Plante phare depuis quelques années dans nos jardins, la plantation des Kiwier se démocratise partout en France. Il a en effet été mis en avant dans bon nombre de magazines de ventes par correspondance pour sa facilité de culture et de récolte et ce même au nord de la Loire.
1. DESCRIPTION
Le Kiwier ou Actinidia (son nom scientifique) est une plante de la famille des Actinidiacées qui compte environ 40 espèces, réparties à l’état naturel dans l’est de l’Asie. Toutes produisent des fruits mais seulement quelques-unes sont destinées à la consommation, d’autres sont simplement ornementales mais avec bien d’autres avantages.
1.1. Caractéristiques
On le reconnaît facilement à son feuillage rond, assez gros et duveteux. Ce duvet de couleur rougeâtre est présent sur les nouvelles pousses puis disparaît avec la lignification du bois.
La floraison se produit le plus souvent en juin avec de belles fleurs crème de 4 cm de diamètre parfois groupées. Le Kiwier différencie ses individus en plants mâles ou plants femelles. Cette différentiation se fait donc grâce à la fleur, on dit que ces plantes sont dioïques.
En effet, un sujet mâle donne des fleurs garnies d’étamines (organe reproducteur mâle produisant le pollen) alors qu’un sujet femelle donne des fleurs au pistil bien plus distinct (organe reproducteur femelle renfermant l’ovaire). Bien évidemment, seuls les sujets femelles produiront les Kiwi en présence d’un mâle pour la pollinisation.
Il existe aussi des variétés autofertile fonctionnant ainsi seules mais produisant des fruits plus petits et avec une récolte aléatoire au nord de la Loire.
Les fruits ainsi formés sont recouverts d’un duvet brun et sont d’une taille de plus ou moins 7 cm lorsqu’ils sont mûrs.
Plante grimpante par excellence, le Kiwier peut vite devenir envahissant s’il est planté sans précautions. Sa croissance peut atteindre 2 m par an ! Pensez donc à prévoir un espace suffisamment grand et solide pour pouvoir les accueillir surtout si vous ne comptez pas les tailler. Un sujet adulte et bien guidé atteindra alors facilement une dizaine de mètres en tous sens.
Son système racinaire est quant à lui assez développé puisqu’il va de pair avec la proportion de son branchage.
1.2. Les différentes variétés
Nous l’avons vu, il existe plusieurs variétés de Kiwi plus ou moins connues réparties en cultivars dioïques ou autofertiles. Les Kiwaïs sont aussi intéressants, plus petits mais tout aussi savoureux, adaptés aux petits jardins.
Actinidia deliciosa ‘hayward’
Récolte : novembre
Rendement : fort
Calibre : gros
Caractéristiques : Cultivar le plus connus et adapté à toute les régions, ‘hayward’ est la femelle de ‘tomuri’ Ses fruits sont acidulés, aromatiques et d’une très bonne conservation.
Actinidia deliciosa ‘tomuri’
Récolte : /
Rendement : /
Calibre : /
Caractéristiques : Cultivar mâle ne donnant donc pas de fruit.
Actinidia deliciosa ‘jenny’
Récolte : novembre
Rendement : faible à moyen
Calibre : petit
Caractéristiques : Kiwier autofertile, il peut être planté seul mais ses productions sont bien plus faibles que les dioïques. Plantez le plutôt dans les régions plus chaudes et aux belles arrières saisons.
Actinidia deliciosa ‘renact’
Récolte : novembre
Rendement : moyen
Calibre : gros
Caractéristiques : Lui aussi autofertile, il est idéal pour les régions du sud. Ses fruits sont assez gros et avec une chair douce et juteuse.
Actinidia chinensis ‘minkigold’
Récolte : octobre / novembre
Rendement : faible à moyen
Calibre : petit
Caractéristiques : Le kiwi gold est une espèce plus frileuse et non adaptée au nord de la France mise à part dans des conditions vraiment isolées et chaudes, sans quoi la production sera quasi inexistante. Son goût est envoutant, sucré et très juteux, un délice !
Actinidia chinensis ‘minkimale’
Récolte : /
Rendement : /
Calibre : /
Caractéristiques : Cultivar mâle pollinisant ‘minkigold’, il ne produit donc pas de fruits.
Actinidia arguta ‘issaï’
Récolte : septembre / octobre
Rendement : bon
Calibre : petit
Caractéristiques : Une très bonne alternative aux Kiwier traditionnel. Le Kiwaï est autofertile pour cette variété, mûrit facilement au nord de la Loire. Ils sont dépourvus de poils, se consomment sans éplucher avec un goût très sucré mais tout en étant légèrement acidulé. Conseillé en pot ou en petit jardin.
Actinidia arguta ‘nostino’
Récolte : /
Rendement : /
Calibre : /
Caractéristiques : Cultivar mâle pollinisant ‘red jumbo’ et ‘super jumbo’. Il ne produit pas de fruits.
Actinidia arguta ‘red jumbo’
Récolte : septembre
Rendement : fort
Calibre : moyen
Caractéristiques : Proche du ‘issaï’ de par son aspect, ce cultivar dioïque donne des fruits rouges très savoureux.
Actinidia arguta ‘super jumbo’
Récolte : septembre / octobre
Rendement : très fort
Calibre : gros
Caractéristiques : Kiwaï à forte production produisant des fruits doux, fruiter et très savoureux.
