux originaires d’Europe :
– le Bouleau verruqueux (Betula pendula), le Bouleau pubescent (Betula pubescens), le Bouleau nain (Betula nana) et le Betula humilis.
Toutes les autres sont originaires d’Amérique du Nord ou d’Asie. Le traditionnel Bouleau à écorce lisse et blanche nous a donc été importé de l’étranger comme beaucoup d’autres espèces.
Dans le tableau suivant, vous pouvez voir un échantillon des espèces les plus connues et originales pouvant facilement se trouver en magasin :
2. L’ACHAT DES BOULEAUX
Il est possible d’acheter un Bouleau toute l’année suivant les disponibilités en magasin et l’espèce recherchée. Ils sont la plupart du temps vendus en conteneurs et de toutes les tailles (de 80 cm à plus de 4 m de hauteur). Vous pourrez toutefois si vous le souhaitez, les planter en racines nues à partir du mois de novembre et jusqu’à la repousse des feuilles courant mars (hors périodes de gelées).
3. LA CULTURE DES BOULEAUX
3.1. La plantation des Bouleaux
Où ?
Tout d’abord, il faut savoir que la plupart des bouleaux doivent être plantés en pleine terre. Le fait qu’il s’agisse d’un arbre complique la culture en pot sur le long terme et sans réel intérêt. Il s’épanouira beaucoup plus au sein du jardin. Seules quelques variétés naines feront exception à la règle.
Quelle exposition ?
De manière générale, le bouleau, peu importe l’espèce, est un arbre appréciant les expositions lumineuses et ensoleillées. Etant donné qu’il vit naturellement dans l’hémisphère Nord où le soleil n’est jamais très agressif, les expositions trop chaudes et sèches ne lui conviendront pas. Il en va de même pour les expositions très ombragées et peu lumineuses qui ne favoriseront pas son épanouissement.
Dans quel sol ?
Le bouleau est un arbre souvent pionnier, ce qui le rend peu délicat en matière de sol. L’idéal serait un sol neutre ou légèrement acide, frais, léger, assez riche et bien drainant. Il existe pourtant des variétés adaptées aux sols calcaires comme le bouleau verruqueux et d’autres adaptées aux zones humides comme le bouleau pubescent.
Au jardin, il vaudra mieux planter un bouleau dans un sol assez humide à cause de son grand besoin en eau qui assèche le sol dans lequel il est planté. Si celui-ci était déjà sec au départ, la culture de plantes vivaces ou d’arbustes à son pied serait ainsi presque impossible.
Son système racinaire peu profond et très ramifié fait de lui un arbre très utile si vous souhaitez assécher une zone de votre jardin.
Quand ?
Comme pour n’importe quel arbre, les meilleures périodes de plantation sont l’automne et le printemps. L’arbre pourra alors s’installer en profitant d’un arrosage naturel plus régulier qu’en période estivale.
L’été, la plantation ne peut se faire que si le jardinier veille à arroser régulièrement et abondamment l’arbre qui se dessèchera plus vite à cause de la chaleur et du soleil souvent intense.
L’hiver et le froid ne donnent pas non plus de bons résultats de reprise car l’arbre ne sera que peu, voire pas, enraciné, prenant ainsi la totalité de ses racines en masse sous l’effet du gel. Ces dernières se trouveraient aussi inévitablement déshydratées par manque d’eau.
Comment ?
La plantation d’un arbre est une des étapes les plus importante de sa vie car c’est elle qui conditionnera sa reprise et ses premières années de croissance. Elle doit donc se faire selon les règles de l’art.
