DIX PLANTES POUR BOUQUETS SECS

De plus en plus à la mode que ce soit pour leur durabilité ou leur côté décoratif à part entière, les bouquets secs agrémentent nos maisons avec une diversité de possibilités. Le choix ne se limite pas à de simples fleurs, les branchages, certaines fructifications peuvent aussi rejoindre la ronde dans des conceptions n’ayant rien à envier aux bouquets de fleurs fraîches. Les couleurs y sont certes moins prononcées mais il est tout à fait possible de jouer sur les nuances et les textures pour concevoir des compositions uniques.

La récolte se fait directement au jardin si vous choisissez des plantes de chez nous, dans la logique du bouquet sec où ce sont le recyclage, le champêtre et le fait maison qui prônent. Une fois séchées, la durabilité des plantes est presque infinie, vous pourrez alors changer les associations comme bon vous semble et faire évoluer vos bouquets selon vos envies. Voyons ensemble les plus belles essences à utiliser en bouquets secs.

1. CORNUS (à bois décoratifs)

Les Cornouillers à bois décoratif sont largement démocratisés depuis de nombreuses années autant dans les massifs communaux qu’au sein des haies champêtres pour leur grande facilité de culture, leur faible entretien mais surtout leur intérêt hivernal. Il s’agit sans l’ombre d’un doute de l’un des arbustes au bois coloré le plus flamboyant. La couleur est plus prononcée sur les branches âgées d’un an, c’est pourquoi il est conseillé de le receper chaque année ou tous les deux ans pour profiter un maximum de leurs teintes. Il existe énormément de variétés différentes, affichant des colories de feuillages verts, dorés, panachés blanc ou jaunes mais aussi des couleurs de bois éblouissantes. La palette proposée va du rouge intense avec Cornus alba ‘bâton rouge’ au jaune avec Cornus stolonifera ‘flaviramea’ en passant par des oranges feu avec Cornus sanguinea ‘winter flame’ ou même noir avec Cornus alba ‘kesselringii’.

Vous l’aurez compris, la récolte des branches pour les faire sécher se fait en plein hiver car c’est à ce moment que la pigmentation est la plus forte. Elle se stabilisera mieux ainsi même si elle risque de perdre un peu en intensité après le séchage.

2. CORTADERIA SELLOANA ‘EVITA’

Star incontournable des magazines de décoration, la fleur de la pampa est aussi la reine d’Instagram. En vase, en bouquets ou même parfois en cadre végétal, ses énormes inflorescences plumeuses s’utilisent de bien des manières dans la maison. Au jardin, cette plante nécessite un peu de place pour s’épanouir bien que ce cultivar soit nettement plus compact que l’espèce type, très régulièrement utilisée dans les jardins de nos grands-mères. Elle ne nécessite que très peu d’entretien et est de plus en plus plantée pour en récolter ses inflorescences. Elle s’associe très bien avec d’autres graminées et plantes vivaces, dans les jardins littoraux ou d’intérieur des terres, toutes les ambiances lui conviennent. La récolte des fleurs se fait lorsqu’elles sont complètement épanouies mais sans attendre trop non plus car elles prennent ensuite une forme plus ébouriffée avec le vent. Plus le temps passe et plus sa teinte brunie, vous pourriez donc aussi obtenir plusieurs nuances en fonction de la date de récolte.

3. CORYLUS AVELLANA ‘CONTORTA’

Le Noisetier est souvent utilisé pour ses branches que ce soit dans la confection du tuteur ou de fascines tressées pour le jardin. Cette forme aux branches tortueuses n’est pas utilisable pour ceci mais fait des merveilles en décoration. L’ensemble de son branchage s’enroule aléatoirement sur lui-même dans des contorsions absolument uniques. Les utiliser en bouquets secs donne une structure indiscutable au bouquet, un beau volume et une mise en valeurs des fleurs plus traditionnelles de pas son côté très graphique et aérien. Les branches se récoltent en hiver, vous pouvez même attendre l’apparition des inflorescences en chatons pendants qui ajouteront une touche d’originalité supplémentaire. Au-delà de cela, le Noisetier tortueux est un arbuste très facile à vivre qui sera tout autant décoratif au jardin et ceci toute l’année. Il s’acclimate à l’emplacement qui lui est offert sans rechigner.

