Qui n’a jamais entendu parler de Papyrus ?! Cette plante reconnaissable d’un seul coup d’œil s’installe aussi bien au jardin que dans nos intérieurs. Un point d’eau, de la chaleur, il n’en faut pas plus pour contenter cette plante qui apportera volume et graphisme à n’importe quelle scène.
1. DESCRIPTION
Originaires de zones tropicales et subtropicales, les Papyrus sont des plantes qui affectionnent la chaleur. Elles sont très majoritairement frileuses et seules quelques espèces peuvent rejoindre le jardin en pleine terre.
Cyperus de par leur nom scientifique, elles appartiennent évidemment à la famille des Cyperacées.
1.1. Caractéristiques
Avant de parler de la plante en elle-même, faisons une petite pause sur le terme Papyrus. En effet, il désigne une forme de papier utilisé dans l’histoire qui était fabriqué grâce aux tiges de Papyrus. C’est par leur résistance et leur teneur en cellulose qui ont permis, après un travail de séchage et de superpositions de fines épaisseurs, de fabriquer ce papier.
Les Papyrus pourraient faire penser à des graminées par leur forme et leur mode de développement. Elles ont un mode de vie relativement similaire avec une croissance sans structure secondaire. Il s’agit d’une souche agissant un peu à la manière d’un rhizome en s’étalant petit à petit pour accroître ses dimensions. Elle émet alors de nouvelles tiges, tantôt cylindriques, tantôt triangulaires et même parfois ailées. Cette tige est surmontée d’une coiffe de feuilles ou de rayons, repartis tout autour en forme de parapluie.
C’est à partir du centre de cette coiffe que sont émises les fleurs vertes ou brunes. Elles sont hermaphrodites, c’est à dire qu’elles peuvent se fertiliser seules. L’ensemble forme une plante tout à fait originale qui croit en quasi permanence sans période de repos tant que les conditions lui sont favorables.
Elle pousse vite et ses dimensions sont variables d’une espèce à l’autre, de quelques centimètres à plusieurs mètres de hauteur.
1.2. Les différentes variétés
On recense à travers le monde plus de 500 espèces différentes de Papyrus. La plupart sont vivaces mais il existe aussi des variantes annuelles. Parmi les plus connues, vous pourrez trouver au sein de nos rayons les suivantes :
CYPERUS ALTERNIFOLIUS
Hauteur x Largeur : 50 cm x 40 cm
Caractéristiques : Souvent considéré comme vivace, il l’est bel et bien mais sa rusticité n’est pas assez bonne pour tenir en extérieur. Il résiste à des températures de l’ordre de 5 °C, vous pouvez alors le planter en pot non percé afin de pouvoir le rentrer en cas de besoin. Ses feuilles sont plutôt larges, d’une longueur de 10 à 15 cm et la couronne de fleurs apparaît au centre de juin à octobre. C’est l’un des plus populaires et connu du genre.
CYPERUS HASPAN
Hauteur x Largeur : 60 cm x 40 cm
Caractéristiques : Il s’agit d’une espèce naine de papyrus à mi-chemin entre alternifolius et papyrus. Sa couronne est composée de nombreux et fin rayons fleuris à leurs extrémités, auxquels s’ajoutent une à trois feuilles en leur base. Plutôt rustique, il tolère le gel s’il est immergé.
CYPERUS LONGUS
Hauteur x Largeur : 1 m x 1,20 m
Caractéristiques : Sans doute le Papyrus avec une des meilleures rusticités puisqu’il peut passer l’hiver en pleine terre même dans les régions du nord de la France. Son feuillage est caduc, ses tiges triangulaires et ornées de quelques feuilles dès la base de la plante. Sa floraison est plus courte puisqu’on ne peut l’apercevoir que de septembre à octobre. Il est de manière générale un peu moins graphique que les autres mais a le mérite d’être rustique. Il n’est pas obligatoire de le planter directement dans l’eau, il se satisfait d’un sol humide.
CYPERUS PAPYRUS
Hauteur x Largeur : 2 m x 1 m
Caractéristiques : Le célèbre Papyrus du Nil reconnaissable parmi tous à ses ombelles en forme de boules composées de 100 à 200 fines tiges apparentées à des feuilles. Le tout est porté par des tiges droites, triangulaires, moelleuses mais avec une certaine fermeté. Les fleurs s’épanouissent à l’extrémité de chaque rayon que composent l’inflorescence. Il n’est pas rustique, on ne peut le planter en pleine terre en dessous de 5 °C. C’est à partir de cette espèce qu’était fabriqué le papier.
‘cleopatra’ Il s’agit de la variante naine du Papyrus du Nil avec ses 50 cm de hauteur. Il est un peu moins plumeux mais avec un côté graphique qui n’a rien à envier aux autres variétés de par sa compacité.