2. LA PLANTATION
Le Kiwier est une plante gourmande mais assez peu exigeante dès lors qu’on lui donne la place qu’elle mérite.
Tout d’abord, vous l’aurez compris, le premier critère indispensable est : la place. Et de la place, il en faut ! Plusieurs solutions s’offrent à vous : le palissage ou le recouvrement.
Dans le premier cas, il s’agit de conduire vos Kiwiers en les palissant comme vous pourriez le faire pour des arbres fruitiers en palmette. Pour ce faire, tendez vigoureusement des fils de clôture entre des poteaux. Rapprochez ces dernièrs tous les 1,50 m à 2 m maximum car rappelons-le, à terme le Kiwier peut vite devenir lourds à porter. Espacer alors les plants d’au moins 3 m de manière à ce que la taille soit plus simple lorsqu’ils auront déjà prospéré.
Dans le second cas, ils seront plantés en recouvrement d’une arche, gloriette ou pergolas. Peu importe le support choisi, assurez-vous toujours qu’il soit solide et suffisamment long et large pour supporter la croissance vigoureuse de cette plante grimpante.
Une fois cet emplacement choisi, le second critère est : l’exposition. Effectivement ceci va avec l’emplacement des éventuels supports, c’est pour cette raison que tout le travail de réflexion doit se faire en amont. Le Kiwier affectionne les ambiances ensoleillées mais peut aussi supporter une ombre légère.
Au nord de la Loire, n’hésitez pas une seule seconde et choisissez le plein soleil. Il diminuera les risques de gel tardif pouvant être nuisible aux jeunes bourgeons en sortie d’hiver et assurera une meilleure maturité des fruits à la récolte.
Au sud de la Loire, préférez plutôt une exposition mi ombragée car le Kiwier n’aime pas le soleil écrasant lorsqu’il est associé aux chaleurs persistantes.
Enfin, le dernier critère et qui n’est pas des moindre est : le sol. Riche, il doit être riche, c’est que cette grande plante a besoin de nutriments pour prospérer dans les meilleures conditions possibles, il en va de la récolte !
Préférez donc les sols profonds et riches en matières organiques tout en restant suffisamment drainés pour ne pas qu’il ait les pieds dans l’eau l’hiver. Fertilisez et amendez votre sol à la plantation avec des engrais organiques ou des fumiers compostés.
À savoir : Un pied mâle peut polliniser 5 à 6 femelles. La production débute 3 à 4 ans après la plantation.
3. L’ENTRETIEN
3.1. La fertilisation
Nous l’avons vu, le Kiwier à besoin de fertilisation. À la plantation, si le travail a été correctement fait, vous serez tranquille pour une année. Néanmoins, il ne faut pas pour autant tout arrêter ensuite, bien au contraire. Chaque année en sortie d’hiver, un bon apport de fertilisant spécial plantes fruitières est recommandé afin de lui redonner une bonne vigueur après la récolte de l’année passée. Continuez quelques semaines avant la floraison par un apport d’engrais liquide spécial tomate. Ce dernier, très riche en potasse, favorisera une floraison plus belle et abondante. Terminez par pailler son pied d’une couche supplémentaire de paillage dès que nécessaire et au moins une fois par an, ce qui assurera une bonne fraîcheur aux racines et un stress hydrique amoindri. À ce titre, ne surtout pas utiliser de paillis à base d’écorces de pins !
3.2. L’arrosage et la taille
L’arrosage est quant à lui très important surtout le premier printemps et l’été qui suivent la plantation, il dépendra de la bonne reprise et d’un enracinement qualitatif.
La taille joue aussi un rôle sur la qualité de production. À noter qu’elle sera énormément facilitée si vous avez choisi de les conduire en palissage. Elle se déroule alors en deux temps :
– En hiver :
C’est une taille de nettoyage et d’aération qui doit évidemment se faire lorsqu’il ne gèle pas. Pour ce faire, gardez les branches charpentières, les plus belles et saines qui seront palissée et allongées au fil des années. Sur ces branches principales, se développe au fur et à mesure la production des branches secondaires. Celles-ci seront taillées à 3 ou 4 yeux (bourgeons) et ceci au fur et à mesure, tous les ans. C’est ainsi que votre Kiwier prospérera d’année en année, en gagnant du volume mais toujours de manière restreinte et contrôlée. Il est parfois nécessaire d’en éliminer complètement afin d’éviter un surplus de branches inutiles, cette sélection se fait aussi en cette période.
– En début d’été :
Cette seconde taille intervient lorsque les Kiwis sont gros comme des cerises. Taillez alors toutes les pousses qui sont émises après les fruits à 5 yeux. Cette taille permet alors de stopper temporairement la croissance et d’ainsi donner toute l’énergie disponible dans le développement des fruits. Ces derniers mûriront plus facilement tout en étant plus gros et juteux.
3.3. La multiplication
Chez les Kiwis, la multiplication se fait exclusivement par bouturage de bois semi aoûté. Prélevez alors des rameaux d’une dizaine de centimètres en veillant à sectionner les deux extrémités pour ne pas que la bouture s’épuise. Conservez de la même façon deux feuilles puis trempez la tige dans de l’Osiryl, un stimulateur racinaire. Plantez enfin dans un pot garni de substrat spécial semis et arrosez.
Faite un bouturage à l’étouffé pour une meilleur reprise. Terminez enfin par noter le sexe de chaque bouture.