Voici un genre peuplé de bon nombre d’espèces d’arbustes et de petits arbres. Bien qu’il ne fasse pas partie des plus populaires, il a pour autant beaucoup d’atouts lui permettant de s’assurer une place de choix dans tout type de jardin, petit et grand, de ville ou de campagne. Découvrons ensemble leurs particularités et leurs nombreux avantages.
1. DESCRIPTION
Il existe plus de 15 espèces d’Osmanthes dont les régions d’origine varient de l’Asie aux îles pacifiques sans oublier l’Amérique du sud. Ils appartiennent à la famille des Oleacées tout comme les Oliviers bien que les rares fruits qu’ils produisent ne soient pas comestibles, hormis par les oiseaux.
1.1. Caractéristiques
Les Osmanthes sont des arbustes à feuillage persistant, c’est-à-dire qu’ils ne se retrouvent jamais à nu en hiver. Leurs feuilles sont coriaces et brillantes, souvent de forme ovale plus ou moins dentelée. On pourrait parfois assimiler certaines espèces à des Houx en raison du côté piquant des feuilles. On remarque cette caractéristique sur heterophyllus ou x fortunei notamment.
Le second point pour lequel ils sont appréciés dans les jardins est leur floraison. Bien qu’insignifiante de par la taille, elles ont la particularité de se regrouper en bouquets à l’aisselle des feuilles. Leur densité est telle qu’elles ne passeront pas inaperçues. Très souvent blanches, elles peuvent aussi être jaunes ou oranges. Au-delà du côté raffiné de cette floraison, elle exhale un délicieux parfum sucré plus ou moins soutenu selon les espèces. L’époque varie selon les espèces, certaines sont printanières, d’autres automnales.
Une fois la floraison achevée, les bouquets floraux laissent place à des fructifications noires bleutées, non comestibles et plus ou moins appréciées des oiseaux. Ces baies décoratives sont assez peu visibles, car elles n’émettent que peu de contraste avec le feuillage déjà sombre.
Leur port est compact naturellement. Toutefois, vous pouvez vous servir de cette particularité pour utiliser certaines espèces en formes topiaires. On les tiendra alors en forme de boule, ce qui accompagnera leur port naturel.
Point de vue croissance, elle n’est pas très rapide, mais ceci est compensé par une longue durée de vie. Il s’agit d’un arbuste que l’on plante pour le long terme, il est donc important de lui choisir un emplacement de choix au jardin.
1.2. Les différentes variétés
Parmi la quinzaine d’espèces qui existent, vous trouverez en magasin les plus populaires parmi lesquelles il y aura une déclinaison de possibilités :
Osmanthus x burkwoodii
Hauteur x Largeur : 2,50 m x 2,50 m
Voici l’une des plus connues du genre. Elle est cultivée en grand nombre dans les pépinières, car on l’utilise couramment dans les haies libres, mais aussi pour les formes taillées. Burkwoodii est sans doute l’hybride le plus passe-partout tant par sa rusticité que par sa polyvalence. Sa floraison intervient quant à elle en avril/mai. On la reconnaît aussi facilement à ses petites feuilles vertes et ovales, une belle alternative aux Buis car l’Osmanthe ne subit ni la Pyrale, ni le dépérissement. Il est cultivable en pots.
Osmanthus x fortunei
Hauteur x Largeur : 4 m x 3 m
Il s’agit d’un hybride entre fragrans et heterophyllus reprenant la puissance de floraison tant en abondance qu’en parfum du premier et le feuillage ainsi que la rusticité du second. Un joli mélange qui s’inscrit vraiment comme une amélioration des deux espèces types. La floraison s’épanouit de septembre à novembre, mais ne fructifie que très rarement.
Osmanthus fragrans
Hauteur x Largeur : 4 m x 3 m
Sans l’ombre d’un doute l’espèce la plus parfumée du genre, pouvant propulser les effluves à plusieurs mètres autour de la plante. Elle fleurit principalement en automne, mais peut parfois laisser apercevoir de discrètes remontées au printemps ou en été. Il existe plusieurs cultivars aux fleurs jaunes, blanches et même oranges comme c’est le cas d’Osmanthus fragrans ‘aranticaus’. Le seul point négatif de cette espèce viendrait se sa faible rusticité, environ -7°C. Ses feuilles sont ovales, assez grandes, non piquantes et moins épaisses que les autres espèces citées.
Osmanthus heterophyllus
Hauteur x Largeur : 4 m x 4 m
Cette dernière Osmanthus populaire est sans doute la meilleure de la sélection pour la confection d’une haie défensive. Ses feuilles coriaces et épineuses sont bien dissuasives, mais toutefois plus agréables au toucher que celles du Houx. Il existe bon nombre de cultivars dans cette espèce, surtout sélectionnés pour la couleur de leur feuillage, mais moins pour leur floraison. Vous trouverez notamment ‘purpureus’ aux jeunes pousses pourprées, ‘tricolor’ au port arrondi et compact et au feuillage largement coloré de jaune et de vert (cultivable en pots), ‘variegatus’ marginé de blanc crème et au centre vert. Tous apporte une note de couleur hiver comme été non discutable.
