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Produire ses propres légumes facilement est de plus en plus facile : que l’on ait un balcon ou un jardin de plusieurs milliers de m².
Cependant, quelques règles de bases sont à connaître pour ne pas se lancer dans le projet les yeux fermés.
1. Avant de commencer
Ne commencez pas par retourner un coin de votre terrain pour y installer votre potager. Bien avant cela, vous devez analyser certains critères et connaître quelques notions.
1.1. Le climat
Dans un premier temps, le climat est l’élément le plus important. La pluviométrie et les températures au nord de la France ne sont pas du tout les mêmes qu’au sud. C’est pour cela que vous ne pourrez pas cultiver tout et n’importe quoi dans votre potager. Par exemple, en Normandie, la culture des melons ou des oranges est quasiment impossible sans serre. A l’inverse, le long de la Méditerranée, les choux fleurs ou les pommes sont difficiles à produire.
1.2. Le sol
Ensuite vous devrez vous intéresser à votre sol. Dans un second temps, analysez donc le pH de votre sol : le pH idéal pour cultiver le plus de légumes possible tourne autour de 7. Dans le cas d’un sol acide ou basique, des amendements spécifiques (craie, terre de bruyère, compost) permettent de corriger ces petits écarts.
En ce qui concerne sa texture et sa structure, le sol idéal est plutôt drainant, riche en humus et facile à travailler. En effet, un sol très argileux, lourd voir asphyxiant peut très vite devenir un calvaire à entretenir. Là encore, ces écarts peuvent aussi être complétés par des apports adaptés.
Quoi qu’il en soit vous ne cultiverez pas les mêmes plantes dans un sol plutôt pauvre et dans un sol très riche. Les associations de légumes et rotations de cultures permettent elles aussi de cultiver un plus large spectre de fruits et légumes.
2. L’emplacement
Une fois les deux éléments les plus importants déterminés, le choix de l’emplacement ne doit pas non plus être prit à la légère. Pour augmenter vos résultats mais aussi pour un souci pratique, il vous sera conseillé d’implanter votre potager :
– A proximité d’un point d’eau, d’un robinet ou bien d’une réserve d’eau de pluie. L’eau est indispensable au jardin mais d’autant plus dans un potager, l’arrosage sera donc une moindre corvée si l’eau est proche.
– Non loin de la maison de façon à avoir votre récolte à portée de main et d’éviter de faire des allers-retours pour une simple salade et quelques herbes aromatiques.
– Dans une exposition très ensoleillée mais abritée des vents. Notez que l’implantation d’une haie peut s’avérer utile si aucun emplacement n’est protégé des vents. Nul besoin de faire un mur végétal de plusieurs mètres puisqu’une haie de 1m de hauteur protège 10m au sol ! Plantez-la perpendiculairement au vent dominant sinon elle n’aura aucune utilité.
Si vous disposez d’un balcon, le choix sera vite fait car vous pourrez tout au plus cultiver quelques fruits et légumes en jardinières voir en carré potager et l’emplacement dépendra directement de votre place.
3. Les dimensions
Lorsque tous les détails d’emplacement, de sol et d’exposition sont réglés, vous devrez déterminer la taille de votre potager. Cette dernière dépend essentiellement :
– De vos besoins. Plus votre potager sera grand et plus vous aurez de récolte, ne produisez pas plus que nécessaire,
– Du temps que vous pouvez et souhaitez y consacrer. Le jardinage doit toujours rester un loisir mais aussi vous donner du plaisir, ne transformez pas votre production en corvée,
– Des fruits et légumes que vous voulez cultiver. Le développement n’est pas identique entre un rang de radis et un rang de courgettes, c’est pourquoi une bonne connaissance des légumes que vous produirez est indispensable.
Pour en venir à des choses plus concrètes, voici quatre exemples de potager et ce qu’ils peuvent vous offrir.
3.1. Un carré potager et quelques jardinières
Voici la façon la plus brève de faire du jardinage. Cette technique est aussi bien adaptée aux balcons qu’aux personnes souhaitant un potager d’appoint en y consacrant un minimum de temps.
Sachez qu’un carré potager peut être confectionné soi-même pour avoir un résultat personnalisé. Si vous l’achetez tout fait, les proportions sont en moyenne de 1 m x 1 m. Le sol est aussi maîtrisé puisque vous ferez votre propre mélange terre, terreau et amendement du fait du surélèvement du carré ou de la possibilité de le mettre hors-sol.
