Faire ses premiers pas au potager n’est pas toujours chose aisée, surtout pour les personnes n’ayant pas la fibre végétale. Le fait de s’intéresser à ce sujet passionnant est déjà un grand pas vers l’apprentissage. Que ce soit pour la satisfaction de produire ses propres fruits et légumes, initier les plus jeunes ou tout simplement picorer sur sa terrasse les soirs d’été, chacun a sa raison de vouloir changer ses pratiques. Inutile d’avoir des centaines de m² de potager pour débuter, un simple carré potager hors sol peut convenir selon ce que vous souhaitez faire. Quelques salades, un pied de tomates, des radis ou encore des fraises pour le dessert, voyons ensemble les cultures les plus simples, adaptables aux potagers de toutes tailles.
1. LA CAROTTE
La légende dit que la carotte rend aimable tout jardinier qui la cultiverait. Ce légume racine n’est pas très exigeant et son cycle assez long de culture vous laissera le temps de bien comprendre la façon dont elle pousse. La plus grande exigence de ce légume est un sol meuble, riche, profond et dépourvu de cailloux qui en déformeraient la racine.
– Le semis est possible d’avril à juin, à la volée en ne semant pas trop dense. Les graines de carottes sont très petites, faites ceci avec minutie. Arrosez en pluie fine juste après pour bien mettre les graines en contact avec le substrat.
– 3 semaines après le semis, les carottes lèvent, il faudra éclaircir si nécessaire pour ne garder qu’une plante tous les 7 à 8 cm. Suivez l’arrosage régulièrement durant toute la croissance pour obtenir de belles racines charnues.
– 4 à 5 mois après le semis et selon les variétés, les premières récoltes arrivent, vous pourrez les arracher au fur et à mesure des besoins, car elles se gardent très bien en terre. Si vous souhaitez tout arracher, coupez les feuilles et plantez vos racines dans du sable sec, à l’intérieur une pièce fraîche. Ne conservez ainsi que les racines saines, entières et sans blessures.
En pot : La culture en pot est envisageable en réalisant un mélange riche, fin et sableux. Choisissez des bacs d’une profondeur d’au moins 40 cm pour que la racine se développe correctement sans toucher le fond.
En pleine terre : Le semis se fait en sillons espacés de 30 cm les uns des autres. À l’arrachage, aidez-vous d’une fourche à bêcher en cas de sol compact pour ne pas casser la racine.
2. LA COURGETTE
La courgette est un jeu d’enfant à cultiver. Ce légume est en fait un fruit qui est très riche en eau, star de nos recettes estivales. Sa culture débute en fin de printemps lorsque le risque de gelées est totalement écarté, car c’est une frileuse. Elle demande beaucoup de soleil, un emplacement bien ventilé et un sol très riche.
– Le semis en extérieur se fait donc à la mi-mai. Contrairement à la carotte, ses graines sont très grosses et faciles à planter. Enfoncez les graines, la pointe vers le bas dans un sol bien ameubli, en les faisant à peine affleurer la surface. Plantez-les par 3 (en poquets) et conservez que le plant le plus fort, après la levée. Le repiquage de plant déjà poussé est aussi possible.
– Arrosez copieusement durant tout le cycle de culture sans jamais mouiller les feuilles.
– Les premières récoltes interviennent après seulement 2 mois, et se poursuivent au fur et à mesure de la croissance de la plante, jusqu’en septembre. Le calibre du fruit à la récolte dépend de vos envies.
En pot : la Courgette doit être placée seule dans un pot rond de 40 cm de diamètre, il est donc possible de récolter ses fruits même sur un balcon. Mélangez terreau universel, terre végétale et compost pour obtenir le mélange idéal.
En pleine terre : espacez vos poquets ou plants en godets, de 1 m les uns des autres, pour leur laisser la place de se développer. Paillez le pied avec de la paille de blé ou tout autre paillis organique non acide.
3. LA FRAISE
Fruit préféré des enfants, la fraise est une star des potagers de ville ou de campagne. Facile à cultiver et à récolter, elle satisfait tous les palais de ses saveurs sucrées et colorées. Un substrat riche, du soleil et un coin à elle, il n’en faut pas plus pour pouvoir récolter ses propres fraises au goût bien éloigné des fraises andalouses.