‘nofretete’ Il dispose exactement des mêmes caractéristiques que l’espèce type esthétiquement parlant à la seule différence qu’il est nain. Il ne dépassera pas non plus les 50 cm, ce qui accentue encore plus le coté imposant et vaporeux de ses ombelles.
2. LA PLANTATION
2.1. Où ?
Vous l’aurez compris, les Papyrus sont des plantes de zones marécageuses, elles doivent être donc constamment en milieu humide voir même immergé. La plantation en berge est la solution la plus utilisée mais doit toujours être faite dans un pot étanche. En effet, il est préférable de canaliser les racines afin de ne pas être obligé de les couper lorsque le pot devra être hiverné à l’abri.
Lorsque vous les plantez de cette manière, immergez le pot de telle manière qu’il y ait 3 à 5 cm d’eau au-dessus de la base de la souche.
Le choix du substrat est très important car le Papyrus demande un sol riche. Utilisez du terreau spécial plante aquatiques qui est moins tourbeux que les substrats classiques.
Si vous ne disposez pas de bassin ou souhaitez cultiver le Papyrus en intérieur, ceci est possible en en veillant à ce que le substrat ne dessèche jamais. Placez une soucoupe remplie de bille d’argile et d’eau sous le pot de façon à créer continuellement une atmosphère humide.
2.2. Dans quelle exposition ?
Dès lors que les conditions de sol et d’humidité sont réunies, l’exposition en est presque secondaire. Évitez simplement les ambiances trop sombres surtout en intérieur, la souche en serait moins forte et moins compacte. N’ayez crainte de placer votre Papyrus au plein soleil, ceci ne lui pose aucun problème avec le soleil Égyptien dans son milieu d’origine.
3. L’ENTRETIEN
3.1. L’arrosage
Nous l’avons vu, l’humidité est le facteur déterminant non seulement pour sa bonne santé mais aussi pour sa survie. S’il n’est pas en bassin, veillez à ce qu’il ne manque jamais d’eau au risque de le voir très rapidement jaunir et perdre sa vigueur. Une fois en souffrance hydrique, les tiges atteintes ne reprendront que rarement des couleurs. Il faudra alors patienter l’émission de nouvelles tiges.
En cas de manque d’eau prolongé, la plante sèche mais la souche demeure quelques temps. Agissez rapidement si tel était le cas !
Privilégiez de l’eau de pluie non calcaire lors des arrosages.
3.2. La fertilisation
Lorsque votre Papyrus n’est pas en bassin, une fertilisation s’impose afin de conserver sa splendeur. N’oubliez pas qu’il apprécie les sols riches, il faut donc entretenir ce dernier comme il se doit. Choisissez des fertilisants organiques liquides riches en Azote et Phosphore. L’apport idéal est mensuel d’avril à septembre. Stoppez impérativement durant l’hiver pour que la plante se repose et ralentisse son activité d’elle-même.
3.3. La taille
Aucune taille fondamentale n’est nécessaire sur un Papyrus si ce n’est pour éliminer les tiges les plus anciennes lorsqu’elles brunissent. Ceci encourage la formation de nouvelles plus rapidement.
3.4. Les maladies et ravageurs
Les Papyrus sont des plantes assez peu sensibles aux maladies. Les problèmes majeurs sont la plupart du temps liés à un manque d’eau, une température trop basse ou un substrat trop pauvre. Toutes ces anomalies se traduisent toujours par un jaunissement de la plante dans sa globalité mais peuvent facilement et rapidement se résoudre si vous détectez le problème sans attendre.
Du côté des ravageurs, les Pucerons peuvent parfois s’attaquer aux Papyrus. Ils s’éliminent facilement par une ou plusieurs pulvérisations de solutions à base de savon noir et/ou d’huiles végétales.
3.5. Le passage de l’hiver
C’est sans aucun doute le moment le plus délicat dans la culture du Papyrus. Mis à part pour l’espèce longus cultivée en pleine terre, les autres doivent être rentrés dès que le gel pointe le bout de son nez.
Pour passer cette saison, choisissez un endroit hors gel et lumineux sans pour autant être trop chauffé. Une température entre 5 et 15 °C est très bien pour le mettre en pose sans qu’il en souffre.
Gardez également le substrat humide durant cette période. C’est en sortie d’hiver tous les 2 ans qu’un rempotage sera effectuer afin d’agrandir le volume du pot au fur et à mesure de sa croissance.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
Lorsqu’il est en pot, le Papyrus ne supporte pas trop la compagnie, mieux vaut le laisser seul afin d’éviter tout problème lié à une concurrence entre espèces.
En bassin, il sera planté seul dans son pot mais accompagné au sein du point d’eau. Il se marie alors très bien avec les Acores, Pontédéries, Thalia ou encore Eriophorum.
Comme plante d’intérieur en pot, il peut aussi se planter aux cotés de plantes comme les Calathea, Pachyra, Prêles ou autres plantes carnivores.