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Plantes vivaces de sous-bois très méconnues, les pulmonaires font pourtant partie des plantes d’ombre les plus généreuses et colorées. Très faciles de culture, rustiques et esthétiques toute l’année (pour les espèces persistantes), elles mériteraient d’être plus souvent utilisées dans nos jardins.
Les pulmonaires, autrement appelées « herbes aux pompons » ou « coucou bleu » appartiennent à la famille des boraginacées. Leur nom fait référence aux tâches blanches présentes sur le feuillage rappelant la forme des poumons humains. L’espèce officinale permet de soigner des problèmes respiratoires et autres irritations de la gorge.
Toutes proviennent des régions Eurasiennes et des montagnes Européennes. Elles sont donc tout à fait adaptées aux conditions froides et humides.
1. LES CARACTÉRISTIQUES DES PULMONAIRES
Les pulmonaires forment de petites touffes compactes, persistantes ou non selon les espèces. Les feuilles lancéolées et ovales sont vertes et plus ou moins tachetées de blanc argenté.
Dès le début du printemps, vers le mois de février, les pulmonaires sont après les hellébores, les premières plantes vivaces à fleurir au jardin. Des petites grappes de fleurs à 5 lobes apparaissent sur les tiges surmontant le feuillage. Chaque fleur se déploie l’une après l’autre pour offrir une floraison pouvant durer jusqu’à 4
mois ! Bleues, roses, blanches ou rouges, certaines espèces changent même de couleur au court de leur floraison. Une seule et même plante dispose alors de 2 couleurs de fleurs, magnifique pour une floraison de fin d’hiver !
Les pulmonaires ont une croissance rapide. La première floraison a lieu au bout d’un an et la touffe devient adulte en seulement deux ans. En règle générale, les pulmonaires atteignent une hauteur de 30 cm pour 50 cm d’envergure.
2. LES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS DE PULMONAIRES
Le genre pulmonaria compte 14 espèces de plantes vivaces toutes plus originales les unes que les autres. Beaucoup d’hybrides et de cultivars voient le jour, présentant de nouvelles couleurs et formes.
Parmi les pulmonaires les plus répandues et les plus originales vous trouverez :
3. L’ACHAT DE PULMONAIRES
Les pulmonaires sont des plantes majoritairement proposées à la vente entre le mois de mars et le mois de juin lorsqu’elles sont en fleurs. Elles seront à cette époque présentées aussi bien en godets pour des sujets très jeunes qu’en potées avec des touffes plus importantes.
Les pulmonaires, très méconnues, sont peu utilisées par les jardiniers qui la confondent souvent avec le célèbre « rumex » très invasif.
4. LA CULTURE DES PULMONAIRES
4.1. La plantation des pulmonaires
• Où ?
Pour pouvoir planter une pulmonaire chez soi, il faut disposer d’endroits frais et ombragées toute l’année. Si tel est le cas, les pulmonaires pourront alors prospérer en pots comme en pleine terre. Associez-les également dans des compositions d’hiver où elles prendront le relais une fois le printemps arrivé, et lorsque les autres plantes commenceront à s’épuiser.
• Quelle exposition ?
Ces plantes vivent naturellement en sous-bois ou en prairies. Elles sont donc très appropriées à une culture à l’ombre ou la mi-ombre. L’excès de lumière ou de chaleur a pour effet d’endommager et de brûler leur feuillage peu adapté à de telles conditions.
Les pulmonaires s’adaptent également aux conditions montagneuses et pourront donc pousser dans des jardins à 1600 m d’altitude.
• Dans quel sol ?
Tout comme pour l’exposition, le sol devra ressembler le plus possible à celui d’un sous-bois. Il devra donc être à la fois humide, riche en humus et frais. La pulmonaire fait partie des plantes vivaces qui peuvent aisément pousser en sols lourds et même humides en permanence.
En termes de composition chimique du sol, les pulmonaires apprécient les sols plutôt neutres ou acides. La présence de calcaire peut provoquer un ralentissement de la croissance de vos plantes mais elles pourront subsister si le sol reste frais et humide en permanence.
En été, si les conditions sont trop sèches, les feuilles peuvent disparaître pour protéger la souche de la déshydratation puis revenir avec le retour de l’humidité.
• Quand ?
Si toutes les conditions de culture sont réunies, une plantation printanière, lorsque la plante est en fleur ne pose pas de problème. Cependant, les meilleurs taux de reprise sont observés lors d’une plantation automnale ce qui peut poser problème car elles sont rarement présentes en rayon à cette époque.
En effet, à partir du mois de septembre, l’humidité et la fraîcheur sont bien souvent plus présentes au jardin. Les pulmonaires peuvent ainsi s’enraciner facilement et donner une belle floraison dès le printemps suivant. En cas de sécheresse l’été suivant la plantation, son enracinement plus profond lui permettra d’être plus résistante qu’avec une plantation printanière.
• Comment ?
Pour planter une pulmonaire, choisissez un endroit bien exposé dont le sol est adapté à ses besoins. Préférez en pleine terre des massifs avec des plantes déjà implantées qui lui apporteront l’ombre nécessaire dès le début.
N’hésitez pas à les grouper pour former des effets de masses plus importants et mélanger les variétés. Suivez ensuite les étapes suivantes :
– faites un trou assez important d’au moins 30 cm en tous sens dans le but d’enrichir l’endroit par un apport de compost et de corne broyée mais aussi d’ameublir la terre pour faciliter l’enracinement,
– ne démêlez pas les racines, (au risque de les briser) qui trouveront rapidement leur chemin,
– une fois la plantation achevée, épandez un paillis organique au pied qui conservera la fraîcheur et l’humidité plus facilement. Choisissez par exemple un paillis clair pour les variétés à feuillage foncé (paillis de chanvre, miscanthus) ou plus foncé pour celles à feuillage argenté ou clair (fibre de coco, coque de sarrasin).
