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(photo ci-dessus : ©wiki Dominique Mollicone)
L’été se termine, vos dernières cultures potagères ont été récoltées. Pour éviter de laisser votre terre à nu durant l’hiver, n’hésitez pas à semer des engrais verts qui offriront une cure de jouvence à votre jardin.
Le sol laissé à nu n’est pas un phénomène naturel hiver comme été. Les engrais verts sont de véritables couvre-sol temporaires, ils offrent une protection hivernale à votre terre contre l’érosion. De plus, ils disposent de nombreux avantages au-delà de cette couverture végétale. En effet, leurs feuilles et racines ne laisseront pas la place aux adventices (mauvaises herbes), qui, étouffées par l’engrais vert en place, seront incapables de se développer.
En culture biologique, les produits chimiques sont à proscrire, c’est pourquoi ce procédé sera très bénéfique et simple d’utilisation. Si rien n’était fait (fertilisation, apport de matière organique, engrais vert), le sol finirait par s’épuiser et les rendements des cultures potagères s’en trouveraient réduits. Dans le cas des engrais verts, les plantes cultivées permettent également de nourrir la terre sans pour autant épandre des kilos d’engrais.
1. QUELLES PLANTES CHOISIR ?
Il existe deux grandes familles de plantes utilisées comme engrais vert :
Les Fabacées
Plus couramment appelées légumineuses ou papilionacées, elles se caractérisent par leurs pétales irréguliers et asymétriques qui évoquent la forme d’un papillon. On y trouve la Luzerne, le Lupin ou encore le Trèfle. Peu exigeantes et très prolifiques, ces plantes ont élaboré un système racinaire astucieux, composé de petits renflements : les nodosités. En parfaite symbiose avec la plante, des bactéries y ont trouvés logis et se nourrissent, par l’intermédiaire de la sève, des substances élaborées dans les feuilles pendant la photosynthèse (processus de fabrication de matière organique et d’oxygène par les plantes sous l‘action de la lumière, de l’eau et du CO²). Celles-ci, en échange, fournissent de l’azote à la plante et le fixe au niveau de ces nodosités. Grâce à cette collaboration, les Fabacées sont les seules plantes à capter l’azote atmosphérique.
Les Brassicacées
Aussi appelées Crucifères, elles disposent de racines denses recherchant les éléments minéraux en profondeur qu’elles accumulent puis libèrent en se décomposant. Le sol est alors enrichi en surface, aéré, et libéré des nutriments en excédent puisqu’ils ont été captés pas le système racinaire. Ce mécanisme est parfait pour préparer le sol d’un potager.
L’azote est un élément nutritif indispensable à la croissance de la plante, il joue un rôle fondamental dans la constitution de la matière végétale. Une plante qui pousse vite et qui a les feuilles bien vertes ne manque pas d’azote.
Cependant l’azote en excès provoque une croissance trop importante qui affaiblit la plante, veillez donc à ne pas épandre d’engrais chimiques ou organiques trop riches en cette matière.
2. LES ENGRAIS VERTS INCONTOURNABLES
3. LES INTÉRÊTS AU POTAGER
Les engrais verts au potager sont utiles pour :
– Enrichir le sol : certaines espèces de plantes améliorent la composition et la structure du sol (agencement des éléments minéraux et organiques dans le sol). En se décomposant après l’enfouissement, elles enrichissent celui-ci en matières organiques et produisent alors un engrais 100% naturel qui est très performant et ne nuit pas à l’environnement. Elles évitent donc au jardinier l’ajout d’intrants (engrais ou fertilisants) dans le sol.
– Offrir un couvert végétal pendant l’hiver : la structure du sol est préservée contre l’érosion, le ruissellement ou le dessèchement grâce aux parties aériennes de la plante. Vous pouvez les laisser à la surface du sol une fois fauchées, elles formeront un excellent paillage.
– Aérer et décompacter le sol par l’action des racines : les racines d’une plante s’enfoncent naturellement dans le sol pour trouver l’eau. C’est ce qui détermine également leur résistance aux gelées. En effet plus une plante enterre ses racines en profondeur et plus elle sera apte à résister au froid. De la même façon, les racines en profondeur permettent de maintenir le sol tout en l’aérant naturellement avec l’aide des micro-organismes et des vers de terre.
– Réduire de façon importante les adventices : le couvert végétale permet d’étouffer les adventices potentiels et les empêche également de germer, ce qui évite les corvées de désherbage et l’utilisation d’herbicides, néfastes pour le sol.
– Améliorer l’esthétique du potager : les différentes plantes utilisées se révèlent très décoratives lors de leurs floraisons et évitent d’avoir une surface plane et nue.
– Favoriser la biodiversité au potager : la biodiversité consiste à mélanger plusieurs genres et plusieurs espèces de plantes au sein d’un même milieu dans le but que chacun apporte quelque chose d’utile dans cet écosystème (éloignement de certains indésirables, production d’une récolte souhaitée, fleurissement, etc…)
– Donner congés à une parcelle et gagner du temps: Par manque de temps ou de main d’œuvre, pour une période ou une saison entière, vous pourrez vous abstenir de tout travail dans votre potager. Vous vous dégagerez ainsi du temps pour une autre tâche au jardin.