– Les jeunes plants s’achètent déjà poussés, la fraise ne se sème pas, mais se multiplie par prélèvement de stolons (jeunes pieds se formant aux extrémités de longues tiges émis par le pied mère). N’hésitez pas à mélanger les variétés pour multiplier les formes et les saveurs. La période de plantation idéale est de mi-août à mi-octobre ou de mars à mi-avril.
– Les premières récoltes arrivent l’été suivant et sont variables d’une variété à l’autre. On les consomme au fur et à mesure qu’elles mûrissent.
– Coupez toujours les stolons émis par le pied mère pour favoriser l’énergie dans le fruit. Ceux-ci feront de nouveaux pieds que vous pourrez partager avec vos voisins ou votre entourage au lieu de les jeter.
En pot : choisissez des petits pots individuels ou des jardinières pour respecter un espacement de 30 cm entre vos plants. Il est très facile de les cultiver ainsi et les fruits ne seront jamais sales puisqu’ils pourront se former sans contact avec le sol. Un terreau plantes fleuries sera parfait pour leur culture.
En pleine terre : respectez aussi l’espacement de 30 cm entre les pieds et paillez vos fraisiers de paillette de Lin ou de Miscanthus. Ce paillis fin gardera vos fruits propres et éloignera les escargots ou limaces un peu trop curieux et gourmands.
4. LE HARICOT VERT
Beaucoup moins apprécié des plus petits, le haricot vert est pourtant une excellente source de fibres et accompagne avec brio des recettes chaudes ou froides en toute saison. Sa conservation stérilisée permet de profiter de ses propres récoltes tout au long de l’année. Cette culture demande un sol riche et léger, mais est très simple à mettre en œuvre. Choisissez de préférence des variétés sans fils qui sont nettement plus tendres et agréables à manger.
– Le semis se fait à partir de mi-avril et jusqu’à mi-juillet, car la température du sol doit être supérieure à 10°C. Semez comme pour la courgette en poquets, mais ici de 3 à 5 graines qui ne seront pas sélectionnées en fonction de leur vigueur une fois levées.
– L’arrosage est aussi très important sur le haricot vert, un grand gourmand.
– Les premières récoltes arrivent seulement 1 mois et demi après le semis. On note plusieurs phases de récolte sur un même pied, car plusieurs floraisons se succèdent. N’attendez jamais que vos haricots ne soient trop gros ou longs, sans quoi ils seraient filandreux. Regardez régulièrement et cueillez au fur et à mesure, ils se conservent très bien dans le bac à légumes du réfrigérateur.
En pot : Plantez un poquet par pot. Préférez plutôt des pots solitaires pour assurer une récolte à 360° et ne pas être tenté de trop serrer.
En pleine terre : Espacez les poquets de 10 cm les uns des autres et les rangs de 40 cm. Butez les rangs en ramenant la terre au pied pour bien les stabiliser quand ils seront plus hauts. Paillez ensuite d’un paillis léger qui gardera les fruits sans éclaboussures de terre.
5. LA POMME DE TERRE
C’est peut-être le légume le plus complexe de la liste, car il nécessite quelques bonnes pratiques pour obtenir une récolte digne de ce nom. Cette plante est sensible à la maladie appelée Mildiou, parfois très problématique. Les pommes de terre demande une ambiance bien ventilée, au soleil et dans une terre bien préparée. Le support de culture doit être meuble, profond et riche. Un bon apport de compost, bien décomposé, est conseillé avant la plantation.
– La pomme de terre se plante en tubercules germés à partir d’avril. C’est une culture sensible au gel, surtout au début, ne vous attelez donc pas trop vite à la tâche. La longueur du germe doit être de 1 à 3 cm pour qu’il soit possible de les planter.
– Déposez les tubercules un par un, à 15 cm de profondeur, dans des trous espacés de 45 cm à 70 cm entre les rangs. Chaque tubercule se plante seul !
– Quelques semaines après, les germes vont atteindre la surface, il vous faudra buter les plants lorsqu’ils auront une taille d’une dizaine de centimètres. Formez une butte de terre en ligne de manière à favoriser l’écoulement de l’eau et ne pas garder la base trop humide.
– Arrosez quand le temps est peu pluvieux en faisant couler l’eau entre les rangs. Des traitements à la bouillie bordelaise peuvent être conseillés en préventif pour éviter l’apparition du Mildiou.