Avec ce type de potager, vous ne pourrez vous limiter qu’aux petits fruits et légumes ne prenant pas beaucoup de place mais poussant rapidement. C’est par exemple le cas des salades, radis, plantes aromatiques, fraises voire éventuellement quelques haricots et carottes.
Le temps à y consacrer une fois la plantation faite, les systèmes montés et la terre installée ne se limitera qu’à une vingtaine de minutes par semaine pour récolter, arroser et replanter. Evidemment, vous ne pourrez pas vous nourrir avec ce jardin mais cela peut être une bonne solution d’appoint voir une initiation au jardinage pour les plus jeunes.
3.2. Un petit potager de 10 m² à 50 m²
Ce potager s’oriente vers des personnes disposant d’un jardin et souhaitant s’initier aux joies du potager. Assez simple dans l’ensemble, même si sa petite taille permet tout de même de faire pousser pas mal de choses mais dans des quantités plutôt modestes. On privilégie ici la diversité au profit des gros rendements. C’est un très bon moyen de commencer mais rien ne vous empêche d’agrandir la surface ultérieurement si vous le pouvez et si vous le souhaitez.
Le temps que vous devrez consacrer à ce genre de potager est d’environ 1h par semaine sans compter le travail du sol en profondeur se faisant une ou deux fois par an. Vos récoltes apporteront une bonne complémentarité à votre plein de course mais vous serez loin d’être auto-suffisant.
3.3. Un potager de moyenne taille de 50 m² à 200 m²
Parmi tous les jardiniers possédant un potager, la taille moyenne en France est d’environ 100 m², ce qui est plutôt bien pour un couple de personnes sans enfants mais encore un peu juste pour une famille de 4 personnes.
Cet espace permet de cultiver tous les fruits et légumes les plus courants (betteraves, choux, carottes, haricots, tomates, radis, pommes de terre, salades, fraises) mais aussi d’y intégrer des arbustes fruitiers comme les groseilles, framboises et même quelques palmettes fruitières pour des pommes ou poires.
Les récoltes sont plus abondantes et le temps de travail beaucoup plus conséquent puisqu’il est d’un peu plus de 5 h par semaine. Cependant vous pourrez réduire considérablement ce temps en utilisant des techniques comme le paillage du sol pour les légumes les plus longs à pousser, ou encore en utilisant des systèmes de goutte à goutte pour vous enlever le temps destiné à l’arrosage.
3.4. Un grand potager de 200 m² à plus
Dans ce dernier cas, on peut parler de potager réellement nourricier. Avec une telle surface, vos productions commencent à être plus importantes mais elles ne vous nourriront pas les 12 mois de l’année. Pour un tel souhait, vous devrez opter pour un potager d’au moins 500 m² pour une famille de 4 personnes. Cette seconde surface vous permettra de produire de bonnes quantités tout en pouvant confectionner des conserves que vous pourrez garder pour la saison hivernale lorsque les récoltes sont beaucoup plus faibles.
Sur de telles proportions, vous pouvez évidemment cultiver tout ce que vous souhaitez à partir du moment où cela peut pousser dans votre régions. Les arbres fruitiers peuvent prendre place et vous pourrez aussi y intégrer des cultures florales, vivaces ou de gros développements comme les tournesols, artichauts, cucurbitacées ou poire de terre par exemple.
Le temps à y consacrer sera variable suivant la taille mais sera de minimum 10h par semaine, vous devrez donc disposer de temps et d’envie. Encore une fois, le paillage et l’arrosage automatique vous faciliteront beaucoup le travail. Le travail du sol pourra quant à lui se faire à l’aide d’un motoculteur.
Les trois règles d’or sont de ne pas se laisser envahir, d’y être régulièrement et de toujours être maître de ses plantations.
4. Préparer et fertiliser
Votre projet est enfin concrétisé, il est maintenant temps de vous atteler à sa conception. Dans la plupart des cas, vous démarrerez avec une surface engazonnée.
Commencez donc par tracer votre futur potager à l’aide de cordeaux. Nous vous conseillons dans le cas d’un moyen ou d’un grand potager de le sectionner en plusieurs parties mais d’éviter de faire une zone unique. Le fait de découper la surface permet de créer de mini barrières écologiques qui réguleront plus simplement les problèmes liés aux ravageurs et aux maladies.
