PLANTES, Plantes pour le jardin

LES LIQUIDAMBAR

Véritables stars de l’automne, les Liquidambar comptent parmi les arbres aux couleurs les plus resplendissantes quand vient cette saison. Rouge, orange, jaune, ce feu d’artifice de fin d’année saura éblouir le jardinier fier de sa plantation.

1. DESCRIPTION

Originaire d’Amérique du nord, le Liquidambar répond aussi au nom de Copalme d’Amérique. Il appartient à la famille des Hamamelidacées comme les curieux Hamamelis et leur floraison hivernale unique en son genre.

1.1. Caractéristiques

Le Liquidambar est un arbre de haut jet, c’est à dire qu’il se déploie à une hauteur importante et son encombrement peut parfois être conséquent. Son port est souvent pyramidal, appuyant cette caractéristique de hauteur. Ceci se remarque surtout sur les jeunes arbres de moins de 30 ans qui conservent leurs branches basses et montrent alors un port en cône. Avec l’âge, le tronc peut se dégager et le houppier s’élargir, prenant alors une forme plus classique. Il est possible de dégager le tronc soi-même afin de dégager une tige dès le plus jeune âge.

Les Liquidambar peuvent atteindre un âge tout à fait respectable, il n’est pas rare qu’ils soient centenaires. La croissance plutôt lente appuie cette longévité et la production d’un bois de qualité. L’enracinement est solide car pivotant, le Liquidambar s’ancre avec une belle résistance, faisant de lui un arbre armé face au vent.

Son écorce est elle aussi remarquable et variable d’un cultivar à l’autre. La plupart montrent une écorce qui se crevasse rapidement même sur des sujets juvéniles. Une couleur unie, brun soutenu avec des rides plus ou moins marquées.

En ce qui concerne le feuillage, c’est l’un des principaux facteurs de plantation du liquidambar, bien que certains en oublient trop souvent leurs proportions adultes. Les feuilles, rappellent un peu la forme des feuilles d’érables, elles sont largement découpées et de la taille d’une main. Souvent vertes, il existe également des formes panachées de blanc ou de doré. C’est surtout lorsque vient l’automne que le spectacle commence. Les variations de pigment dans la feuille font qu’elles passent par des nuances rouges, cuivrées, jaunes, oranges et violacées. Ces teintes sont parfois variables d’un individu à l’autre au sein d’un même cultivar.

A savoir : Les feuilles des Liquidambar chutent tardivement, ce qui permet de profiter d’autant plus de leur éclat.

Leur floraison est relayée en second plan car moins visible mais pourtant unique en son genre. Le Liquidambar est un arbre monoïque, c’est à dire que les fleurs femelles et les fleurs mâles cohabitent sur le même sujet mais d’une forme différente. Les mâles en chatons et les femelles en glomérules pendantes. La fructification des fleurs femelles n’intervient qu’après 25 ans en moyenne.

1.2. Les différentes variétés

Il existe plusieurs espèces de Liquidambar toutes originaires de l’hémisphère nord. Le plus connu est bien sûr celui décrit juste avant, le Copalme d’Amérique. D’autres proviennent d’Asie et même auparavant d’Europe. Elles ne sont que rarement commercialisées, c’est pourquoi nous nous intéresseront uniquement à l’espèce styraciflua et ses nombreux cultivars.

Liquidambar styraciflua

Hauteur x Largeur : 20 m x 10 m

Caractéristiques : Espèce type avec croissance la plus rapide, la meilleure durée de vie et aux couleurs flamboyantes mais variable d’un sujet à l’autre.

Liquidambar styraciflua ‘aurea’

Hauteur x Largeur : 9 m x 5 m

Caractéristiques : Une première variante reconnaissable parmi toutes à son feuillage marbré de jaune du printemps à l’automne. Sa couleur automnale devient orangée et même rosée sur les panachures.

Liquidambar styraciflua ‘albomarginata manon’

Hauteur x Largeur : 7 m x 5 m

Caractéristiques : Une seconde panachure mais cette fois-ci blanc crème sur tout le pourtour des feuilles. Les panachure se teintent là encore de rose en automne, associé de rouge sur la partie initialement verte. Il a un port bien pyramidal.

Liquidambar styraciflua ‘golden sun’

Hauteur x Largeur : 8 m x 4 m

Caractéristiques : Un cultivar qui se reconnaît à la couleur jaune de son jeune bois. Les jeunes feuilles sont légèrement dorées puis vertes et enfin rougissent à l’automne.

Liquidambar styraciflua ‘gumball’

Hauteur x Largeur : 3 m x 1,50 m

Caractéristiques : Forme nanifiée de Liquidambar à port globulaire. Souvent proposé sur tige, il forme à terme un petit parasol. Sa croissance est parmi les plus lente du genre mais son feuillage peut conserver un rouge écarlate jusqu’à mi-décembre.

Liquidambar styraciflua ‘rotundiloba’

Hauteur x Largeur : 18 m x 8 m

Caractéristiques : Liquidambar à feuillage arrondi en ses extrémités. Toutes ses autres caractéristiques sont identiques à l’espèce type.

Liquidambar styraciflua ‘splender silhouette’

Hauteur x Largeur : 5 m x 1 m

Caractéristiques : La forme fastigiée des Liquidambar. Idéal pour les petits jardins, il ne prend que très peu de place en largeur et anime une belle verticale. Ses couleurs sont resplendissantes et évolutives dans les teintes rouge, orange et jaune.