– arrosez enfin le tout abondamment pour terminer la plantation.
4.2. L’entretien des pulmonaires
Très facile de culture, l’entretien des pulmonaires sera d’autant plus limité si vous faites attention à bien sélectionner l’endroit où elles seront plantées.
• L’arrosage
Vous l’avez sans doute compris, l’humidité est gage de réussite et de beauté pour vos pulmonaires. L’arrosage sera donc impératif durant les premières semaines qui suivent sa plantation. Par la suite, il ne sera nécessaire qu’en cas de sécheresse estivale sinon elles risquent de perdre leur fraîcheur et de dépérir.
En pot, l’arrosage devra être suivi et régulier car la fraîcheur du sol ne sera pas présente naturellement.
Attention aux arrosages trop abondants et rapprochés car les pulmonaires risqueraient de ne pas le supporter. Préférez de gros arrosages espacés plutôt que des petits arrosages quotidiens.
• La fertilisation
Tout comme pour l’arrosage, plus le sol sera enrichi et plus la floraison et le feuillage seront colorés et abondants. Préférez également les fertilisants organiques comme le compost, la corne broyée, le guano, etc.
Pour cela, faites un apport généreux (2 à 3 poignées par plante pour la corne ou le guano et 2 à 3 pelletées de compost) chaque automne pour que les minéraux soit accessibles dès le début du printemps par la plante lorsque la floraison sera amorcée.
• La taille
Les pulmonaires n’ont pas besoin d’être taillées. Seul un nettoyage en fin d’automne les aidera à former de nouvelles feuilles et à dégager la floraison une fois le printemps commencé.
La suppression des tiges florales fanées ne sera que purement esthétique car les pulmonaires ne remontent jamais de floraison en automne contrairement à certaines plantes vivaces.
• Les maladies et ravageurs
Très rustiques, les pulmonaires seront très rarement victimes d’attaques. Certains ravageurs ne causeront que des dégâts mineurs sur le feuillage comme les limaces par exemple. Ces gastéropodes sont friands des jeunes feuilles des pulmonaires au début du printemps. L’utilisation d’un paillis fin les fait bien souvent fuir avant qu’elles n’attaquent. Sinon, utilisez des granulés à base de ferramol. De plus la présence de petits poils sur les feuilles bien développées éloigne les ravageurs.
D’autres problèmes apparaissent généralement lorsque la plante n’a pas été plantée dans les conditions idéales ou lorsque l’humidité n’est pas suffisante.
C’est par exemple le cas de l’oïdium (voir ci-dessus) qui se développe en été sur l’ensemble du feuillage lorsque l’humidité du sol n’est pas assez importante. Ce champignon, qui se développe lors des journées chaudes d’été, apparaît sous la forme d’une poudre blanche sur l’ensemble du feuillage. Il affaiblit la plante et la rend inesthétique, pour s’en débarrasser, il faut utiliser de manière préventive une solution de purin de prèle ou de souffre pour une action curative. Arrosez aussi abondamment vos pulmonaires en cas de sècheresse pour en réduire le risque d’apparition.
• La multiplication
Pour reproduire vos pulmonaires, rien de plus simple. La division des touffes sera la méthode la plus facile et la plus rapide. Pour ce faire, rajeunissez tous les 4 à 5 ans vos pieds mères en les déterrant puis en les sectionnant en 3 ou 4 parties. Effectuez cette opération en fin d’été, lorsque les fraîcheurs et les pluies automnales sont de retour.
Les pulmonaires peuvent aussi être multipliées par semis au printemps mais l’attente est plus longue pour obtenir des plantes dignes de ce nom. Les graines seront récupérées sur les plantes ayant fleuri et dont les fleurs sont montées en graines. Conservez-les au frais jusqu’au semis !
5. LES BONNES ASSOCIATIONS DE PULMONAIRES
Les pulmonaires sont des plantes très faciles à associer tant que les conditions de cultures leur conviennent.
• En couvre sol
Pour cette utilisation, le groupement de Pulmonaires sera plus important. Utilisez plusieurs variétés ou non mais plantez-les en effet de masse, de manière à ce qu’elles couvrent le sol. C’est en sous-bois sous de grand arbres caducs et en compagnie de vivaces persistantes que le rendu sera le plus joli.
• En massifs
En massifs, placez-les sous des arbustes leur procurant un ombrage et de la fraîcheur.
(Ici, vous développerez tout l’intérêt ornemental de la plante, placez-les donc en premier plan de massif mais en veillant à ce que celui-ci garde un ombrage certain !)
Associez-les à des plantes vivaces d’ombre comme les rodgersia, aster, aralia doré, hostas, fougères ou autres brunnera. En ce qui concerne les arbustes, des plantes de terre de bruyère comme les rhododendrons, azalées ou érables du Japon, sont de très bon choix.
Sur l’illustration précédente vous pouvez voir sur la gauche la pulmonaria longifolia ‘rasberry splash’ en compagnie d’un aronia, un aster, une acanthe dorée, un hydrangea à feuilles de Chêne et d’une aronie ‘sun king’.
• En composition d’hiver
Pour ce genre de compositions, utilisez des pulmonaires à feuillage persistant et à floraison précoce pour qu’elles s’intègrent au mieux avec les autres plantes. Associez-les avec des hellébores, heuchères ou autres graminées persistantes. Pour une touche de couleur plus haute, plantez, dans des compositions plus grandes, des hamamélis ou autres cornouillers à bois décoratif.
Photographies : ©wiki teunSpaan Pulmonaria officinalis ©vasteplant.be Pulmonaria saccharata ‘majestée’