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Plus connus, à tort, sous le nom de corbeille d’argent (arabis albida étant la véritable corbeille d’argent), les Ibéris sont des plantes couvre-sol à la fois rustiques et magnifiques lorsqu’elles sont plantées en conditions favorables. Chaque printemps, c’est un véritable tapis, entièrement blanc, qui se dévoilera pour votre plus grand bonheur !
Originaires des régions d’Europe méridionale, des Alpes ou d’Afrique du nord, les Ibéris sont aussi connus sous le nom de ‘Thlaspi’. Ils sont bien souvent classés dans les plantes vivaces mais il s’agit en fait de sous-arbrisseaux en raison de leurs tiges semi-ligneuses. Certaines espèces moins connues sont même annuelles.
En ce qui concerne leur classification, ils appartiennent à la famille des Brassicacées, anciennement Crucifères. Dans la même catégorie que les Ibéris, vous trouverez aussi dans cette famille les Aubriètes ainsi que les Alysses.
1. CARACTERISTIQUES
L’Ibéris est une plante couvre-sol de référence, très facile d’acclimatation et peu exigeante. Malgré tout, elle dispose d’un beau feuillage dense et persistant aux teintes vert foncé et luisant. Au fil de son expansion, ses tiges courent sur le sol et l’intérieur de la touffe ne se dégarnit pas avec l’âge comme le feraient certaines vivaces couvre-sol.
Sa croissance est assez lente en général puisqu’un pied s’étale d’environ 5 à 10 cm par an en tous sens.
En ce qui concerne la floraison, c’est elle qui fait la popularité de l’Ibéris. Chaque année au mois d’avril/mai, la grande majorité des tiges supérieures forment des inflorescences en grappes, composées d’une multitude de petites fleurs blanches, rappelant un peu la forme d’un nœud papillon. Chaque fleur s’épanouit au fur et à mesure, augmentant ainsi la durée et l’intensité de la floraison au fil des jours. Blanc pur pour la plupart des espèces, la floraison prendra des teintes pourprées pour certaines autres.
Mellifères, les fleurs des Ibéris attirent tout particulièrement les insectes pollinisateurs.
1.2 Les différentes variétés
Le genre des Ibéris est plus grand que ce que l’on pourrait penser, ce sont en fait une cinquantaine d’espèces. La plus cultivée sous nos climats est ‘sempervirens’, cela signifie en latin ‘toujours vert’ en raison de son feuillage persistant.
2. LA PLANTATION
Avant d’envisager une quelconque plantation, vous devriez savoir que les Ibéris nécessitent certaines exigences pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Ces exigences sont directement liées à l’exposition comme au sol. En l’occurrence, vous devrez choisir votre endroit avec les critères suivants :
L’exposition
La plus ensoleillée possible. Les Ibéris ont beau être rustiques au froid, il n’empêche qu’ils préfèrent la chaleur voire l’aridité pour se développer. A l’ombre, ils auront beaucoup plus de mal à grandir et seront plutôt dégarnis. Ils sont enfin indifférents aux courants d’air en raison de leur taille, au ras du sol.
Le sol
L’aridité est aussi valable dans le sol. Le drainage est la clé de la réussite pour leur culture car ils redoutent l’humidité surtout stagnante. De même, choisissez un sol léger ou allégez-le, plutôt pauvre voire caillouteux. Un drainage est quasiment indispensable lorsque vous plantez de l’Ibéris.
Vous pourrez les acquérir à partir du mois de mars et jusqu’à fin avril, où ils seront proposés principalement en godets mais aussi en potées plus importantes pour des plantes déjà plus développées.
Ils pourront rejoindre les compositions de printemps même s’ils sont beaucoup plus jolis en pleine terre où ils peuvent s’épanouir librement.
3. L’ENTRETIEN
Comme la plupart des plantes rocailleuses de petit développement, les soins à leur apporter sont minimes car ils sont très résistants aux conditions arides pouvant avoir lieu en France. L’arrosage sera tout de même nécessaire après la plantation de manière à assurer un bon enracinement mais la fertilisation est quant à elle accessoire. Pour une fois, il n’est pas obligatoire d’apporter de l’engrais puisqu’ils redoutent les sols trop riches. Un seul apport de corne broyée à la plantation suffira amplement.
En matière de taille, rien de bien sorcier non plus. Seule une taille annuelle après la floraison permet de garder une touffe compacte tout en supprimant les grappes de fleurs fanées. Utilisez pour cela une cisaille à main et taillez en gardant la forme naturelle. Comme pour la Lavande, rabattez en conservant toujours du vert de manière à ne pas faire une coupe trop sévère !
Pour parler enfin de la multiplication, c’est par bouturage que les résultats seront les plus rapides et sûrs. Faite cela juste après la floraison en sélectionnant de petits rameaux déjà enracinés ou non.
4. LES RAVAGEURS
Un autre avantage incontestable des Ibéris est qu’ils ne sont que très rarement attaqués par des ravageurs et encore moins par des maladies. Si vous les plantez dans les conditions idéales, ils ne pourront être attaqués que par les pucerons, les cochenilles voire, encore plus rarement les chenilles. Pour en venir à bout, utilisé du savon noir en cas de faible attaque. En cas d’invasion soudaine, choisissez plutôt du pyrèthre pour les pucerons et cochenilles ou un produit à base de Bacille de thuringe pour les chenilles.
5. LA MISE EN SCENE
– La rocaille sèche : c’est sans aucun doute l’endroit de prédilection pour l’Ibéris. C’est ainsi que ses conditions naturelles seront les mieux reconstituées et beaucoup d’associations y sont possibles. Par exemple, vous pourrez les planter aux côtés de graminées, d’Euphorbes persistants mais aussi d’une grande gamme de plantes vivaces de rocailles, parmi lesquelles on pourrait citer les Phlox, Alysses, Lithodora ou autres Saxifrages.
– Le muret : pour rester dans le thème rocailleux, en accentuant toutefois le côté aride de la scène, leur plantation en bord de muret est également très appréciée.
Au fur et à mesure de leur croissance, ils formeront un véritable tapis retombant qui pourra à nouveau être associé à d’autres plantes très résistantes à la sècheresse comme les Campanula muralis, Aubrieta, Arabis, Sedum et Sempervivum.
– Le massif : Dans un dernier cas, associez-les à des arbustes comme des vivaces dans des massifs ensoleillés mais pas pour autant rocailleux. Ici, la scène est haute en couleur avec un Spirée, un Cotinus ‘royal purple’, un Mahonia pour les arbustes et de l’Ajuga reptans ‘atropurpurea’ pour les vivaces.