Pour cela, vous pouvez suivre les étapes suivantes :
– munissez-vous, de gants, d’une bêche, d’une pioche, de terreau, de fertilisants, d’un arrosoir et si besoin d’un système de tuteurage,
– faites ensuite tremper la motte du bouleau environ 10 minutes dans une bassine d’eau ou pralinez les racines dans le cas d’un sujet en racines nues (fait de tremper les racines d’une plante dans un mélange d’argile, d’eau et d’éléments fertilisant qui éviteront leur dessèchement et amélioreront la reprise de l’arbre),
– creusez un trou de plantation d’au moins 3 fois le volume de la motte de culture (plus le trou sera imposant, plus le sol se trouvera ameubli et plus les racines s’infiltreront rapidement en profondeur),
– ne préparez pas de drainage, les racines se chargeront d’assécher le sol petit à petit ; évitez cependant de planter des espèces sensibles à une trop forte humidité du sol (Betula utilis) dans un endroit marécageux du jardin,
– préparez ensuite un mélange composé d’un tiers de terre du jardin, un tiers de terreau de plantation et un tiers de compost bien décomposé qui amendera le sol, complétez le tout de 2 à 3 poignées d’engrais organique concentré en granulés,
– versez une partie de ce mélange au fond du trou de plantation de telle manière que la base du tronc du bouleau (collet) affleure le niveau final du sol,
– arroser cette couche abondamment pour bien imbiber la terre fraichement ameublie,
– placez-le ensuite dans le trou de plantation tout en installant le tuteurage puis recouvrez de terre jusqu’au collet de l’arbre,
– arrosez-le tout copieusement jusqu’à ce que l’eau ne s’infiltre plus immédiatement,
– épandez enfin un paillis organique au pied de l’arbre, celui-ci conservera la fraicheur et l’humidité au niveau de ses racines.
3.2. L’entretien des Bouleaux
L’arrosage
Il s’agit du premier entretien nécessaire durant les mois qui suivent la plantation. Un arbre dispose d’une grande surface d’évapotranspiration (évaporation de l’eau de l’arbre par le feuillage) ainsi qu’un nombre presque infini de cellules vivantes à alimenter en eau. De plus, le système racinaire encore peu développé sera d’autant plus sensible au manque d’eau occasionnel.
Arrosez donc abondamment au moins 2 fois par semaine même par temps de pluie. Il faut savoir qu’une pluie ne sera jamais aussi conséquente qu’un arrosoir de 10 litres d’eau localisé au pied de l’arbre.
Les racines des bouleaux sont peu profondes, pensez également à arroser les sujets de moins de 10 ans en cas de sécheresse pour qu’ils n’en souffrent pas trop.
La fertilisation
Un bon apport d’éléments fertilisants a été réalisé lors de la plantation. Les années suivantes, vous pouvez épandre du compost ou des fertilisants organiques en granulés au sol sur une surface égale au diamètre de l’arbre. C’est au niveau de cette zone que se trouve la plus grande quantité de racines.
Notez aussi qu’un paillage organique chaque année au pied de l’arbre ou dans le massif dans lequel il est planté enrichira le sol petit à petit. La décomposition de celui-ci formera un humus riche qui s’ajoutera à la décomposition des feuilles tombées au sol à l’automne. Vous n’aurez donc pas besoin de ramasser les feuilles, le paillage n’en sera que plus naturel.
La taille
Cette opération n’est nécessaire qu’en cas de déséquilibre de la charpente du bouleau. Cet arbre dispose d’un bois peu ligneux qui a tendance à pourrir vite une fois coupé. C’est pourquoi les gros élagages et les fortes tailles sont très mauvais pour la santé de l’arbre qui aura du mal à cicatriser. Le bois au cœur des branches finira par se creuser et pourrir.
De même, le printemps suivant, l’arbre repoussera de façon surprenante pour pouvoir reformer rapidement des feuilles nécessaire à sa photosynthèse. Son port esthétique s’en trouvera ainsi complètement dénaturé. Les élagages doivent donc toujours être doux et les branches coupées ne doivent jamais excéder 5 cm de diamètre. Respectez également les proportions de l’arbre pour conserver au mieux son port naturel.
Désinfectez toujours vos outils de taille avant et après chaque intervention et recouvrez chaque blessure d’un baume cicatrisant dans le but d’aider l’arbre à refermer ses plaies.
Les maladies et ravageurs
Le Bouleau est un arbre relativement résistant aux parasites, seuls quelques un pourront s’installer sur le feuillage mais ne causeront pas de gros dommages s’ils ne sont pas détruits à temps.