– Décapez puis évacuez l’ensemble de l’herbe en retirant un minimum de terre car les couches superficielles sont les plus riches. Dans le cas de grandes surfaces et si vous n’êtes que peu équipé, passez un désherbant foliaire que vous laisserez agir au moins 15 jours avant de retourner la terre.
– Bêchez ensuite puis labourez votre terre de manière à la décompacter, l’aérer et surtout l’ameublir. C’est à ce moment que vous pourrez aussi faire des amendements ou des apports de fertilisants. Lorsque vous partez d’une surface vierge, il vous est fortement conseillé de faire un apport de compost, de fertilisant organique starter et de fertilisant organique à diffusion lente. Ces apports vous permettront d’enrichir votre surface en matières organiques, d’augmenter la vie du sol et surtout de renforcer votre complexe argilo-humique, indispensable pour un sol de bonne qualité.
Retenez toujours que les matières minérales et organiques sont indispensables à la croissance des végétaux. Un potager en est d’autant plus dépendant puisque l’objectif premier est de produire avec de bons rendements. La fertilisation doit donc être apportée judicieusement sans pour autant tomber dans l’excès. Dans ce cas, ces matières excédentaires se trouvent lessivées par la pluie et donc perdues inutilement.
– Laissez ensuite votre sol se reposer quelques semaines avant de commencer à l’ensemencer. Grâce à cette pause vous pourrez éliminer les éventuelles adventices pouvant s’installer rapidement sur un sol vierge.
– Une fois votre terrain prêt, commencez à semer ou à planter.
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5. Savoir associer
Pour l’instant, vous vous dites sûrement que la création d’un potager est plutôt simple. Néanmoins, deux choses primordiales sont trop souvent prises à la légère : l’association et la rotation des cultures.
5.1. La rotation
Dans la nature toutes les plantes n’ont pas les mêmes exigences en terme de sol ou d’exposition. L’exemple le plus courant est celui des plantes gourmandes en matières organiques et celles privilégiant plutôt les sols pauvres. Si votre sol est fraîchement fertilisé, plantez donc dans un premier temps les cultures gourmandes (salades, tomates ou cucurbitacées) puis par la suite celles l’étant beaucoup moins (oignons, échalotes, betteraves).
Cette rotation doit être étudiée puis notée chaque année de manière à ne jamais planter les mêmes cultures chaque année au même endroit puisque chaque plante à une exigence particulière en minéraux. Si vous faisiez cette erreur, les rendements deviendraient de moins en moins importants, et ce, malgré une bonne fertilisation. L’astuce est de tourner les cultures sur 3 ou 4 ans en alternant les légumes feuilles, racines, fruits et fleurs de façons à couvrir la diversité la plus large possible.
Le second avantage non négligeable de la rotation des cultures, c’est au niveau des maladies cryptogamiques (pouvant se conserver dans le sol). En effet, le fait de ne pas planter les mêmes fruits et légumes chaque année à un emplacement identique permet d’implanter des plantes n’étant pas forcément sensibles aux mêmes maladies et ainsi casser le cycle de ces dernières en limitant les infections ultérieures.
5.2. Le compagnonnage
Enfin, il vous faut savoir que si certaines plantes se complètent, d’autres n’aiment pas pousser côte à côte, on appelle cela le compagnonnage. Vous devrez vous en informer avant toute association, car le compagnonnage peut s’avérer être un allié de taille comme un élément perturbateur. Car certaines plantes peuvent repousser les parasites sur d’autres plus sensibles mais à l’inverse nuire à leur production.
Dans cette catégorie, n’hésitez pas à installer au sein de vos cultures potagères des plantes vivaces à fleurs mellifères. Ces dernières apporteront non seulement de la couleur mais aussi un côté moins strict à la scène tout en attirant généreusement toute la faune auxiliaire.
6. Le matériel indispensable
Il est important de savoir qu’un potager nécessite un équipement spécialisé, sans quoi vous ne pourrez pas faire un travail de qualité. Certains sont adaptés au travail du sol, d’autres au désherbage, à la plantation, au ramassage ou à la taille. Faites en sorte de bien vous équiper, vous gagnerez ainsi un temps considérable et la tâche se facilitera indiscutablement. Pour déterminer les outils qu’il vous faut, n’hésitez pas à vous référer à la fiche sur les outils manuels du jardinier.