4. LA MISE EN PLACE AU POTAGER
4.1. Avant de commencer
4.2. Le travail du sol
Le travail du sol est important, vous devez le préparer afin d’accueillir les plantes que vous allez semer. Pour ce faire, vous pouvez suivre les étapes suivantes.
Le traçage : commencez par délimiter la surface à cultiver et donc le futur espace disponible pour la culture.
Le désherbage : procédez ensuite au désherbage de votre parcelle. Sur les grandes surfaces, pratiquez un faux semis. Cette technique vise à préparer la terre comme si vous alliez semer, mais d’attendre environ 2 semaines avant de le semer réellement. Entre temps, les graines des adventices auront levés et il ne vous restera plus qu’à sarcler pour vous débarrasser de ces jeunes pousses indésirables.
Le labour : Retournez la terre à l’aide d’une bêche pour une petite surface ou d’un motoculteur pour une surface plus grande, ceci sur environ vingt centimètres de profondeur. Cela permettra d’ameublir grossièrement le sol et d’éliminer les gros éléments nuisibles comme les pierres, grosses mottes et autres déchets en tout genre.
Le nivelage : passez ensuite le croc pour casser les mottes de terre présentes à la surface et aplanir le sol. Cela permettra de décompacter la surface du sol et d’éliminer les mauvaises herbes encore présentes. Pour ce faire, travaillez avec votre outil en croix, cela facilitera l’égalisation de votre sol et vous obtiendrez ainsi un résultat final plus net.
Le semis : pour mettre toutes les chances de votre côté, évitez de travailler un jour de grand vent. Placez les graines dans un seau et épandez à la volée par des mouvements de va et vient et de gauche à droite, dans le but d’épandre de façon homogène l’ensemble des graines.
Respectez bien la densité de semis. Ajoutez des cendres ou du sable dans votre seau pour donner plus de densité (les cendres sont très riches en sels minéraux et en potasse, ce qui représente une bonne source de nourriture pour la plante). Vous pouvez aussi utiliser un semoir à roues ou à manivelle pour une répartition plus régulière.
Munissez-vous d’un râteau et enfouissez légèrement vos graines, puis tassez avec la partie plate de celui-ci. Ce travail permettra d’émietter les mottes restantes, d’établir le nivellement désiré et de retirer les derniers cailloux encore présents à la surface. Vous pouvez aussi utiliser un rouleau à gazon si vous en avez un, ce qui favorisera le contact terre/graines. Enfin si le temps n’est pas pluvieux, procédez à un bon arrosage.
4.6. La culture
L’engrais vert n’a pas besoin d’entretien. Aucun arrosage ou désherbage n’est à prévoir.
Très vite, après la mise en place, les graines vont germer pour atteindre 50cm ou plus selon l’espèce choisie rendant ainsi tout désherbage inutile.
4.7. La floraison
Après 40 jours certaines espèces peuvent être fauchées, comme la moutarde blanche. Il est préférable de couper et/ou d’enfouir les engrais verts avant la défloraison pour éviter aux plantes de s’égrainer naturellement et donc de coloniser à nouveau le sol le printemps suivant. Le but est bien sûr de laisser place aux cultures potagères au retour des beaux jours.
Vous pouvez laisser la plante fauchée à terre avant de l’enfouir, celle-ci fera office de paillage si les conditions climatiques sont encore froides, venteuses ou pluvieuses.
4.8. L’enfouissement
L’enfouissement à l’avantage de décomposer les plantes dans le sol, diffusant ainsi les matières emmagasinées pendant leur croissance, qui seront accessibles à la culture suivante. Cependant, s’il est réalisé trop tôt, le sol se trouve à nouveau dénudé le temps de quelques jours à quelques semaines.
Pour faciliter votre travail, vous pouvez tondre les rampantes (trèfle, ray gras) ou faucher les plus hautes (moutarde, phacélie). Laissez ensuite sécher quelques jours à quelques semaines avant l’enfouissement dans le sol. Au moment d’intégrer l’engrais vert à la terre, utilisez la fourche en privilégiant plusieurs passages pour le recouvrir sous 5 à 10 cm de terre.
Un délai de 4 à 5 semaines est recommandé avant de reprendre toute culture sur vos parcelles. Les matières de l’engrais vert décomposées dans le sol après cette période seront ainsi accessibles à la culture.
5. POUR EN SAVOIR PLUS
Les Fabacées constituent la 3ème famille la plus importante du monde végétale. On y trouve des plantes herbacées, grimpantes, buissonnantes mais aussi de vrais arbres. Elles peuvent être annuelles, vivaces, caduques ou persistantes.
Cette multitude de plantes vous donne donc la possibilité d’en intégrer au sein de vos massifs pour améliorer la qualité de votre sol et l’enrichir en substances azotées. Associez-les à d’autres plantes qui pourront cohabiter ensemble et auront les mêmes exigences en terme de sol.
Pour donner du volume n’hésitez pas à implanter aussi de gros sujet. Leurs racines profondes sont capables de faire remonter les éléments du sol qui seront ensuite profitables aux autres plantes. Parmi les plus courant, il y a l’Arbre de Judée (Cercis siliquastrum), les Genêts, le Robinier faux-acacia ‘twisty baby’ ou le Mimosa (Acasia dealbata) pour les régions plus chaudes par exemple.