2. LA PLANTATION
2.1. Où ?
Les Osmanthes sont des arbustes originaires des zones boisées, c’est pourquoi ils supportent très bien la mi-ombre. Pour renforcer le côté compact de leur port, une exposition bien ensoleillée dans les régions au nord de la Loire est recommandée. La concurrence ne leur fait pas peur à partir du moment où le sol est drainant et profond. En revanche, ils supportent relativement mal les vents froids ou les embruns. Préférez donc des ambiances plus confinées ou des vents filtrés par d’autres essences. À ce titre, il s’utilise très bien en haie, mais pas dans le but de faire une haie coupe-vent.
Enfin, sa résistance à la pollution est bonne, il peut donc tout à fait se planter en plein centre-ville du moment que les conditions précédentes soient réunies.
2.2. Quand ?
Comme bon nombre d’arbustes persistants et surtout dans les régions froides ou les plus au nord, préférez une plantation printanière. Vous ôterez alors tous problèmes liés aux gelées hivernales et aux sols détrempés lorsque la plante n’est pas suffisamment enracinée. Les mois de mars à mai sont les plus recommandés pour la plantation des Osmanthes.
2.3. Comment ?
Lorsque l’emplacement est choisi et que le moment est adéquat pour envisager la plantation, la technique n’est plus qu’un jeu d’enfant.
– Commencez par faire un trou d’au moins trois fois le volume de la motte, afin de travailler votre sol autant en profondeur qu’en largeur. Le but est d’ameublir la terre et de l’amender si besoin.
Pour cela, enrichissez d’un peu de compost bien décomposé, afin d’enrichir tout en allégeant votre sol. Un apport de sable graveleux peut être nécessaire en cas de sol trop lourd ou asphyxiant.
– Décompactez la motte de façon à ce que les racines ne forment pas de chignon racinaire une fois planté.
– Plantez-le en veillant à ce que le niveau final de terre affleure le niveau du haut de la motte, jamais la base des tiges ne doit être enterrée.
– Arrosez copieusement pour tasser la terre autour des racines.
– Paillez le pied d’un mélange de bois broyé. Évitez les paillis acides à base de conifères. Le but est de garder le sol frais et limiter le stress hydrique.
Le tour est joué, vous n’avez plus qu’à suivre l’arrosage durant les premiers mois.
3. L’ENTRETIEN
3.1. L’arrosage
L’arrosage doit être suivi durant le premier printemps et le premier été. N’arrosez pas à l’excès, faites ceci en fonction des conditions climatiques. L’Osmanthe n’est pas très gourmand en eau, il résiste mieux au sec qu’à l’excès d’humidité. Ne faites donc pas l’erreur d’un arrosage quotidien ! Un arrosage copieux en cas de besoin après plusieurs journées chaudes et sèches est bien plus profitable. Le but est qu’il aille chercher de lui-même la fraîcheur en profondeur dans le sol. L’arrosage manuel n’est qu’une aide du jardinier lors de la phase d’enracinement où la plante est encore dépendante.
3.2. La fertilisation
Les Osmanthes ne sont pas des arbustes très gourmands, ils peuvent vivre dans des sols peu enrichis. L’apport d’engrais n’est donc pas nécessaire, surtout si vous ne le taillez pas. Un simple apport complémentaire de paillis à son pied est nécessaire au fur et à mesure qu’il se décompose. La matière organique va alors se diffuser dans le sol tout comme les nombreux minéraux qu’elle contient.
En pot, il en est tout autre, apportez un engrais complet deux à trois fois de mars à juin. Inutile de poursuivre les apports en automne/hiver car la plante sera en repos.
3.3. La taille
Toutes les Osmanthes se taillent bien. Pour ne pas abîmer les plus gros feuillages, préférez la taille au sécateur. Ceci est également valable si vous souhaitez garder le plus possible la forme naturelle du buisson.
Si le souhait est d’obtenir des formes topiaires, choisissez les espèces à petites feuilles et taillez à la cisaille ou au taille haie.
L’époque de taille recommandée est après la floraison. Ceci permet de ne pas éliminer une partie de la floraison si la taille était trop précoce.
3.4. Les maladies et ravageurs
Les Osmanthes ne sont pas sensibles aux maladies et ravageurs. La seule chose pouvant lui porter préjudice sera un sol trop lourd, humide et asphyxiant. La clé du succès vient réellement de sa plantation en bonne et due forme.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
Il existe plusieurs façons de mettre en scène un Osmanthe. Le rendu souhaité va varier en fonction de l’espèce que vous aurez sélectionnée, car comme nous l’avons vu, toutes ne se développent pas de la même façon.
– En haie libre
C’est la solution la plus utilisée toutes espèces confondues, car ce type de haie permet de mettre en relation différentes espèces de plantes en leur accordant la possibilité de pousser librement, mais toujours dans l’optique de former une haie suffisamment dense et compacte pour qu’elle ne puisse être franchie. Les espèces épineuses d’Osmanthes sont justement idéales dans la conception d’une haie défensive.
– En massifs
Non plus en haie linéaire, mais au sein d’un massif d’arbustes et de plantes vivaces, les Osmanthes sont également une bonne solution pour apporter une touche persistante et colorée.
– En isolé
On choisira cette manière de les mettre en scène pour les espèces naines ou à grand développement. Elles seront plantées de manière à les mettre totalement en valeur et pouvoir profiter de leur port. Étant donné leur bonne résistance à la taille, les Osmanthes taillées en topiaire pourront, elles aussi, être utilisées en isolé.