Insecte ravageur le plus connu après le Puceron, la Cochenille n’en est pas moins dérangeante pour les plantes qu’elle colonise. Elle passe inaperçue au début mais devient vite une véritable plaie à mesure qu’elle se reproduit. Nous allons voir comment reconnaître cet insecte et s’en débarrasser.
1. DESCRIPTION
1.1. Morphologie et mode de vie
La Cochenille est un insecte piqueur suceur qui s’installe sur les feuilles et les tiges des plantes qu’elle convoite. Elle se nourrit de la sève de ces dernières ce qui conduit à un affaiblissement progressif au fur et à mesure de l’invasion.
On distingue deux types de Cochenilles :
– La Cochenille farineuse
De forme ovale, elle fait la taille d’une tête d’aiguille et se recouvre d’un amas blanc faisant presque penser à un pourrissement. C’est l’espèce qui est le plus souvent présente sur les plantes d’intérieur.
– La Cochenille à bouclier
Elle n’a de similaire avec la précédente que la forme ovale. Celle-ci est plus grosse et est recouverte d’une carapace dure et brune. C’est ce bouclier lui donne une bien meilleure résistance aux produits de traitement.
Ces insectes sont dimorphes selon leur sexe, c’est à dire que les mâles ne ressemblent pas du tout aux femelles. Les mâles sont des insectes volant de toute petite taille semblables à de petites guêpes.
Seules les femelles attaquent les plantes et sont dépourvues d’ailes.
Toutes se regroupent à des endroits ciblés qu’elles attaquent sans relâche. Il n’y a pas forcément de période pour les rencontrer, elles peuvent attaquer à n’importe quel moment lorsque les conditions leur sont favorables, surtout sur les plantes d’intérieur.
Elles se reproduisent en pondant des œufs, entre 300 et 500 à chaque ponte. C’est pour cette raison que leur nombre peut très rapidement devenir conséquent. Après avoir pondu, la femelle meurt.
Après l’éclosion, on remarque trois stades de développement larvaire après lesquels la Cochenille grossit jusqu’à devenir adulte.
La durée du cycle de vie dépend de la température et prend environ 90 jours à 18 °C et 30 jours à 30 °C.
1.2. Les facteurs de développement
Les Cochenilles sont des insectes qui prospèrent facilement en conditions humides et chaudes. C’est pour cette raison que l’on peut les rencontrer toute l’année en intérieur surtout si l’habitation est mal ventilée. De plus, le fait de brumiser les feuillages est certes bénéfique aux plantes d’intérieur mais contribue aussi à créer une atmosphère optimale à ces nuisibles.
Au jardin, ces conditions apparaissent dès le printemps, s’accentuent en été et perdurent jusqu’en automne.
2. LES ESSENCES SENSIBLES
Le panel de plantes susceptibles d’être attaquées est relativement large. Ces insectes sont assez peu spécifiques mais lorsqu’ils ont trouvé une source de nourriture, ils s’y développent avec vigueur.
Les plantes d’intérieur sont sans doute les plus touchées en raison des conditions favorables à leur développement. On note parmi les plus sensibles l’Hibiscus, le Ficus, les Orchidées ou encore les Cactées et plantes succulentes. Beaucoup d’autres peuvent se trouver infestées dans la gamme des Spatiphyllum, Calathea, Yucca ou encore Dracaena.
Les plantes d’extérieur ne sont pas pour autant laissées sur la touche par ces envahisseurs. Les Agrumes sont particulièrement sensibles, tout comme les Pêcher, Olivier, Rosiers, Lilas ou encore Saules.
3. LES SYMPTÔMES
Au début d’une contamination, les symptômes sont peu visibles. Quelques insectes sont présents çà et là mais sans réels dommages pour la plantes infestée. Peu à peu, le nombre d’individus augmente et la plante commencer à montrer les premiers signes de faiblesse.
La croissance s’en trouve ralentie, des feuilles se décolorent puis finissent par sécher complètement.
Si l’invasion n’est pas maîtrisée, elles pullulent alors sur l’ensemble de la plante. Ce n’est plus simplement la croissance qui ralentit mais bel et bien un bonne partie de la plante qui périclite.
Il est rare que la mort soit entraînée par une attaque surtout sur une plante ligneuse. Cependant, elles peuvent suffisamment l’affaiblir pour la rendre visuellement inesthétique. Un travail de revitalisation suit alors pour espérer la remettre sur pied.
4. LES MOYENS DE LUTTE
4.1. La lutte culturale
La première chose à faire pour ne pas être embêté par les Cochenilles peut paraître simpliste mais consiste tout simplement à privilégier les espèces peu atteintes. Ensuite, de bonnes conditions de culture peuvent prévenir les attaques. Une plante en bonne santé est une plante résistante et qui sera une cible bien moins attractive pour les Cochenilles.
Choisissez un contenant adapté, un substrat de qualité et adapté aux exigences de la plante tout en veillant à un entretien suivi et un emplacement de choix. La fertilisation, le rempotage régulier, l’arrosage, la taille sont autant de tâches à exécuter avec le plus grand soin.
4.2. La lutte mécanique
En cas de faible invasion et/ou de présence de Fumagine (poudre noire résultant d’un champignon qui se développe sur les déjections des Cochenilles), la lutte mécanique est simple à mettre en place.
Traquez les premières Cochenilles en les tuant à l’aide d’un coton tige imbibé d’alcool. Une éponge humide sans détergeant permet de nettoyer le feuillage mais aussi d’éliminer de petites colonies localisées. Vous pourriez éventuellement l’humidifier d’un peu de savon noir pour une meilleure efficacité.
Pour les plantes extérieures, vous pouvez aussi les expulser avec un jet d’eau à bonne pression.
4.3. La lutte biologique
Les produits insecticides prêts à l’emploi sont idéaux dès lors que la colonisation devient difficilement gérable avec la lutte mécanique. Ils sont composés d’huiles végétales ou de substances comme le Pyrèthre qui agissent par empoisonnement ou asphyxie. On les trouve sous forme liquide prêts à l’emploi ou bien concentrés à diluer.
Comme il s’agit d’un insecticide, il n’est pas sélectif, traitez donc plutôt en soirée quand les insectes pollinisateurs sont moins actifs. Pour les plantes d’intérieur, sortez-les pour effectuer le traitement.
Recette insecticide maison :
– 1 litre d’eau
– 1 cuillère à café d’huile végétale
– 1 cuillère à café de savon noir liquide sans additifs
– 1 cuillère à café d’alcool à 90°
Après un traitement, il est possible que les Cochenilles soient toujours sur les feuilles. Elles peuvent rester collées bien qu’elles soient mortes. Renouvelez le traitement si certaines sont encore en vie.
Si elles sont bel et bien mortes, rincez le feuillage à l’eau claire quelques jours après le traitement afin de les expulser et de laver le feuillage du dépôt de traitement.