4. ECHINOPS RITRO

Le Chardon bleu boule est une très belle alternative aux Chardons de forme plus traditionnelle. Cette plante était très utilisée dans les jardins des monastères et c’est aussi une incontournable des jardins mellifères. Elle ressemble un peu à un adventice lorsqu’elle n’est pas fleurie. Cet aspect s’estompe rapidement dès le mois de juillet quand les tiges florales se couronnent de ces belles boules bleues presque piquantes. Les fleurs s’épanouissent ensuite pour un rendu plus léger, plumeux et gracieux. Vous ne devrez pas attendre cette étape pour récolter car il sera trop tard. L’inflorescence ne doit pas être épanouit, c’est ainsi qu’elle conservera sa forme bien compacte et sa pigmentation. Si la récolte s’effectue une fois la floraison achevée, chaque fleur risque de tomber et le rendu ne seraient plus du tout au rendez-vous.

5. HYDRANGEA MACCROPHYLLA

Arbuste dont on ne fait plus la promotion dans nos jardins français, ils sont appréciés à leur belle floraison en boules, nuancée à souhait selon l’acidité de votre sol et sa teneur en alumine. Bleu, rose, rouge, violacée, blanc, il y en aura pour tous les goûts et vous aurez le plaisir de la voir changer de nuances au grès du sol. Les cultivars sont de plus en plus nombreux chaque année avec des bractées toujours pour originales et des formes elles-aussi inattendues. Peu à peu, les fleurs sèchent et les couleurs s’estompent, ce qui n’enlève en rien à leur charme, même en plein hiver lorsque les feuilles auront chuté. Leur récolte peut intervenir à tout moment selon la pigmentation souhaitée. Patientez toujours que l’inflorescence soit totalement épanouis et que la bois se lignifie. On note généralement un début de récolte possible à partir de mi-août. Pensez toujours à ôter les feuilles et ne conserver que l’inflorescence.

6. LAVANDULA ‘GROSSO’

Une plante parfumée au sein d’un bouquet sec ? C’est possible grâce à l’incontournable Lavande ! Avec cet arbrisseau aux mille et une vertus, vous apporterez non seulement le parfum si reconnaissable mais aussi une note colorée de bleu mauve grâce à ses épis de fleurs. La floraison estivale est remarquée et remarquable, avec des dizaines d’épis érigés sur une touffe compacte et persistante. Les Abeilles raffolent de ces fleurs, tellement qu’un miel lui en est même dédié. Facile de culture, elle s’installe en petit ou grand jardin et ne nécessite qu’une taille annuelle en guise d’entretien. Le cultivar ‘grosso’ est idéal car ses épis sont longs mais vous pourriez tout à fait choisir ‘hidcote’ pour un épi plus compact et une couleur plus prononcée. La récolte des fleurs pour les faire sécher doit se faire lorsque l’épi est coloré mais qu’elles sont encore boutonnées. C’est ainsi que l’épi restera le plus stable et compact, n’attendez surtout pas que les fleurs s’ouvrent, vous risqueriez l’apparition de moisissure par la suite. Le risque de chute des fleurs serait aussi possible, ce qui rendrait l’épi nettement moins dense.

7. LIMONIUM LATIFOLIUM

Plus connu sous le nom de Statice, le Limonium est l’une des plantes phare des bouquets secs tant elle y est utilisée. Cette espèce est vivace et peut donc tout à fait d’installer au jardin dans des massifs ensoleillées en compagnies d’autres plantes vivaces et de graminées. Elle pousse sous la forme d’une touffe de belles feuilles larges et verte. La floraison vient surmonter ceci dès le mois d’août par des hampes florales ramifiées composées de centaines de fleurs minuscules. Le tout forme un nuage bleu rosé au-dessus de la touffe avec un côté vaporeux comme pourrait l’être le Gypsophile. Les fleurs perdurent ainsi de nombreuses semaines et finissent pas sécher d’elles-mêmes surtout lorsque l’été se prolonge. Elles perdent tout de même leur pigmentation une fois l’automne venu, il ne faut donc pas patienter trop longtemps avant de récolter les tiges florales.