– La récolte arrive entre fin juin et début septembre, selon les variétés et la date de plantation. Le brunissement des chaumes (feuilles) est un signe que la récolte est possible. Munissez-vous alors d’une fourche à bêcher pour faire un effet de levier tout en tenant fermement les chaumes. Prenez garde de ne pas être trop près du pied au risque d’abîmer les pommes de terre à récolter.
– La conservation se fait en caissette dans une pièce fraîche et sans lumière, en veillant à dégermer les plants durant l’hiver, si nécessaire.
En pot : la plantation des pommes de terre en pot est possible mais vous ne devrez pas vous attendre à des récoltes énormes ne serait-ce que par le nombre de plants que vous pourrez planter. Préférez les plantes seules dans un pot de 4 cm de diamètre afin de leur offrir la place nécessaire.
En pleine terre : respectez les conseils préalablement donnés et ne refaites pas la culture des pommes de terre au même emplacement chaque année pour éviter au maximum l’apparition du Mildiou.
6. LE POTIMARRON
Légume fruit d’automne par excellence, le potimarron est le roi des soupes, gratins, confitures ou purées. Sa culture est très simple, mais malheureusement impossible en pot. Il ne sera réservé qu’aux potagers de pleine terre avec une surface suffisante. Proche de la culture de la courgette, le potimarron s’étale quant à lui sur 3 à 4 m en tous sens. Les exigences en terme de sol sont similaires également, une terre la plus riche possible. Certains les planteront même directement sur le tas de compost.
– Le semis en extérieur se fait à la mi-mai, un fois tout risque de gel écarté, les graines pointe vers le bas. Enfoncez les dans le sol bien ameubli en les faisant à peine affleurer la surface. Plantez-les par 3 (en poquets) espacés de 1,50 m, les uns des autres et ne conservez que le plus fort des 3, après la levée. Le repiquage de plant déjà poussé est aussi possible à cette même période.
– Arrosez copieusement durant tout le cycle de culture sans jamais mouiller les feuilles. Pincez les extrémités au stade 5 feuilles pour les forcer à se ramifier.
– La récolte interviendra de septembre à novembre selon la saison d’été. Les feuilles qui jaunissent, le pédoncule du fruit qui brunit, un fruit orange vif et côtelé sont le signe de leur maturité. Conservez toujours le pédoncule sur le fruit, il est garant d’une meilleure conservation. Après la récolte, faites sécher vos potimarrons quelques jours au soleil avant de les remiser en cave, au sec. Ils se conserveront plusieurs mois et vous pourrez les consommer au fur et à mesure des besoins.
7. LE RADIS
Délicieux à picorer avec du sel ou en rondelles sur une tranche de pain et de beurre, les petits radis sont idéals en entrée ou en salade. Leur couleur et leur taille les rendent appréciés des enfants avec un petit goût piquant très amusant. De croissance rapide, ce sont généralement les premières récoltes du potager lorsqu’on les sème sous châssis ou en serre froide.
– Les semis peuvent débuter dès la mi-mars sous abri et à partir de mai sans protection. Semez les graines à la volée de manière à en avoir une toutes les 4 ou 5 cm approximativement. Les graines sont assez grosses pour voir ce que l’on fait. La terre devra être préalablement ratissée et affinée pour faciliter la germination. Recouvrez légèrement les graines de terreau fin.
– Arrosez de manière régulière pour diminuer le côté piquant et ventilez votre châssis si vous avez opté pour un semis précoce. Vous pourrez renouveler les semis tous les 15 jours pour des récoltes ininterrompues de mai à septembre.
– 18 jours après, pour la variété la plus courante, vous pourrez déguster vos premiers radis maisons. Ils se récoltent une fois complètement formés sans attendre qu’ils ne soient trop gros.
En pot : la culture du radis sur un balcon ou une terrasse est largement possible, en pots ou en jardinières avec un substrat léger et enrichi. Pour les plus précoces, utilisez des petites serres portatives qui feront très bien l’affaire.
En pleine terre : gardez un coin du potager qui ne souffrira pas trop de l’ombrage de culture plus haute et faites tourner les emplacements d’un semis à l’autre.