Les pucerons
Ces petits insectes verts, noirs ou blancs se dissimulent souvent sous le feuillage où ils y sucent la sève sans jamais être rassasiés. N’ayez crainte, ils ne viendront pas à bout de votre arbre. Pour vous en débarrasser, pulvérisez une solution de savon noir ou un insecticide systémique à base de pyrèthre végétale en cas de plus forte attaque.
Les Chenilles
Il n’est pas rare que les papillons viennent pondre leurs œufs sur le feuillage des bouleaux en période estivale. L’attaque peut être surprenante et très rapide, si tel était le cas, pulvérisez au plus vite une solution à base de Bacillus thuringiensis (bacille de thuringe). Ce champignon intoxiquera les chenilles une fois que celles-ci l’auront ingéré sur le feuillage du bouleau.
Les Thrips
Il s’agit d’un insecte piqueur et suceur de sève facilement repérable par les tâches brunes qu’il occasionne sur le feuillage. Il affectera l’esthétisme et la santé de l’arbre, c’est pourquoi vous devrez couper et brûler les parties les plus atteintes. Passer ensuite un coup de jet d’eau dans le feuillage puis pulvérisez un produit insecticide.
L’Oïdium
Ce champignon s’installe assez rarement sur le bouleau mais l’attaque n’est cependant pas impossible. Elle se caractérise par l’apparition d’une poudre blanche recouvrant partiellement ou totalement le feuillage. L’humidité ambiante et la chaleur sont les deux facteurs à risque pour un développement du champignon qui se propage notamment par le vent. Le traitement se fera à l’aide d’un produit à base de souffre, du purin de prèle ou une infusion d’ail mélangé à du lait pour la méthode écologique.
La multiplication
Le bouleau offre une large gamme de techniques de multiplication. En effet, vous aurez le choix entre le semis au printemps, le prélèvement de semis spontanés, le bouturage ou encore le greffage pour les plus initiés.
4. LES ASSOCIATIONS DES BOULEAUX
En isolé
C’est la technique qui mettra le plus en valeur les espèces aux écorces colorées. Plantez-les en cépées de trois sujets, l’aspect touffu sera recréé artificiellement par 3 individus plantés côte à côte. Pas besoin d’utiliser cette technique si votre sujet comporte déjà plusieurs troncs. L’intérêt des multi-troncs ou cépées est d’accentuer l’effet visible de leur belle écorce tout en offrant une masse plus imposante qu’un seul sujet.
Les cépées sont souvent aménagés avec des espèces à port bien érigé, les pleureurs et les nains sont plus esthétiques lorsqu’ils sont plantés seuls.
En massif
Cette solution sera valable pour les jardins à l’anglaise où les massifs dessinent les grandes courbes. Plantez-le en point focal entouré d’arbustes et de vivaces. Faites toujours en sorte de planter à son pied des plantes d’ombres adaptées à la sécheresse estivale comme les Hellébores, Epimédium ou Pulmonaires. L’écorce ne sera ainsi pas masquée mais mise en valeur par de petits volumes fleuris durant la période hivernale et le début du printemps.
Espacez les arbustes pour éviter la concurrence racinaire entre toutes les plantes. Utilisez aussi certains arbustes persistants comme les Rhododendrons, Pieris ou Azalées japonaises qui donneront une touche de verdure lorsque le Bouleau n’aura plus de feuilles.
En alignement
Il est également possible de réaliser des alignements de bouleaux qui illumineront un passage au jardin grâce à leur belle écorce blanche (notamment pour le Bouleau utilis). Ces alignements permettent de délimiter des zones du jardin et de passer d’un lieu à un autre d’une façon originale et naturelle. N’hésitez pas à planter un bouleau tous les 2,50 à 3 m, la perspective en sera d’autant mieux définie.
Vous pouvez bien entendu vous tourner vers des espèces à écorce rosée, orangée ou s’exfoliant.
Pour en savoir plus
Pour avoir une écorce parfaitement blanche sur un Betula utilis ‘jacquemontti’, l’astuce est de brosser le tronc à l’aide d’une brosse et d’eau. Le but est de se débarrasser de la vieille écorce et de la mousse pouvant s’incruster sur celle-ci.
Le bouleau retrouve ainsi toute sa splendeur et sa jeunesse.