8. LUNARIA ANNUA

La Monnaie du pape est la seule plante annuelle de cette liste pour la simple et bonne raison que sa forme vivace n’a pas de si belles fructifications. Bien que cette plante nous montre une magnifique floraison ramifiée d’un rose très soutenu, ce n’est pas ceci qui nous intéresse dans la conception du bouquet sec. Il est impossible de stabiliser cette floraison en la faisant sécher. Il faut la laisser justement s’épanouir et attendre l’arrivée de la fructification qui prend un aspect tout à fait différent de la floraison. Les graines se forment en disques plats d’abord verts puis argentés pour finir translucides. C’est de cette apparence qu’est né son nom vernaculaire car chaque disque ressemble à une monnaie. Si les fructifications ne sont pas toutes cueillis, la plante va se ressemer d’elle-même, il est donc important d’en laisser quelques-unes pour profiter d’une nouvelle récolte l’année suivante. Vous l’aurez donc compris, la coupe des tiges dans le but de les utiliser en bouquets secs se fait lorsque l’ensemble est translucide et a totalement séché sur le pied mère soit en milieux d’automne.

9. PENNISETUM VIRIDESCENS

Aussi connu sous le nom d’herbe aux écouvillons, les formes de Pennisetum varient d’une espèce à l’autre. Viridescens est intéressant pour son développement important tout en restant bien compact. Avant la floraison, cette plante à toute l’allure d’une touffe d’herbe folle verte. Mais tout change quand en fin d’été ses épis émergent sur l’ensemble de la touffe. Ils sont particulièrement grands sur cette espèce, d’une couleur brune plus soutenue qu’aloperoides notamment. Évidemment, vous n’obtiendrez jamais un côté ‘wahou’ comme avec les inflorescences du Cortaderia mais les plumes du Pennisetum se marient merveilleusement bien dans des bouquets plus petits avec bon nombre des plantes de cette liste. Ils apportent légèreté et texture à votre composition tout en gardant fidèlement sa couleur et sa fraîcheur même des années après la récolte. Celle-ci se fait une fois les épis bien sortis et totalement colorés, ne le faites ni trop tôt ni trop tard, sans quoi leur durabilité ne serait pas optimale.

10. PHYSALIS

Le Physalis est connu sous différents noms, que ce soit amour en cage, coqueret ou lanternes japonaises. La singularité de cette vivace vient de sa fructification particulièrement étonnante. Dès la fin de l’été, les fleurs printanières ayant été polonisées se mettent à fructifier en d’étonnantes petites lanternes orange vif. Celles-ci renferment un fruit rond, lui aussi de couleur orange et comestible lorsqu’il est bien mûr. La petite cage orange demeure ainsi tout l’automne et une partie de l’hiver tant qu’elle n’est pas cueillit ou que les calices n’ont pas complètement séchés. Le Physalis est une plante vivace traçante qui colonise son environnement à l’aide de son système racinaire. Il peut rapidement devenir envahissant s’il n’est pas contrôlé mais le spectacle automnal qu’il réserve laisse vite oublier ce léger désagrément. La récolte pour la conception des bouquets peut se faire lorsque les lanternes sont bien orange sur toute la longueur de la tige afin d’en sauvegarder la couleur une fois sécher. Ou bien attendre qu’il ne reste plus que les fibres brunes qui entourent le fruit pour un rendu totalement différent. Il faudra dans ce second cas faire attention à ce que la tige ne pourrisse pas sans quoi elle deviendrait inutilisable par la suite.