8. LA SALADE
Il existe beaucoup d’espèces de salades, toutes différentes selon les saisons. Les salades d’hiver ne se cultiveront pas de la même manière que celles de printemps. La plus simple est la Laitue que l’on plante au printemps pour des récoltes de la fin du printemps au début de l’automne. Les plus pressés pourront planter sous châssis comme pour les radis afin de profiter de récoltes anticipées. La salade aime les sols légers, mais n’a pas d’autres exigences. C’est un légume enfantin à cultiver tant ses besoins sont réduits.
– Les plus patient pourront semer leurs salades eux-mêmes, mais dans 95 % des cas, elles seront achetées en mottes compressées déjà levées.
– Plantes-les en ligne et en quinconce avec une distance de 30 cm entre chaque plant. Arrosez après la plantation pour tasser la terre autour des racines. La laitue est gourmande en eau, ne supporte pas la sécheresse, mais trop d’eau peut la faire pourrir, il faut donc un juste milieu.
– La récolte intervient 1 mois et demi à deux mois après la plantation. On reconnaît une laitue prête à consommer lorsque son cœur est bien pommé (en forme de boule compacte au touché). Cueillez selon vos besoins, elle pourra se garder une semaine dans le bac à légumes de votre réfrigérateur.
En pot : Vous pourrez planter vos salades en carrés potager, en bacs de culture ou en pots individuels. Un terreau universel fera très bien l’affaire.
En pleine terre : Positionnez vos plants de salade entre les cultures plus hautes sans forcément toutes les réunir au même endroit. Pour réduire les attaques d’escargots ou de limaces, épandez un paillis de Lin ou de Miscanthus au pied de vos salades, ils détestent cela.
9. LA TOMATE
Légume du soleil par excellence, la tomate est un légume fruit d’été. Qu’elle soit dans nos salades de crudité, accompagnée de mozzarella ou même farcie, en soupe ou en coulis, elle se déguste sous toutes les formes. Tout comme la pomme de terre, elle est à la fois facile à cultiver, mais aussi sensible au Mildiou et demande quelques petites tailles pour produire le meilleur d’elle-même. C’est un fruit frileux qui ne supporte pas le gel, qui est plus simple à cultiver en serre qu’à l’air libre, pour éviter tous ces problèmes. Côté sol, la tomate est très gourmande, le sol doit être riche et léger tout en gardant une certaine fraîcheur, elle aussi est une assoiffée. Le soleil est très important, elles doivent en être baignées le plus possible !
– Les tomates se plantent plus souvent en petits plants poussés qu’en graines. Ceci permet de mixer les variétés plus facilement et de découvrir leurs nombreuses formes et couleurs. En extérieur, patientez jusqu’à la mi-mai pour les planter, vous ne gagnerez rien à le faire trop tôt, sauf le risque de les perdre.
– Plantez-les dans un sol bien travaillé, un pied tous les 50 cm et 80 cm entre chaque rang. Arrosez abondamment, mais sans jamais mouiller les feuilles. Des traitements préventifs à la bouillie bordelaise peuvent être faits si elles sont susceptibles d’être mouillées par la pluie.
– La taille permet d’éliminer les ramifications qui se forment sur la tige principale, pour ne justement garder qu’elle et maximum 5 étages de fruits. Les tomates cerises n’auront pas besoin de tailles, elles produisent abondamment d’elles-mêmes.
– le tuteurage est indispensable, sans quoi elles ne tiendront pas debout seules. Choisissez les tuteurs en spirales spécial tomates où il suffit d’enrouler la tige principale dessus au fur et à mesure de sa croissance.
– La récolte arrive durant l’été, étage par étage, fruit après fruit, cueillez-les dès qu’elles ont une belle coloration, propre à leur variété en gardant le réceptacle floral (petite couronne verte en haut du fruit) pour une meilleure conservation.
En pot : là encore, un plant de tomate par pot d’un diamètre égal ou supérieur à 30 cm. Offrez-lui la place la plus ensoleillée de votre terrasse ou balcon, ainsi qu’un terreau plantes fleuries enrichi de compost. Suivez bien l’arrosage, encore plus important en pot.
En pleine terre : plantez-les de préférence sous abris pour éviter les maladies et veillez bien à ne surtout pas planter vos rangs chaque année au même emplacement. Plantez des Œillets d’inde à leurs pieds pour éloigner les parasites et paillez-les avec de la paille de blé pour garder la fraîcheur aux racines sans créer une ambiance trop lourde.