Liquidambar styraciflua ‘worplesdon’

Hauteur x Largeur : 12 m x 6 m

Caractéristiques : Presque similaire à l’espèce type, ses feuilles sont toutefois plus pointues et prennent une teinte jaune orangé l’automne venu. Son port est compact et bien conique.

2. LA PLANTATION

2.1. Où ?

Choisir l’emplacement d’un Liquidambar n’est pas à prendre à la légère. Sa durée de vie et son développement font qu’il faut réserver les plus grands d’entre eux seulement aux grands espaces. Pour accentuer les couleurs d’automne, choisissez un endroit peu abrité des vents froids et ensoleillé. Ces deux facteurs réunis permettent une dépigmentation idéale des feuilles, synonyme des couleurs recherchées.

En isolé, prévoyez au moins 10 m tout autour de libre. En alignement, plantez-les à 7 m les uns des autres. Sachez que la cépée est possible chez les Liquidambar. Vous pourrez les trouver déjà plantés par trois dans un même pot mais aussi le faire vous-même en les plantant très rapprochés mais ensemble.

En termes de sol, leur exigence est qu’il soit à tendance argileuse, frais à humide (pas marécageux), profond et au pH légèrement acide.

A savoir : Les Liquidambar résistent parfaitement aux embruns, ils ont ainsi toute leur place dans les jardins de bord de mer.

2.2. Quand ?

Comme pour la grande majorité des arbres caducs, la meilleure période de plantation est l’automne. Vous pourrez ainsi choisir le sujet déjà bien coloré mais aussi profité d’un sol encore chaud et d’une humidité qui augmente afin de planter dans les meilleures conditions. Un début d’enracinement va alors s’amorcer pour un déploiement plus rapide dès le printemps et donc une meilleure résistance l’été suivant. Vous limiterez un peu les arrosages en plantant en automne.

2.3. Comment ?

Bien planter représente après la saison une garantie très importante de reprise. N’hésitez pas à concevoir une belle fosse de plantation d’au moins 80 cm en tous sens. Le but est d’ameublir votre sol et de l’enrichir au passage. Choisissez des manières organiques compostés comme les fumiers ou composts notamment à raison de 4 à 5 pelletées par trou.

Plantez en enterrant au collet, ni plus ni moins, tuteurez si la taille du sujet le nécessite et formez une petite cuvette afin de recueillir au mieux les eaux d’arrosage.

L’étalage d’un paillis organique permet de terminer la plantation en bonne et due forme.

3. L’ENTRETIEN

3.1. L’arrosage

Comme pour tout arbre caduc, l’entretien d’après plantation est simple puisqu’il se limite en un arrosage suivi tout au long de la première année. Espacez les apports de manière à ce que le système racinaire aille chercher la fraîcheur en profondeur. Un bon apport par semaine est largement suffisant. Vous devrez être ensuite d’autant plus vigilant le premier été surtout en cas de sécheresse ou canicule.

3.2. La fertilisation

L’apport de départ à la plantation est l’unique que vous pourrez faire, d’où l’importance de ne pas l’oublier. Très vite, un arbre de haut jet va déployer ses racines en profondeur pour rechercher les minéraux et l’eau. L’enrichissement en surface s’avère donc moins efficace puisqu’il sera surtout bénéfique pour l’herbe ou les plantes vivaces plantées à son pied.

3.3. La taille

Les Liquidambar sont des arbres au port naturellement proportionné, presque symétrique. Nul besoin d’intervenir pour lui donner une forme. Les élagages sont même déconseillés au risque de couper la flèche. A part dénaturer son port et le fragiliser vous n’aurez rien à y gagner. Leur grande taille peut parfois être source de dangerosité mais il faut prévoir cette conséquence en amont. Choisissez les formes fastigiée ou globulaire si votre jardin est petit.

La seule taille recommandée chez les Liquidambar est la taille du bois mort. Cette taille permet le nettoyage des branches inutiles.

3.4. Les maladies et ravageurs

Ces arbres n’ont pas de maladies ou ravageurs connus, un atout supplémentaire pour une implantation facile et sans soins.

4. LES BONNES ASSOCIATIONS

Vous l’aurez sans doute compris, les Liquidambar sont solitaires et la plantation en isolé est la meilleure façon de les mettre en valeur. Les formes dites classiques prennent une grande place au sol et l’occupent à l’aide de leur imposant système racinaire. Dans de grands parcs, associez-le à d’autres essences de haut jet à belle coloration comme les Parrotia, Nyssa ou Oxydendron. Toute plantation d’autres plantes plus petites est difficile mis à part pour quelques plantes vivaces herbacées et couvre-sol.

D’autres formes plus modestes comme le port en boule ou le fastigié permettent un peu plus d’associations. Placez en leur compagnie des arbustes de petites tailles, persistants, qui tireront leur épingle du jeu une fois les feuilles du liquidambar tombées.

A ce titre, orientez-vous vers les Choisya, Abelia, Fusains ou encore Céanothes. Chez les vivaces, le choix est beaucoup plus large, il est possible d’envisager un massif fleuri à leur pied. Les Geranium, Ajuga, Campanules, Helianthemum ou Phlox ne sont qu’une petite partie des essences possibles.